Cet article est uneébauche concernant laculture juive ou lejudaïsme.
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Jacques (dit "Bô") Cohn (né le 8 juillet 1916 àStrasbourg et mort le 22 avril 1974 àJérusalem enIsraël) est un enseignantjuif orthodoxefrançais actif durant laSeconde Guerre mondiale, avec l'Oeuvre de secours aux enfants (O.S.E), qui participe auMaquis desÉclaireurs israélites de France de laMontagne Noire (Massif central). Il devient ensuite directeur pédagogique de l'O.S.E. Il est le second fils de l'astronomeBerthold Cohn, son frère aîné étant l'éducateurMarcus Cohn. Son épouse Marguerite Kahn est active dans leRéseau Garel.
Jacques Cohn[1],[2] est né le 8 juillet[3] 1916 àStrasbourg.
Il est le fils deBerthold Cohn né en 1878 àRawicz, dans leRoyaume de Prusse (aujourd'hui enPologne). Ce dernier est unastronomefrançais d'origineallemande, qui en 1897 devient docteur en philosophie de l'université de Strasbourg. Originaire dePosnanie, devenue provincepolonaise, pays allié de la France, il est autorisé à demeurer enAlsace après 1919. Il estnaturaliséfrançais avec sa famille pardécret du. Il est président de lacommunauté juive orthodoxeEtz 'Haim de Strasbourg (Kageneck)[4],[5]. Berthold Cohn est mort le àParis.
La mère de Jacques Cohn est Sarah Posen[6], née àFrancfort-sur-le-Main en 1879, morte àParis en 1949[3]. Elle est la fille de Jacob Posen (né le 16 juin 1851 àFrancfort-sur-le-Main et mort le 6 mars 1909 dans cette même ville[7]) et de Flora Ellinger (née le 24 septembre 1856 àFrancfort-sur-le-Main et morte en janvier 1917 dans cette même ville[8]).
Le frère aîné de Jacques Cohn estMarcus Cohn dit "Marc" (né en 1906 àStrasbourg et mort le 28 décembre 1998, àJérusalem enIsraël), est unéducateur , qui fonde et devient en 1935 le premier directeur de l'École Maïmonide (Boulogne-Billancourt). Il a deux sœurs, Paula Cohn (née le 12 janvier 1904 àStrasbourg[9]) et Bertha Ruth Cohn (née le 20 mai 1909 àStrasbourg et morte en juillet 1944 àAuschwitz[10])[3].
De 1922 à 1934, Jacques Cohn fait sesétudes secondaires auLycée Fustel de Coulanges de Strasbourg. Après la mort de son père, en 1930, il devient boursier d’Etat. Il obtient lebaccalauréat dephilosophie en 1934. En 1939, il obtient unelicence ès lettres, mention philosophie, et un certificat spécialisé enpsychologie, à l’Université de Strasbourg. Il obtient des prix de la "Société de réintégration des Alsaciens-Lorrains" et une bourse de la " Société de réintégration des Alsaciens-Lorrains". Il se prépare à l'agrégation[3].
Jacques Cohn donne des cours sur le judaïsme aux jeunes de la communauté de stricte observance"Ets Haïm" de la rue Kagueneck de Strasbourg et est un des fondateurs du mouvement de jeunesse orthodoxeYechouroun[3].
La famille de Jacques Cohn (sa mère et ses sœurs) s'installe àParis peu avant laSeconde Guerre mondiale. Son frère Marcus Cohn y réside déjà. En 1934, il devient chargé de cours de religion à l’Ecole des Langues Orientales, et en 1936, il fonde et dirige l'École Maïmonide (Boulogne-Billancourt)[3].
Jacques Cohn est sursitaire en tant qu’étudiant lors de l’évacuation de Strasbourg, le 1er septembre 1939. Il rejoint le 17 septembre àBourges son corps, le 95° R.I., où il sert commesergent-infirmier jusqu’ à sadémobilisation àLabastide-Murat (Lot), le 9 août 1940[3].
En octobre 1940, Jacques Cohn s'inscrit à l’Université de Strasbourg repliée àClermont-Ferrand, pour préparer undoctorat en philosophie, ayant obtenu une bourse.Parallèlement, il donne des cours dejudaïsme à la communauté juive deVichy et des cours d’hébreu aux jeunes à Clermont-Ferrand.Il quitte Clermont-Ferrand pour Vichy en janvier 1941. Il réside à Vichy jusqu'à son expulsion de cette ville, le 3 novembre 1941[3].
Durant l' l’été 1941, Jacques Cohn dirige lacolonie de vacances de la Chevrette organisée par l’Oeuvre de secours aux enfants (OSE) dans la maison d’enfants duchâteau de Montintin[11],[12] (Haute-Vienne)[3].
Le "Petit Séminaire" deLimoges est dirigé par Jacques Cohn et une équipe d’ universitaires à partir du 5 mai 1942. L'enseignement accorde une place importante aux matières juives pour les élèves de l'École Maïmonide (Boulogne-Billancourt) et pour ceux voulant entrer auSéminaire israélite de France (replié àChamalières, près deClermont-Ferrand). Le Petit Séminaire a une vingtaine d’élèves en 1942 et reste ouvert jusqu’en avril 1944, mais ne compte plus alors que cinq élèves[3].
Durant l'été 1942, la troisième direction de l’Union générale des israélites de France confie à Jacques Cohn, qui dirige àUssac (Corrèze) un camp d’été pour la jeunesse du mouvementjuif orthodoxeYechouroun, la direction d’unecolonie de vacances de l’Oeuvre de secours aux enfants (O.S.E.),appeléeCourt d’ Ussac, pour les enfants de familles juives orthodoxes, d'origine étrangère, venant en majorité de la région lyonnaise[3].
Dans le cadre de la granderafle du 26 août 1942, 1016 juifs considérés comme apatrides sont arrêtés puis internés dans lecamp de Vénissieux. 546 partiront deLyon pour lecamp de Drancy, antichambre des camps de la mort. Beaucoup de parents sont arrêtés, et les enfants ne peuvent rentrer chez eux. Jacques Cohn et ses collaborateurs, dont Margot Kahn, sa future femme, transforment un bâtiment vétuste et délabré en véritable maison d’enfants sous le contrôle de l’ O.S.E., Direction centrale de Montpellier[3].
Les autorités de Vichy décident de mettre fin aux activités de Jacques Cohn, jugées subversives par la police. Un arrêté dupréfet de la Haute-Vienne,Jean Albert Popineau, en date du 1er octobre 1942, l’assigne à résidence àBussière-Poitevine (Haute-Vienne) à partir du 14 novembre 1942[3].
Il doit quitterCourt d’ Ussac, laissant la maison d’enfants à un groupe de jeunes éducateurs del’O.S.E. En avril 1943, la maison est fermée et les enfants répartis dans d’autres maisons de l’ O.S.E.[3].
Margot Kahn, sa future épouse, rejoint leRéseau Garel. Elle place sous un faux nom, dans des familles et des institutions non juives du département de l’Ain, qu’elle parcourt à bicyclette, les enfants peu à peu retirés des maisons d’enfants de l’ O.S.E.. Elle conduit plusieurs groupes d’enfants à la frontière suisse, ou àToulouse, pour les faire passer en Espagne, puis enPalestine mandataire. En mars 1944,Georges Garel demande à Margot Kahn d’inspecter la Maison desEnfants d’Izieu, afin de vérifier si les enfants placés par l’O.S.E. avaient été dispersés dans des familles rurales.Sabine Zlatin est absente ce jour-là. La rafle organisée parKlaus Barbie intervint le mois suivant, le jeudi 6 avril 1944[3].
En mai 1943, Jacques Cohn échappe de justesse à une arrestation et à la déportation grâce au DrJoseph Weill, chef du service médico-social de l’O.S.E., qui obtient son assignation à résidence comme directeur pédagogique de laMaison d'Enfants de Broût-Vernet, au Château de Morelles, àBroût-Vernet (Allier), maison d’ enfants de stricte observance religieuse, fondée en 1940 par l’ O.S.E.[3].
Il organise des cours d’enseignement secondaire. Sa sœur, Paula Cohn, est jardinière d’enfants. Il recruteGaby Wolff, dite "Nini", jardinière d'enfants, rencontrée à la boucheriecacher de Vichy[3].
En novembre 1943, laGestapo arrête l'économe, Joseph Cogan, et ses deux jeunes enfants, Albert et Fanny. L’O.S.E. décide defermer la maison et de disperser les enfants, en les plaçant sous une fausse identité, ou en les faisant passer enSuisse[3].
Jacques Cohn retourne àLimoges. Il quitte la ville après l'arrestation du rabbinAbraham Deutsch par la milice, le 2 mai 1944[3].
Il rejoint le groupe des résistance juive armée des Eclaireurs Israélites de France dirigé parRobert Gamzon, dans leTarn et participe aux opérations de ce maquis, qui libèreCastres etMazamet en août 1944[3].
Le 10 avril 1945 , Jacques Cohn épouse Margot Kahn[3],[13].