Ne doit pas être confondu avecJacques Donzel.
Pour les articles homonymes, voirChancel (homonymie).
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Jacques Chancel, né Joseph Crampes le àAyzac-Ost (Hautes-Pyrénées) et mort le àParis 16e[1], est unjournaliste etécrivainfrançais.
Il est notamment, à laradio et durant vingt-deux ans, l'animateur de l'émission quotidienneRadioscopie surFrance Inter, mais aussi, à latélévision et durant dix-sept ans, l'animateur de l'émission téléviséeLe Grand Échiquier surAntenne 2, grand rendez-vous mensuel mêlantvariété populaire et culture exigeante.
Jacques Chancel, né Joseph André Crampes, est le fils d'Auguste Crampes, artisan entrepreneur escaliériste[2] d'Ost, et de Marie-Thérèse Bourdette[3]. La famille maternelle de Joseph Crampes vient d'Aubisque et sa famille paternelle deSalles, les deux familles étant originaires duLavedan, enBigorre. Joseph fait ses études au collège deSaint-Pé-de-Bigorre, à l'institution Jeanne-d'Arc deTarbes et au lycée Victor-Duruy àBagnères-de-Bigorre[3].
Enfant, il rêve de rejoindre l'Indochine, où un oncle aventurier dresse des éléphants et dirige une plantation de caoutchouc[4].
Il revendique être né en 1931, une modification de son instituteur l'ayant vieilli de trois ans sur ses papiers d'identité pour lui permettre d'entrer à l'École des transmissions deMontargis et de partir en Indochine[5]. Affecté comme correspondant à la radio deSaïgon, Joseph Crampes change son nom en Jacques Chancel, à la demande des services de sécurité[6].
Jacques Chancel devientcorrespondant de guerre à dix-sept ans, pourRadio France Asie[7]. Son oncle qui fut inspecteur général des Forêts enIndochine française pendant quarante ans, le recommanda à William Bazé, président de l'Association des orphelins eurasiens, qui possède des singes domestiques et des éléphants et fréquente l'empereurBảo Đại.
ÀSaïgon, à l'Hôtel Continental, il rencontreLucien Bodard,Max Clos,Jean Lartéguy, fréquente les fumeries d'opium et les casinos deCholon, des sectes mafieuses — lesBình Xuyên, dont le gourouLê Văn Viễn (en) — etPierre Schoendoerffer[8]. Il parcourt ensuite, de 1950 à 1958, tout leSud-Est asiatique pourParis Match et termine ses études de droit entre Saïgon etPékin[3].
En 1952, il se trouve avec des officiers dans uneJeep, qui saute sur une mine. Il tombe dans le coma et perd la vue pendant sept mois. Il écrit dansLa Nuit attendra,« J'ai toujours été handicapé par cette mémoire, j'avais comme une honte et je ne pouvais pas en parler, c'est pour cela que j'ai attendu si longtemps pour le faire »[9].
Il fait par la suite une carrière dans lapresse écrite, en 1956 comme rédacteur àTélé Magazine, puis en 1958 àParis-Journal, devenuParis Jour, dont il est le directeur des services parisiens de 1959 à 1972.
En 1967, il dirige auxÉditions Julliard la collection « Idée fixe », sous la direction deMarcel Jullian[3] et publie cent vingt livres dontLes Moins de seize ans deGabriel Matzneff en 1974. L'écrivain a rédigé un article dansLe Figaro littéraire, « Jacques Chancel ou le torero socratique »[10] avant qu'il décide de l'inviter trois fois dansRadioscopie, en 1969, en 1973 puis en 1981. Le livre sera réédité auxÉditions Léo Scheer.
En 1968, il crée sur la radioFrance Inter l'émissionRadioscopie[11] qu'il présente vingt années durant jusqu'en 1982, puis de 1988 à 1990, soit 2 878 émissions[7]. Dans la foulée des événements de mai, il ouvre largement les portes de son émission à des auteurs venant d'horizons variés comme Jean-Paul Sartre, Raymond Aron ou mêmeLucien Rebatet etGeorges de Nantes[12],[13].
En 1982,Radioscopie est interrompue dans le cadre des modifications des programmes faisant suite au changement politique survenu l'année précédente. Elle reprendra en 1988.
Viendront ensuite d’autres programmes, dontFigures de proue chaque dernier dimanche du mois.
Après avoir crééGrand Amphi de 1971 à 1972[14], il anime son émission la plus célèbre,Le Grand Échiquier, de 1972 à 1989[15].
Après l'éclatement de l'ORTF, il devient le conseiller spécial de Marcel Jullian[16],[17].
En 1971, il est invité dans l'émissionItaliques pour présenter la publication de onze de ses six cent soixante entretiens deRadioscopie chezRobert Laffont. Il demande àJean-Michel Folon, qui a créé le générique animé de l'émission littéraire et celui duGrand Échiquier pour une émission spéciale, de lui faire un générique d'ouverture et fermeture d'antenne pour la chaîneAntenne 2 dont Chancel participe à la création ; le générique est diffusé entre 1975 et 1983, sur une mélancoliquecantilène pour hautbois et orchestre composé parMichel Colombier.
Passionné par le vélo et plus particulièrement par leTour de France[7] qu'il suit 35 fois, Jacques Chancel anime, de 1985 à 1989, chaque mois de juillet l'émissionÀ chacun son tour sur Antenne 2, en direct à la fin de chaque étape.
À partir de 1989[7], il arrête la présentation de ses émissions et devient directeur des programmes, puis directeur de l'antenne de la chaîneFrance 3 jusqu'en 1998[9]. Cependant, de 1994 à 1998, il présente sur la même chaine le magazine sur les médiasLignes de mire[3].
En 2003, il est approché parBertrand Meheut et devient administrateur du groupeCanal+ et conseiller pourI-Télé[7]. Il est aussi membre duHaut Conseil de la francophonie.
En 2005, il s'élève, sur la chaîneKTO, contre les religions, qui selon lui, produisent les guerres[18].
Le, il apparait dans l'émissionTout le monde en parle sur France 2 et déclare garder un souvenir impérissable de l'opium[réf. nécessaire].
En 2011, il s'en prend sévèrement auxproducteurs de télévision qui n'ont d'autre originalité que de piller l'héritage de l'INA à leur avantage :« [ils] les mettent [les archives] bout à bout ! Et ils ont le culot de signer ! Ils ne font pas de la télévision, ils font du fric ! »[19].
Jacques Chancel se marie le à Jacqueline Moreau (morte en 2015) ; il en divorce puis se remarie avec Martine Labrosse-Vignau[20], née le20 octobre 1950. Il adopte ses deux enfants, Gautier (né en 1973) et Marie-Alix (née en 1975)[3],[7].
Dans les années 1960, il achète lechâteau de Miramont àAdast[21].
Jacques Chancel meurt le, àParis[22],[23] des suites d'uncancer[24],[25]. Il est inhumé le dans la crypte de la chapelle duchâteau de Miramont[26].
Pour ce passionné de culture classique qui a aimé la faire partager au plus grand nombre :« Il ne faut pas donner au public ce qu'il a envie de voir, mais ce qu'il pourrait aimer[7]. »
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