Religion | Islam |
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Pays | Mauritanie |
Voir aussi
À l'indépendance de1960, laMauritanie est devenue uneRépublique islamique. La constitution de1991 fait de l'Islam la religion d'État et de lacharia la loi du pays. Officiellement, tous les Mauritaniens sont musulmans[1]sunnites deritemalékite. On estime que la Mauritanie compte 99 % de musulmans[2].
Les tribus berbèresSanhadjas contrôlaient le trajet des commerçants entre leMaghreb et la région de la Mauritanie, qui les enrichissaient par les taxes et lesrezzous. Ce commerce était organisé par lesArabes installés au Maghreb, alliés auxZénètes, ennemis des Sanhadjas. Conséquemment à la constitution d'un trafic régulier et significatif, les Zénètes et les Arabes purent s'emparer deSijilmassa, dans l'actuel Maroc, puis d'Aoudaghost, en Mauritanie.
AuXIe siècle, les Sanhadjas connurent un déclin majeur du fait de leur éviction ducommerce transsaharien. Le chef de la tribu principale alla enpèlerinage àLa Mecque, et en revint avec un prédicateur sunnite. C'est alors que les Sanhadjas vont s'unir et propager unislamsunniteorthodoxe, deritemalékite. Ils s'attaquent d'abord à leurs ennemis Zénètes,chiites. Ils s'emparent de Sijilmassa et d'Aoudaghost, mise à sac en1054.
Ayant alors plus de ressources, ils répandent l'islam malékite dans la région. Ils étendent leur domination sur leMaroc, puis sur l'Espagne musulmane, soumise à l'anarchie. L'empirealmoravide se scinde en deux : le Maroc et l'Espagne sont gouvernés depuisMarrakech, mais on ignore beaucoup du devenir des régions du Sud. Les almoravides disparaissent rapidement auXIIe siècle, mais ils laisseront une empreinte culturelle originale. Dans le Sud, ils auront été à l'origine de l'islamisation du royaumePeul duTekrour (qui donnera naissance au peupleToucouleur). Ils provoqueront la chute de l'empire du Ghana, lui-même musulman. Les almoravides établissent de manière définitive l'islam en Mauritanie[3].
C'est avec la dynastie almoravide que l'actuelle Mauritanie a intégré lemonde arabe[4]. À partir duXVe siècle, l’arrivée des tribus arabes Hassan va achever d’arabiser la Mauritanie en modifiant considérablement la culture berbère initiale. Cette arabisation se fait progressivement, et les résistances sont fortes. Plusieursémirats vont être fondés auXVIIe siècle, àBrakna,Tagant, dans le Hodh[5] et dans l'Adrar_(Mauritanie). Il en résultera des conflits incessants entre les différents tribus arabes et berbères jusqu'au siècle suivant.
Indépendamment des conflits, les arabes des tribus Hassan se sont mélangés à la population Berbère ou Négro-africaine. Cemétissage a donné lieu au groupe actuellement majoritaire au Mauritanie, lesMaures (appelés aussi Arabo-Berbères). Les tribus Hassan ont aussi structuré la société en un système decastes, où les guerriers arabes et les lettrés et commerçants berbères prévalaient sur les paysans esclaves noirs[2]. Elles ont aussi apporté la principale langue actuelle de la Mauritanie, leHassaniya. Elles ont développé l'écriture arabe, avec l'aide des « tribus maraboutiques », d'anciennes tribus berbères vaincues.
AuXVIIe et XVIIIe siècle, la ville deChinguetti va connaître un développement majeur. Elle devient un important centre religieux et scientifique, et sa bibliothèque reste célèbre aujourd'hui encore. C'est une ville sainte d'où l'on part pour le pèlerinage à La Mecque[6]. La région s'appelle alors le Chinguit[réf. nécessaire], et c'est d'après l'aire d'influence de Chinguetti que lescolons européens vont tracer les frontières de la Mauritanie moderne[réf. nécessaire].
Les Français arrivent dans la région et commencent à l'administrer en 1858, avec leSénégal voisin. La Mauritanie est devenue unecolonie française en 1920, et fut rattachée àAfrique-Occidentale française. Elle devint unterritoire d'outre-mer en 1946, et l'esclavage traditionnel fut aboli officiellement par la France. L'indépendance de la Mauritanie est proclamée en 1960, avec pour capitaleNouakchott. Mais le Maroc et la Ligue arabe Unie s'y opposent, car ce territoire ferait partie du Maroc. La Mauritanie intègrera finalement la Ligue Arabe. Avec la forteurbanisation des années 1970, des tensions ethniques apparaissent. Il y eut plusieurscoups d'État à partir de 1980, par les noirs ou par les Maures, qui eurent des répercussions sur le Sénégal. Cela engendra aussi des émeutes raciales. À la suite de l'arrestation et de la torture de cadres militaires noirs en 1990, la communauté internationale exerce des pressions et la constitution de 1991 instaure lemultipartisme. L'esclavage reste un problème important en Mauritanie. La république a officiellement aboli l'esclavage en 1980, mais aucune mesure concrète n'a été appliquée.
C'est à l'époque coloniale que lesconfrériessoufies ont gagné une grande influence, du fait de la relative paix apportée dans la région par le pouvoir français et du ressentiment des Mauritaniens face aux règles imposées. Depuis l'indépendance du pays, les deux confréries desqadiriyya et desTidjanes rassemblent tous les musulmans soufis de Mauritanie. Leurs différences tiennent surtout dans leur méthode de récitation des litanies ; elles partagent la même doctrine. Il existe aussi deux confréries beaucoup moins développées : la shadiliyya, dans la région deTagant, et la goudfiyya, qu'on trouve dans les régions de Tagant, Adrar, et le Hodh. Dans les dernières décennies, ces confréries soufies se sont opposées autribalisme et aux tensions ethniques. Elles ont ainsi contribué à la croissance d'un sentiment d'identité nationale.
De nombreux éléments desreligions traditionnelles ont été absorbés dans l'islam mauritanien et en ont altéré l'orthodoxie. Par exemple, la tradition islamique mauritanienne inclut de nombreux esprits et êtres surnaturels. Ces esprits ont été transformés endjinns après l'islamisation de la Mauritanie, mais ils restent assez présents dans la vie religieuse des musulmans mauritaniens.
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