Isabelle Adjani naît d'un père français d'originealgérienne, Mohammed Chérif Adjani (1923-1983), né àConstantine, engagé à l'âge de seize ans dans l'armée française durant laSeconde Guerre mondiale[1], et d'une mèreallemande, d'originebavaroise, Augusta Emma Schweinberger (1919-2007), dite Gusti, morte enfévrier 2007[2],[3],[4]. Dans une interview donnée en 1985, Isabelle Adjani explique pourquoi sa mère avait l'habitude de dire que son père était d'origineturque : elle avait honte de ses originesalgériennes. Elle lui demanda également de changer son prénom Mohammed en Chérif car cela faisait plus « américain »[5].
Elle est ensuite, en 1975, remarquée par le réalisateurFrançois Truffaut. Ce dernier, après avoir vu à la télévision la réalisation deL'École des femmes par Raymond Rouleau et le filmLa Gifle au cinéma, écrit une lettre à l'actrice pour lui offrir le rôle titre de son prochain film,L'Histoire d'Adèle H. :« Vous êtes une actrice fabuleuse et, à l'exception deJeanne Moreau, je n'ai jamais senti un désir aussi impérieux de fixer un visage sur la pellicule[8]… » L'histoire revient sur l'amour non réciproque, mais passionné et obsessionnel, d'Adèle Hugo, fille de l'écrivainVictor Hugo, pour un lieutenant britannique.Pierre Dux,administrateur général de la Comédie-Française, s'oppose au projet et propose à Isabelle Adjani de la nommersociétaire de l'institution afin de la retenir en son sein[9]. Dans un premier temps, l'actrice hésite mais, attirée par le rôle et par la perspective de travailler avec François Truffaut, renonce au théâtre et accepte la proposition du réalisateur. Le tournage a lieu sur l'île de Guernesey et dure deux mois. Truffaut se fait lepygmalion d'Adjani, lui donne des leçons de cinéphilie et tombe amoureux d'elle[10]. L'actrice évoque une atmosphère de tournage à la fois concentrée, religieuse, mais également tendue, passionnelle, nerveusement éprouvante. À ce propos, le cinéaste écrit à une amie :« Vous me parlez du plaisir que je dois éprouver à diriger Isabelle. C'est tout le contraire d'un plaisir, une souffrance de tous les jours, pour moi, et presque une agonie pour elle. Car son métier est une religion, et notre tournage une épreuve pour tout le monde »[8]. À propos du film, le critique de cinémaJean-Marc Lalanne écrit dansLe dictionnaire Truffaut :« De façon très romanesque, Truffaut a enlevé Isabelle Adjani, l'a arrachée du théâtre pour l'inventer star de cinéma »[11].L'Histoire d'Adèle H. connaît un succès critique et commercial lors de sa sortie en 1975 et Isabelle Adjani se voit citée pour la première fois pour leCésar de la meilleure actrice ainsi que pour l'Oscar. La critique américaine lui promet un avenir de légende et la compare àMarlene Dietrich, àIngrid Bergman ou encore àGreta Garbo[12].
L'année suivante, Isabelle Adjani joue sous la direction deRoman Polanski dansLe Locataire. Le réalisateur, également acteur principal du film, est témoin de la dévotion totale qu'accorde l'actrice à son métier :« C'était une travailleuse acharnée qui faisait preuve de grandes facultés de concentration. Elle allait même parfois un peu trop loin, parvenant par exemple à si bien se faire pleurer pendant les répétitions qu'elle n'avait plus de larmes au moment de la prise »[13]. Si l'étrangeté paranoïaque et cauchemardesque du récit séduit aujourd'hui les critiques qui considèrent cette œuvre comme l'une des plus abouties du réalisateur, cette fable sur l'aliénation urbaine et l'anomie, d'une fantaisie noire proche du délire, est mal reçue lors de sa présentation en compétition au29e Festival de Cannes et ne rencontre pas le succès commercial escompté[13]. La même année, Isabelle Adjani est dirigée pour la première fois parAndré Téchiné à l'occasion du tournage deBarocco, pour lequel elle donne la réplique àGérard Depardieu. Le film lui permet d'obtenir une seconde nomination au César de la meilleure actrice et d'acquérir« de l'assurance, une écoute plus profonde, une observation plus attentive de ce qui m'entoure »[14]. En 1977, l'actrice tient le rôle principal deViolette et François deJacques Rouffio aux côtés deJacques Dutronc et décline l'offre deLuis Buñuel de jouer dans son filmCet obscur objet du désir en raison des scènes de nu[15]. Elle accompagne son conjointBruno Nuytten sur le tournage duCamion deMarguerite Duras et devient scripte pour le film. L'année suivante, Isabelle Adjani fait ses premiers pas àHollywood avec le film policierDriver deWalter Hill pour lequel elle côtoieRyan O'Neal. Pour sa performance, l'actrice s'inspire deCarole Lombard,Bette Davis,Barbara Stanwyck,Greta Garbo etLauren Bacall :« Ce rôle m'a permis de développer une sophistication, une inexpressivité que je n'avais jamais employées jusque-là et que j'avais depuis longtemps envie d'essayer »[12].
En 1979, Isabelle Adjani tourne pourWerner Herzog dansNosferatu, fantôme de la nuit, l'un des films dont elle est la plus fière[16]. La même année, elle retrouve André Téchiné pourLes Sœurs Brontë dans lequel elle incarneEmily Brontë, l'auteur du classique de la littérature anglaiseLes Hauts de Hurlevent. La presse commente alors sa supposée rivalité avec sa partenaire du film,Isabelle Huppert, interprète deAnne Brontë, et qui, à l'instar d'Adjani, a connu une ascension fulgurante dans les années 1970[17]. Selon Téchiné, le tournage desSœurs Brontë s'avère difficile en raison des relations tendues entre les deux actrices. Isabelle Adjani, quant à elle, explique avoir mal vécu sa mise à l'écart de certains projets, au début desannées 1980, à cause du producteurDaniel Toscan du Plantier, directeur de laGaumont, qui aurait tenté d'imposer Isabelle Huppert, alors sa compagne, comme nouvelle étoile du cinéma français[18].
La même année, Isabelle Adjani donne naissance à son premier enfant, Barnabé Nuytten, né de son union avec le directeur de la photographieBruno Nuytten, rencontré en 1976 sur le tournage deBarocco.
Après deux ans d'absence, Isabelle Adjani fait son retour au cinéma en 1981 avec la comédieClara et les chics types deJacques Monnet. La même année, elle reçoit un doublePrix d'interprétation féminine du Festival de Cannes pourQuartet deJames Ivory etPossession d’Andrzej Żuławski. Le tournage de ce dernier, dans lequel elle interprète un double rôle sulfureux, halluciné et extrême qui fait d'elle l'incarnation-type de l'héroïne romantique, tumultueuse et exaltée, est pour elle difficile en raison du caractère violent de Zulawski :« Je dois à lamystique d'Andrzej Żuławski de m'avoir révélé des choses que je ne voudrais jamais avoir découvertes…Possession, c'était un film infaisable, et ce que j'ai fait dans ce film était tout aussi infaisable. Pourtant, je l'ai fait et ce qui s'est passé sur ce film m'a coûté tellement cher… Malgré tous les prix, tous les honneurs qui me sont revenus, jamais plus un traumatisme comme celui-là, même pas… en cauchemar ! » Sa performance dansPossession lui permet néanmoins d'obtenir son premierCésar de la meilleure actrice. Toujours en 1981, Isabelle Adjani apparaît dansL'Année prochaine si tout va bien, une comédie deJean-Loup Hubert qu'elle regrette d'avoir tournée, avec égalementThierry Lhermitte[19]. À cette époque, le public et la critique lui reprochent ses longues absences entre deux films, ce à quoi elle répond :« Cette inactivité professionnelle m'a permis de beaucoup réfléchir. Et j'ai fini par me dire qu'il faudrait penser à ce que, moi j'ai envie de faire plutôt que d'attendre que quelqu'un arrive et me dise : votre désir imaginaire, je l'ai entre les mains. Voilà le script ! Attendre cela c'est idiot »[14].
En 1982, l'actrice donne la réplique à Yves Montand dans la comédieTout feu, tout flamme deJean-Paul Rappeneau. La même année, elle joue le rôle d'une femme artiste et féministe pour le film deCarlos Saura,Antonieta. Isabelle Adjani abandonne ensuite, après quelques jours, le tournage dePrénom Carmen que réaliseJean-Luc Godard. À propos du réalisateur, l'actrice, remplacée parMaruschka Detmers, explique que« pendant ces quelques jours avec lui, je me suis sentie sans protection, vulnérable ». L'année suivante, Isabelle Adjani connaît deux grands succès au cinéma. Le premier,Mortelle randonnée deClaude Miller, la fait jouer face àMichel Serrault le rôle d'une jeune femme instable qui assassine et dévalise des hommes fortunés. Le second,L'Été meurtrier deJean Becker, lui permet de remporter son deuxièmeCésar de la meilleure actrice. L'actrice commence par refuser le film de Becker en raison des scènes de nu et de certains dialogues qui la gênent[14]. Elle revient néanmoins sur sa décision un an après la première offre lorsqu'elle apprend que le réalisateur s'apprête à proposer le rôle à une autre actrice[15]. Lors de la présentation du film au36e Festival de Cannes, elle provoque une grève des photographes après avoir annulé sa présence à la séance de photos pour la presse. Durant la montée des marches par l'équipe du film, les appareils et téléobjectifs seront posés au sol et les professionnels tournent le dos à l'actrice[20]. Au sommet du box-office, Isabelle Adjani est alors l'une des actrices les plus aimées et admirées des Français[14]. Toujours en 1983, elle fait son retour sur les planches avec la pièce d’August Strindberg,Mademoiselle Julie, jouée à l'automne authéâtre Édouard-VII. Elle abandonne cependant après une cinquantaine de représentations, épuisée par l'expérience :« J'ai eu tort d'avoir voulu que tout soit comme avant, d'avoir voulu retrouver le plaisir innocent de jouer comme lorsque j'étais au Français. C'était de la folie, de la pure folie »[14].
Alors qu'elle fait face à une rumeur qui la dit atteinte du sida et qu'elle dément à la télévision au journal deTF1 deBruno Masure le[22], Isabelle Adjani entreprend la préparation d'un film biographique sur la sculptriceCamille Claudel[9]. Après avoir cherché en vain un réalisateur, l'actrice se tourne vers son ancien compagnon,Bruno Nuytten. Ce dernier, considéré comme l'un des meilleurs chefs opérateurs français, accepte de mettre en scène le film et d'en écrire le scénario :« Sa raison d'être, c'était l'ombre. À partir de l'ombre, il faisait exister la lumière. Il m'avait dit que jamais il ne passerait à la mise en scène. Je lui ai dit que j'aimerais me servir du corps de Camille Claudel pour pouvoir incarner mon propre désarroi, mon cri. Il m'a entendue »[9]. Lors de sa sortie en salle en 1988,Camille Claudel, avec égalementGérard Depardieu dans le rôle du sculpteurAuguste Rodin, est un triomphe critique et public. Il permet à Isabelle Adjani de remporter une seconde nomination à l'Oscar ainsi qu'un troisièmeCésar de la meilleure actrice. Lors de la remise de ce dernier, l'actrice fait sensation en lisant un extrait desVersets sataniques deSalman Rushdie, sous le coup d'unefatwa islamique[23]. Isabelle Adjani prévoit ensuite de retrouverBruno Nuytten pour tourner plusieurs portraits de femmes, notamment un surEtty Hillesum, une jeune femme juive hollandaise et mystique pendant laSeconde Guerre mondiale, ou encore un autre surBéatrice Saubin, une française condamnée à mort au début des années 1980 enMalaisie pour possession d'héroïne avant d'être remise en liberté après de longues années de prison[14].Camille Claudel reste cependant l'unique collaboration réalisateur-actrice entre Bruno Nuytten et Adjani :
« Pour moi, c'est le film marquant pour lequel on me connaît et on me reconnaît. Pour lui, c'est le film grâce auquel il a pu exprimer l'amour et l'âme et l'admiration qu'il avait pour moi comme actrice. Mais ça a aussi été un sacrifice qui lui a enlevé sa protection d'ombre et dégoûté de la lumière, l'a éloigné du cinéma. Là, j'ai vraiment vécu, cette fois-ci comme témoin, la destruction de la sensibilité d'un artiste. Et cet homme qui avait été très fort pour moi, à un moment critique de mon existence, de ma carrière, s'est retrouvé désemparé dans la sienne. Il s'est séparé du cinéma… »[9]
Au début des années 1990, Isabelle Adjani se tient en retrait du cinéma et de la vie publique[24]. Elle refuse de nombreux films, parmi lesquelsCyrano de Bergerac deJean-Paul Rappeneau[15],Dick Tracy deWarren Beatty[25],Basic Instinct dePaul Verhoeven[26] ouLa Leçon de piano deJane Campion[27], afin de se consacrer à sa relation avec l'acteur irlandaisDaniel Day-Lewis, qui bat rapidement de l'aile. Elle souffre aussi de la concurrence d'une nouvelle génération de jeunes actrices commeVirginie Ledoyen,Valeria Bruni Tedeschi,Elsa Zylberstein,Romane Bohringer ouSophie Marceau[24]. Elle ne retrouve le chemin des plateaux qu'en 1993, après cinq ans d'absence, pour le filmToxic Affair de la jeune Philomène Esposito, qui était devenue la confidente de ses tourments. Cette comédie, qu'elle a considérablement réécrite elle-même et pour laquelle elle touche un cachet de10 millions de francs (ce qui représente un salaire-record pour le cinéma français), connaît un tournage catastrophique, se soldant par un lourd échec critique et public[24].
En 1994, Isabelle Adjani retrouve le succès avec l'un des films les plus marquants de sa carrière,La Reine Margot dePatrice Chéreau, fresque historique sur lemassacre de la Saint-Barthélemy écrite spécialement pour elle. Tourné sur plus de six mois et nécessitant un budget colossal de120 millions de francs – l’équivalent d’un peu plus de18 millions d’euros, ce film à grand spectacle, sanglant et porté par l'interprétation d'Adjani dans le rôle-titre, revient sur l'extinction desValois du trône de France et s'inspire d'unroman-feuilleton d'Alexandre Dumas, consacré au mariage d'Henri de Navarre, futur Henri IV avecMarguerite de France et aux amours supposées de cette dernière avec lemarquis de La Môle[28]. Pour Isabelle Adjani, le film est avant tout l'histoire d'une famille incestueuse et déchirée,« qui s’entre-dévore et s’arrache son propre cœur » :
« Ce qui me touchait chez Margot, c’était le mélange entre sa personnalité tyrannique d’âme bien née et sa nature d’amoureuse. La rencontre avec La Môle,huguenot alors qu’elle est catholique, la fracture intérieurement. La politique et l’amour fou se mêlent de façon inextricable. C’est romantique et terrifiant. Patrice cherchait l’extrême mélange des genres. La douceur, l’exaspération, le massacre, l’amour insensé. Dans chaque scène, deux éléments antagonistes sont confrontés. C’était difficile, il nous mettait en état de court-circuit. Il faut toujours être au diapason avec lui. C’est vraiment un chef d’orchestre – et pas de musique de chambre. »[28]
Le film est présenté au47e festival de Cannes où il reçoit un accueil critique mitigé, certains lui reprochant son emphase et sa théâtralité. Il devient néanmoins l'un des plus importants succès publics d'Isabelle Adjani et rassemble plus de deux millions de spectateurs en salles[28]. Son interprétation de Marguerite de Valois lui permet de remporter son quatrième César de la meilleure actrice. L'actrice, enceinte de sept mois, ne se rend pas à la soirée de remise des prix et se fait représenter parAlain Delon, président de la cérémonie, qui accepte la récompense en son nom[29],[30].
En 1995, la séparation d'avec Daniel Day-Lewis plonge Isabelle Adjani dans une profonde dépression. Elle accepte de jouer aux côtés deSharon Stone dans le filmDiabolique, remake dufilm d'Henri-Georges Clouzot, afin que son« esprit se libère de l'épuisement intégral » dans lequel elle se trouve alors. L'actrice est attirée par l'idée de faire un film à la fois hitchcockien et féministe, mais admet quelques années plus tard dans la presse avoir fait ce film« juste pour faire un film » :« Cela ne m'excitait pas du tout, mais j'aimais bienJeremiah S. Chechik, qui, malin comme un singe, m'avait présenté le projet sous un angle très féministe. Sauf que, dès le premier jour de tournage, j'ai compris que cette audacecréative resterait un fantasme et qu'à l'écran, ce serait plutôt rétro-vintage. Je me suis indifférée, j'ai juste fait mon job »[16]. Sorti en 1996, le film ne rencontre pas les faveurs de la presse et des spectateurs.
L'année suivante, elle préside le jury[31] du50e Festival de Cannes, qui attribue laPalme d'orex æquo aux filmsLe Goût de la cerise d'Abbas Kiarostami etL'Anguille deShōhei Imamura. Toujours en 1997, elle abandonne un projet prévu avecRoman Polanski, une grosse production intituléeThe Double, dans laquelle elle aurait dû donner la réplique àJohn Travolta. Le film ne voit pas le jour à la suite de différends opposant le réalisateur, les producteurs internationaux et Travolta[32]. Isabelle Adjani se retire une nouvelle fois de la vie publique, s'installe en Suisse, à Genève, pour une durée de quatre ans, et entame unepsychanalyse. En 1998, elle fait une brève apparition dans son propre personnage dans le filmPaparazzi. Elle se montre ensuite intéressée par la proposition deRidley Scott de jouer dans son filmGladiator, mais le studio s'y oppose[33].
En 1999, l'acteurRobert Hossein, devenu directeur duthéâtre Marigny à Paris, réussit à convaincre Isabelle Adjani de faire son retour au théâtre avecLa Dame aux camélias d'aprèsAlexandre Dumas (fils), mise en scène parAlfredo Arias sur une adaptation deRené de Ceccatty. Lorsqu'elle commence les répétitions, l'actrice, sans cesse sollicitée pour un entretien, refuse tout contact direct avec la presse :« La seule petite chose que j'aie demandée tout de suite, c'est qu'on me foute la paix, qu'on me laisse travailler tranquille. C'est ça qui m'intéresse: travailler »[34]. La pièce est jouée pendant quatre mois, et107 représentations, à guichets fermés. Pour Robert Hossein,« Isabelle est allée jusqu'au bout d'elle-même. Tous les soirs, le miracle a eu lieu. Tous les soirs, le public a été sensible à une actrice totalement authentique, qui me rappelle les grandes commeSarah Bernhardt »[35].
À cette époque, Isabelle Adjani est sollicitée par l'acteur-réalisateurAlain Chabat pour jouerCléopâtre dans son filmAstérix et Obélix : Mission Cléopâtre. L'actrice refuse d'abandonner la pièce malgré l'insistance du producteurClaude Berri, qui va jusqu'à lui louer un appartement dans leTriangle d'or de Paris dans l'espoir de la convaincre[27]. Elle fait finalement son retour au cinéma en 2002 avec un film écrit spécialement pour elle,La Repentie, mais le succès n'est pas au rendez-vous[14]. La même année, elle interprète la comtesse Ellénore dansAdolphe, adaptation cinématographique du roman deBenjamin Constant qu'elle chérit depuis l'adolescence, et pour lequel elle choisitBenoît Jacquot à la réalisation. En 2003, elle devient une vedette de cinéma hystérique et mythomane, prise dans la débâcle de1940 dansBon Voyage deJean-Paul Rappeneau. En dépit d'un accueil critique relativement favorable, ces deux nouvelles productions n'obtiennent pas le succès escompté. Après une apparition dans le filmMonsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran deFrançois Dupeyron, également en 2003, Isabelle Adjani accepte d'incarner la résistanteMarie-Madeleine Fourcade dans une fiction adaptée de l'autobiographie de cette dernière,L'Arche de Noé :réseau Alliance. TF1 ne réussit cependant pas à convaincre les ayants droit et le projet est annulé[36].
Après trois nouvelles années d'absence, Isabelle Adjani fait un retour sur les planches duthéâtre Marigny à l'automne 2006, pour incarner le rôle titre de la pièce deWolfgang Hildesheimer :La Dernière Nuit pour Marie Stuart, reine d'Écosse et de France, décapitée en 1587. Pour Didier Long, le metteur en scène, l'actrice« a besoin d'avoir une maîtrise globale du projet. Mais elle vous entraîne dans une expérience artistique quasi mystique, absolument unique »[27]. Le rôle de Marie Stuart permet à Isabelle Adjani d'interpréter un nouveau rôle tragique :
« Je me suis approchée d'elle, j'ai fait connaissance avec elle, je continue de la découvrir. Un tel personnage peut-il d'ailleurs être appréhendé dans sa totalité - surtout plus de quatre cents ans après sa mort ? Il me semble qu'elle vécut un règne placé sous le signe du malentendu. Comme Marie-Antoinette. Elles furent deux reines violemment incomprises qui furent aussi des amoureuses éperdues ; toutes les deux firent passer le cœur avant la raison. C'est sûrement cela qui me touche : le fait de ne pas être à la place qui vous ressemble le plus. Avoir une fonction et une responsabilité qui finissent par vous broyer quand elles devraient assurer votre épanouissement. »[37]
AprèsMarie Stuart, plusieurs projets de cinéma sont annoncés. Isabelle Adjani accepte de jouer pour la réalisatriceMaïwenn dans un film avecAlain Delon et dans lequel les deux acteurs doivent tenir leur propre rôle. Delon se retire finalement du projet et le film ne voit pas le jour[38]. Adjani se montre ensuite intéressée par un autre projet de Maïwenn,Le Bal des actrices, une comédie musicale sur des actrices qui doivent, à nouveau, tenir leur propre rôle. Les producteurs du film demandent à l'actrice d'annoncer son nom, bien qu'elle n'ait pas encore lu le scénario ni signé de contrat, afin de financer le film. Adjani accepte mais se retire du projet après avoir lu le scénario[38]. Elle doit ensuite retrouver le réalisateurJean-Loup Hubert pour un thriller, mais préfère abandonner lorsqu'elle apprend que la production envisage un budget serré[38]. Sa participation àNew York, I Love You, dans lequel elle doit tourner un court-métrage réalisé parAnthony Minghella, est annulée à la mort du réalisateur. Ses projets avec les réalisatricesMartine Dugowson, d'après une biographie deMarilyn Monroe,Isabelle Mergault, pour une comédie intituléeForfait caribou, etYamina Benguigui, pour une comédie intituléeLe paradis, c'est complet sur les déboires d'une jeune femme politique prise entre ses racines et son ambition, ne voient pas le jour. En 2008, Isabelle Adjani joue pour la télévision dans une adaptation librement inspirée duMariage de Figaro deBeaumarchais, intitulée simplementFigaro et réalisée parJacques Weber, où elle reprend le rôle de la comtesse Almaviva.
En 2009, Isabelle Adjani fait son retour au cinéma après six ans d'absence avecLa Journée de la jupe. Dans ce film réalisé parJean-Paul Lilienfeld et produit parArte, l'actrice incarne Sonia Bergerac, une professeure de banlieue qui perd ses moyens et prend sa classe en otage. Le projet séduit Adjani notamment par« la force du personnage dans une situation qu'on peut qualifier de paroxystique et dans le cadre du traitement d'un sujet brûlant, trèstouchy et parfaitement non consensuel »[19] et explique apprécier que« le film ne cherche pas à moraliser socialement, civiquement, qu'il ne cherche pas à donner des leçons, ni à apporter des solutions mais juste — si on peut dire ! — à poser toutes les questions, à mettre les spectateurs en face d'une dure réalité »[39].
Le film fait sensation au festival de fiction de La Rochelle où il est présenté hors-compétition et, lors de sa diffusion sur Arte en avant-première, établit un record d'audience avec 2,2 millions de téléspectateurs[40],[41]. Il permet à Isabelle Adjani de remporter son cinquième César de la meilleure actrice pour sa prestation et de battre ainsi son propre record,« Une telle reconnaissance de ses pairs est forcément émouvante, surtout avec un film qui n’était pas destiné à cela. C’est une toute petite entreprise, partie de nulle part, qui est arrivée jusqu’aux honneurs suprêmes. Ma conviction personnelle a participé à cette aventure. C’est rare d’être aussi seule – je veux dire à part l’équipe –, à croire en un projet. Ce César est la récompense du culot et de la conviction »[42].
Le succès deLa Journée de la jupe lui ayant permis de revenir au premier plan de la scène médiatique, Isabelle Adjani souhaite désormais enchaîner les projets[43]. En 2010, elle fait une apparition dans la comédie sociale à succèsMammuth des réalisateursBenoît Delépine etGustave Kervern, et dans lequel elle joue le fantôme du premier amour de Gérard Depardieu. La même année, elle prête sa voix au personnage de Mère Gothel dans le film d'animationRaiponce. En 2011, elle partage l'affiche du premier film réalisé parFrank Henry,De force, avecÉric Cantona. Elle y incarne le commandant Clara Damico, chef de la brigade de répression du banditisme. La même année, elle accepte de faire une apparition dans le téléfilmAïcha, job à tout prix par amitié pour la réalisatriceYamina Benguigui.
En 2012, elle joue un rôle, initialement prévu pourAlain Delon, transformé en personnage féminin, celui d'une femme souffrant d'amnésie post-traumatique, dans la première réalisation de l'acteurAlexandre Astier,David et Madame Hansen. La même année, Isabelle Adjani est annoncée, au côté de Gérard Depardieu, dans la prochaine réalisation du cinéaste américainAbel Ferrara,Welcome to New York, inspiré de l'affaire Dominique Strauss-Kahn. Elle accepte d'interpréter la compagne de ce dernier, la journalisteAnne Sinclair, mais se retire du projet quelques mois plus tard estimant que« dans un contexte qui ne relève que de l'intrusion destructrice dans la sphère privée de ces deux personnalités, le parti pris d'interpréter ce film ne peut plus me correspondre aujourd'hui »[44].
En 2013, Isabelle Adjani participe au film bollywoodien,Ishkq in Paris, aux côtés des stars indiennesPreity Zinta etArjun Rampal. Le film, qu'elle tourne phonétiquement en langue hindi et définit comme« très kitsch », est pour elle« un fruit exotique, une comédie romantique bollywoodienne mais avec un message décongestionné de la tradition »[45]. La même année, elle annule sa participation à la mini-sérieRésistance, invoquant« un problème gynécologique qu'il est nécessaire de traiter et qui exige un repos de plusieurs semaines »[46], et est remplacée parFanny Ardant[47].
En 2014, Isabelle Adjani joue l'un des onze rôles féminins du film choral de l'actriceAudrey Dana intituléSous les jupes des filles aux côtés, entre autres, deLaetitia Casta,Vanessa Paradis,Sylvie Testud etMarina Hands. Le film, qu'elle accepte à l'insistance de son agent et ce, malgré ses réticences, afin d'aider la réalisatrice à faire son premier long métrage[48], est un succès au box-office attirant plus de 1 300 000 spectateurs en salle. La presse française s'interroge alors sur ses derniers choix, à l'image deL'Obs qui regrette« cette incroyable faculté de laisser passer les beaux rôles et de se perdre dans des projets hasardeux avec Éric Cantona ou Audrey Dana, des navets de Bollywood, qui révèlent, sans doute, sa détresse »[27]. Adjani admet alors regretter certains choix« évidents » et déclare ne vouloir faire désormais que des projets qui lui tiennent à cœur[25].
Toujours en 2014, Isabelle Adjani fait son retour au théâtre, huit ans aprèsLa Dernière nuit pour Marie Stuart, avec une adaptation de la pièceKinship créée par Carey Perloff, librement inspirée dePhèdre deRacine et jouée sur la scène duthéâtre de Paris. L'histoire suit la relation passionnelle entre « Elle », une femme d'influence rédactrice en chef et « Lui », un jeune reporter, sous les yeux de « L'Amie » de la première et mère possessive du second. Les rôles sont respectivement tenus par Adjani,Niels Schneider etVittoria Scognamiglio. La pièce connaît une genèse tumultueuse marquée par les remplacements successifs, à trois semaines de la première représentation, du metteur en scène Julien Collet-Vlaneck par la costumièreDominique Borg et de la comédienneCarmen Maura qui devait interpréter « L'Amie »[49].Kinship est pour Isabelle Adjani l'occasion de jouer pour la première fois de sa carrière dans une pièce contemporaine. L'actrice est séduite par le fait qu'il s'agit d'une« pièce qui soit une création, qui n’ait jamais été jouée. Cette pièce est totalement vierge ; de toute projection, de toute comparaison, de tout souvenir. C‘est à la fois un champ ultra-libre et tellement vaste que c’est périlleux. Ce qui m’a convaincue dansKinship, ce n’est pas le texte en lui-même – qui a une quotidienneté qui ne fascine pas – mais les intentions qu’il révèle »[50].
En 2016, Isabelle Adjani tient le rôle-titre du thriller socialCarole Matthieu. Dans ce film dont elle est à l'initiative, réalisé parLouis-Julien Petit et adapté du romanLes Visages écrasés deMarin Ledun, l'actrice joue une femme médecin du travail en désaccord avec le harcèlement moral envers les employés et leur humiliation, pratiqués par la société qui l'emploie. Isabelle Adjani, également productrice associée, explique lors de la présentation du film aufestival du film francophone d'Angoulême« aimer vivre toute l'histoire d'un film du début à la fin. J'ai toujours plus d'énergie quand je participe. Je préfère participer qu'obéir. Nous, les acteurs, on sait ce qu'il nous faut, on sait là où on excelle. Tout acteur, en mettant une option sur les droits d'un livre et en trouvant une production intéressée, un scénariste convaincu et un metteur en scène passionné, peut faire exister le meilleur rôle de sa vie" »[51]. Le film offre à l'actrice, selon la presse, un rôle de femme« passionnée, tourmentée et fragile, comme ceux qu'elle a souvent joués, deL'Histoire d'Adèle H àCamille Claudel. » Adjani explique cependant que, pour elle,« ce n'est pas un objectif en soi dans ma vie de rechercher le tourment chez un personnage, mais en tout cas sa profondeur, sa force, ses luttes, ses faiblesses, toute la complexité. » L'actrice déclare se vouloir« exigeante pour les films et les rôles qu'il lui reste à faire exister » et estime« qu'il ne faut pas oublier de vivre pour savoir jouer, pour offrir des interprétations nourries. Je mets du cinéma dans ma vie, mais ma vie ce n'est pas le cinéma. Sinon je ferais des films les uns après les autres »[51]. Après une première diffusion sur la chaîne Arte où il totalise près d'un million de téléspectateurs,Carole Matthieu sort au cinéma dans quelques salles afin qu'Isabelle Adjani puisse à nouveau, selon son propre souhait, concourir pour le César de la meilleure actrice[52]. Le film ne reçoit cependant aucune nomination.
En 2017, Isabelle Adjani apparaît dans la sérieDix pour cent, le temps d'un épisode de la seconde saison, dans lequel elle joue son propre rôle. En parallèle à sa carrière cinématographique et télévisuelle, l'actrice multiplie les présences scéniques après une première lecture publique du romanL'Amour et les Forêts d'Éric Reinhardt :« J’ai découvert le « monde » de la lecture tout récemment. Il m’était assez étranger. Non pas en tant que spectatrice mais comme comédienne. J’ai ressenti là un plaisir d’une nature inconnue. Je lisais du Racine, ou encore du Duras… Ce fut comme une révélation, qui a produit une exaltation nouvelle. Ces lectures demeurent des moments à la fois éphémères et inoubliables. Elles s’inscrivent en nous pour toujours. Quand je parle de textes qui m’ont traversée comme ça, je n’apporte aucune preuve au public, juste mon enthousiasme. Je trouve cela très beau, et cela rejoint quelque part une tradition orale »[53]. Ainsi, entre 2017 et 2018, l'actrice litGeorges Lavaudant, portrait d'un artiste auThéâtre de l'Odéon ; une sélection de lettres signées, entre autres, parMarguerite Duras etEmily Dickinson, à l'occasion du premier festival de laBnF,La Bibliothèque parlante ;Ismène deYánnis Rítsos etRoma deMarguerite Duras auFestival d'Avignon ;De Duras à Dickinson, une sélection de textes variables auThéâtre de l'Archipel, à la BnF ainsi qu'auMusée Sursock àBeyrouth ;Opening Night d'après lefilm homonyme de John Cassavetes au Théâtre le Quai àAngers et à laVilla Cavrois ; laCorrespondance Maria Casarès-Albert Camus, où elle donne la réplique àLambert Wilson, auTNP deVilleurbanne, auFestival de la correspondance de Grignan et auFestival d'Avignon.
En 2018, Isabelle Adjani joue sous la direction deRomain Gavras le rôle d'une mère flambeuse et castratrice, également chef d’un gang de femmes pickpockets, dans la comédie d'actionLe monde est à toi. Le film est bien reçu lors de sa présentation à laQuinzaine des réalisateurs duFestival de Cannes. Le critiqueMichel Ciment estime que l'actrice trouve ici son« meilleur rôle depuis très longtemps »[54]. Sa performance lui vaut d'être nommée auCésar de la meilleure actrice dans un second rôle. L'année suivante, Isabelle Adjani se laisse convaincre par la réalisatriceJosée Dayan de rejoindre l'univers de la sérieCapitaine Marleau le temps d'un épisode. Adapté du roman policierNe plus mourir, jamais deMarc Eisenchteter, l'actrice y joue le rôle d'une scientifique qui vient de passer quinze ans dans le coma et qui se retrouve soupçonnée d'un meurtre. Sa participation permet à la série de réaliser sa deuxième meilleure audience avec près de7 millions de téléspectateurs[55]. Elle revient au cinéma avec le drameSœurs deYamina Benguigui, avec égalementRachida Brakni etMaïwenn, mais le film, qui évoque les traumatismes liés à laguerre d’Algérie[56], passe quasiment inaperçu lors de sa sortie en salles en 2020.
En 2022, Isabelle Adjani fait son retour théâtral dansLe Vertige Marilyn, une pièce semi-dramatique et biographie qui lui permet d’interpréter l’actrice hollywoodienneMarilyn Monroe[57]. Sa prestation est très bien accueillie par les critiques professionnelles. Le magazineLes Inrockuptibles ira même jusqu’à marquer :« Comme Marilyn, Isabelle Adjani a eu avec les personnages qu’elle a incarnés à l’écran une relation d’identification si forte que ses admirateurs ont du mal à dissocier la personne de son image. Mais, à la différence de Marilyn, Isabelle a une expérience du théâtre. Et ce que les comédiens de théâtre ont de différent des acteurs de cinéma, c’est le contrôle personnel de la gestuelle, du regard et de la voix. Ce qu’aucune école de cinéma n’enseigne et qu’aucun monteur ou chef opérateur ne peuvent corriger ou amender »[58].
En 2023, elle retrouve la réalisatrice Josée Dayan pour une troisième collaboration, avec le téléfilmAdieu vinyle. Libre adaptation du romanÀ cœur perdu du tandemBoileau-Narcejac, paru auxÉditions Denoël en 1960, elle y construit un nouveau portrait de diva en fin de carrière aux côtés deMathieu Amalric, et de la chanteuseBarbara Pravi, qui fait ses premiers pas dans une fiction cathodique. Les critiques sont cependant glaciales. Désireuse d'explorer d'autres genres, l'actrice rejoint la distribution du film d'action deMélanie Laurent intituléVoleuses, adaptaté de la bande-dessinée éponyme[66]. Coproduction franco-américaine entreNetflix etGaumont, le film signe la première collaboration de la comédienne avec une plateforme de streaming[67]. Elle tient dans le long-métrage un rôle secondaire face àAdèle Exarchopoulos,Mélanie Laurent etManon Bresch. L'aventure est présentée comme une alternative française à355 avec notammentJessica Chastain. Le film récoltes des critiques élogieuses. En fin d'année 2023, sort enfin son second album musical,Bande originale, produit et supervisé parPascal Obispo[68].
Elle retrouve le chemin desstudios Disney à l'occasion du film d'animationWish, Asha et la bonne étoile, dans lequel elle double le personnage de la reine Amaya. Il s'agit du long-métrage évènement célébrant les 100 ans de la compagnie de divertissement américaine. Elle partage l'affiche en version française aux côtés deLambert Wilson etGérard Darmon. Il s'agit de son second doublage pour Disney, treize ans aprèsRaiponce, pour lequel elle prêtait sa voix à l'affreuse sorcière Mère Gothel.
Isabelle Adjani est familière de prises de position et déclarations qui dépassent son métier d'actrice :
En 1988, elle se rend enAlgérie, patrie de son père, et participe à un meeting sur le campus deBouzareah, près d'Alger, à la veille du référendum proposé par le présidentChadli Bendjedid, afin de « soutenir la naissance d'une démocratie ».
Lors de la présidentielle française de 1988, son nom ayant été utilisé pour la campagne deJacques Chirac, elle intervient sur TF1 pour dire qu'elle ne soutient personne.
En 1999, elle refuse de se rendre à l'Élysée pour la réception du président algérienAbdelaziz Bouteflika. Elle dénonce tant le pouvoir algérien que les terroristes. En 1997, soutenant la manifestation parisienne « pour la paix en Algérie », elle donne une interview retentissante qui lui gagne l'affection du peuple algérien, titrée en une duFigaro : « L'Algérie m'empêche de dormir, et vous ? »
En, elle participe à la manifestation, aux côtés de plusieurs personnalités, contre la mise en place dutest ADN pour leregroupement familial.
En, elle affirme que les propos du papeBenoît XVI sur l'inefficacité supposée du préservatif pour lutter contre la propagation dusida devraient être, comme pour tous ceux qui vont dans ce sens, « passibles de crime contre l'Humanité »[71].
En, Isabelle Adjani est présidente d'honneur du Club des amis et actionnaires du journalBakchich[72].
En 2002, elle co-signe une pétition demandant une « solution rapide et décente aux problèmes fiscaux deFrançoise Sagan », condamnée pour une fraude fiscale sur ses revenus de 1994 et devant à l’État 838 469 euros, en considérant que si « Françoise Sagan doit de l'argent à l’État, la France lui doit beaucoup plus : le prestige, le talent, un certain goût de la liberté et de la douceur de vivre »[73].
En, elle prend fermement position contre la vaccination obligatoire et désavoue les vaccins en général au micro deFrance Inter, avouant avoir fait faire pour ses enfants de faux certificats vaccinaux et suscitant l'indignation de bon nombre d'auditeurs et de spécialistes[74].
Isabelle Adjani est mise en examen depuis octobre 2020 pour escroquerie. Un ancien consultant en stratégie qui a géré la société de l'actrice,Isia Films, en 2011 et 2012, l'accuse d’avoir falsifié le remboursement de ses dettes à son égard[76].
Entre 2016 et 2023, dans l'affaire des Panama Papers
Citée dans l'affaire desPanama Papers, Isabelle Adjani est jugée le 19 octobre 2023 pour fraude fiscale et blanchiment d'argent. Elle est accusée d’avoir dissimulé une donation de deux millions d’euros et d’avoir éludé 236 000 € d’impôt sur le revenu dans les années 2010[77], des faits qu’Isabelle Adjani conteste[78]. Elle est condamnée pourfraude fiscale à deux ans de prison avec sursis et 250 000 € d’amende[79].
Elle partage ensuite la vie du chef-opérateur et réalisateurBruno Nuytten, rencontré sur le tournage deBarocco (1976). Il éclaire aussiLes Sœurs Brontë etPossession, avant de réaliserCamille Claudel. Leur fils Barnabé, né en, devient musicien, au sein notamment des groupes Makali, puis The Aikiu.
Au milieu des années 1980, elle entame une relation qui durera deux années avecWarren Beatty, son partenaire de jeu dansIshtar[82],[83].
Le, Isabelle Adjani intervient auJournal de20 heures deTF1 présenté parBruno Masure pour faire taire une rumeur qui dure depuis neuf mois et selon laquelle elle aurait été atteinte dusida et serait peut-être même morte[84]. En 2017, l'actrice confie au magazineGrazia :« Ce fut violent à vivre. J’avais l’impression de trahir ceux qui étaient vraiment malades. Parfois, je me dis qu’il est inimaginable d’avoir vécu des choses pareilles. C’est plus cinématographique que tous mes films »[85]. Elle accuse également« une partie du corps médical » d’avoir« contribué à propager le diagnostic délirant » et cite le sociologueJean-Noël Kapferer, qui avait étudié la propagation de cette rumeur :« Il avait conclu qu’un foyerFN me considérait métaphoriquement comme un corps français infecté par un corps étranger. Mes racines algériennes, du côté de mon père, devenaient un virus, à partir de cette interview où je parlais de lui… On était sans doute dans l’archéologie de ce que l’on appelle aujourd’hui la fachosphère, le spectre de la haine que l’on retrouve sur Internet »[85].
En 1989, après la première anglaise deCamille Claudel, Isabelle Adjani rencontre l'acteur irlandaisDaniel Day-Lewis[86]. Leur fils, Gabriel-Kane, naît le à New York, quelques mois après leur séparation[87]. En 1996, l'actrice quitte la capitale française pour s'établir enSuisse, àGenève et déclare à la presse :« Lorsqu'on a la possibilité d'offrir à ses enfants une meilleure qualité de vie, il ne faut plus hésiter ». En 2014, elle confie que son déménagement était dû à sa séparation« douloureuse » d'avec Daniel Day-Lewis et son désir d'obtenir la garde de leur enfant :« Il existe une très vieille loi helvétique qui protège les mères, qui empêche le père de demander la garde. Après la naissance de mon second fils, le litige qui m’opposait à son père m’a fait prendre cette décision »[88]. En 2016, elle déclare à propos de sa relation avec l'acteur :« Tout est pacifié, mais je suis convaincue que les grandes passions ne se transforment jamais en grandes amitiés »[86].
De 2002 à 2004, elle est en couple avecJean-Michel Jarre. Alors que le musicien la trompe avec la comédienneAnne Parillaud, Isabelle Adjani révèle au magazineParis Match l'infidélité de son compagnon et médiatise leur rupture[89]. Si elle concède ne pas aimer l'exposition de sa vie privée, elle explique malgré tout avoir trouvé ce seul moyen pour régler ses différends et avoir souhaité parler au nom des femmes victimes du même sort[90].
En 2017, Isabelle Adjani confie àMadame Figaro :« Il y a une solitude en moi. Je suis une solitaire, une solitaire solidaire, avec le sens inné d’une énorme responsabilité collective : les autres prennent une place énorme dans ma vie. Mais là, j’ai pris l’habitude de vivre seule : où installerais-je aujourd’hui cet éventuel amoureux ? Je vais bien, je me sens bien dans mon corps, le bonheur m’arrive de l’intérieur »[92].
Née en 1999, la nièce d'Isabelle Adjani et fille d'Éric Adjani, Zoé Adjani-Vallat, devient elle aussi actrice, en tête deCerise deJérôme Enrico, puis deCigare au miel de Kamir Aïnouz. Elle apparaît aux côtés de sa tante dans la pièceOpening Night, mise en scène parCyril Teste, et dans le clip deMeet me by the gates deThe Penelopes, réalisé parNicolas Bary.
Elle fait la couverture du magazineAndy Warhol's Interview en, de la revue culteÉgoïste à deux reprises, pour les numéros 5 et 11, et du magazinePhoto en..Andy Warhol retravaille des portraits d'elle pourMadame Figaro en 1986.
Elle campe l'héroïne du romanLe Maître et Marguerite deMikhaïl Boulgakov durant quinze jours au cours du mois de àMoscou et ses environs, avec la collaboration d'une centaine d'acteurs, figurants et de techniciens, sous l'objectif deJean-Daniel Lorieux. Le « shooting » a donné lieu à une exposition itinérante qui a débuté à Paris dans la galerie Ariane Dandois du au pour aboutir àMoscou, via quelques capitales européennes.« La réalisation d'un tel projet est comme une victoire symbolique sur le matérialisme ambiant » a affirmé la comédienne après la séance photos.
Isabelle Adjani paraît en 1981-1982 dans deux publicités télévisées pour la marque de lessiveWoolite[93],[94], et en 1984 dans une publicité pour la marque de savonLux[95].
Au fil des ans, elle est modèle photographique pour la marque de lingerie françaiseLejaby (1988), pour la marque américaine de vêtementsGap (1994), pour le catalogue français de vente par correspondanceLa Redoute (automne-hiver 2004), pour la maison de joaillerie française Poiray (2012), et pour la campagneeyewear des lunettes de la marque françaiseChanel (2020).
En 2008, la marque de maroquinerie de luxe françaiseLancel crée, en étroite collaboration avec l'actrice, le sac « L'Adjani » qui s'avère un gros succès de vente.
En, elle accompagne son fils Gabriel-Kane dans la campagneWhat Makes A Man de la marque italienne de prêt-à-porter masculinZegna.
Mercredi 19 janvier 2022, elle défile,Place de la Bourse à Paris, durant la présentation de la collection automne-hiver de la marque françaiseAmi Paris, créée parAlexandre Mattiussi, et dont elle devient l'une des ambassadrices.
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Djemila des Lilas deJean-Luc Lahaye (1986), paroles deJean-Luc Lahaye etJean-Claude Collo, musique deCyril Assous, sur son troisième albumFlagrant délit tendresse (Djemila des Lilas / Frêle gazelle des ruelles / Met du bleu sur ses yeux / De la fièvre sur ses lèvres / Et loin de Khomeiny / Elle imite Adjani)
Belle comme Isabelle de Midi V (1988), paroles et musique deJean-Marc Filippi (Car elle était belle / Comme Isabelle / Elle était jolie / Comme Adjani)
Cannes deBarbara Carlotti (2006), sur son second albumLes Lys brisés (Au bras d'Isabelle Adjani / Tu toises la foule et tu souris).
En ouverture de la44e cérémonie des César (22/02/2019), le maître de cérémonieKad Merad revisite les titres phares du groupeQueen, dontAnother One Bites the Dust, dont il transforme avec humour les paroles en citant l'absence de la comédienne, nommée commemeilleure actrice dans un second rôle pourLe monde est à toi (Tiens, tiens, tiens, mais y'a pas Adjani / Tiens, tiens, tiens, mais où est Adjani ? / Y'aKarin Viard,Leïla Bekhti, mais y'a pas Adjani / Y'aVirginie Efira, mais y'a pas Adjani / J'commence pas la cérémonie, si y'a pas Adjani / Débrouillez-vous en régie, appelez-lui un taxi / Moi j'm'en fous, j'suis un déglingo, je casse tout s'il le faut / J'annule toute la cérémonie, si y'a pas Adjani)
L'écrivain américainBret Easton Ellis la fait apparaître dans une scène parisienne de son romanGlamorama (1998) :« Soudain, Bertrand est bloqué, d'abord par un garçon qui porte un plateau de hors-d'œuvre, que Bertrand refoule avec rage, puis par une Isabelle Adjani d'une insistance inhabituelle et avec laquelle il se force à converser. »
En 2023,Claire Bouilhac etCatel adaptent en bande dessinée le roman protoféministe deGeorge Sand,Indiana (1832), en prêtant à l'héroïne les traits d'une Isabelle Adjani juvénile.
↑ab etcDictionnaire étonnant des célébrités, de Jean-Louis Beaucarnot et Frédéric Dumoulin, First éditions, 2015,p. 11.
↑« Allemande rencontrée en Bavière qu'épousa à la fin de la Seconde Guerre mondiale Mohammed Adjani, soldat kabyle de l'armée française », Jean de La Guérivière,Amère Méditerranée: Le Maghreb et nous, Seuil, 2004,p. 391.
↑Isabelle Adjani : « Mon père,Kabyle, s'était engagé dans l'armée française à16 ans, et c'est en remontant d'Italie jusqu'en Bavière à la fin de la Seconde Guerre mondiale qu'il rencontre et séduit ma mère » (Interview donnée àTélérama).
↑À propos de sa famille, elle déclare : « “Isabelle”, c'était fait pour ne pas attirer l'attention. Mon frère se prénomme Éric Akim. Mon père venait d'uneAlgérie française. Il parlait français mieux que vous. Il ne parlait jamais arabe devant nous. Sauf l'accent allemand de ma mère, tout était fait pour que nous soyons français, même si cela n'empêchait pas mon père de cuisiner des plats traditionnels ou d'évoquerConstantine. En revanche, quand il écrivait à sa famille, j'ai découvert que, dans ses lettres, j'étais “Yasmina”, jamais “Isabelle” »(source).
↑« Adjani la vérité, interview Isabelle Adjani »,Le Nouvel Observateur, :« Ma mère était bavaroise. Elle se sentait très mal en France, où elle était arrivée sans parler un mot de français. Elle ne supportait pas que son mari soit algérien. Elle disait qu'il était d'origine turque et je le croyais. Entre mes parents, il y avait un racisme conjugal. Ma mère traitait mon père de crouille et mon père lui répondait : sale boche. Il s'appelait Mohammed mais ma mère l'avait obligé à changer de prénom. Sur notre boîte aux lettres, il y avait : Chérif Adjani. Ma mère trouvait que ça faisait américain »
↑Michel David,Isabelle Adjani. La tentation sublime, Éditions Imago,,p. 13-16.
Meinolf Zurhorst,Isabelle Adjani. Ihre Filme - Ihr Leben. Heyne Film und Fernsehbibliothek, Band 163. Munich, Heyne, 1992.
Michèle Halberstadt,Adjani aux pieds nus - Journal de la repentie, Calmann-Lévy, 2002.
Guy Austin,Foreign bodies: Jean Seberg and Isabelle Adjani, S. 91-106 in: ders.,Stars in Modern French Film, Londres, Arnold, 2003.
Guy Austin,Telling the truth can be a dangerous business: Isabelle Adjani, race and stardom, in:Remapping World Cinema: Identity, Culture and Politics in Film, herausgegeben von Stephanie Dennison und Song Hwee Lim, London: Wallflower Press, 2006.
Michel David (psychanalyste),Isabelle Adjani, la tentation sublime, Imago, 2008.
Isabelle Adjani, 2 ou 3 choses qu'on ne sait pas d'elle de Frank Dalmat, scénario et interviewJulien Collet Vlaneck, musique Barnabé Nuytten, production Puzzle Media et Isia Films, diffusé le surArte.