Lesinfrasons sont desondes sonores debasse fréquence ; ce sont donc à la fois desvibrations mécaniques et des oscillations acoustiques. Ils sont habituellement situés sous le seuil de la limite moyenne des sons graves perceptibles par l'oreille humaine, soit entre 0 Hz et 16 à 20 Hz environ[1],[2], c’est-à-dire que lespériodes de leurs vibrations acoustiques se répètent toutes les 16 à 20 fois par seconde. S’ils sont émis à haute intensité dans une gamme située entre 16 et 20 Hz[3], ils peuvent provoquer pour l'auditeur une sensation de « tonalité »[1]. Aux fréquences inférieures, pour des raisons physiologiques, ils ne sont plus perçus par l'ouïe (à partir d'une limite dite « fréquence supérieure des infrasons »)[1].
De nombreuses études ont porté sur la production et la transmission des infrasons et desultrasons, ainsi que sur la sensibilité humaine (et de quelques espèces animales) à ces fréquences, à différentes intensités d'exposition. Les sources naturelles les plus constantes et communes en sont le vent (à100km/h, le vent produit des infrasons à environ 135 dB[4]), les vagues marines (qui à une fréquence de moins de 1 Hz en émettent à une hauteur de 100 dB environ)[4]. La sismicité naturelle du globe terrestre en est aussi une source constante. Des sources artificielles d’infrasons, notamment industrielles, sont de plus en plus présentes et très nombreuses[4].
La sensibilité de l'audition humaine au spectre sonore et à l'intensité de sons varie, selon l'âge, l'attention et les individus, approximativement de 20 à 20 000 Hz.
On sait depuis longtemps que le bruit à haute intensité est délétère pour l’audition et on s’attache depuis plusieurs décennies à déceler et mesurer d’éventuels effets de la part inaudible des vibrations auxquelles nous sommes exposés[7]. LaNASA, qui expose ses pilotes et astronautes à des niveaux très élevés de vibrations et de bruit, s’y est notamment intéressée[8]. Les expériences préparant lesmissionsApollo ont exposé sous contrôle médical des volontaires à des niveaux très élevés d’infrasons (120 à 140 dB)[9],[10] sans effets nocifs détectés sur leur santé ; un niveau élevé d’infrasons est ainsi bien plus supportable que le même niveau sonore dans la plage normale de fréquences audibles.
On a montré en laboratoire sur lemodèle animal que les infrasons ont bien des effets physiologiques, mais uniquement en cas d'expositions chroniques et de haute amplitude[11]. Chez l'humain, à partir d'un niveau élevé (qui porte l’infrason près duseuil d'audition) des réactions de fatigue, de dépression, de stress, d’irritation, d’asthénie, de mal de tête, de troubles de la vigilance ou de l’équilibre et des nausées (« mal de mer ») ont été décrits. Leseuil d'audibilité est le volume sonore minimal perceptible par l’oreille humaine ;« plus les fréquences sonores sont basses, plus le niveau sonore doit être élevé pour qu’il soit perceptible »[11]. Ces réactions pourraient être dues à la mise en vibration de certains organes internes (digestifs, cardio-vasculaires, respiratoires) ou des globes oculaires en présence de certains infrasons.
Illustration des processus de production de divers types de sons par unetornade (desultrasons aux infrasons[15]>)
Selon l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS),« les sources infrasonores sont nombreuses, qu’elles soient naturelles ou artificielles ». Certaines sont nocives ou gênantes[3]. Exceptionnellement, des sources cohérentes émettant deux fréquences pures non infrasonores assez proches peuvent aussi — en raison de non-linéarités du milieu — localement provoquer l’apparition d’infrasons parasites perçus comme des battements (mais alors à des niveaux sonores généralement assez faibles[4]).
Parmi elles, la littérature scientifique identifie dans une large fréquence de sons« des composantes de haute énergie se situant dans la partie infrasonore du spectre »[3], notamment :
certains animaux, tels que baleines, Pinnipèdes, éléphants, casoars... qui utilisent les infrasons pour communiquer à grande distance (à 15 à 30 Hz pour l'éléphant d'Afrique par exemple)[21]. Il est possible que leur sensibilité aux infrasons explique une partie des capacités étonnantes desoiseaux migrateurs ; le pigeon voyageur s'y montre par exemple très sensible : il perçoit des infrasons dans la gamme de 0,1 à 20 Hz (fréquences correspondant à des longueurs d'onde de l'ordre de la centaine de mètres et se propageant à des kilomètres). Les oiseaux seraient ainsi bien plus sensibles que nous aux variations brusques depression atmosphérique et aux ondes de pression de certains phénomènes sismiques[21], ce qui pourrait expliquer leur anticipation avancée de certains changements météorologiques.
Les composantes de basse fréquence de ces phénomènes peuvent être transmises d'un fluide à un objet ou inversement,« ré-émises dans l'air »[3]. Dans le milieu naturel (ou anthropisé), la présence locale et parfois temporaire de certaines « couches » dans les nuages, dans le sol géologique et dans l'eau peut conduire des infrasons sur de très grandes distances (dizaines à centaines de kilomètres). Certaines espèces de baleines utilisent ainsi des couches océaniques de densité thermique et/ou saline différenciée commecanal SOFAR (SOFAR channel, l'équivalent d'unguide d'ondes acoustique, étudié et utilisé par l'acoustique sous-marine) pour communiquer sur de très longues distances (à l'inverse des animaux qui émettent dans l'ultrason, dont les appels et chants sont rapidement atténués par le milieu ambiant). Dans un contexte normal, le chant de la baleine à bosse (15 400 Hz) est audible à dix kilomètres, mais jusqu'à plusieurs centaines ou milliers de kilomètres dans les meilleures conditions.
Les infrasons jouent un rôle dans la communication chez certains mammifères tels que leséléphants, lesbaleines, les dauphins (9 Hz chez certaines espèces), lesfurets (16 Hz) lesokapis et peut-être lesgirafes ou le furet[22] voire certains poissons (lePoisson rouge les perçoit un peu sous les 20 Hz).
L'éléphant peut communiquer à grande distance (une trentaine de kilomètres) en produisant des infrasons avec son larynx (cachés dans le barrissement) ou en frappant des pieds sur le sol. L'onde sismique est alors perçue par la partie vestibulaire de sonoreille interne (crêtes des ampoules des canaux semi-circulaires, macules utriculaires et sacculaires)[23],[24].
Lesokapis[22] ou les girafes, que l'on pensait autrefois muettes, communiquent, selon certains auteurs, au moyen d'infrasons, d'après des enregistrements de girafes duzoo de Riverbanks de Columbia (Caroline du Sud), et celles du zoo d'Asheboro (Caroline du Nord)[26],[27],[22]. Il a été suggéré que le vastesinus frontal des girafes pourrait jouer un rôle de chambre de résonance pour la production et/ou perception d'infrasons[28] et que certains mouvements du cou (étirement notamment) pourraient être associés à la production de vocalisations infrasonales parrésonance de Helmholtz[22], bien qu'en 2003 Bashaw lors de sa thèse n'était pas arrivé à confirmer qu'il existe une vraie communication infrasonore chez cette espèce[29]. Sur cinq enregistrements d'infrasons effectués dans la nature, deux ont été produits lors d'interactions sociales de proximité, suggérant que ces vocalisations pourraient jouer un rôle de communication, qui reste à confirmer[22]. Les mécanismes de transmission aérienne et/ou sismique de ces vocalisations doivent encore être évalués[22].
Des enregistrements effectués (de jour et de nuit) dans trois zoos européens ont montré en 2015 que la girafe produit la nuit des sons de différents types, dont des grognements et des vocalisations harmoniques, soutenues et modulées en fréquence (dont aucune n'est dans la gamme infrasonore). Les auteurs de cette étude suggèrent de considérer avec prudence l'hypothèse d'une vraie communication infrasonienne chez la girafe et invitent à des études complémentaires[30].
Certaines musiques (ex. : musique électroniquedrum and bass), des musiques diffusées à forte puissance et les bandes-sons de certains films (l'un des premiers cas d'effets sonores intégrant volontairement les basses-fréquences aurait été unfilm catastrophe intituléTremblement de terre, dont la bande son, amplifiée par des haut-parleurs spéciaux faisait trembler les fauteuils des spectateurs), encourageant les salles de cinéma à peu à peu s'équiper de haut-parleurs adaptés à cette gamme de fréquence (subwoofers)[31] ;
Certainssystèmes d'alarme[31], pour rendre le bruit émis plus insupportable pour un éventuel intrus ;
Tous les moyens de transport motorisés classiques (motos, mobylettes, scooters, automobiles, camions, hélicoptères, avions, bateaux à moteur, trains/TGV...) ont une composante vibratoire basse fréquence et infrasonore, exacerbée aux moments du démarrage et des changements de vitesse ou de direction[32], plus ou moins importante selon l'engin et son régime de fonctionnement ou son état ; Dans une voiture ou un train, un passager peut subir un niveau de 120 dB à des fréquences de 1 Hz à 20 Hz, voire jusqu'à 115 à 150 dB (pour les mêmes fréquences) dans un cockpit d'hélicoptère[3] ;
Certaines machines industrielles (lourdes et à moteurs tournants notamment[33]) sont connues comme étant émettrices d'infrasons : climatiseurs et ventilateurs, pompes et compresseurs, machines à sécher, machines à air climatisé, éoliennes, broyeurs, centrifugeuses à béton, etc. des marteaux-pilons, vibreurs, ou encore certaines machines à laver ou essoreuses produisent couramment des niveaux significatifs, voire élevés d'infrasons ;
Dans les années 2000, les éoliennes sont souvent citées par leurs détracteurs comme source d'infrasons nuisant à la santé. En réponse à cette crainte plusieurs études et bilans scientifiques ont été dressés. En 2005, les industriels anglais puis en 2006 l'INRS estiment que« les niveaux émis sont de l’ordre de ceux des sources naturelles (vent) »[3]. En Amérique du Nord (États-Unis et du Canada) face aux informations contradictoires sur le sujet, l’AWEA et le CanWEA ont commandé une étude, confiée à un comité consultatif scientifique pluridisciplinaire. Ce comité regroupait huit experts indépendants : médecins en otolaryngologie, audiologistes et experts en acoustique, venant des États-Unis, du Canada, du Danemark et du Royaume-Uni et impliqués enmédecine du travail ousanté publique. Il a été chargé de mettre à jour une bibliographie scientifique (études revues par des pairs, collectées dans la basePubMed) sur le sujet du bruit des éoliennes et d'éventuels effets sur la santé (ainsi que sur les maladies ditesd'origine vibroacoustique qui pourraient hypothétiquement ou avec certitude être induites par une certaine gamme ou hauteur de vibration) ; et de l'étudier, pour produire un document de référence faisant autorité pour les décideurs (législatives et réglementaires) et pour« quiconque souhaitant y voir clair, compte tenu des informations contradictoires qui circulent sur le son produit par les éoliennes ».« Après avoir passé en revue, analysé et échangé sur les connaissances actuelles dans ce domaine », le consensus scientifique du groupe a été que : -« Il n’y a pas de preuve que les sons à basse fréquence en deçà des seuils audibles et les infrasons émanant des éoliennes ont des effets physiologiques nocifs directs de quelque nature que ce soit ». -« Les vibrations des éoliennes transmises par le sol sont trop faibles pour être détectées par les humains et pour avoir des effets sur leur santé ». -« Les sons émis par les éoliennes ne sont pas uniques. Il n’y a aucune raison de croire, en se fondant sur les niveaux sonores et les fréquences de ces sons, de même que sur l’expérience de ce panel en matière d’exposition au son dans les milieux de travail, que les sons des éoliennes puissent, de manière plausible, avoir des effets directs qui pourraient être nocifs pour la santé ». En France l'AFSSET, en se basant sur des mesures faites sur et à proximité de 3 parcs éoliens[34] par leCEREMA, produit une autre expertise collective qui conclut en 2017 que les résultats des mesures ainsi que les données scientifiques, épidémiologiques et médicales disponibles sur les risques pour la santé« ne justifient ni de modifier les valeurs limites d’exposition au bruit existantes, ni d’étendre les fréquences sonores actuellement considérées dans la réglementation aux infrasons et basses fréquences sonores ». L'effet décrit par certains riverains serait donc de typenocebo (effet inverse de l’effet placebo) qui engendre des effets et un ressenti négatifs quand on pense "être exposés à des infrasons inaudibles" alors qu’on ne l'est pas, mais qui correspond à un stress réel[35]. L'AFSSET recommande de mieux informer des riverains lors de l’implantation des parcs, et de continuer à compléter les connaissances sur l'exposition aux basses-fréquences et ses éventuels effets sur la santé[36] ;
Le bruit et le vibrations de certains chantiers (chantiers de démolition, explosions[3] en carrière et chantiers impliquant par exemple l'utilisation de grues, demarteau-piqueur, de fonceurs de palplanches... chantiers de bûcheronne à latronçonneuse...) ;
Deux sources de bruit, si elles sont cohérentes et proches et correspondent à« deux fréquences pures non-infrasonores proches », peuvent parfois interagir et produire des infrasons alors perçus comme des« battements à la fréquence différence (différence entre les deux fréquences de départ) en raison des non-linéarités du milieu »[3] ;
Certains appareils thérapeutiques utilisent et émettent des infrasons ; ils produisent desmassages vibratoires[3]. Cet usage a été approuvé aux États-Unis par laFood and Drug Administration (FDA) dans la plage de 8 à 14 Hz[37]) ;
Les tirs par armes à feu (du canon au pistolet), les tirs par armes à air comprimé, les tirs defusées ou denavettes spatiales[40],[41], dont les vagues d’infrasons perturbent l’ionosphère[42] ; les tirs de missiles[43], toute explosion sous-marine, tout changement brusque de vitesse et/ou de direction d'un véhicule ou d'un objet en mouvement rapide ;
Les systèmes actifs demesure sismique par exemple utilisés pour la prospection minière, pétrolière et gazière ;
Certains dispositifs militaires[44] (dont les niveaux ne sont pas publiés[3]).
Aux niveaux naturels courants, l'exposition aux infrasons n'a pas d'effets connus. Mais la vie moderne et certains métiers exposent à de nombreuses sources artificielles d'infrasons[33], dont certains peuvent avoir un effet gênant voire nocif. Ainsi, fin 1963, le docteur Gavreau, du Laboratoire d'électro-acoustique de Marseille, se rend compte que les chercheurs de son équipe sont sujets à desnausées et desmaux de tête violents et inexplicables. Ils finissent par découvrir qu’un ventilateur du système de ventilation en est la cause : la machine en fonctionnant émettait un son à une fréquence de 7 Hz qui, amplifié par le conduit d'aération où elle était encastrée, devenait insupportable bien qu'inaudible[45]. L'hypothèse de lanocivité de certains infrasons pour l'Homme est périodiquement mise en débat dans les médias.
La perception ou l'utilisation d'infrasons par la faune est également abordée pour la communication à longue distance chez les éléphants ou grands cétacés, ou dans un but hypothétiquement paralysant sur l'homme ou des proies animales des infrasons[46]. Exposées aurugissement d'untigre au moment d'une attaque, des personnes auraient ressenti une peur panique irrépressible, bien que n'ayant auditivement perçu aucun son. Certains lieux réputés« hantés » par des esprits amplifieraient en fait des infrasons par des conduits d'aération. D'anciens bureaux désaffectés ont servi de troisième exemple de cet effet des infrasons sur l'homme, de typesyndrome du bâtiment malsain. Letaux de suicide de salariés qui travaillaient dans de tels bureaux était anormalement élevé ; le personnel y était sujet à des dépressions, des nausées et des maux de tête. Dans ce cas, la cause s'est avérée être des infrasons émis par le système de ventilation d'untunnel autoroutier proche[46].
Au delà de certains seuils de puissance, les infrasons constituent une gêne physiologique importante pour les animaux et les humains. Une exposition prolongée induit un inconfort, une fatigue, voire des troubles nerveux ou psychologiques[47]. À forte puissance, les infrasons ont des effets mécaniques et physiologiques nocifs, voire destructeurs. Des essais d'utilisation soniques non létales[44] ou létales ont eu lieu, notamment lors d'expériences menées durant laSeconde Guerre mondiale par les nazis[48]. L’usage de telles armes pourrait ne jamais voir le jour en raison de leur caractère d’armes de destruction massive, non discriminante et des « souffrances inutiles » ou de « blessures superflues » quelles peuvent induire[9]. De plus, des solutions decontrôle actif du bruit pourraient localement annuler leurs effets.
À forte puissance, les infrasons traversent tous les milieux, bien plus facilement que les hautes fréquences car ils sont moins vulnérables aux réflexions[réf. nécessaire], ce qui explique la longue ou très longue portée de leur énergie acoustique. Quand ils sont très puissants, les infrasons peuvent faire vibrer des objets voire mettre un bâtiment en branle.
Les travailleurs de certaines installations detransport, de certainesindustries, de boites de nuit, d'organisation de concerts de plein air et certains musiciens ou auditeurs de musique, ou encore les bûcherons utilisant des tronçonneuses peuvent y être particulièrement exposés.
Des effets physiologiques sont démontrés pour des expositions à des niveaux élevés ; ils ont abouti à une prise en compte progressive dans laréglementation et lesétudes d'impact, ainsi parfois qu'à certaines mesures correctives et de prévention[réf. nécessaire].
Desvaleurs limites d'exposition ont été proposées ou sont à l'étude dans plusieurs pays ; unerevue scientifique spécialisée,Journal of Low Frequency Noise, Vibration and Active Control, a été lancée, consacrée aux effets des infrasons chez l'homme et aux moyens de les atténuer, éviter ou compenser. Leurs effets et plus encore les mesures à prendre aux intensités moyennes sont encore discutés[3].
Dispositif de détection d'infrasons (ici auGroenland).
Lors de laPremière Guerre mondiale, les alliés ont utilisé les infrasons pour localiser l'artillerie ennemie (parfois lointaine, camouflée en forêt ou montée sur rails)[49]. Avec l’invention de la bombe atomique, des réseaux de détections d’infrasons ont été mis en place de par le monde[50].
Aujourd'hui, des réseaux de capteurs fixes ou mobiles permettent (pour des objectifs civils et/ou militaires) de détecter, mesurer et suivre sur des milliers de kilomètres d'importantes vagues d'ondes acoustiques basses-fréquences (comprenant principalement les infrasons, jusqu'à des fréquences de seulement quelques hertz), vagues d’ondes qui se propageant dans le sol, la mer ou l'atmosphère terrestre. Une analyse informatique permet de les isoler et de prendre en compte leur interactions avec l’environnement (le vent notamment qui est aussi une source permanente d’infrasons[51]). Ils permettent alors de détecter et localiser des émissions naturelles (tsunamis, volcanisme, entrée de météorite dans l'atmosphère) et/ou artificielles tels quebang sonique d'avions supersoniques ou des explosions (essais nucléaires ou accidents notamment), qui présentent chacune des « signatures » particulières[20] ou encore des tirs de missiles[52] etc.. Des travaux demodélisation affinée (en 2D et 3D) enacoustique etmécanique des fluides sont encore en cours. Elles visent à mieux tenir compte des interactions des infrasons avec les variations saisonnières et jour/nuit de température et surtout avec levent[53], les sols, la mer. Il s'agit aussi de prendre en compte l'inhomogénéité du sous-sol et des montagnes (effets non linéaires et d'absorption thermovisqueuse dans l'air[54] et surtout dans leshautes couches de l'atmosphère[20],[55],[56]. Ceci se fait sur la base de l'Équation de Burgers (augmentée[57]) et deséquations de Navier-Stokes notamment[58],[59]). En1986, lanavette spatiale Challenger a explosé à 15 km d’altitude ; 13 heures après une série demicrobarographes au sol détectait à environ 14300 km de là une séquence d’ondes infrasonores très intense (périodes de 400 à 700 secondes, amplitude d'environ 30 Pa et vitesse de propagation d'environ 300 m/s, soit une signature proche de celles des explosions nucléaires ; la période principale du signal était de 537 secondes et plus de 90% de l'énergie reçue l’a été dans la plage de 300 à 1000 secondes ; cette vague d’infrason fut un tsunami invisible et inaudible mais intense puisqu’équivalent à la vague d’infrasons qui aurait été générée par 140 Mt de TNT ou l’explosion de 2 à 3 bombes H nucléaires[60]. Ce réseau est notamment chargé de vérifier que les pays signataires respectent le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires[61]).
Plus loin de la Terre, les infrasons pourraient être utilisés pour comprendre comment est organisé l’intérieur de Vénus[62].
Une partie des instruments utilisés par lesorchestres symphoniques ou contemporains (guitare électrique, grosse caisse…) et plus encore les puissantshaut-parleurs diffusant de la musique synthétique et/ou à forte puissance émettent des infrasons.
La première moitié de la premièreoctave perçue par l'humain (20 - 40 Hz ou 16-32 Hz[63]) est à la frontière entre l'infrason et le « sous-grave(en) »[64], elle produit une impression à la fois auditive et physique, qui donne une sensation augmentée de « présence » et de « force » du son, par exemple recherchée dans lessalles de cinéma ou sur certaines scènes de concert en extérieur.
De même que desultrasons, la médecine utilise parfois des infrasons, alors produits par des appareils de confort ou thérapeutiques (massage mécanique, thérapie par onde de choc radiale).Au début des années 2000, plusieurs types d’appareils à masser sont utilisés sur l’homme, ou par des vétérinaires sur l’animal. Dans ce dernier domaine, l'outil s'est montré efficace sur des animaux grands (cheval) et de petite taille (chien)[65]. Ces appareils, autorisés par laFood and Drug Administration aux États-Unis[37], sont munis d’embouts adaptés à différentes application allant dudrainage bronchique chez lenourrisson audrainage lymphatique, en passant par le traitement defibroses musculo-tendineuse, decontractures, d’arthrose débutante ou d’escarres[66].
Dans le domaine de la musique, la recherche de production ou reproduction d'infra-grave est beaucoup plus marginale que celle de sous-grave ousub-bass(en), les solutions proposées par le commerce sont donc très rares. La plupart des amateurs avertis se tournent vers des solutions sur mesure, requérant des caissons renforcés très volumineux, destransducteurs spécialisés et une réserve en amplification de puissance dépassant souvent lekilowatt.
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