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Titre
–
(4 ans et 26 jours)
Prédécesseur | Wilhelmine de Prusse (princesse d'Orange-Nassau) Marie-Thérèse de Bourbon-Naples (impératrice du Saint-Empire) |
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Successeur | Wilhelmine de Prusse (reine des Pays-Bas) |
Titulature | Princesse française Duchesse de Saint-Leu |
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Dynastie | Maison de Beauharnais |
Nom de naissance | Hortense Eugénie Cécile de Beauharnais |
Naissance | Paris (France) |
Décès | (à 54 ans) Arenenberg (Suisse) |
Sépulture | Église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison (France) |
Père | Alexandre de Beauharnais NapoléonIer (père adoptif) |
Mère | Joséphine de Beauharnais |
Conjoint | Louis Bonaparte |
Enfants | Napoléon-Charles Bonaparte Louis II Napoléon III Charles de Morny |
Résidence | Château de la Malmaison,Palais des Tuileries,Château de Saint-Leu,Palais royal d'Amsterdam puisChâteau d'Arenenberg |
Religion | Catholicisme |
Hortense de Beauharnais,reine de Hollande (1806-1810), duchesse de Saint-Leu (Saint-Leu-la-Forêt) (1814), née le àParis et morte le au château d'Arenenberg dans lecanton de Thurgovie enSuisse, est un membre de lafamille impériale française, fille deJoséphine de Beauharnais et mère de l'empereurNapoléon III. Elle fut aussi compositrice.
Fille deMarie-Josèphe Tascher de La Pagerie (future Joséphine, impératrice, épouse de Napoléon) et de son premier mari le vicomteAlexandre de Beauharnais (qui accuse sa femme d'adultère à l'annonce de sa grossesse), elle a pour beau-père l'empereurNapoléonIer, qui épouse sa mère en1796, après la mort sur l'échafaud du vicomte en1794.
Ses parents vivent séparément lorsqu'éclate laRévolution française. En 1789, son père est élu député de la noblesse auxÉtats généraux et préside l'Assemblée Constituante durant les journées de lafuite à Varennes de la famille royale. Durant laTerreur, le vicomte est arrêté puis guillotiné et son épouse est emprisonnée ; mais libérée après la chute de Robespierre, elle reprend sa vie mondaine et devient la maîtresse deBarras, l'homme le plus influent duDirectoire.
En 1795, Hortense entre à douze ans dans la pension deMme Campan àSaint-Germain-en-Laye puis fréquente à sa majorité la haute société consulaire. La même année, le général Bonaparte se fait remarquer en réprimant au canon uneinsurrection royaliste sur les marches de l'église Saint-Roch à Paris.
Après son mariage avec leur mère, Napoléon décide d'adopter Hortense et son frère aîné,Eugène, le.
En 1799, Bonaparte prend le pouvoir et donne à la France un nouveau type de gouvernement : leConsulat. À 16 ans, Hortense est la fille de l'homme le plus puissant de France.
Joséphine, qui tient à se concilier la famille Bonaparte qui la jalouse, voire la hait, souhaite une nouvelle union pour sceller l'alliance des familles Bonaparte et Beauharnais.
Elle fait marier sa fille, Hortense, le àLouis Bonaparte (1778-1846), l'un des frères cadets du Premier Consul. La cérémonie aupalais des Tuileries est célébrée le par lecardinal Caprara[1]. Hortense devient ainsi la belle-sœur de son beau-père. Le couple a trois fils :
En1804, Louis et Hortense font l'acquisition duchâteau de Saint-Leu, qu'elle conserve jusqu'en1815 et où elle donne des fêtes brillantes.
Le mariage se révèle désastreux : Hortense est follement éprise du généralDuroc, aide de camp de l'empereur (certains prétendent qu'ils ont même été amants[réf. nécessaire]), tandis que Louis, hypocondriaque, souffre d'une obsession de la persécution, d'une paralysie du bras droit et d'une maladie vénérienne jamais soignée. Il tourmente sa femme de sa jalousie morbide[2].
Belle, séduisante et intelligente, Hortense tombe amoureuse deCharles de Flahaut,aide de camp deMurat et fils naturel deTalleyrand, dont elle eut un fils naturel,Charles (1811-1865), futurduc de Morny.
Napoléon disait à son propos :
« Hortense, si bonne, si généreuse, si dévouée, n’est pas sans avoir quelques torts avec son mari ; j’en dois convenir, en dehors de toute l’affection que je lui porte et du véritable attachement que je sais qu’elle a pour moi. »
Elle avait pour devises « Fortuna infortuna forti, una » (la fortune et l'infortune ne font qu'une pour le fort) et « Moins connue, moins troublée. Mieux connue, mieux aimée »[3].
Louis devenantroi de Hollande en1806, elle-même devientreine de Hollande (d'où son surnom dereine Hortense).
Elle règne jusqu'en1810, date à laquelle le royaume de Hollande est annexé parNapoléonIer. Malgré le divorce de l'empereur, son tact lui permet de devenir l’une des rares intimes de la nouvelle impératriceMarie-Louise d'Autriche de huit ans sa cadette.
La reine Hortense, férue de musique, compose la mélodie deLe Beau Dunois plus connue sous le titre dePartant pour la Syrie[4]. Le musicologueArthur Pougin avait attribué cette composition au flûtiste virtuose et professeur de flûte de la reine,Louis Drouet[5]. Des études musicologiques plus récentes ont infirmé cette attribution. Cette romance composée àMalmaison en1807, dont les paroles furent écrites par le comteAlexandre de Laborde, eut rapidement un grand succès. Son origine comme sa popularité en feront sous laRestauration un chant de ralliement pour lesbonapartistes.
Pendant laPremière Restauration, elle flirte quelque temps avec le tsarAlexandreIer de Russie qui lui accorde sa protection. À la demande de celui-ci,Louis XVIII la fait en 1814duchesse de Saint-Leu pourvue d'une rente et de terres, ce qui lui permet d'assurer une bonne éducation à ses enfants[6]. Sa mère meurt pendant cette période.
Fidèle à l'Empereur pendant lesCent-Jours, elle est contrainte de gagner laSuisse en1817 et se réfugie àArenenberg où elle élève seule ses fils dans le château médiéval délabré qu'elle achète en pour 30 000 florins et qu'elle fait restaurer complètement pour le transformer en une résidence d'été[8].
Ses seuls soutiens sont son frère, réfugié auprès de son beau-père, le roiMaximilienIer de Bavière (qui l'a créé duc de Leuchtenberg) et leur cousine lagrande-duchesse douairière de Bade, Stéphanie. Grâce à la succession de sa mère et à l'intercession de son frère,Eugène, elle dispose d'une fortune de 3 millions qui lui assure un revenu confortable de 120 000 francs.
À partir de 1810, elle se rend chaque année àAix-les-Bains (dans le giron duroyaume de Sardaigne à l'époque), en cure, elle y revient par la suite avec son fils, le futurNapoléon III. En 1813 elle fait une donation à la ville d'Aix-les-bains pour fonder un hôpital, le futur hôpital de la Reine Hortense.
En1821 Napoléon meurt en exil, puis en1824 son frèreEugène et en1825 le tsar de Russie. Elle s'exile à Rome en 1826, s'installant dans lepalais Ruspoli en 1830. Elle perd son filsNapoléon-Louis pendant la révolte italienne en mars1831[9].
Cependant, peu après, à la fin d'avril1831, elle se rend àParis et, par l'entremise du générald'Houdetot,aide de camp du nouveau roi des FrançaisLouis-PhilippeIer et ancien ami d'Eugène de Beauharnais, elle obtient une entrevue secrète avec le souverain, qui n'oublie pas son intervention en faveur de sa mère, laduchesse d'Orléans, et de sa tante, laprincesse de Condé, durant lesCent-Jours.
Il est probable qu'elle voulait discuter des conditions d'un établissement durable en France pour elle et pour son fils ; on a évoqué une possible élévation de Louis-Napoléon à lapairie avec le titre deduc de Saint-Leu La Forêt.
Quoi qu'il en soit, le, jour du dixième anniversaire de la mort de l'Empereur, après avoir assisté depuis les fenêtres de l'hôtel où elle est descenduerue de la Paix au défilé des bonapartistes venus en pèlerinage à lacolonne Vendôme, elle repart rapidement pour l'Angleterre[10] avec son fils, à la demande deCasimir Périer, président du Conseil. Elle reçoit plus tard, par l’entremise deTalleyrand, à cette époque en Angleterre, des passeports pour traverser la France et se rendre, par cette voie, en Suisse, où elle voulait s’établir[11].
Elle ne revient plus en France puisque la premièreloi d'exil du frappe également, comme famille ayant régné sur la France, les membres de lafamille Bonaparte.
La même année, la mort duduc de Reichstadt fait de son fils l'héritier des prétentions bonapartistes.
Gravement souffrante d'un cancer de l'utérus, Hortense lui fait part, par le docteurHenri Conneau, de sa maladie. Il rentre aussitôt, juste à temps pour assister sa mère dans ses derniers instants ; elle meurt le. Le docteurHenri Conneau pratiqua l'autopsie et l'embaumement du corps de la reine Hortense[12].
Un Requiem est célébré dans l'église d'Ermatingen le 11 octobre, le corps est ensuite ramené dans la chapelle d'Arenenberg, en attendant l'autorisation du gouvernement français de la ramener àRueil-Malmaison où elle souhaitait être enterrée près de sa mère dansl'église Saint-Pierre-Saint-Paul. Elle est déposée dans l'église de Rueil le 19 novembre.[réf. nécessaire]
Le, son corps est enfermé dans 3 cercueils de plomb, d'acajou et de chêne. Un service funèbre officiel a lieu le, en présence de la famille Tascher de la Pagerie et d'un seul membre de la famille Bonaparte,Caroline. Le, elle est transférée dans la crypte[13]. Des projets de mausolée sont proposés parDavid d'Angers, puis un monument est réalisé parBartolini, mais il ne donne pas satisfaction. Le monument définitif, en marbre blanc, est finalement réalisé parJean-Auguste Barre et inauguré le, en présence deNapoléon III et de l'impératrice Eugénie.
Toute sa vie,Louis-Napoléon, devenu empereur, garda dans son portefeuille la dernière lettre de sa mère.[réf. nécessaire]
La reine Hortense a composé desromances qu'on peut entendre au château d'Arenenberg[14],[15].Partant pour la Syrie a été l'hymne national non officiel pendant le second empire. Elle a aussi écrit ses mémoires,Mémoires de la reine Hortense, publiés par le prince Napoléon en 1834[16],[17].
Elle est le personnage principal du romanHortense ou la reine qui chante deGabrielle Réval (1932), qui y raconte sa jeunesse à l'institution deMadame Campan et son amour pourDuroc.
L'émissionSecrets d'Histoire, intituléeLa reine Hortense pour le meilleur et pour l'Empire, diffusée le surFrance 2 lui est consacrée[18],[19].
Le documentaire retrace son parcours, de son mariage avec le frère de Napoléon,Louis, jusqu'à son exil forcé, en Bavière, en Italie et en Suisse, tout en s’attardant sur les lieux qui ont marqué sa vie[18],[19].
Sous leSecond Empire, l’empereur Napoléon III donna le nom de sa mère à trois voies publiques de Paris, mais ces appellations ne furent pas conservées par laTroisième République :
LediamantHortensia,de couleur pêche de 20carats, a été baptisé du nom d'Hortense de Beauharnais. Il fait partie desjoyaux de la Couronne depuis son achat parLouis XIV, grand collectionneur entre autres, de pierres précieuses. Il est conservé et exposé aumusée du Louvre.
Le nom de la fleurHortensia est souvent rattaché à celui d’Hortense de Beauharnais en l’honneur de laquelle la plante aurait été nommée mais cette étymologie est anachronique[20]. Son filsNapoléon III décernera par décret officiel les armoiries de la ville de Rueil comportant une fleur d'Hortensia en souvenir de sa mère[21].
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