Cette famille admet pourgroupe frère lesHylobatidés, d'autressinges sansqueue, couramment appelés gibbons, comprenant quatre genres et une vingtaine d'espèces. Ensemble, tous ces primates forment lasuper-famille deshominoïdes, également appelés grands singes.
L'expression« grands singes » vient plutôt de laprimatologie et de l'éthologie, qui étudient le comportement des animaux dans la nature. C'était, au départ, un concept créé pour distinguer, au sein du groupe dessinges, les espèces paraissant plus proches de l'Homme. Il s'agissait, à l'origine, de ne considérer que lesorang-outans, lesgorilles, leschimpanzés, ainsi que leurs ancêtres.
L'expression « grands singes » est donc utilisée actuellement pour dénommer l'ensemble des singes sans queue qui constituent lasuper-famille desHominoidea, comme équivalent de l'anglais « ape », qui s'oppose dans cette langue à « monkey », qui ne désigne que les singes à queue.
Dans les classifications anciennes[6], se basant sur les ressemblances morphologiques entre les espèces, la famille desHominidae ne comprenait que le genreHomo, les plus grands singes étant regroupés dans la famille desPongidae, ce qui correspondrait aujourd'hui à un grade évolutif et non à unclade (un groupe exhaustif partageant un dernier ancêtre commun).
Les recherches ont conduit à corriger cette classification[7],[8] : tous les plus grands singes (dont les humains) ont été regroupés dans la famille desHominidae, qui admet pourgroupe frère lesHylobatidae ou gibbons, et qui devient ainsi monophylétique. De plus, les grands singes africains, gorille et chimpanzé, sont plus étroitement apparentés à l'Homme qu'à l'Orang-outan et forment donc la sous-famille desHomininae. Enfin, leChimpanzé apparait comme legroupe frère de l'Homme, tous deux à égale distance duGorille.
Parmi de nombreuses classifications proposées, montrant quelques différences quant au choix des appellations des différents niveaux hiérarchiques, s'est imposée la classification deJeheskel Shoshani(en)[2]. Cette classification, dans laquelle l'Homme n'est plus isolé dans une famille propre, met de longues années à s'imposer dans la communauté scientifique, ainsi que dans les programmes d'enseignement et dans les ouvrages et revues de vulgarisation.
La grande taille rend le mode de locomotion sur les branches moins stable. Les grands singes hominoïdes adoptent une nouvelle posture qui mobilise la verticalité, passant d'une locomotion quadrupède dite pronograde à une locomotion verticale diteorthograde(en)[13]. Cela se traduit par une marchebipède chez les espèces du genreHomo. Mais, à l'exception des espèces du genreHomo, les grands singes africains pratiquent davantage laquadrupédie, dite « marche sur les phalanges » (oulocomotion sur les articulations). Contrairement aux plantigrades qui appliquent lapaume au sol, cette quadrupédie originale applique le côté externe des mains sur le sol (au niveau desphalanges). Ce ne serait pas uncaractère ancestral, mais un caractère dérivé, apparu parconvergence évolutive chez le Gorille et le Chimpanzé.
La face des hominidés estprognathe et lecerveau particulièrement développé, comparé aux autressinges.
Leschimpanzés consomment des fruits, des graines herbacées et quelques produits d'origine animale tels que desinvertébrés (la chasse auxtermites) et de petitsvertébrés (dont d'autres singes plus petits comme lescolobes et plus rarement d'autres chimpanzés)[14],[15].
Lesgorilles ont une alimentation principalement végétale, à l'exception d'une consommation d'insectes comme les termites, lesfourmis et, plus rarement, lacoprophagie[16],[17],[18].
Lesorang-outans consomment principalement des fruits, mais également des insectes, des œufs d'oiseaux, dumiel et de la terre à des fins nutritionnelles et probablement médicinales (géophagie)[19],[20],[21].
L'alimentation des humainschasseurs-cueilleurs a varié dans le temps et selon les ressources, mais avec, tout au long duPaléolithique, une part croissante de viande, acquise d'abord par lecharognage puis par la chasse. Il existe aujourd'hui chez les humains plusieurs sortes d'alimentation, dont la majorité contiennent des produits d'origine animale[22]. Chez leshumains actuels, les alimentations varient fortement parmi les sociétés, et ont un aspectculturel[23]. Dans les territoiresarctiques où l'agriculture est impossible, l'alimentation desInuits et desYupiks est essentiellement carnée. Ailleurs, de nombreux humains sontvégétariens, en particulier enInde, et d'autres ont unealimentation entièrement non animale[23].
Du fait de leurs capacitéscognitives importantes et de leur proximité avec l'Homme, les autres hominidés actuels sont étudiés avec intérêt enprimatologie et enéthologie cognitive.
La principale de leurs caractéristiques est leurcomportementsocial complexe, avec des interactions importantes entre individus du même groupe et une grandeexpressivitéfaciale permettant de manifester leursémotions. Tous sont capables decommuniquer de façon efficace, et tous sont capables, avec une éducation appropriée, d'apprendre unlangage rudimentaire et de manipuler desconceptsabstraits[24]. Les hominidés font également partie des raresanimaux à avoirconscience d'eux-mêmes (ils se reconnaissent dans un miroir, contrairement auchat, par exemple)[25].
Si l'Homme s'est répandu sur une grande partie de la surface émergée duglobe terrestre, les autres grands singes vivent dans des zones beaucoup plus circonscrites. Les chimpanzés se trouvent uniquement enAfrique équatoriale, de même que les gorilles, d'où le nom donné à ces deux groupes degrands singes africains. Les orang-outans ne vivent qu'enAsie du Sud-Est, dans les forêts deMalaisie et d'Indonésie, d'où leur appellation degrands singes asiatiques.
En 2006, toutes les espèces actuelles de grands singes, sauf l'homme, sont classifiées commemenacées. Outre la chasse pour la viande et les trophées, la capture pour l'exportation, les grands singes sont surtout menacés par la destruction de leurhabitat naturel (notamment lesforêts tropicales).
Depuis 1977, l'Institut Jane Goodall protège les chimpanzés sauvages, gère des réserves naturelles et a créé des refuges en Afrique pour protéger nos plus proches cousins. Ces refuges accueillent majoritairement des orphelins dont les mères ont été victimes de la chasse. Sans les refuges de l'Institut, ils seraient condamnés.
Pour préserver la faune et lutter contre les menaces (trafics, chasse,déforestation, épidémies) qui pèsent sur l'avenir des grands singes, l'Institut développe, depuis sa création, des programmes innovants :Roots & Shoots pour l'éducation des plus jeunes (il encourage les jeunes à s'impliquer dans des projets visant à prendre davantage soin des animaux, de l'environnement et de la communauté humaine),Tacare pour aider au développement durable des populations et lutter contre les maladies,ChimpanZoo pour étudier et améliorer les conditions de vie des chimpanzés en captivité.
L'Institut Jane Goodall France a été créé en 2004.
Le débat sur les droits des grands singes a évolué sur la fin duXXe siècle. Deux chercheurs américains,Peter Singer etPaola Cavalieri, ont présenté une « déclaration sur les grands singes anthropoïdes » en 1993 qui revendique en leur nom le droit à la vie, la protection de la liberté individuelle et la prohibition de la torture. LaNouvelle-Zélande est le premier pays àl'avoir adopté[Quoi ?] en 1999 avec une loi leur reconnaissant ces trois droits fondamentaux[réf. souhaitée]. L'Espagne s'apprête à adopter une règlementation similaire[28]. Cette reconnaissance, du fait qu'elle impliquede facto la création d'une échelle de valeur animale, est contestée par certains scientifiques[29].
Selon les données actuelles, lafamille des hominidés est originaire d'Afrique, où elle serait apparue il y a environ20 millions d'années[30]. Sa diffusion en dehors de l'Afrique est apparemment très ancienne puisque des fossiles deGriphopithèque datés de 14 à 17 millions d'années ont été découverts enEurope dès 1902 et enTurquie en 1974.
La classification des espèces fossiles d'hominoïdes varie quelque peu selon les auteurs et certains taxons fossiles sont âprement discutés.
Certains genres fossiles font partie des deuxsous-familles actuelles d'hominidés et sont donc présentés dans l'article sur leur sous-famille :
tribu desHominini : pas de taxon fossilebasal attribué à ce jour
D'autres genres fossiles font partie d'une sous-famille d'hominidés éteinte, ou ne sont pas précisément classés. Le paléoprimatologue canadienDavid Begun(d) recense les genres suivants comme étant des taxonsbasaux de la famille des hominidés[31],[32] :
↑« Nutritional Aspects of the Diet of Wild Gorillas ». Consulté le 29 juin 2013.
↑Yamagiwa J, Mwanza N, Yumoto T, Maruhashi T. (1994). « Seasonal change in the composition of the diet of eastern lowland gorillas ».Primates35 : 1.DOI10.1007/BF02381481.
↑McNeilage A., 2001,Diet and habitat use of two mountain gorilla groups in contrasting habitats in the Virungas in Robbins MM, Sicotte P, Stewart KJ, editors.Mountain gorillas: three decades of research at Karisoke, Cambridge (R-U) : Cambridge University Press. Pp. 265–92.
↑Cawthon Lang KA (13 juin 2005). « Primate Factsheets: Orangutan (Pongo) Taxonomy, Morphology, & Ecology ». Consulté le 12 octobre 2007.
↑Galdikas, Birute M. F. (1988). « Orangutan Diet, Range, and Activity at Tanjung Puting, Central Borneo ».International Journal of Primatology9 (1) : 1.DOI10.1007/BF02740195.
↑Highfield, Roger (). "Science :Monkeys were the first doctors".The Daily Telegraph (London). Retrieved 20 May 2010.