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L'histoire de l'Italie est intimement liée à l'Europe et aubassin méditerranéen. On peut l'écrire de deux manières : en se cantonnant à l'Étatitalien moderne issu en 1870 duRisorgimento[1], conformément aux vues d'Ernest Gellner selon lequel c'est ce dernier qui a « créé » lesItaliens puisque« ce sont les États qui créent les nations »[2], ou bien en commençant dès laPréhistoire[3] et c'est alors d'une histoire de lapéninsule italienne qu'il s'agit[4].
Héritière des cultures antiques comme celle desShardanes, desÉtrusques ou desLatins, réceptrice de la colonisationgrecque etcarthaginoise, l'Italie a vu naître la civilisation romaine et sonEmpire, l'un des plus grands évènements de l'histoire, qui fut le berceau de la culture occidentale. Lors dudéclin de l'Empire romain d'Occident, l'Italie a accueilli une série de migrations germaniques avec des tentatives de réunificationsbyzantines pour reconstruire l'unité impériale. Siège de lapapauté et source de légitimité impériale médiévale, elle a été dans ces temps un foyer de discordes et d'invasions.
Durant le Moyen Âge, le pays s'est morcelé en une mosaïque de villes-États qui rivalisaient pour obtenir l'hégémonie sur lebassin méditerranéen, avec des interventions fréquentes des puissances environnantes et de l'Église catholique. Sa situation géographique privilégiée en a fait la clef du commerce européen et cela a favorisé lesrépubliques maritimes telles queAmalfi,Pise,Gênes ouVenise. Le pouvoir spirituel papal, qui avait son siège àRome, a eu en Italie des répercussions particulières.
Par la suite, l'Italie, avec les autres puissances européennes, participa à ladynamique coloniale et impérialiste en établissant son propreespace colonial en Afrique. Ses velléités territoriales sur le Vieux Continent ainsi que sa volonté de trouver sa place au sein du concert desblocs politiques et des alliances sécuritaires l’amenèrent finalement à participer à partir de 1915 à laPremière Guerre mondiale au côté de laTriple-Entente. Déçue par sa « victoire mutilée » devant le refus de ses anciens alliés de la soutenir dans l'intégralité de ses revendications, elle se vit bientôt gagnée par lefascisme deBenito Mussolini et de ses partisans, qui arrivent au pouvoir en octobre 1922, avant d'instaurer unrégime totalitaire à partir de 1924-1925. Son rapprochement avec l'Allemagne nazie au sein d'unaxe Rome-Berlin à partir de 1936 allait la précipiter dans laSeconde Guerre mondiale en 1940. Après sa défaite militaire, la monarchie italienne (remontant auduché de Savoie) fut abolie. La république fut instaurée en juin 1946, conjuguée à une période historique de renouveau économique, politique, militaire et sportif, ainsi que de réaffirmation de l'Italie comme grande puissance mondiale.
Les grottes desBalzi Rossi situées sur une falaise d'environ100 mètres de haut montrent des traces d'occupation par l'homme depuis lePaléolithique moyen (300 000 ans) jusqu'à la fondation de la ville antique deVintimille enLigurie. Cela constitue la plus longue occupation humaine au monde d'un site géographique.
Sépulture d'un adolescent duPaléolithique supérieur (29 000 ans), ayant conduit les archéologues à le surnommer le « jeune prince ». Âgé d’une quinzaine d’années, il reposait sur le dos sur une couche d’ocre rouge à sept mètres de la surface orienté vers leSud, il portait un couvre-chef orné de perles decoquillages et de dents de cerfs percées et des queues d’écureuil sur le thorax (région de laLigurie).
L'Italie a été habitée au moins depuis lePaléolithique inférieur ; les outils de silex découverts dans le site dePirro Nord dans lesPouilles montrent que les hommes étaient présents enItalie il y a plus d'1,5 million d'années. Des bifaces de l'Acheuléen ont également été retrouvés dans plusieurs régions de la péninsule.
La présence de l'homme de Néandertal a été démontrée dans des découvertes archéologiques avec l'Homme de Saccopastore près deRome ou encore l’Homme d'Altamura, unsquelette prisonnier d'une couche decalcite provenant du ruissellement des eaux dans une grotte de la région desPouilles où des scientifiques ont réussi à en extraire le plus vieil échantillon d’ADN deNéandertal. Il s’agit là d’un exploit, car si en moyenne la durée de vie d’une molécule d’ADN est de 100 000 ans, cetHomme d'Altamura est âgé d’au moins 250 000 ans. Giorgio Manzi et David Caramelli, respectivement professeur et professeur associé à l’université de Rome et deFlorence rapportent dans leur publication que le fossile :
« représente l’un des plus extraordinaires spécimens de primates jamais découvert au Monde. »
L'Homo sapiens est arrivé pendant lePaléolithique supérieur car d'importants sites archéologiques y ont été découverts. Beaucoup de ces sites sont parmi les plus importants au monde.
Lagrotte d'Addaura enSicile où se trouve un complexe vaste et riche de gravures duPaléolithique supérieur, on y trouve des gravures d'hommes et d'animaux. Le site deValcamonica enLombardie est le plus important de la préhistoire, il laisse des traces sur une durée de 8 000 ans avec près de 140 000 œuvres etpétroglyphes.
En novembre 2011 les tests conduits à « Oxford Radiocarbon » l'unité d'accélérateur en Angleterre sur ce qu'on pensait être des dents de lait deNéandertal, qui avaient été déterrées en 1964 sur le site de lagrotte de Cavallo (dans lesPouilles), ont été identifiées comme les restes d'humains modernes les plus vieux découverts enEurope, datant de 45 000 ans.
Depuis quelques années de nombreuses découvertes révolutionnent l'histoire de l'humanité et montrent le développement très avancé atteint par les populations situées dans lazone géographique italienne de lapréhistoire.
Des chercheurs italiens ont démontré qu'une pierre découverte dans lagrotte Paglicci (région desPouilles) avait été utilisée commemeule pour moudre des grains d'avoine il y a32 000 ans afin d'en faire dupain : en témoignent des restes d'amidon détectés sur la surface de l'outil en pierre ce qui en fait la plus vieille trace de préparation depain au monde, soit 21 000 ans avant le début de l'agriculture enMésopotamie.
L’analyse d’unemolaire d’un squelette âgé de14 000 ans, et conservé à l’université deFerrare enItalie, prouve en effet que celle-ci a été forée de façon méthodique à l’aide d’un outil ensilex extrêmement dur et fin comme une microgravette, coupant et prélevant dans la cavité. Le fait que les bords en émail du forage soient polis et arrondis montre que le patient a survécu et très bien cicatrisé après l'opération. Cette précision des soins révèle la connaissance atteinte par les hommes enItalie à cette période. Ce qui constitue la plus ancienne intervention chirurgicale dentaire jamais décrite à ce jour. C’est en utilisant unmicroscope électronique à balayage que les chercheurs ont fait cette découverte sur cette mâchoire mise au jour en 1988 dans un des abris sous-roche deRipari Villabruna, dans le Val du Cismòn, au cœur desDolomites (Vénétie).
Rocher de l'éléphant, sculptureprénuragique haute de4 mètres et fortement érodée par les éléments. Elle est située dans la ville deCastelsardo enSardaigne. L'éléphant disparait de Sardaigne à la fin de lapériode glaciaire soit 10 500 av. J.-C..
Ötzi la plus ancienne momie du monde découverte dans le sud des Alpes (région duTrentin-Haut-Adige) avec un équipement extrêmement sophistiqué pour cette époque. On retrouvera notamment sur lui un ingénieux système permettant de transporter desbraises pendant plusieurs heures enhaute montagne.3 500 av. J.-C..
LeMésolithique correspond à un brusque changement climatique et donc à un bouleversement des modes de vie des populations enItalie (région géographique). Ce réchauffement a pour conséquence la fin de lapériode glaciaire, provoque la disparition de la plupart des grandsanimaux migrateurs et permet l'apparition et l'expansion desherbivores forestiers ce qui entraîne de profondes modifications de lafaune et de laflore ainsi que la montée considérable duniveau de la mer. Les distances à parcourir pour trouver de la nourriture diminuent, letroc et les échanges d'idées entre les peuples italiques semblent s'accentuer et la technologie semble progresser et se diffuser rapidement. Des techniques sophistiquées de traitement de la pierre se développent et se généralisent, comme la production desmicrolithes, dans laquelle des éclats desilex attachés aux poignées enbois ou d'os sont utilisées pour fabriquer desoutils pour lachasse et la récolte des plantes ainsi que de petits segments de lamelles de formes géométriques destinés à armer l'extrémité des projectiles notamment desflèches, ce qui améliore la performance desarmes de jet et surtout desarcs. Cela provoque des changements significatifs dans la composition desproies, et la population augmente considérablement. C'est également à cette période que l'on constate la sédentarisation de certaines populations retrouvées dans des sites enItalie comme avec lesSassi de Matera, qui fait deMatera la plus ancienne cité au monde. L'Italie (région géographique) à l'époque glaciaire était simplement séparée de l'Afrique du nord par un petit détroit aujourd'hui plus important (détroit de Sicile) et restait isolée culturellement du reste de l'Europe à cause desglaciers dans lesAlpes et s'ouvre donc sur celle-ci avec la fonte de ces glaciers.
Larévolution néolithique est apportée par des populations habitant le bassin égéen et la région orientale deMarmara. Cespremiers agriculteurs européens, comme pour tout le Sud de l'Europe, ont suivi le courant méditerranéen de diffusion du néolithique. La modélisation géographique et chronologique des implantations en Italie a plutôt mis en évidence que les premiers agriculteurs occupaient des régions apparemment inhabitées, soutenant un modèle de « no man’s land », c'est-à-dire de lieux où la présence des chasseurs-cueilleurs néolithiques n'est pas attestée à ce moment-là[5]. À partir de 6000-5900av. J.-C., laculture de la céramique imprimée apparaît dans des sites proches des côtes en Italie du sud et enSicile et dans le sud de laDalmatie[6],[7].
Durant la période de laculture de la céramique cardiale (VIIe millénaire av. J.-C.) apparaissent les premières sociétés hiérarchiques organisées enchefferies. La révolution néolithique a eu des conséquences profondes non seulement sur lanutrition humaine, mais aussi sur la structure sociale des communautés préhistoriques. EnItalie (région géographique) ces sociétés ont radicalement modifié leur environnement naturel par le biais de laculture vivrière spécialisée (par exemple avec l'irrigation et ladéforestation) qui a permis un vaste surplus de production alimentaire. L'introduction de l'agriculture avec les premières cultures decéréales (blé,orge) et ladomestication des animaux qui commence (moutons,chèvres,bovins) ont conduit à la hausse des communautés sédentaires et à la création de villages et de villes. L'augmentation de la densité de la population a à son tour conduit à la division du travail et progressivement à la structuration de la société et l'émergence de formes d'administrations politiques plus complexes, ainsi que le développement du commerce sur de longues distances notamment avec le commerce de l'obsidienne.L'Italie (région géographique) par sa position au centre de laMéditerranée est un carrefour entre l'Europe, l'Afrique et leProche-Orient. Les populations y migrent et commercent, ce qui permet un développement social, culturel et artisanal très rapide. On constate des influences deMéditerranée orientale, plus précisément deSyrie probablement à la suite d'une importante migration de population de cette région.[réf. nécessaire]
Lecuivre commence à être extrait à partir du milieu duIVe millénaire av. J.-C. àCosenza enCalabre, mais c'est enLigurie que l'on a retrouvé les plus anciennesmines de cuivre dubassin méditerranéen occidental avec les mines deLibiola et deMonte Loreto datées de3 700 av. J.-C.. L'exploitation ducuivre demande une certaine organisation avec l'extraction du métal, la fabrication defours chauffant à plus de1 000°C et un travail minutieux pour la fabrication d'armes et d'outils. Cela reste une denrée convoitée modifiant la société des populations italiques dont la hiérarchie est basée sur la production métallurgique qui favorise l'accumulation de richesses et de puissance pour déboucher sur le début des guerres de convoitises et le contrôle des routes commerciales. Le commerce semble avoir été intensifié, se référant aux produits prestigieux retrouvés enItalie tels lecuivre ou l'obsidienne. La guerre paraît se répandre car les villages sont de plus en plus fortifiés.
On sait relativement peu de choses sur ces anciens peuples italiques hormis qu'ils ne sont probablement pas d'origine indo-européenne, et qu'ils ont été assimilés très tôt par les cultures subséquentes. C'est également vers cette période que commence la culture précoce de l'olivier enSicile ainsi que dans lapéninsule qui fait désormais partie du paysage italien pour en tirer sonhuile, qui devient un produit indispensable dans la culture de ce pays pour des millénaires.
Ville mégalithique deLuni sul Mignone dans la région duLatium datant de l'âge du bronze (IIIe millénaire av. J.-C.) et habitée jusqu'auMoyen Âge.Le monde en2000 av. J.-C. avec à l’intérieur des lignes rouges, les régions du monde entrées dans l'âge du bronze. En bleu et orange les « États » etsociétés hiérarchisés ; En vert les agriculteurs sédentaires et semi nomades isolés ; En violet les éleveurs nomades ; En jaune les chasseurs cueilleurs.
L'âge du bronze enItalie (région géographique) peut être divisée en trois phases : l'Âge du Bronze ancien de 2300 à 1750 av. J.-C., l'Âge du Bronze moyen de 1750 à 1350 av. J.-C., et l'Âge du Bronze final de 1350 à 1150 av. J.-C.. On peut également ajouter l'Âge du bronze tardif de 1150 à 950 av. J.-C. chevauchant une partie de l'âge du fer. À l'aube de l'âge du bronze, d'importants centres urbains émergent dans lapéninsule commeLaterza dans lesPouilles ouPoggiomarino enCampanie qui est l'une des plus grandesmétropoles du bronze ancien, construite sur un réseau d'îles artificielles, découverte dans les années 2000. Les récentes découvertes archéologiques montrent que la plupart de ces villes qui grandissent à l'âge du bronze étaient en fait déjà d'importants carrefours de routes commerciales à l'Âge du cuivre. En Italie, lebronze devient rapidement l'élément le plus commun dans les régions centrales (Italie centrale) et septentrionales (Italie du Nord) et son commerce explose. L'émergence de colonies fortifiées et l'invention de l'épée à cette époque sont souvent interprétés comme une indication d'une augmentation des affrontements guerriers. Le commerce du bronze est également très répandu dans les îles principales, enSardaigne avec d'innombrables fortifications, àMalte, enCorse avec le village fortifié deCucuruzzu, enSicile avec les villes fortifiées deThapsos etCassibile, ou bien dans l'île deLipari avec les cités deCapo Graziano etCapo Milazzese. On constate un phénomène progressif de la fortification des villages côtiers. Ce faciès supplémentaire semble s'être déplacé de laSardaigne sur le pourtour de lamer Tyrrhénienne. Cette mer parait être le centre d'un commerce considérable reliant lapéninsule Ibérique auProche Orient en passant par lamer Egée. Leslingots de bronze sont utilisés comme moyen de paiement, cetalliage a également provoqué un changement dans les relations commerciales avec le nouvel engouement pour l'étain et engendre par la même occasion la diffusion des idées culturelles en plus des marchandises. Cela provoque la création d'une constellation politique et économique enItalie (région géographique). Les peuples italiques développent des connaissances enagriculture et ennavigation très en avance sur leur temps. Ces sociétés précoces donnent naissance à de véritables centres urbains spécialisés et dirigés en cités-États qui deviennent les premiers royaumes dans lapéninsule. C'est aussi en cette période d'âge du bronze qu'apparaît la culture de lavigne en Italie dont la renommée de son vin traverse laméditerranée ou bien plus tard lesGrecs accostant dans leSud de l’Italie surnomment cette terre riche envignobles « Œnotria », (la terre duvin).
La partie correspondant à lamer adriatique voit plutôt deux grandes zones d'influences avec au Sud dans lesPouilles, lesMessapes où plusieurs constructions mégalithiques de l'époquenéolithique sont répertoriées surtout dans leSalento à l'extrême Sud desPouilles. Dans le site archéologique dePasso di Corvo, près deFoggia, est découvert une ville de l'époquenéolithique parmi les plus importantes et les plus âgées d'Europe datée duVIe millénaire av. J.-C. LesMessapes sont les plus influents dans la culture de cette région, et les récentes découvertes dans les sites tels qu'Egnazia ou encoreRoca Vecchia laissent des traces d'immenses villes fortifiées datant duXVe siècle av. J.-C.
Les sources historiques les plus certaines sur la période archaïque précédant la fondation deRome sont celles relatives à laGrande-Grèce, qui traite des établissements grecs dans le sud de la péninsule italienne entre lesVIIIe siècle av. J.-C. etVIIe siècle av. J.-C.
AuIer siècle av. J.-C.,Rome domine tout le bassinméditerranéen, mais à la suite de conflits internes, la République se transforme en Empire. Le gouvernement des territoires contrôlés parRome se caractérise par l'assimilation des conquis à la nation romaine par un processus progressif et structuré, favorisé par la réalisation de grandes infrastructures. Les romains exportent la civilisation latine sur l'ensemble du bassin méditerranéen et sur trois continents, l'Afrique, l'Europe et l'Asie. Ils construisent de nombreuses villes, routes, ponts,aqueducs,thermes et temples amenant également l'écriture qui fait basculer l'Europe et la majeure partie de l'Afrique du Nord dans l'histoire. Ils apportent avec eux la culture du théâtre, la philosophie, la musique, leur cuisine (vins, saucissons, fromages) ainsi que les institutions romaines qui s'enracinent durablement.
La culture latine se perpétue par leslangues italo-romanes et par l'Église romaine, notamment à travers lemonachisme. Lapapauté est capable de s'opposer à de nouvelles invasions, comme celle desLombards au nord ou des Arabes au sud, et à l'influence des autres puissances européennes, comme celle desFrancs, de l’Empire byzantin et duSaint-Empire romain germanique. Lechristianisme permet aux deux modes de vie de coexister, celui latino-roman des populations italiennes et celui germanique des nouveaux arrivés. Les siècles suivants permettent de trouver un équilibre qui mène à des sommets de culture et de spiritualité. Innovations technologiques et foisonnement des universités sont vecteurs non seulement de diffusion mais de recherche du savoir. La culture n'a pas disparu même pendant les siècles les plus obscurs : l'influence byzantine etarabe, le patrimoine des monastèresclunisiens puiscisterciens ont concouru à sa conservation. Les monastères médiévaux s'emploient à garder le savoir de tout type, de la littératurepolythéiste des classiques grecs et latins, aux textes scientifiques arabes ou de philosophie gréco-romaine, mathématique et médecine. C'est aussi grâce à la clairvoyance des moines médiévaux qu'a pu éclore, plus tard, leQuattrocento[9].
Pour défendre leur autonomie de l'Empire germanique du nord, desÉtats pontificaux au centre et des invasions arabes au sud, lescommunes commencent à créer des ligues qui ne sont jamais suffisamment fortes politiquement pour pouvoir s'opposer à l'influence papale ou féodale à cause des fortes rivalités internes. Certaines villes se démarquent, commeMilan (important centre urbain du royaume d'Italie et donc de l'Empire) pour sa lutte contre le pouvoir impérial,Forlì etPérouse (villes appartenant aux États de l'Église) pour leur lutte contre la domination pontificale. La longueur des affrontements entre l'Empire et l'Église, la naissance d'une bourgeoisie mercantile dont les intérêts s'opposent à l'aristocratie rurale, la lutte des classes dirigeantes urbaines pour acquérir une autonomie plus grande, conduit la société italienne à donner naissance à une série de courants souvent opposés, particulièrement connus duXIIe siècle auXIVe siècle, les factions desguelfes et gibelins. Autre phénomène que des motivations politiques et religieuses unissent, ce sont lescroisades auxquelles participent activement beaucoup d'États italiens avec l'objectif de s'opposer à la progression de l'Islam et d'étendre le commerce vers l'Orient.
En ce qui concerne la forme des gouvernements, on assiste au cours des derniers siècles du Moyen Âge, à la présence côte à côte deSignorie assez récentes et de gouvernements liés à des familles nobles, souvent des représentants de l'antique féodalité, comme lesVisconti et lesSforza àMilan, lesGonzague àMantoue, lesEste àFerrare, lesOrdelaffi àForlì, et lesSavoia dans leduché de Savoie et lePiémont, avec des formes républicaines comme àVenise,Gênes,Pise etFlorence, celle-ci avant l'avènement desMedicis.
Avec labataille de Pavie en 1525, gagnée par les célèbrestercioscastillans, l'abandon des positions françaises dans une région clé comme laLombardie permet une hégémonie espagnole sur l'Italie qui est ratifiée, trente ans plus tard, par la paix deCateau-Cambrésis.
L'Empire espagnol, unifiant la péninsule Ibérique à la péninsule italienne, exerce pendant un siècle et demi une domination directe sur toute l'Italie méridionale et insulaire, sur leduché de Milan et sur l'État des Présides au sud de laToscane.
Le rayonnement italien enAmérique latine est considérable. De nombreuses villes ou pays tirent aujourd'hui leurs noms de l'influence italienne comme leVenezuela qui veut dire « petiteVenise », laColombie qui elle provient du nom « Colomb » deChristophe Colomb, ou encoreAmerigo Vespucci qui donne quant à lui son nom au continent « Amérique. » Beaucoup deconquistadors sont originaires de la péninsule italienne.Francisco Pizarro, le conquérant de l'Empire Inca serait aussi issu d'une famille d'ascendance italienne.
Lestercios, redoutables combattants et l'unité d'élite de l'Empire espagnol entre 1534 et 1704. Ils sont composés principalement d'Italiens et désignent les trois groupes de capitanías,Lombardie,Naples etSicile. Avec leurs innombrables victoires sur les champs de bataille ils obtiennent une réputation d'invincibilité de l'Europe jusqu'auNouveau Monde.Autoportrait deLéonard de Vinci, philosophe, ingénieur, artiste, écrivain, inventeurtoscan. Conservé à labibliothèque royale de Turin.
Vers lesannées 1730, on assiste à une timide reprise de l'économie italienne qui se consolide surtout dans le sud. L'illuminisme, né enAngleterre, se diffuse en Italie par l'intermédiaire des philosophes français et apporte ses premières influences au nord (Parme avecGuillaume Du Tillot) comme àNaples et enSicile, où règne le futurCharles III d'Espagne. L'Autriche qui a remplacé l'Espagne comme puissance hégémonique en Italie, surtout dans la partie centrale et septentrionale, est gouvernée par des monarques commeMarie-Thérèse etJoseph II, qui introduisent enLombardie, dans leTrentin et dans la région deTrieste (la futureVénétie julienne) des réformes qui permettent le développement économique et social de ces régions.
L’époque voit la prolétarisation de la paysannerie : l’accroissement des prix agricoles, plus rapide que celui des produits manufacturés (textiles), a provoqué dès la fin duXVIe siècle l’investissement des habitants des villes dans le foncier, ce qui conduit à une reféodalisation au détriment des petits propriétaires. ÀVenise, les habitants de la ville possèdent en 1722 15,9 % de la superficie des « sols » pour 11,7 % en 1636. Dans leroyaume de Naples et lesÉtats pontificaux se constituent des latifundia au profit de la noblesse et du clergé (accroissement des biens de mainmorte) : les barons perçoivent 20 % de la rente foncière, l’Église entre 20 et 30 %. AuPiémont, clergé et noblesse (3,5 % de la population) possèdent le quart des terres, dans le duché deMilan, peut-être les trois quarts. Mis à part dans en Piémont etMilanais, les terres ne sont pas mises en valeur (absentéisme des feudataires qui placent des régisseurs, exploitations sans innovation technique par des métayers davantage pressurés, extension dudry farming et de l’élevage transhumant qui conduit à ladégradation des sols et à l’extension des friches)[11].
Dans la seconde partie du siècle, la croissance démographique rapide et la demande extérieure accrue en matières premières et produits agricoles (grain, huile d'olive, vin, agrumes, soie brute, laine et coton) entraîne dans le centre et au nord la formation d’une bourgeoisie agraire issue des régisseurs roturiers qui remplacent les propriétaires absents, aux dépens du reste de la population agricole. L’action des régisseurs, la pression fiscale (fermiers généraux), la pression démographique, l’endettement, augmentent fortement le nombre de journaliers et de mendiants. Dans le sud, ces derniers forment des bandes de brigands. Certains échouent en ville où ils sont pris en charge par des associations caritatives[11].
Pasquale Paoli, précurseur de l'identité italienne et fondateur de laRépublique corse.Carte anglaise représentant les îles italienne en 1762.
Dans le Nord Ouest de l'Italie, un nouvel état est déclaré au sein même de l'ancienne grande puissance maritime: larépublique de Gênes. Gênes est endetté et n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle contrôle encore laLigurie et laCorse jusqu'en 1755.
En novembre 1755,Pascal Paoli a proclamé laCorse nation souveraine et indépendante de larépublique de Gênes avec pour capitaleCorte et comme langues officielles lecorse ainsi que l'italien utilisé également dans toutes les autres républiques et royaumes italiens. Il a créé laConstitution corse, qui fit de la Corse la première république démocratique moderne d'Europe car elle était basée sur la séparation des pouvoirs et lesuffrage universel. S'inspirant des républiques sœurs de lapéninsule et du mouvement européen deslumières, laRépublique corse ouvre la voie à une nouvelle réalité juridique, notamment en termes de forme de gouvernement. La constitution corse prône la souveraineté du peuple selon les principes deslumières, incluant même le vote des femmes et octroyant le droit à l'assemblée représentative du peuple de démettre lechef de l’état si besoin. La jeune république tente de s'affirmer comme une nouvelle république italienne basée sur la liberté et la démocratie. Elle influence directement laconstitution américaine et plus tard laconstitution française. La publication en 1766 d'un compte rendu de la Corse parJames Boswell rendPascal Paoli célèbre dans toute l'Europe. Il est considéré comme un homme desLumières. La reconnaissance diplomatique de la Corse a même été étendue par leBey de Tunis.
Le royaume de France met fin à cette république et envahit laCorse en 1767 après s'être assuré de la neutralité de larépublique de Gênes. Gênes accepte une aide financière ainsi qu'un abandon de sa dette envers la France. Dans un premier temps les forces armées de la jeune république dePaoli repoussent les envahisseurs, remportant notamment labataille de Borgo en octobre 1768. Cependant quelques mois plus tard en mai 1769,Pascal Paoli et les siens furent vaincus par des forces largement supérieures en nombre à labataille de Ponte-Novo. Cette défaite obligea Paoli à s'exiler enGrande-Bretagne et la France annexe l'île. Le contrôle de laCorse permet à la France un accès à laMer Tyrrhénienne, à des ports en eaux profondes en méditerranée et le pouvoir d'exercer un blocus maritime à la puissante ville portuaire deGênes, un des plus importants ports du monde.
Pasquale Paoli tente de lancer une coalition des états italiens contre les envahisseurs avec son fameux discours àNaples.
« Nous les Corses sommes des Italiens de naissance et par nos sentiments, mais tout d'abord nous nous sentons italiens par la langue, les coutumes et les traditions... et tous les Italiens sont frères et solidaires devant l’histoire et devant Dieu.... Comme nous Corses nous ne voulons pas être des esclaves, ni “des rebelles” et comme nous Italiens nous avons le droit d'être traités comme tous les autres frères italiens....Nous serons libres ou nous ne serons rien... Nous gagnerons ou nous mourrons (contre les Français) les armes à la main... La guerre contre la France est juste et sainte puisque le nom de Dieu est saint et juste et ici sur nos montagnes apparaîtra pour toute l'Italie le soleil de la liberté.... »
Pasquale Paoli est considéré comme l'un des précurseurs de l'identité italienne. Il tient plusieurs discours dans le but de faire comprendre aux Italiens qu'ils sont un seul et même peuple au travers des frontières dans uneItalie morcelée depuis près de 13 siècles et cela un siècle avant l'arrivée deGiuseppe Garibaldi.
Les guerres de la Révolution et de l'Empire (1792-1814)
Après 1792, les gouvernants italiens réagissent au péril de laRévolution française.Venise adopte une neutralité hostile. ÀNaples, la reineMarie-Caroline et son protégéActon abandonnent toute réforme pour amorcer une répression aveugle. LaToscane, après le départ deLéopold, connaît des manifestations de mécontentement qui entraînent un retour en arrière : le commerce des grains est de nouveau contrôlé, la peine de mort restaurée. Le mouvement janséniste souffre le premier de l’arrêt des réformes, puis les francs-maçons sont poursuivis àTurin,Naples,Rome etPalerme.
La Révolution française ravive les espoirs d'un retour à l'indépendance des puissances étrangères. Le mécontentement populaire se renforce, conséquence d’une situation économique de plus en plus difficile (hausse des prix et pression fiscale). Dans lesAbruzzes, leBasilicate et enSardaigne, les révoltes sont directement dirigées contre les seigneurs et les propriétaires terriens. ÀArezzo,Florence etPistoia elles s’expriment contre les réformes qui ont privé les paysans et les masses urbaines de leurs traditionnelles formes de protections.
Quelques groupes de jacobins sont actifs, comme ceux de l’aristocratie padouane ou le Bolonais Zamboni qui œuvrent à la libération de leur cité, ceux deBrescia, qui poursuivent des buts plus égalitaires, ceux duPiémont qui tentent de se mettre en contact avec les mouvements paysans.
Entre 1792 et 1799, l'Italie passe progressivement sous l'influence française. LaSavoie est annexée en 1792, puis après lacampagne d'Italie en 1796-1797 les troupes de la Convention occupent larépublique de Gênes et lecomté de Nice, abolissent le servage, changent les frontières et instituent desrépubliques sœurs, privant les aristocrates de leurs pouvoirs politiques, ce qui est favorablement accueilli par la bourgeoisie.
L’Italie est organisée afin de fournir à l’effort de guerre français ce dont il a besoin économiquement et militairement. Après la conquête, la conscription, les exactions fiscales, les interférences politiques, l’indifférence des Français aux conditions locales ou aux aspirations des patriotes italiens suscite rapidement une hostilité marquée à leur encontre. L’initiative deBonaparte évite à l’Italie un régime d’occupation militaire direct. Il encourage largement la propagande révolutionnaire.
Après la défaite napoléonienne en 1815, les pays italiens sont revenus à l'ancien régime par lecongrès de Vienne.
Napoléon Bonaparte qui s'est fait proclamer Empereur des Français par le Sénat et couronner parPie VII, transforme laRépublique italienne en royaume d'Italie, se nommant roi d'Italie le, le couronnement ayant lieu le dans ledôme de Milan.Eugène de Beauharnais, fils du premier mariage de la femme de Napoléon,Joséphine de Beauharnais, à qui Napoléon se fie aveuglément, et dont il est sûr de ne pas avoir à craindre les ambitions politiques, est nommé vice-roi d'Italie.
Vers 1810-1811, des réformes tendant à renforcer l’autorité du pouvoir central et à rendre plus efficace l’administration des différents États italiens sont entreprises. Un système hiérarchique de départements, districts et communes couvre l’ensemble des territoires. Les barrières douanières intérieures sont abolies et les tarifs extérieurs uniformisés. Routes et ponts sont construits. Poids, monnaies et mesures sont unifiés. Les codes civil, commercial et pénal napoléoniens sont introduits. L’instruction publique est réorganisée.
À l'issue du retour de laRussie, laPrusse se déclare neutre pour passer, le dans l'alliance créée par laRussie et laGrande-Bretagne. L’Autriche s'associe seulement le à cette alliance et organise deux armées : la principale, confiée àSchwarzenberg et àRadetzky, est destinée au front allemand et participe à la victoire de labataille de Leipzig du 16 au. La seconde, confiée mi-décembre 1813 àBellegarde, est destinée à envahir l'Italie. C'est à cette dernière que lebaron d’Aspre est nommé.
Les troupes autrichiennes s'avancent lentement sur l’Isonzo aux portes de laLombardie, interrompu par la défaite infligée par Eugène à Bellegarde le,sur le Mincio. L'échec de l'action autrichienne permet la signature, le, de laconvention de Schiarino-Rizzino(it) qui établit une ligne de cessez-le-feu au-delà dePeschiera etMantoue qui restent italiennes.
Le, la noblesse milanaise dontCarlo Verri,Federico Confalonieri, le généralDomenico Pino,Alessandro Manzoni,Luigi Porro Lambertenghi nomme un comité de régence provisoire rebelle à Eugène qui envoie des délégués à Bellegarde pour qu'il prenne possession de Milan. Eugène prend acte que l'indépendance du royaume d'Italie est compromise et, le, avec son armée qui n'a pas été vaincue par l'armée autrichienne, il signe la capitulation dans laconvention de Mantoue(en).
L'Autriche souhaite rétablir l'ordre ancien bien que leroyaume de Naples deMurat ait trahi, le,Eugène de Beauharnais et Napoléon en s'alliant avec Vienne. Murat avec 27 000 hommes se porteà Rimini où il se déclare le promoteur et le défenseur de la liberté italienne (), cela un mois après le retour de Napoléon de l'île d'Elbe.
Bellegarde dispose de l'armée autrichienne en Italie (50 000 hommes) dont il constitue un corps expéditionnaire de 25 000 hommes confié au généralFrédéric Bianchi, sous le haut commandement deFrimont. Le Murat est battu lors de labataille de Tolentino et commence une pénible retraite, le, il quitte l'Italie.
Le gouvernement duroyaume de Lombardie-Vénétie allie des dirigeants absolutistes à une administration plus modérée qui confie des responsabilités aux classes productives, propriétaires terriens et marchands. Cette administration et les structures judiciaires et foncières sont héritées de la période napoléonienne. Les relations avec l’Église sont marquées par un fort contrôle de l’État (nomination des évêques par l’Empereur et confirmation de la vente des biens ecclésiastiques). Le service militaire obligatoire est maintenu, passant de quatre ans à huit ans. Les relations commerciales avec la France et le reste du monde subissent un coup d’arrêt par un nouveau tarif mettant l’économie au service de l’Autriche.
Dans leduché de Parme,Marie-Louise d'Autriche, assistée du généralAdam Albert de Neipperg maintient la législation napoléonienne à l’exception d’un nouveau code civil. Elle ne fait aucune concession à l’Église et au clergé, s’en tenant aux termes duConcordat. Elle favorise l’instruction et l’économie.
Dans le reste des États italiens, les souverains ont une volonté réactionnaire. ÀNaples,Metternich et les Britanniques doivent intervenir pour empêcherFerdinandIer de Naples de se lancer dans une sanglante épuration. Il accorde l’amnistie de mauvaise grâce, confirme la cession de biens ecclésiastiques ainsi que les titres octroyés parMurat, garantit l’accès à tous à la fonction publique. Il démantèle le féodalisme (suppression des fidéicommis et des droits d’usage des communaux). La fiscalité est équilibrée et supportable pour les populations, mais l’État se désintéresse de la régulation des dépenses publiques et du développement du commerce. Il doit consentir des avantages douaniers auRoyaume-Uni et à la France, provoquant le mécontentement des propriétaires terriens.
Dans lesÉtats pontificaux, toute la législation napoléonienne est abolie en bloc. Les anciens tribunaux ecclésiastiques sont restaurés et révisent les procès instruits sous Napoléon. La justice féodale, l’Inquisition, leSaint-Office et le monopole d’État sur les denrées sont rétablis. On abolit les innovations sociales comme l’état civil, lavaccine, l’éclairage public. Lesjuifs regagnent leursghettos.
ÀModène, la législation napoléonienne est abolie et l’administration épurée au profit de lanoblesse légitimiste. Les finances de l’État redeviennent les finances personnelles du souverain, lesjésuites et les ordres religieux sont rétablis.
Dans lePiémont, les codes napoléoniens sont abolis et l’ancienne législation rétablie. Les juifs ne peuvent plus demeurer hors des ghettos, lesVaudois sont de nouveau l’objet de vexations, ceux qui ont collaboré avec les Français sont éloignés de toute responsabilité. Corporations et privilèges industriels sont rétablis. La vente des biens ecclésiastiques est confirmée, les ordres religieux sont restaurés et lesjésuites se voient confier l’enseignement et la censure.
Les étapes de l’unité italienne.
La période est marquée par le regain d’influence politique de l’Église catholique romaine : la plupart des princes abandonnent l’attitude anticléricale dusiècle des Lumières. Lapapauté devient la base de la reconstruction de l’ordre et de la hiérarchie, profitant de l’œuvre napoléonienne, qui a entraîné la disparition des Églises nationales, pour affirmer la suprématie pontificale. Les jésuites retrouvent leurs prérogatives et la piété connaît un renouveau notable avec la multiplication des processions et des pèlerinages. L’intransigeance des plus zélés qui estiment que la religion est supérieure à toute autre institution humaine (Lamennais, lecardinal Pacca) contribue à faire perdre àRome le capital de sympathie qu’elle avait recueilli après les épreuves, et à s’aliéner l’appui des catholiques les plus modérés.
Cependant, après l'annexion duroyaume des Deux-Siciles il y a une révolte dans les régions méridionales (brigandage post-unitaire), en raison de problèmes sociaux persistants et de promesses non tenues par le nouveau gouvernement. La rébellion, exploitée par les Bourbons en exil et par lesÉtats pontificaux, est principalement développée dans les provinces deBasilicate etCapitanata, où se distinguent des chefs-brigands commeCarmine Crocco et Michele Caruso[12]. L'affrontement entre les troupes italiennes et les brigands a duré environ dix ans[13].
À la suite de l'annexion française deNice avec un référendum contesté (86 % à Nice et 98 % en Savoie), de furieuses révoltes s'organisent de la part de la population niçoise qui demande le rattachement au nouveauroyaume d'Italie. Le président françaisAdolphe Thiers réplique violemment à ces révoltes en envoyant l'armée contre la population avec des arrestations et des déportations àCayenne provoquant la colère du gouvernement italien et unexode de masse des Niçois. Il y a un grand nombre de morts, on parle deVêpres niçoises. L'italien et leligure sont interdits dans toutes les administrations, écoles et journaux pour être remplacés par le français. Cette annexion provoque l'indignation deGiuseppe Garibaldi :
« Je ne reconnais à aucun pouvoir sur terre le droit d’aliéner la nationalité d’un peuple indépendant et je proteste contre la violence faite à Nice avec la corruption et la force brutale en me réservant pour moi et mes concitoyens le droit de revendiquer mon pays natal, pour que le droit des gens ne soit pas une vaine parole. »
L'annexion de laSavoie suit la même destinée queNice. Avec l'arrivée de l'armée française, des manifestations sont organisées dans de nombreuses villes deSavoie ou la population demande l'intervention du roiVictor-Emmanuel II de Savoie. Cependant lors de l'entrevue de Plombières,Napoléon III se serait mis d'accord avecVictor-Emmanuel II de Savoie pour acquérir laSavoie etNice et ainsi accepter l'unification de l'Italie et éviter la création d'un royaume puissant à ses frontières qui aurait contrôlé les passages desAlpes.Victor-Emmanuel II de Savoie n'a pas d'autre choix que d'accepter cet accord verbal désavantageux et retire son armée pour laisser l'armée française prendre possession de ces régions afin d'accomplir son unification. En effet l'Italie, en pleine guerre d'unification et en guerre avec l'empire d'Autriche, n'aurait pu ouvrir un second front qui aurait éternisé la guerre.
Photo deLittle Italy (New York) vers 1900. Les Italiens enrichissent considérablement la culture américaine dans lecinéma, lamusique, lesport ou lapolitique. Ils importent également leurs terribles systèmes ancestraux demafia.
Avant même la prise deRome en 1870, le nouvel État se trouve confronté à de nouvelles situations problématiques. Il doit d'abord s'atteler à fortifier et assurer les bases des institutions politiques du royaume de Sardaigne. L'unification d'entités restées plusieurs siècles durant séparées, sous des régimes aussi bien politiques qu'économiques différents, ne se fait pas sans difficulté. Alors même que les premiers gouvernements cherchent à arracher à l'Autriche laVénétie et que se développe dans l'ancien royaume des Deux-Siciles lebrigandage anti-piémontais, le pays doit faire face à un fort déficit public, fruit des coûteux efforts militaires demandés par leRisorgimento. La dette budgétaire ne cesse de croître, tandis que la situation économique ne tarde pas à se dégrader, la conjoncture défavorable s'accélérant après la crise européenne de 1873.
Parvenue au pouvoir en 1861, ladroite libérale, héritière deCavour, axe sa politique intérieure sur la réduction des déficits, la consolidation du pouvoir de l'État italien par une centralisation administrative et l'intégration, volontiers anticléricale, des régions unies. Les nationalistes républicains, dont les chefs de file restentGiuseppe Mazzini etGiuseppe Garibaldi, et dont les méthodes ou les motivations, à l'encontre de la monarchie, sont jugées trop révolutionnaires, sont mis à l'écart des affaires. Garibaldi, qui tente de prendre Rome par la force, est arrêté par deux fois, tandis que Mazzini refuse prêter serment à la Constitution monarchique. L'autre « obstacle », considéré comme tel par les gouvernements libéraux, est l'Église catholique.Pie IX refuse tout rapprochement avec l'État italien après laprise de Rome en 1870, puis l'établissement deRome comme capitale définitive du pays l'année suivante. Se considérant comme prisonnier à l'intérieur duVatican, le pape rejette laloi des Garanties mises en place par le Royaume, excommunieVictor-Emmanuel II et ordonne aux catholiques italiens de se mettre en retrait de la vie politique de leur pays sous peine d'excommunication (politique dunon expedit). Ces mesures de la part du Saint-Siège ne font que renforcer l'anticléricalisme des dirigeants italiens, qui ne tardent pas à prendre des mesures contre les ordres religieux et à accélérer unesécularisation débutée sousCavour.
À gauche la carte représentant le pourcentage de lapopulation argentine né enItalie en 1914 et à droite la carte représentant le pourcentage de la population d'origine italienne auVenezuela actuellement.
Économiquement, si la droite, qui reste en place jusqu'en 1876, réussit à redresser partiellement les finances publiques et à freiner la croissance de la dette de l'État, ses décisionslibre-échangistes et l'accroissement de la pauvreté dans le sud du pays contribuent à creuser, dans certaines régions, un fossé entre la population et les institutions. Lesuffrage censitaire, qui ne permet qu'à un nombre très limité de personnes de voter, écarte une part notable des Italiens de la participation directe à une vie politique, qui, de plus, est chamboulée par le renouvellement progressif du personnel politique local en faveur d'une « piémontarisation » des organes de décision. Le Sud, prospère avant l'unification, ne peut plus compter sur des tarifs douaniers avantageux pour sa timide industrie, qui reçoit de plein fouet la concurrence plus compétitive des usines manufacturières du Nord, plus en avance sur le plan industriel. Une situation de pauvreté et de crise économique s'installe au sein des campagnes de l'ancien royaume des Deux-Siciles, à l'origine d'un écart social grandissant entre le Nord et le Sud.
L'émigration devient un phénomène qui va en s'amplifiant : jusqu'en 1914, plusieurs centaines de milliers d'Italiens des classes dites populaires émigrent chaque année du Sud italien vers le Nord, lesÉtats-Unis ou vers d'autres pays européens, comme laFrance l'Allemagne ou encore laBelgique.
« L'Italie, cette mère des génies et desnations, qui a répandu sur l'univers toutes les plus éblouissantes merveilles de lapoésie et desarts, l'Italie, qui a appris à lire au genre humain, l'Italie aujourd'hui ne sait pas lire ! »
L'immigration italienne enAmérique du Sud prend une telle proportion enArgentine, auVenezuela, enUruguay et auBrésil que la population de ces pays est aujourd'hui constituée en grande partie d'Italiens. En Argentine, plus de la moitié de la population est d'origine italienne, comme en Uruguay, et la population d'origine italienne atteint près de 36 millions au Brésil.Buenos Aires est même surnommée « la capitale de l'Italie » car avec son nombre d'habitants d'origine italienne, elle dépasse les plus grandes villes d'Italie et même la capitaleRome. Les Italiens arrivent enArgentine principalement par la ville deBuenos Aires avec le célèbre quartier deLa Boca. Ceux qui prennent la direction duBrésil, arrivent par la ville deSao Paulo et les Italiens partant pour leVenezuela immigrent dans la ville deCaracas. Les descendants d'Italiens enAmérique du Sud portent le nom d'Oriundo.
Lorsque la gauche italienne,protectionniste et industrialiste, remporte les élections de 1876, le nouvel État a réussi à s'ancrer et à s'imposer, fort de finances assainies et d'efforts de consolidation institutionnelle, mais la crise socioéconomique reste préoccupante et le pays doit encore trouver sa place parmi les puissances européennes, dont les manœuvres diplomatiques sont axées sur la recherche de stabilité et de puissance.
Conquête de laTripolitaine et duCyrénaïque par leroyaume d'Italie lors de laguerre italo-turque (1911-1912) et fondation de laLibye. Les Italiens innovent l'art de la guerre en utilisant pour la première fois des dirigeables et des avions bombardant les positions ottomanes, c'est la première bataille aérienne dans l'histoire de l'humanité.
À partir desannées 1880, le royaume d'Italie se lance, à l'image des autres puissances d'Europe occidentale (Royaume-Uni,France,Belgique...) dans l'invasion coloniale enAfrique. Il se heurte cependant très rapidement à des concurrents puissants. Dès 1881, un différend l'oppose à la France à propos de la domination sur laTunisie. LesFrançais s'imposent diplomatiquement, et l'Italie comprend que sans allié de poids sur le continent, nulle expansion ni politique étrangère ambitieuse n'est réellement possible, tout du moins très complexe.
Avec la domination française sur laCorse puis l'annexion de laSavoie et deNice en 1860, et le récent protectorat français sur laTunisie, les relations avec la France se dégradent rapidement pour devenir très tendues voire belliqueuses. L'Angleterre puissant allié de la France possède l'île deMalte également revendiquée par leroyaume d'Italie qui désire continuer son unification. L'Italie se tourne donc vers l'Empire allemand, bien qu'il soit allié de l'Autriche-Hongrie, ancien ennemi. Mettant provisoirement de côté ses revendications territoriales nationalistes sur les terres irrédentes qui sont sous autorité autrichienne, l'Italie adhère donc au bloc défensif austro-allemand en 1882, formant laTriple-Alliance.
Représentation de labataille d'Adoua où les troupes italiennes fortes de 17 000 hommes combattent l'armée éthiopienne de plus de 120 000 hommes armés par les puissances occidentales de laTriple-Entente.
Consolidant ses positions sur la scène politique internationale, l'Italie ne renonce pas à la constitution d'un empire colonial, qui commence à voir le jour en Afrique orientale après 1896. La même année, la guerre engagée par leroyaume d'Italie contre l'Éthiopie se révèle un désastre pour l'armée italienne, battue – une première pour une armée européenne dans une guerre coloniale contre des « indigènes » – à labataille d'Adoua.
L'Éthiopie avec plus de 120 000 hommes armés par laFrance et l'Angleterre de fusils européens, 42 canons par laRussie et coordonnée par de nombreux officiers militairesrusses (Shedevr, Babichev, Agapov, Adzeiv, Petrov, cetera) dontNikolaï Leontiev ainsi que plusieurs centaines de soldats cosaques qui tentent de ralentir l'expansion italienne en Afrique stoppe l'armée italienne de 17 000 hommes à labataille d'Adoua.
La bataille est un carnage, plusieurs milliers de morts et blessés dans les deux camps et l'armée italienne est obligée de rebrousser chemin.
Francesco Crispi, président du Conseil italien, en est contraint à la démission, même si le pays réussit finalement à s'installer enSomalie, abandonnant l'Éthiopie jusqu'en 1935. Les déboires italiens en Afrique orientale finissent d'être compensés par l'issue de laguerre italo-turque de 1911-1912, qui voit l'Italie annexer laLibye et leDodécanèse par letraité de Lausanne de 1912.
Sur le plan intérieur, des politiques protectionnistes sont mises en place au début des années 1880 afin de faire face à la crise économique. Des investissements dans les réseaux de communication industriels (chemins de fer...) et les industries naissantes (automobiles…) sont réalisés par l'État, devant moderniser les structures du pays. L'émigration continue cependant, tandis qu'une classe ouvrière urbaine se développe fortement, contribuant à la progression des idéessocialistes que les gouvernements successifs peinent à juguler. Quant aux relations avec le Saint-Siège, si elles restent assez conflictuelles et empreintes de méfiances, elles connaissent plusieurs améliorations après la mort de Pie IX et sous les pontificats deLéon XIII et dePie X.
En juin 1914, lasemaine rouge d'Ancône est marquée par des affrontements sanglants entre policiers et ouvriers à la suite d'une manifestation antimilitariste. Une grève de 50 000 métallurgistes est déclenchée après la morts de deux ouvriers tués par des soldats et tout le Nord de l'Italie est parcouru par une vague d'agitation qui mobilise contre elle 100 000 soldats[14].
Leroyaume d'Italie en 1919.LesArditi, unité d'élite des troupes d'assaut de l'Armée royale italienne pendant laPremière Guerre mondiale, qui fit ravage dans les tranchées ennemies surtout aux corps à corps avec leursdagues provoquant la terreur chez l'ennemi. Leurs exploits sur le champ de bataille ont été exemplaires et ils ont gagné une place illustre dans l'histoire militaire italienne.
Lors de laPremière Guerre mondiale, l'Italie demeure membre de latriple alliance mais reste neutre dans le conflit. La France et l'Angleterre s'efforcent toutefois de la gagner à leur cause. Les négociations aboutissent à la signature dutraité de Londres, le 26 avril 1915. Parmi les causes qui avaient poussé les Italiens à signer ce traité, l'occupation autrichienne de laDalmatie et de l'Istrie depuis 1815 n'était pas la moindre. L'Autriche avait en effet favorisé l'implantation slave dans les principales villes de Dalmatie au détriment des populations italiennes qui avaient dû migrer enVénétie.
Carte représentant laDalmatie italienne au cours des siècles ainsi que les promesses territoriales desalliés lors duPacte de Londres.
Ce traité prévoyait que l'Italie entrerait en guerre aux côtés de l'Entente dans un délai d'un mois, et obtiendrait, en échange, en cas de victoire, leTrentin, leTyrol jusqu'auBrennero, (leHaut Adige), laVénétie julienne, l'entièrepéninsule istrienne à l'exclusion deFiume, une partie de laDalmatie septentrionale incluant les villes deZadar (Zara en italien),Šibenik etKnin, de nombreuses îles de l'Adriatique, l'archipel duDodécanèse, la base deVlora enAlbanie et le bassin carbonifère deAntalya enTurquie. Comme le fait observer Georges-Henri Soutou, « il n'était nullement question du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, mais simplement de rééquilibrer l'Europe pour diminuer la puissance des empires centraux[15] ». D'autre part, ajoute Soutou, « l'inconvénient de cette diplomatie secrète était que l'on promettait à l'Italie certains territoires bordant l'Adriatique qui étaient également revendiqués par lesSerbes, et que Paris promettait aussi à ces derniers[15] ».
Au terme de la guerre, l'Italie n'obtient qu'une partie des territoires irrédents comme leTrentin-Haut-Adige, laVénétie julienne, l'Istrie et d'autres territoires duFrioul encoreirrédentes. Ces régions avaient appartenu jusqu'alors à laCisleithanie comme territoiresautrichiens (à l'exception de la ville deFiume incorporée dans le royaume d'Italie en 1924 et situé enTransleithanie). Sur la base du principe des nationalités proposé par le président américainWoodrow Wilson, la Dalmatie annexée au nouveauroyaume de Yougoslavie composé des Serbes, des Croates et des Slovènes, à l'exception deZara (aujourd'hui Zadar en Croatie), en raison de sa majorité italienne, et de l'île deLastovo (Lagosta) qui, avec trois autres îles, sont annexées à l'Italie.
LeMacchi C.205, entré tardivement dans la guerre (1943) il est considéré comme l'un des meilleursavions de sa génération. Les Allemands le reproduisent ainsi que lesAlliés après l'effondrement du régime fasciste.
L'Italie a très mal vécu letraité de Versailles, le manquement envers le pacte scellé provoque l'indignation italienne, de manière presque unanime, les Italiens considèrent que le sacrifice d'une génération entière au front n'est pas récompensé (5 615 000 hommes engagés, 650 000 tués, 947 000 blessés et 600 000 disparus ou prisonniers). On parle de trahison et de « victoire mutilée » car les Alliés n'ont pas respecté les promesses faites durant le conflit concernant l'attribution des territoires et cela favorise l'agitation nationaliste et l'ascension de Mussolini.
Sur la lancée du mécontentement créé par les difficultés économiques et sociales de l'après-guerre, on assiste en 1922 à la conquête du pouvoir par lefascisme. À partir de 1926-27 l'Albanie entre graduellement dans la sphère d'influence de l'Italie, notamment avec lestraités de Tirana, c'est seulement en avril 1939 qu'elle est occupée militairement et qu'on lui impose comme souverainVictor-Emmanuel III. Trois ans auparavant (mai 1936) l'Éthiopie était tombée sous la domination italienne.
La première résistance ouverte se manifesta en mars 1943, lorsqu’une vague de grèves, partie de Turin, se répandit, malgré les arrestations, dans tout le Nord de l'Italie, impliquant 100 000 ouvriers. Elle avait pour cause immédiate les immenses difficultés matérielles dues à la hausse des prix et aux bombardements. Un certain nombre de militants communistes étaient à la pointe de l'agitation et espéraient ébranler le régime fasciste[14].
À la suite dudébarquement allié enSicile en 1943, le régimefasciste s'effondre. Mussolini est destitué et incarcéré sur ordre duGrand conseil du fascisme et le généralPietro Badoglio, qui avait commandé les troupes italiennes lors de l'invasion de l’Éthiopie en 1935, prend le pouvoir. Celui-ci, après un mois de négociations secrètes avec les Alliés, se retourne contre l'Allemagne. Il emploie cependant la force pour consolider son régime contre les manifestants antifascistes (vingt-trois personnes sont tuées sur une place de Bari). Les derniers fascistes créent laRépublique sociale italienne, totalement subordonnée à l'Allemagne, après la libération de Mussolini par l'armée allemande, alors que de nombreusesRépubliques partisanes éphémères se créent. Alors que les armées alliées et les groupes de partisans progressent, le régime fasciste rencontre un mouvement de résistance croissant dans les usines, avec en janvier 1944 une grande grève à Gênes après l'exécution de prisonniers politiques, et une autre grève de 300 000 ouvriers à Milan, en mars, qui se propagea en Vénétie, à Bologne et à Florence. Les forces allemandes répliquèrent par des arrestations et des déportations massives. En 1945, les forces nazies et fascistes sont défaites : l'armée allemande en Italie capitule le. Cette date est, depuis, un jour férié en Italie[14].
Pendant près de deux décennies, la seule opposition clandestine était venue de groupes dispersés de communistes, et à un moindre degré de socialistes, qui avaient tenté de maintenir une certaine forme d'organisation nationale. LeParti communiste atteint 410 000 membres en mars 1945, ce qui fait craindre àWinston Churchill un basculement de l'Italie dans le communisme[14].
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Après 1945, l'Italie accuse le coup de la défaite des puissances de l'Axe et, en 1946, unréférendum institutionnel décide l'abolition de lamonarchie et la naissance de la République, avec unenouvelle constitution qui entre en vigueur le[16].
En juillet 1948, des manifestations massives et une grève générale se produisent en réaction à la tentative d'assassinat du dirigeant communistePalmiro Togliatti[17]. À Turin, les anciens résistants placent des mitrailleuses sur les toits et distribuent des armes aux ouvriers, qui occupent certaines usines, tandis que des capitaines d’infanterie et des pilotes d’avion de chasse informent la fédération communiste sur leurs dispositions : « Nous sommes prêts ». Finalement, la grève prend fin après quelques jours, alors que l'on compte 16 morts et 200 blessés à la suite d'interventions de la police[18].
Dans lesannées 1970, l'Italie traverse une profonde crise politique, avec en particulier l'émergence de mouvements révolutionnaires pratiquant la lutte armée[24]. L'Italie connaît la période dite des« années de plomb », marquée par de nombreux attentats commis par l'extrême gauche comme par l'extrême droite. Les années de plomb connaissent leur point culminant en 1978 avec l'enlèvement puis l'assassinat du chef du parti démocrate-chrétien,Aldo Moro, par lesBrigades rouges.
L'État italien reste alors profondément marqué par le pouvoir de la mafia au sein de la classe dirigeante[25], tant au niveau des partis politiques que du patronat[26]. Dans lesannées 1990, le gouvernement italien reconnaît l'existence duréseau Gladio au sein de ses services secrets. En 1999, l'Italie participe à la création de l'euro. De 2001 à 2006, le gouvernement italien est dirigé parSilvio Berlusconi, grand patron arrivé au pouvoir à la tête d'une coalition rassemblantForza Italia (parti populiste de centre-droite), laLigue du Nord (parti populiste autonomiste) et la droiteAlleanza Nazionale (parti populiste conservateur).
Le 24 janvier 2008, le Sénat italien refuse sa confiance à Romano Prodi[27]. Ce dernier a donc présenté sa démission au présidentGiorgio Napolitano[28].
↑Radić D., Vela Spila : Preliminary Analysis of Early Neolithic and Mesolithic Strata in Test Pit Examined in 2004,Opuscula Archaeologica, vol. 29, 2005, p. 323-348
↑D. Guilbeau, « Le début du Néolithique en Italie méridionale : ce que nous disent les productions en silex du Gargano »,Origini, 2011, vol. XXXIII,p. 83-106
↑Jean-Pierre Delumeau et Isabelle Heullant-Donat,L'Italie au Moyen Âge,Ve – XVe siècle, éd. Hachette, Paris 2000.
↑J.P. Delumeau et I. Heullant-Donat,Op. cit., Paris 2000.
↑J.P. Delumeau et I. Heullant-Donat,Op. cit., 2000.
↑« « On a tiré sur Togliatti ! » La difficile interprétation de l’attentat du 14 juillet 1948 »,Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française,(lire en ligne).
↑Camille Mahé, « Des familles de substitution pour échapper à la misère »,Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière »,no 24,,p. 69-84(lire en ligne)