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LeMésolithique est d'abord représenté par leSauveterrien, puis notablement, au nord et à l'est de la péninsule par leTardenoisien, une culture apparue lors de la submersion duDoggerland dans la mer du Nord.
LesIbères sont les premiers habitants de la péninsule à laquelle on a attribué leur nom, dans les sources écrites. La migration desCeltes et leur installation en Espagne provoque des métissages et donne naissance, entre autres, auxCeltibères.
Après lapremière guerre punique (264-240 av. J.-C.), les Carthaginois étendent leur influence à partir deCarthagène dans le sud de l'Hispanie, sous la conduite desBarcides (famille des Barca). Ils y exploitent des mines et redonnent àCarthage sa puissance économique et commerciale. Le prétexte du déclenchement de ladeuxième guerre punique fut lesiège de la cité de Sagonte en Hispanie, alliée de Rome. L'écrivainTite-Live présente la prise deSagonte comme une agression délibérée d'Hannibal Barca contre les intérêts romains. En 218 av. J.-C., Hannibal part deTarragone et marche sur Rome par la Gaule avec 37éléphants. En 209 av. J.-C., Carthagène est prise par les Romains. Les Carthaginois sont finalement écrasés à labataille de Zama en Afrique, en 202 av. J.-C. En Hispanie, laguérilla menée par les Celtibères entrave laromanisation complète et rapide de la région. En -133,Scipion Émilien prend et détruitNumance. Les habitants de l'oppidum préfèrent le suicide à la soumission à Rome. Des soulèvements partiels continuent en Hispanie pendant un siècle encore.
L'histoire événementielle fut d'abord agitée par des révoltes et des guerres : en-77,Pompée fut envoyé en Hispanie pour lutter contre les derniers partisans deMarius et réussit à vaincre ses adversaires après l'assassinat deSertorius par Perpenna. Lors dupremier triumvirat avecJules César etCrassus, il contrôle l'Hispanie. Pendant laguerre civile,César a combattu les partisans de Pompée. Entre 26 et 19av. J.-C., Auguste puisAgrippa soumettent difficilement les montagnards Astures et les Cantabres.
L'aristocratie locale fut intégrée à l'ordre des sénateurs etcelui des chevaliers, avec des figures remarquables commeSénèque l'Ancien et sa famille. PlusieursEspagnols furent même empereurs auIIe siècle (Trajan etHadrien) et auIVe siècle (ThéodoseIer,Maxime). En 74, l'empereurVespasien octroie le droit latin à toute l'Espagne, donnant ainsi la citoyenneté latine à tous les citadins libres. Leslatifundia, c'est-à-dire les grands domaines agraires, se sont surimposés à la petite propriété ibère. Les techniques d'irrigation ont transformé l'agriculture traditionnelle. Les Romains créèrent de nouveaux centres urbains (Saragosse,Mérida,Valence).
Pendant laPax Romana, l'économie ibérique se développa, en relation avec les autres régions dubassin méditerranéen : elle profita des exportations d'étain, d'huile d'olive, de vin et d'or. C'est aussi à cette époque que le christianisme progresse dans la population hispano-romaine. Les villes se développent partout, elles conservent encore de nos jours plusieurs bâtiments caractéristiques de la civilisation romaine :aqueduc deSégovie, pont àCordoue,remparts deLugo, vestiges àTolède,amphithéâtre de Tarragone…
Ainsi les Romains ont dominéHispania pendant sept siècles, qui ont été, majoritairement, rythmés par la paix et la modernisation de la société espagnole.
Couronne deRecceswinth, roi des Wisigoths 653-672.
Pendant lehaut Moyen Âge, la péninsule ibérique a vu l'arrivée et l'installation de plusieurs peuplesbarbares venus d'Europe centrale et d'Asie. Dès 408, lesVandales, lesSuèves et une partie desAlains passent en Espagne. En 411, celle-ci est partagée par tirage au sort : laBétique (actuelleAndalousie) pour les VandalesSilings, la partie nord de laGalice pour les VandalesHasdings, la partie sud de laGalice pour les Suèves (ils laissèrent des traces duroyaume de Braga), laLusitanie (actuel Portugal) et laCarthaginoise pour les Alains. Seule laTarraconaise reste un réduit romain, pour peu de temps. Les Vandales sont chassés par lesWisigoths et poursuivent leur route vers l'Afrique du Nord (429). Ils ne firent que traverser le pays.
Leroyaume wisigoth à son apogée, vers 500. Il comprend l'essentiel de la péninsule ibérique, laSeptimanie et le sud-ouest de la Gaule. En 507, les Wisigoths perdent l'Aquitaine au profit desFrancs.Péninsulte ibérique vers 560.
Un des plus grands savants de cette époque est saintIsidore de Séville, mais il y a aussi d'autres ecclésiastiques de grande valeur tel son frèreLéandre. Avant leur effondrement en 711, les wisigoths eurent le temps de développer un art original (voir l'article détailléart wisigoth).
Mais dès 718, les souverains chrétiens du Nord-Ouest amorcent lentement laReconquista à partir duroyaume des Asturies, qui s'achèvera par la conquête duRoyaume de Grenade en 1492 et, à la suite de cette victoire, de l'élimination complète de l'islam et dujudaïsme en terre ibérique, avec l'expulsion des Juifs d'Espagne en 1492 et l'celle des Morisques en 1609. Aux cris de guerre de « Santiago ! » et « Muhammad ! », les deux camps se sont régulièrement affrontés ; toutefois ces combattants de religions différentes peuvent parfois s'allier, commele Cid, dans le cadre de luttes internes à chacun des camps.
L'Afrique du Nord à peine conquise, le gouverneurMûsâ eut l'idée de détourner vers l'extérieur les guerriersberbères en qui il n'avait pas confiance. En 711, leMaure[réf. nécessaire]Tariq ibn Ziyad, un authentique berbère dirige une expédition de 7 000 Berbères qui doit prendre l'Espagne, alors en proie aux divisions et à une crise économique. La défaite puis l'installation des musulmans fut rapide : la ville de Saragosse tombe (714),Tarragone est détruite etBarcelone occupée (716-719). Des expéditions militaires sont menées au-delà desPyrénées, vers laSeptimanie Wisigothe, puis dans la Gaule franque. Labataille de Poitiers remportée par le FrancCharles Martel, marque un coup d'arrêt à la conquête arabe en Occident (732).
En Espagne, une révolte berbère est matée par le kaisite Baldju. Les gouverneurs, bien que peu puissants et souvent remplacés, sont de plus en plus indépendants ducalifat. Le renversement desOmeyyades par lesAbbassides a pour conséquence l'émancipation de l'Espagne :Abd al-RahmanIer, petit-fils du dernier calife omeyyade, se réfugie enAfrique du Nord, puis s'empare de Cordoue en 756, où il se proclame émir. Il doit lutter contre les Berbères et divers chefs arabes. Deux d'entre eux, provoquent même l'intervention deCharlemagne (778). Ce dernier crée uneMarche d'Espagne, où se formera ensuite la futureCatalogne.
AuXIe siècle, le califat de Cordoue se morcelle en petits royaumes : l'époque des taïfas (1031-1094) est troublée par des guerres intestines. Cette division facilite la reconquête chrétienne venue du nord. Les rois chrétiens enhardis obtiennent que certaines taïfas leur livrent untribut après avoir connu la défaite.
L'Alhambra de Grenade, un des symboles de la civilisation hispano-musulmane. Vue du patio des lions.
L'Espagne est ensuite envahie par les dynastiesberbères desAlmoravides (1086-1147) et desAlmohades (1147-1212), qui supplantent les précédents.
Après 1212, seul le sud de la péninsule est toujours sous contrôle musulman. En 1248, les chrétiens reprennentSéville. Seul leroyaume de Grenade résiste jusqu'en 1492.À cette date, l'Espagne est redevenue totalement chrétienne.
Lacivilisation hispano-musulmane participe à l'âge d'or de l'islam. 5 000 à 6 000 mots espagnols (dontalcohol etalgodon) sont d'originearabe.De nouvelles cultures et techniques agricoles[Lesquelles ?], venues d'Afrique ou d'Orient, sont introduites. Les grandes villes d'al-Andalus deviennent centres d'un artisanat raffiné (travail ducuir à Cordoue, armes blanches réputées àTolède…). Elles hébergent également des marchés importants et des foyers d'études. Les califes construisent de nouvelles bibliothèques et mettent en place des structures d'enseignement qui ne le cèdent en rien à celles d'Alcuin et disposent de budgets bien plus importants : Gerbert d'Aurillac, futur pape sous le nomSylvestre II, vient étudier àCordoue la science des intellectuels arabes qu'il a connue àBarcelone.
À la fin de 1491, après dix ans de guerre, leRoyaume de Grenade, déjà vassale du Royaume de Castille, est vaincu. LesRois catholiquesIsabelle etFerdinand entrent dans Grenade, le. Le, ils promulguent un décret ordonnant l'expulsion des juifs de leurs royaumes, dans un délai des quatre mois. Le, ils passent un accord avecChristophe Colomb (lescapitulations de Santa Fe) l'autorisant à chercher une nouvelle route maritime pour mener à l'Inde et passant par l'ouest. En 1499, les habitants musulmans de l'Albaicín de Grenade se soulèvent, révolte qui signe la fin du régime de tolérance établi lors de la conquête de la ville. En, les Rois catholiques décrètent l'expulsion des musulmans de l'ensemble de la couronne de Castille, décret qui entraîne, de fait, la conversion au christianisme d'une grande partie desmudéjars castillans. Les nouveaux convertis sont appelés « nouveaux chrétiens de maures » ou plus couramment,Morisques.Ceux-ci seront expulsés sousPhilippe III en 1609-1614.
Construction d'un État centralisé et d'un empire colonial
Au mois de juillet 1501, lesPortugais lancent une expédition pour tenter d'accoster sur laplage des Andalouses. Il faudra attendre le débarquement deMers-el-Kébir, en 1505, pour voir l'Espagne s'engager dans la première expédition organisée contreOran. La cité comptait alors environ 25 000 habitants. La prise de la ville par l'armée du cardinalFrancisco Jiménez de Cisneros, commandée parPedro Navarro, eut lieu le 17 mai 1509. Après l'occupation du port deMers-el-Kébir (1505), et celui de la ville d'Oran (1509), la ville fut désertée, puis totalement occupée par les troupesespagnoles. Dès 1509, le Cardinal Ximenes entreprit la construction sur les ruines de la mosquée Ibn El Beitar de l'église Saint Louis, qui domine la vieille ville des deux côtés. En 1554, le gouverneurcomte d'Alcaudete fit alliance avec le sultan marocainMohammed ech-Cheikh contre lesTurcs alors installés àAlger, et parvint à maintenir encore la présence espagnole.
LesEspagnols procédèrent à des travaux de restauration de la forteresse destinée à loger lesgouverneurs de la ville. « Les fortifications de la place se composaient d'une enceinte continue, surmontée de fortes tours espacées entre elles, du château proprement dit, ou casbah ». Le gouverneur espagnol « établira son quartier général dans ce donjon »[3]. Longues de plus de deux kilomètres et demi, ces fortifications comprenaient de nombreuxforts,bastions ettours-vigies. AuXVIe siècle, les Espagnols font ainsi d'Oran une place forte et construisent une prison sur un éperon rocheux près de la rade deMers El Kebir. Ce lieu était peuplé par de nombreux singes (los monos enespagnol) qui donnèrent son nom à la forteresse. Les déportés espagnols enfermés à La Mona pouvaient apercevoir leur famille une fois par an, ledimanche de Pâques. Lamona était le nom du gâteau qu'emportaient avec eux les pèlerins à laVierge et les visiteurs auMurdjajo (Aïdour). En 1563, Don Álvarez de Bazán y Silva, marquis de Santa-Cruz, fit construire au sommet du pic de l'Aïdour lefort de Santa-Cruz. En 1568, Don Juan d'Autriche visitaMers-el-Kébir puis Oran.
LesJuifs d'Oran n'eurent pas la vie facile avec lesEspagnols, considérés comme des ennemis de la religion. Lesjuifs qui habitaientRas El Aïn et le Ravin Blanc furent expulsés hors d'Oran par lesEspagnols à partir de 1669 et durent habiter la montagne de La Corniche Supérieure (Misserghin). Malgré ces fortifications, la ville était l'objet d'incessantes attaques jusqu'au pied même des remparts. En 1701, Le Rozalcazar, ouBordj Lahmar, ou encore Château Neuf, était considéré comme la plus grande des fortifications de la ville d'Oran. C'est ainsi qu'en 1707,Moulay Ismaïl,sultan duMaroc ayant tenté d'en forcer la défense, vit son armée décimée. La ville, dès lors, connaît une croissance continue : il lui faut gagner de l'espace et de l'air au-delà des remparts. La démolition des murailles est menée à bien sur plusieurs années. C'était en cette période que les Espagnols s'enferment à l'intérieur du fort, par manque de ravitaillement, ils se nourrissaient pour la première fois de la fameusecalentica (en Espagnolscaliente veut dire chaud) oukarantika. En 1770,Oran est une ville de 532 maisons particulières et 42 édifices, une population de 2 317 bourgeois et 2 821 déportés libres se livrent au négoce. Sous le roi d'Espagne, Carlos III et les partisans de la conservation de la ville s'affrontent. Entre 1780 et 1783, le ministreFloridablanca proposa à l'Angleterre d'échanger Oran contreGibraltar.
En 1510, Ferdinand le Catholique attaque la ville d'Alger. LesEspagnols l'assiégèrent et bâtirent sur un îlot de la baie d'Alger une forteresse, lePeñón d'Alger, destinée à bombarder la ville et à empêcher son approvisionnement. Salem ben Toumi chef desBeni Mezghenna demande l'aide des Turcs[4].
Pedro Navarro prendBéjaia en 1510[5] à 1555. Il y arrive le 5 janvier 1510 avec 5 000 hommes et attaque la ville. Abderrahmane oppose 10 000 soldats, qu'il lance immédiatement contre les Espagnols en cours de débarquement. En même temps, il les bombarde de la ville. L'assaut est néanmoins repoussé, grâce notamment à l'artillerie de marine. La riposte espagnole commence immédiatement, avec des bombardements maritimes et terrestres. L'essentiel de la bataille se déroule dans la ville. À la fin, Abderrahmane réussit à prendre la fuite et il y aura plusieurs morts. La renommée de Navarro et le récit de ses exploits militaires incitent les rois d'Alger, deTunis et deTlemcen à prêter l'hommage au roi d'Espagne et à libérer tous leurs prisonnierschrétiens. Cependant en 1514, grâce à une attaque combinée desKabyles menée parSidi Ahmed ou el Kadhi à la tête de 20 000 hommes et desTurcs par la mer la ville de Bejaia sera libérée de la présence espagnole temporairement. LesEspagnols en seront ensuite définitivement expulsé en 1555 par lesottomans dirigé parSalah Raïs pacha.
Selon d'autres sources, Abdel Aziz fils du Saint Sidi Abderhamen (maître de laKalaâ des Béni Abbès et fondateur de laZaouia et descendant desIdrissides) fait sa soumission aux Espagnols et il était opposé auxZwawas (allié auroyaume Koukou) par le passé[6]. Pedro Navarro fait construire le fort Moussa à l'Est de Béjaia[7].
Couronne d'Aragon unifiant une partie de l'Espagne et de l'Italie en 1441.Réplique de laSanta Maria, l'un des navires du premier voyage transatlantique de Christophe Colomb
Les rois catholiques soutiennent également le projet deChristophe Colomb de traverser l'océan Atlantique pour trouver une route occidentale vers les Indes afin de les coloniser. Il y avait desesclaves noirs dans lescaravelles, dès le deuxième voyage de Colomb en 1492.
En 1493, le papeAlexandre VI promulgue la bulleInter caetera qui partage les terres duNouveau Monde entre l'Espagne et le Portugal. La limite est fixée 100 lieues à l'ouest duCap-Vert, les terres situées à l'Est de cette ligne (Afrique comprise) étant attribuées au Portugal, les autres à l'Espagne. Cette limite est modifiée le 7 juin 1494, lorsque l'Espagne et lePortugal signent letraité de Tordesillas, approuvé par Alexandre VI, par lequel ces deux puissances déplacent la ligne de partage à 370 lieues à l'ouest du Cap-Vert.
En 1497, les Espagnols prennentMelilla sur la côte nord africaine. Ce sera le début d'une série d'implantations deprésides, parmi lesquelles figure également la prise d'Oran en 1509. En 1515, leroyaume de Navarre vient s'ajouter aux possessions de la couronne.
À la mort de Ferdinand d'Aragon, en 1516, son petit-fils,Charles Quint, devient le premier vrai roi d'Espagne.
LesHabsbourg fixent leur capitale àValladolid dès l'arrivée de Charles Quint en Espagne, en 1517. Elle le restera jusqu'en 1561, date à laquelle Philippe II fixe la capitale àMadrid.
Cette puissance alerte en particulier la France, cernée par les terres des Habsbourg. L'or et l'argent de l'Amérique affluent en Espagne et permettent àPhilippe II de poursuivre la politique d'hégémonie. Mais cette puissance est fragile, comme en témoigne la défaite de l'Invincible Armada face aux Anglais et une terrible tempête en 1588. La diversité des territoires réunis sous un même sceptre ne correspond à aucun sentiment national commun. La cohésion est forcée par une puissance militaire sans égale en Europe, mais qui absorbe une partie trop importante des ressources financières et humaines.
De plus, malgré les arrivages abondants de métaux précieux duNouveau Monde, ceux-ci étaient immédiatement convertis en monnaie expédiée au loin afin de payer les troupes militaires[9]. En 1597, lors des plus gros arrivages, a lieu la banqueroute[9]. L'inflation quePhilippe II d'Espagne avait essayé d'empêcher au cours de son règne se déploie lors de celui de son successeur[9]. Chose plus grave, l'économie du royaume est en récession[9]. L'agriculture, aux prises avec un climat difficile (sécheresse des plateaux deCastille), souffre en outre des énormes inégalités de propriété des éleveurs de troupeaux, laMesta[9]. Celle-ci, qui paie au Trésor d'énormes redevances, a des terres toujours plus vastes aux dépens de celles labourables[9]. Les prémices du déclin se font sentir lors des vagues de migrations vers l'Amérique, auxquelles il faut ajouter l'expulsion de près de 150 000Morisques en 1609 puis des Morisques restants en 1611[10]. Cette perte est estimée à quatre à cinq cent mille sujets.
Au sein du pays, les Habsbourg ont tenté d'affermir l'absolutisme mais se sont heurtés à diverses résistances et révoltes écrasées dans le sang.
Gaspar de Guzmán, comte d'Olivares (1587-1645), favori et premier ministre dePhilippe IV entreprend d'importantes réformes comme la lutte contre la corruption et l'inflation, la centralisation de l'administration et le soutien aumercantilisme. Malgré tout, il ne peut empêcher le pays de décliner et ne peut éviter la banqueroute de 1627. Il appuie la Maison d'Autriche en butte aux conflits de laguerre de Trente Ans, qui déborde sur lesoulèvement des Pays-Bas espagnols, et s'oppose à la politique de la France dirigée parRichelieu. En 1640, le Portugal se détache de l'Espagne après la révolte de Lisbonne. Les Espagnols perdent labataille de Rocroi, en 1643, et doivent céder lecomté de Roussillon et lecomté d'Artois. La régence puis le règne du « roi débile »,Charles II, précipitent la fin du siècle d'or. Sa mort sans héritier, en 1700, ouvre laguerre de Succession d'Espagne (1701-1713) entre les dynasties française et autrichienne.
Bencomo était un menceyguanche deTenerife, qui a dirigé la résistance native sur cette île au large de la conquête espagnole.
Lestraités d'Utrecht (1713) amputent la puissance espagnole de plusieurs territoires en Italie et aux Pays-Bas ; Gibraltar et Minorque deviennent des bases navales de laGrande-Bretagne. Le petit-fils de Louis XIV, héritier de laMaison de Bourbon, devient roi d'Espagne sous le nom dePhilippe V d'Espagne. L'Espagne n'est plus une puissance majeure du continent et ses liens dynastiques avec l'Autriche sont rompus.
Laconquête des îles Canaries par laCouronne de Castille a eu lieu entre 1402 et 1496. Elle peut être divisée en deux grandes périodes, laConquista señorial, réalisée par noblesse castillane en échange d'une alliance d'allégeance à la couronne, et de laConquista realenga, réalisée par la couronne espagnole elle-même, sous le règne des « Rois catholiques ».
La tentative dePhilippe V de reprendre une partie de l'Italie déclenche laguerre de 1718-1720, qui voit la défaite de l'Espagne qui, dès lors, réduit ses ambitions. Les Bourbons, en particulierCharles III d'Espagne souhaitent régner endespotes éclairés : les jésuites sont expulsés en 1767, les écoles sont sécularisées mais une éducation raciste (Noirs, Indiens) y règne. L'activité dePedro Pablo Abarca de Bolea, comte d'Aranda et président du conseil de Castille de 1766 à 1773, date à laquelle il est nommé ambassadeur en France, est alors décisive. L'Inquisition reste cependant puissante et ne sera abolie que plus tard, sous le régime napoléonien.
La philosophie des Lumières ne touche qu'une petite partie des élites espagnoles. Un décret de 1773 incite les nobles à s'investir dans les activités productives plutôt que dans lesdépenses somptuaires. Selon l'entente tacite dupacte de Famille, l'Espagne est solidaire de la France au moment de laguerre de Sept Ans. Letraité de Paris du met fin à ce conflit à la suite duquel l'Espagne perd la Floride mais récupère laLouisiane française. En 1776, l'Espagne s'engage aux côtés de laFrance et des insurgés américains dans laguerre d'indépendance des États-Unis. Cette participation lui permet de reprendre d'importants territoires enAmérique du Nord et notamment laFloride.
Le roiCharlesIII redresse ainsi quelque peu le pays, jusqu'à son décès le. Son filsCharlesIV lui succède. Mais le nouveau souverain est un personnage effacé, complaisant et sous l'influence de sa femmeMarie-Louise de Parme. Il nomme l'amant de celle-ci,Manuel Godoy, au poste de secrétaire d'État (chef du gouvernement) en 1792.
LaRévolution française, voisine, suscite une forte hostilité parmi la population espagnole. Et après l'exécution deLouisXVI en 1793, le souverain madrilène de la dynastie Bourbon déclare la guerre à la jeune République. Cependant, ce conflit tourne à l'avantage des Français ; et l'Espagne signe en 1795 leTraité de Bâle, par lequel elle abandonne la partie orientale de l'île deSaint Domingue à laFrance. Mais les liens entre les deux États se resserrent peu après, avec letraité de San Ildefonso de 1796. Pour autant, tous les conflits ne sont pas réglés. La flotte espagnole est défaite par les Britanniques aucap Saint-Vincent. À la suite de cela, Manuel Godoy doit démissionner en 1798.
Un nouveau traité est signé àSan Ildefonso en 1800 par lequel laLouisiane est restituée à la France, qui l'avait cédée en 1762. En 1801 Manuel Godoy reste très influent à la cour deCharlesIV, qui compte sur lui pour entretenir de bonnes relations avecNapoléon Bonaparte, alors1er consul de la République française. De fait, les deux États s'entendent pour envahir lePortugal, au cours de laguerre dite des oranges. L'armée espagnole, menée par Manuel Godoy, la remporte en un mois.
Un nouvel équilibre entre les puissances européennes se profile. Un traité de paix est signé àAmiens en 1802 entre leRoyaume-Uni d'une part, la France, lesPays-Bas et l'Espagne d'autre part. Mais les intérêts espagnols y sont sacrifiés. En effet, bien que les Britanniques restituent l'île deMinorque, la souveraineté portugaise est confortée. L'équilibre est éphémère. Les hostilités reprennent quandWilliam Pitt prend la tête du gouvernement à Londres, ainsi que de latroisième Coalition contre la France. En 1805 face à la flotte britannique, les deux marines alliées, espagnole et française, sont vaincues àTrafalgar.
L'opposition interne au roiCharlesIV a grandi au fil des années. Il est renversé le par son propre filsFerdinandVII soutenu par la population madrilène.CharlesIV en appelle alors àNapoléon Ier, désormais empereur. Mais le,Madrid se soulève contre les troupes français installées depuis l'année précédente. Manuel Godoy, menacé de mort par ses compatriotes, est exfiltré par legénéral Murat. Le souverain français prend parti ni pour le père ni pour le fils. Il préfère les pousser tous deux à abdiquer, en sa faveur, le à Bayonne. En compensation,CharlesIV obtient des terres et des revenus en France, etFerdinandVII la couronne deLigurie. L'empereur a choisi de faire de l'Espagne unroyaume vassal. Et il en confie le trône à son frère aînéJoseph Bonaparte, qui prend le nom de José1er –premier et dernier écrira plus tard dans ses mémoires legénéral Thiébault. Le, le nouveau monarque prête serment sur laconstitution de Bayonne, la première qui ait été donnée à l'Espagne. Et le même jour, il reçoit le serment de fidélité des membres du Conseil espagnol. Car les classes supérieures libérales modérées acceptent ce changement de dynastie. On les appelle lesafrancesados.
Par contre, à la suite des madrilènes les classes populaires rurales se soulèvent. Elles s'organisent en milices pour combattre les occupants napoléoniens. C'est le début d'un conflit long et violent. Les Français l'appellent laguerre d'Espagne, alors que les Espagnols le nomment laguerra de Independencia. L'artisteFrancisco de Goya peint de nombreux tableaux pendant cette période ; ses représentations très marquantes, et innovantes, des ravages de la guerre deviendront célèbres.
Alors que l'Europe est en guerre, des troubles agitent aussi, à partir de 1809, l'Amérique latine. Ces altercations sont les prémices desindépendances hispano-américaines.
Les militaires français sont non seulement harcelés par laguérilla populaire, mais en plus ils perdent plusieurs batailles contre des troupes portugaises, espagnoles et britanniques dirigées conjointement parLord Wellington. Les forces occupantes sont finalement obligées de se retirer. Le, lesCortès de Cadix promulguent unenouvelle constitution d'inspiration libérale.Joseph Bonaparte abandonne son trône.FerdinandVII est restauré le et abroge la constitution le.
Cependant,Ferdinand VII se révèle très vite un souverain autoritaire. Confronté à de violentes révoltes, il est contraint en 1822 de proclamer uneConstitution qu'il ne respecte pas. Il rétablit l'Inquisition et persécute les libéraux. Le généralRafael del Riego, avec la complicité d'autres officiers, organisa une mutinerie le et exigea le rétablissement de la constitution de 1812. Les troupes de Riego marchèrent sur les principales villes d'Andalousie, dans l'espoir de provoquer une insurrection anti-royaliste, mais la population locale manifesta une certaine indifférence. En revanche une révolte éclata enGalice et se propagea rapidement à travers l'Espagne. Le 7 mars 1820, le palais royal deMadrid fut encerclé par les soldats du général Ballesteros, et dès le, le roi accepta de rétablir la constitution. Ce dernier fit alors appel à la France qui intervint en 1823 par l'Expédition d'Espagne.Ferdinand VII retrouva tous ses pouvoirs et inaugura une période de terreur blanche qui dura dix ans.
À partir des années 1850, de grandes révoltes paysannes secouent l'Andalousie. Elles se placent bientôt sous l'étendard de l'anarchisme, à la faveur de la diffusion des thèses deMikhaïl Bakounine dans la région[11].
La mort deFerdinand VII entraîne unecrise dynastique (1833-1840) qui débouche sur une guerre civile entre les partisans d'Isabelle II d'Espagne et lescarlistes partisans deDon Carlos et de l'absolutisme. Ces derniers sont finalement vaincus. Le règne personnel d'Isabelle II (1843-1868) a été assez impopulaire et agité. La reine ne semble pas avoir porté un grand intérêt à lapolitique. Assez rapidement, la réalité du pouvoir appartient à l'armée et ce sont des généraux qui contrôlent le pays. En 1868, le généralJoan Prim lance une révolution et force la reine Isabelle, le, à s'exiler enFrance. Elle n'abdique cependant qu'en 1870. Le ducAmédée de Savoie est choisi pour lui succéder mais il abdique dès 1873. Devant la situation inextricable, laRépublique est proclamée le. L'industrialisation du pays reste timide, l'économie est à l'image du pays, dépossédé de ses colonies, marqué par les guerres napoléoniennes et les guerres civiles. Le pays reste donc en marge de l'Europe tandis que Français, Britanniques et Allemands développent des industries puissantes. La première ligne de chemin de fer est construite en 1848.
Neutre pendant laPremière Guerre mondiale, l'Espagne est vivement touchée par lagrippe espagnole. Le gouvernement doit faire face à unegrève générale en 1917. Dans les grandes exploitations de l'Espagne méridionale cultivées par des ouvriers agricoles, les années 1918-1920 furent baptisées les « trois années bolchéviques ». Elles furent le témoin d'une « vague montante d'organisations, de grèves, de confrontations et de réunions » encouragées par les nouvelles selon lesquelles, en Russie, les communistes distribuaient les terres aux paysans pauvres. Les occupations de terres se multiplient et des républiques de type bolchévique sont proclamées dans certaines villes ; 20 000 soldats sont mobilisés pour réprimer la révolte. L'agitation n'est pas confinée au sud : àBarcelone, le gouvernement déclare l'état d'urgence et fait interner 3 000 grévistes[13].
AuMaroc espagnol, la révolte d'Abd el-Krim dans les années 1920 provoque laguerre du Rif. Le généralPrimo de Rivera s'impose comme premier ministre après le coup d'État du. Il prend des mesures radicales qui instituent unedictature, s'appuyant sur l'armée pour écraser l'opposition et le mouvement ouvrier. La plupart des dirigeants communistes et anarchistes sont contraints de s'exiler[14]. Il engage aussi une série de grands travaux pour moderniser le pays. Mais son autoritarisme, lacrise économique de 1929, la persistance du problème agraire et les mécontentements visibles dans tout le pays ont raison de lui : il s'exile en 1930, suivi du roi en 1931. LaSeconde République espagnole est proclamée.
La Seconde République repose sur une nouvelle constitution libérale qui instaure lesuffrage universel. Elle prend des mesures en faveur des paysans (loi agraire du), des femmes (droit de vote, divorce autorisé) et des autonomies catalane et basque. Les titres de noblesse sont abolis et le pouvoir du clergé et de l'armée se trouve diminué.Manuel Azaña est président du conseil de 1931 à 1933 et devient dirigeant duFront populaire (Frente popular) en 1936. D'abord chef du gouvernement, il est élu président de la République en mai et assiste, impuissant, au « printemps tragique ». En proie à une grave crise politique ponctuée de grèves, d'enlèvements, d'assassinats d'opposants commecelui du dirigeant monarchisteJosé Calvo Sotelo, le pays se délite sous ses yeux. En, les générauxÉmilio Mola etFrancisco Franco organisent un soulèvement militaire nationaliste et le putsch qui rallie plusieurs régions d'Espagne et marque le début de laguerre civile.Dolores Ibárruri, plus connue sous le nom deLa Pasionaria, se dresse pour défendre la république avec le célèbre slogan¡No pasarán! (« Ils ne passeront pas »), lancé du balcon du ministère de l'Intérieur au moment de l'offensive franquiste contre Madrid.
Le camp républicain incarne, au début du conflit, le gouvernement légal de la Seconde République, appuyé par des militants représentant diverses tendances progressistes et surnommés lesrojos (« rouges »). Lecamp nationaliste est constitué de rebelles appelésnacionalistas (« nationalistes ») oufacciosos (« factieux »). Cette guerre prend aussi la forme, dans certains territoires contrôlés par lesrojos, d'une révolution sociale qui crée des conditions de collectivisation des terres et des usines, et qui permet l'expérience de nouvelles relations sociales et politiques dans ces zones. LeParti ouvrier d'unification marxiste et laConfédération nationale du travail, syndicat anarchosyndicaliste créé en 1910, vont avoir énormément d'importance. Lors de la tentative de la prise de Barcelone par les troupes franquistes, le groupe anarchiste nosotros (Garcia Oliver,Durruti, Ascaso…) va sauver la ville des franquistes. Cela va leur valoir peu de temps après d'être appelé au bureau du président de la generalitat de Catalogne,Lluís Companys qui leur donne la gestion de la ville. Companys reste au gouvernement mais n'a aucun impact sur les décisions sociales qui sont du ressort duComité Central des Milices Antifascistes (CCMA). LaCatalogne voit fleurir un élan autogestionnaire et collectiviste qui touche aussi, dans une moindre mesure, l'Aragon, les Asturies, l'Andalousie et Valence.
La guerre se déroule de juillet 1936 à avril 1939 et s'achève par la défaite des républicains et l'établissement de ladictature deFrancisco Franco. Au cours de cette guerre civile, les futurs belligérants européens de laSeconde Guerre mondiale commencent à s'affronter indirectement : leTroisième Reich deHitler et l'Italie deMussolini apportent leur soutien à Franco, en particulier lors de l'épisode tragique deGuernica. L'Union soviétique vend des armes aux républicains, tout en cherchant la prise de pouvoir communiste au sein de la république.Staline ne s'investit cependant pas beaucoup dans cette guerre, il craignait en effet qu'un régime communiste enEspagne ne fasse basculer laFrance et leRoyaume-Uni dans le camp fasciste en réaction[réf. nécessaire]. LaFrance et le Royaume-Uni ne participent pas directement, mais ils laissent lesBrigades internationales s'engager aux côtés des républicains.
Le nom defranquisme désigne le gouvernement autoritaire et réactionnaire de l'Espagne sous la dictature ducaudillo, le généralFrancisco Franco. Entre 1939 et 1944, le régime est répressif envers les anciens Républicains emprisonnés (500 000 détenus en 1940) et les opposants. Franco achève la "contre-révolution" débutée en 1936. Pendant laSeconde Guerre mondiale, Franco annonce la non-belligérance de l'Espagne en 1939, puis adopte juridiquement le statut de neutralité en 1943[15]. LaPhalange contrôle la police politique, l'éducation nationale, la presse, la radio, la propagande et toute la vie économique et syndicale jusqu'à l'an 1943. Après la guerre, la Phalange est peu à peu écartée du pouvoir au profit de l'Église catholique, pour différencier le pays des régimes de l'Italie et l'Allemagne.
Plus de 400 000 prisonniers politiques sont utilisés par le gouvernement franquiste comme esclaves. Selon l'historien Javier Rodrigo,« une grande partie des politiques de construction de l'après-guerre sont faites avec le travail forcé de prisonniers de guerre. Ces prisonniers proviennent de camps de concentration nés avec la logique de superposer une politique de violence répressive, de transformation et de rééducation à une logique d'anéantissement et d'élimination directe ». Franco devient, après Hitler, le dictateur à installer le plus grand nombre de camps de concentration en Europe[16].
On peut parler de deux grandes étapes dans ce gouvernement. Une première, jusqu'à 1957, est caractérisée par l'autarcie économique et le contrôle du gouvernement par laPhalange. Mais la crise économique et la spéculation économique contre la monnaie risquent de faire tomber le régime. À compter de 1959, avec la visite du présidentEisenhower le[17], le Gouvernement du Général Franco se rapproche des pays occidentaux. Laguerre froide permet à Franco ce rapprochement, sans toutefois que l'Espagne bénéficie duplan Marshall. Présenté comme un pays anti-communiste, le régime reçoit cependant des aides américaines durant la période. En 1955, l'Espagne entre auxNations unies. Dans les années 1960, Franco cherche à industrialiser et à ouvrir son pays en promouvant letourisme. En 1959, après avoir longtemps ménagé la chèvre et le chou, le Caudillo donne la préférence à la tendance « technocratique », animée par l'Opus Dei, qui vise à moderniser l'Espagne sans remettre en cause l'autoritarisme du régime. La tendance "Phalange", fascisante et passéiste, est écartée du pouvoir.
Le régime a abandonné (tacitement) sa structure et son idéologiefascisantes pour une conception du pouvoir et de l'économie de type autoritaire et conservateur, très réactionnaire en ce qui concerne les mœurs et la religion. Franco reconnaît lecatholicisme comme religion d'État, rétablit le budget du culte, établit des aumôneries dans les écoles, les syndicats et l'armée. Depuis, laPhalange espagnole est le parti unique. L'armée est également un des appuis ducaudillo, avec les grands propriétaires terriens, la haute bourgeoisie industrielle et financière et les classes moyennes naissantes.
Les premières manifestations du mécontentement naissent au sein des universités dans les années 1960. Malgré la force de contrôle dessyndicats verticaux, commencent les premières grèves et manifestations ouvrières, avec la fondation de l’organisation catholique ouvrièreHOAC (confrérie ouvrière d’Action catholique, organisation apostolique, mais aussi embryon de syndicat) et desCC.OO. (Comisiones Obreras). Les grèves, les manifestations d'étudiants et les attentats de l'ETA et desGRAPO, comme celui qui coûte la vie au premier ministre,Luis Carrero Blanco, vont en augmentant à la fin des années 1960. L'Église catholique cesse d'être un appui pour le régime et se range dans l'opposition à partir de 1970. Le pouvoir de Franco diminue alors. Il cède, en juillet-, les fonctions de chef de l'État àJuan Carlos qui est couronné roi d'Espagne conformément à la volonté de son prédécesseur.
Le niveau de vie général est encore relativement faible : les enfants ne sont pas tous scolarisés, les rues de nombreuses villes ne connaissent pas l'asphalte, certains quartiers ne reçoivent pas le courrier, d'autres ne sont pas raccordés au tout-à-l'égout, les systèmes de transport et de santé sont rudimentaires, etc.[18].
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Après la mort de Franco, le 20 novembre 1975, le régime évolue vers une démocratie au cours d'une transition qui est négociée entre le secteur réformiste du régime franquiste et les forces d'opposition. Il n'y a donc pas de rupture formelle symbolique avec le régime franquiste. La Majorité ne souhaite pas une justice transitionnelle qui poursuive des crimes de justice, une loi d'amnistie est promulguée en 1977, cette loi va écarter la possibilité de la poursuite des crimes franquistes[19].
Depuis la fin du franquisme, un renouvellement important de l'historiographie espagnole a été concomitant d'une période de forte mobilisation en faveur de ce que les Espagnols ont appelé larécupération de la mémoire historique. Pendant la période dite de latransition démocratique, le souvenir de la guerre civile avait hanté les débats politiques et parlementaires. Cela reflétait le traumatisme de la guerre civile et sa violence, mais aussi le fait que les politiques mémorielles franquistes et la gestion de l'histoire, notamment de la guerre civile par le régime franquiste avait entretenu et aggravé une mémoire divisée[19].
Dans les années 1990, des voix se sont élevées en Espagne pour réclamer un retour critique du pays sur son passé récent et refuser la vision irénique de la guerre civile comme un conflit fratricide dont tous les Espagnols seraient également coupables, pour exiger la condamnation du régime franquiste et la reconnaissance de ses victimes. Au départ ces voix sont très minoritaires, ce n'est qu'à la fin des années 1990 que ces revendications prennent de l'ampleur et bénéficient d'un relais médiatique. Au début des années 2000 est créée l'Association pour la récupération de la mémoire historique (ARMH) qui encourage les exhumations des fosses dans lesquelles elles gisent depuis la guerre pour leur donner une sépulture et leur rendre hommage. Et toutes ces initiatives s'accompagne dans le monde journalistique de la production de nombreux documentaires sur les vaincus et sur la répression franquiste[20].
Le processus se poursuit au milieu des années 2000 par l'adoption de politiques mémorielles par le gouvernement socialiste deZapatero dont l'élément le plus important est l'adoption en 2007 de laLoi sur la mémoire historique. Il s'agit d'une loi destinée à la réparation matérielle et symbolique des victimes du franquisme et destinée aussi à retirer de l'espace public les symboles durégime franquiste qui étaient encore très présents[20]. Cette politique mémorielle suscite de vives oppositions à droite, au sein duParti populaire. La rupture des années 1990 reflète d'une part un changement générationnel, ces revendications sont portées par la génération des petits fils des acteurs de la guerre, notamment des Républicains, qui critiquent l'ambiguïté officielle vis-à-vis du Franquisme et qui ont un discours très critique sur latransition démocratique[20].
À partir de 2001, l'Espagne connaît une vague d'immigration venant de l'Amérique du Sud (surtout de l'Équateur et de laColombie), de l'Europe de l'Est (de la Roumanie et de l'Ukraine) ou d'origine africaine. Les immigrés arrivent par bateaux ou par voie terrestre d'Afrique du nord ou d'Afrique subsaharienne au péril de leur vie. Les autorités espagnoles ont placé des clôtures barbelées et des patrouilles militaires en place le long de la frontière avec le Maroc pour dissuader les immigrés de s'introduire dans les enclaves deCeuta etMelilla. Ce mur a fait l'objet d'une attaque massive de nuit, par endroits simultanés, en. Depuis, les Baléares sont devenus également un lieu de tentative pour entrer dans l'Union. La marine espagnole et laCroix-Rouge ont fort à faire avec les immigrés naufragés et ont demandé l'aide de l'Union européenne.
↑Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine. Par Société archéologique de la province de Constantine. Publié par Alessi et Arnolet, 1872. Notes sur l'article: v. 11. Titre de l'article Les Mokrani, page 200 à 240.Livre en ligne
↑collectif, Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Marie-Hélène Martin,Le Petit Futé Algérie, Petit Futé, 2008(ISBN2-7469-2196-0)p. 319
↑Jean-PierreDedieu, « L'Espagne au miroir de ses juifs. Une très vieille et très complexe relation »,Migrations, identité et modernité au Maghreb, La Croisée des chemins / Karthala,vol. III,,p. 57(lire en ligne, consulté le)
↑abcde etfLuce Pietri, Marc Venard,Le Monde et son histoire, Robert Laffont, 1971,p. 563
↑Chris Harman,Une histoire populaire de l'humanité, La Découverte, 2015, pages 544-547.
↑Élise Bernard, « Neutralité et non-alignement en Europe. Une contribution juridique au regard des exemples espagnol et yougoslave »,Les cahiers Irice,vol. 1,no 10,,p. 83-95(lire en ligne, consulté le).