On appelleherpétologue ouherpétologiste les spécialistes de cette matière. Le premier terme est plus ancien, et le second, plus récent, est utilisé quasi-systématiquement désormais. Pour l'étymologie détaillée de ce mot, consulter l'article « herpétologie » duWiktionnaire.
Francesco Redi (1626-1697) fait considérablement avancer les connaissances notamment en affirmant l'innocuité du venin si celui-ci est ingéré.
Moyse Charas (1619-1698), pharmacien duJardin du roi, réalise de nombreuses expériences et publie de nombreux travaux sur les vipères. Il s'oppose à Redi au sujet de la formation du venin en affirmant que la salive de la vipère ne devient venimeuse que si l'animal est en colère.
John Ray (1627-1705) découvre que le cœur à un ventricule est un caractère distinctif des Reptiles parmi les Vertébrés possédant des poumons.
L'existence d'unefécondation externe chez les Amphibiens sera pressentie en 1736 parRéaumur (1683-1757) : il attache des « culottes » aux grenouilles mâles pour tenter d'empêcher une éventuelle fécondation, mais l'expérience n'est pas probante.
Le terme d'« herpétologie » fut créé par Klein en 1755. Parmi les ouvrages deKlein (1685-1759), citons notammentSumma Dubiorum Circa Classes Quadrupedum et Amphibiorum (1743) etTentamen Herpetologiae (1755). C'est dans cet ouvrage qu'il utilise, pour la première fois, le terme d'herpétologie mais sa délimitation desreptiles est encore floue puisqu'il regroupe avec eux des animaux comme les vers et exclut lesgrenouilles, lestortues et leslézards. Sa définition est ainsi formulée :« Herpeta sunt animantia apeda, corpore elongata, quod volutum et flexuose loco malium movetur et sinuosum quiescit : LesHerpeta ou animaux sans pattes et rampants sont divisés en deux ordres : lesAnguis, qui comprend tous les serpents et reptiles sans pattes et lesVermis qui rassemble tous les vers. »[2]
Le peintre animalierRoesel (1705-1759) fait paraître entre1753 et1758 sonHistoria naturalis Ranarum nostratium consacré auxgrenouilles. Les qualités de l'ouvrage, notamment de ses illustrations, le font regarder comme l'un des plus beaux consacrés à ces animaux.
L'AbbéSpallanzani (1729-1799) montre que certains animaux, spécialement des lézards, peuvent régénérer certaines parties de leur corps lorsque celles-ci ont été blessées ou sectionnées.Spallanzani effectue aussi des travaux expérimentaux sur la reproduction animale qui sont à l'origine de la découverte de la fécondation externe chez les grenouilles et les crapauds.
Lacépède (1756-1825) fait paraître, en1788-1789, sonHistoire naturelle des quadrupèdes ovipares et des serpens. Il s'agit du premier ouvrage d'envergure sur lesamphibiens et lesreptiles destiné à un large public. Mais ses illustrations sont médiocres et son livre n'améliore pas lataxinomie de ces animaux. Le travail de Laurenti, pourtant plus ancien, est bien supérieur. Malgré ces défauts, l'œuvre de Lacépède contribue à favoriser l'étude de ces animaux.
En 1834,Constant Duméril (1774-1860) fait paraître une œuvre très importante, l’Erpétologie générale ou Histoire naturelle complète des reptiles (neuf volumes,1834-1854). 1 393 espèces sont décrites dans le détail et leur anatomie, physiologie et bibliographie sont précisées. Cependant, Duméril maintient lesamphibiens parmi lesreptiles malgré les travaux d'Alexandre Brongniart (1770-1847) ou dePierre André Latreille (1762-1833) ou les découvertes anatomiques deKarl Ernst von Baer (1792-1876) ou deJohannes Peter Müller (1801-1858).
C'estBlainville (1777-1850) qui, en 1816, élève au rang declasses indépendantes les Reptiles et les Amphibiens (ou Batraciens).
Auguste Duméril (1812-1870) a observé la transformation d'unAxolotl en une salamandre terrestre fournissant la base des connaissances pour le concept de lanéoténie.
Les herpétologues produisent des connaissances sur la biologie des espèces de reptiles et d'amphibiens, et des données de localisation (présence ou absence) et d'abondance de ces espèces. Depuis les années 1980, les herpétologues de France ont mené un imposant travail d'inventaire sur les reptiles et amphibiens. Ils ont ainsi produit une bonne trentaine d'atlas de répartition, couvrant la majeure partie de la France[4]. Ces atlas sont souvent le fruit d'un vaste travail collectif associant professionnels et bénévoles. Un atlas dresse la liste des espèces présentes pour la région concernée et précise, pour chaque espèce, des éléments d'identification et sa répartition connue. L'objectif de ces atlas herpétologiques est aussi de synthétiser les connaissances locales accumulées dans le temps par les herpétologues d'une région[5].
↑Cité et traduit par Jean Lescure, « La naissance de l'herpétologie ». Bulletin de laSociété herpétologique de France n° 101, 2002, pp. 5-27.
↑Société Herpétologique de France, « 49e CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ HERPÉTOLOGIQUE DE FRANCE »,Appel à communications,,p. 3(lire en ligne[PDF])
↑Mickaël Barrioz, Pierre-Olivier Cochard & Vincent Voeltzel,Amphibiens & reptiles de Normandie, URCPIE Basse-Normandie,, 288 p.(ISBN978-2953817720), p.8
↑Mickaël Barrioz, Pierre-Olivier Cochard & Vincent Voeltzel,Amphibiens & reptiles de Normandie, URCPIE Basse-Normandie,, 288 p.(ISBN978-2953817720),p. 4e de couverture