Après plusieurs décennies de crise et de délabrement, Harlem se transforme aujourd'hui en un quartier dynamique et attrayant, bien qu'il fût considéré comme unghetto où la criminalité était élevée il y a encore quelques années. Le fait queBill Clinton ait choisi d'y installer ses bureaux traduit bien cette mutation urbaine et montre la volonté d'en faire l'un des centres attractifs de New York.
En 2010, sa population s'élève à 363 633 habitants[1].
Bien que formant un quartier à part entière, Harlem regroupe un certain nombre de secteurs plus petits. Également, Harlem est subdivisé en trois secteurs,West Harlem,Central Harlem etEast Harlem avec pour référence laCinquième avenue, qui sépare d'une manière générale l'île de Manhattan en une partie est et une partie ouest.
En 1765, Harlem était une petite bourgade rurale non loin de New York.
À l'époque précolombienne, l’île deManhattan était occupée par lesAmérindiensLenapes (appelés aussi « Delaware ») qui vivaient de l’agriculture, de la pêche et de la chasse. Dès leXVIIe siècle, ces tribus pratiquèrent lecommerce des fourrures avec les Européens. Le capitaineHenry Hudson, qui naviguait pour le compte desProvinces-Unies, appareilla au nord de Manhattan le. Le premier établissement hollandais fut construit dans le sud de l’île : celle-ci fut achetée aux Amérindiens parPierre Minuit en1626, pour la somme de 24 dollars.
Le village de Harlem fut fondé en1658 par le gouverneurPieter Stuyvesant qui l'appelaNieuw Haarlem d'après le nom de la villenéerlandaise deHaarlem[2]. La piste utilisée par les Amérindiens qui menait aux prairies de Harlem fut alors réaménagée par les esclaves noirs de laCompagnie néerlandaise des Indes occidentales ; elle fut intégrée à la route postale reliantNew York àBoston. Les Britanniques renommèrent l’endroit « Harlem » quand ils s'emparèrent de New York en1664.
Le, pendant laguerre d'indépendance, labataille de Harlem Heights opposa les forces britanniques auxinsurgés américains. Il s'agissait en fait d'une escarmouche à l'issue incertaine, qui fit environ soixante-dix victimes dans chaque camp. Harlem garda son aspect rural durant la première moitié duXIXe siècle. En1820, on recensait 91 familles, une église, une école et une bibliothèque[4]. Le village était relié àNew York par un service de bateaux à vapeur qui naviguaient sur l’East River. En1831, la première ligne detramway à traction hippomobile reliait le centre de New York à Harlem ; elle fut complétée par une ligne de chemin de fer en1837. Cependant, à partir du milieu duXIXe siècle, le village entra dans une phase de déclin : les grands domaines agricoles furent abandonnés et Harlem vit l’arrivée d'Irlandais pauvres[4].
Astor Row (1880-1883). Maisons bourgeoises de Harlem.
En1873, Harlem fut rattaché à la municipalité de New York ; cette annexion s'accompagna d'une première vague de constructions à caractère spéculatif[5]. L’arrivée dumétro aérien à partir de1880 renforça les relations avec le centre-ville situé plus au sud et provoqua surtout l’urbanisation rapide de Harlem. Les promoteurs et les spéculateurs firent construire des logements et misèrent sur le succès de ce quartier. De belles demeures, les fameusesbrownstones, furent bâties dans le secteur deMarcus Garvey Park et accueillirent les membres de la bourgeoisie new-yorkaise. LesGraham Court Apartments furent érigés en1898-1901 sur laSeptième avenue. Harlem se dota également d’équipements sportifs (Polo Grounds[6]) et culturels (Harlem Opera House). L'architecte paysagisteFrederick Law Olmsted, à qui les New-Yorkais doivent l'aménagement duCentral Park, conçut les jardins deRiverbank State Park qui longent l'Hudson River et laRiverside Drive.
Face auxlynchages qui s'intensifiaient dans le Sud desÉtats-Unis et face auxdiscriminations et à la mécanisation de l’agriculture, plusieurs milliers d’Afro-Américains[8] migrèrent vers les villes industrielles duMidwest et duNord-Est[9].
La population noire, qui commence à arriver après laguerre de Sécession, conduit la bourgeoisie blanche à peu à peu déserter ce quartier, alors qu'il était jusqu'à la Première Guerre mondiale un endroit où celle-ci venait passer ses fins de semaines, comme en témoignent les traces d'anciens hôtels particuliers et maisons de maîtres, souvent dégradés ou détruits depuis[11].
LaRenaissance de Harlem est un mouvement de renouveau de laculture afro-américaine dans l’entre-deux-guerres dont le berceau et le principal foyer est Harlem. Cette effervescence s’étendit à plusieurs domaines de la création artistique, allant de laphotographie à lamusique en passant par lapeinture. Mais c’est surtout la littérature qui constituait l’élément le plus remarquable de cet épanouissement. Soutenue par desmécènes et une génération d’écrivains talentueux, la Renaissance de Harlem marqua un tournant majeur dans lalittérature noire américaine qui connut une certaine reconnaissance et un plus grand succès, y compris parmi les lecteurs blancs.
Avec la Renaissance de Harlem, les œuvres se multiplièrent dans tous les domaines, se diversifièrent et se diffusèrent plus largement. Harlem devint le centre renommé de ce nouveau dynamisme, si bien que l'on utilise l’expression « Renaissance de Harlem », en référence à la renaissance de lalittéraire irlandaise[12] duXIXe siècle.
La Renaissance de Harlem est synonyme de « nuits folles » et de « plaisirs divers »[14]. Parmi les hauts lieux dujazz, on trouvait des salles comme leCotton Club, leSmall's Paradise,l'Apollo Theater ou le club deswing leSavoy Ballroom. Lesannées 1920 furent également marquées par laprohibition, avec l’ouverture desspeakeasies, ces établissements de vente et de consommation de boissons alcoolisées, et desbootleggers, les contrebandiers d’alcool. De nombreux bars et clubs réservés aux Blancs étaient alors contrôlés par lesmafias juive et italienne. Le truand« Dutch » Schultz contrôlait notamment la production et la distribution de spiritueux dans le quartier.
Plutôt que d'entrer en compétition avec les réseaux établis, lesgangsafro-américains se concentrèrent sur le jeu clandestin. Ils inventèrent une sorte deloterie, lebolito, qui pouvait être jouée illégalement dans une multitude d'endroits de Harlem. Les dirigeants de ces entreprises, enrichis par ces paris illicites, acquirent un certain pouvoir financier. Ils s'intéressèrent alors à d'autres projets plus honnêtes, en prêtant notamment à leur tour de l'argent à ceux qui, souhaitant investir, n'étaient pas capables de les distinguer d'autres instituts plus légaux. L'une des premières dirigeantes de ces entreprises était une femme,Stephanie St. Clair.
Avec laGrande Dépression de1929, le commerce illicite, tout comme celui qui était légal, devinrent moins rémunérateurs. La mafia blanche chercha alors à prendre le contrôle de la loterie, qu'elle avait auparavant ignorée. Après une guerre des gangs brutale, Dutch Schultz prit le contrôle de toutes ces opérations deracket à Harlem, jusqu'à son assassinat en1935. La popularité du bolito s'évanouit avec l'apparition de la loterie de l'État de New York, qui rapportait davantage et avait le gros avantage d'être légale. Il subsista toutefois une frange de la population qui préférait les parties illicites.
Lekrach de Wall Street en 1929 fut l'élément déclencheur d'une grave crise économique qui toucha tous lesÉtats-Unis, avant de s'étendre à de nombreux pays du monde. LaGrande Dépression toucha Harlem de plein fouet. Le chômage augmenta et la population, grossie par l'arrivée de nouveaux migrants venus du Sud, s’entassa dans des logements qui tombaient en ruine. Dans lesannées 1930, Harlem rassemblait 350 000 personnes, soit une densité de 233 habitants pour un demi hectare, alors que la densité moyenne était de 133 dans le reste deManhattan[17]. Au début des années 1930, la moitié des habitants de Harlem bénéficiait du programme d'aide sociale[18]. Latuberculose et la prostitution se développaient rapidement dans le quartier. Sous le mandat dumaireFiorello LaGuardia (1934-1945), les autorités municipales détruisirent plusieurstenements et taudis pour laisser la place à de grands ensembles d'immeubles : ainsi lesHarlem River Houses proposaient des logements à loyers modérés. Un tiers de la surface totale d'East Harlem fut rasée puis reconstruite sous la direction de l'urbanisteRobert Moses[19]. Larénovation urbaine se poursuivit dans lesannées 1950 ; elle concernait aussi d'autres quartiers du nord de New York tels queManhattantown,Morningside Heights et l'Upper West Side et donna lieu à de nombreuses expulsions de Noirs et de Portoricains. Ces derniers finirent par se concentrer à East Harlem et au nord de la125e rue.
Les idéescommunistes trouvèrent un écho favorable à Harlem dès lesannées 1930, et continuèrent à exercer une influence notable dans lesannées 1940. Le, des émeutes se déclenchèrent sous l'égide des mouvements militants, à la suite d’une rumeur selon laquelle un policier avait tué un jeune Noir. Elles mobilisèrent près de 10 000 personnes[25] qui s’en prirent aux magasins des Blancs. Il fallut l’intervention de plusieurs centaines de policiers pour rétablir l’ordre. Quatre Noirs furent tués et 195 personnes blessées[18]. Les dégâts furent importants et les classes moyennes commencèrent en conséquence à fuir le quartier. On dénombra 600 magasins pillés. La même année, la politique de Harlem fut marquée par un mouvement internationaliste de contestation contre l'invasion de l'Éthiopie par les troupes italiennes, avec des manifestations de grande ampleur, des pétitions et même un appel à laSociété des Nations[26]. Cet internationalisme continua par intermittence, avec notamment des manifestations importantes en faveur de la nationalisation ducanal de Suez parNasser en1956[27], symbole de l'émancipation duTiers monde.
Les habitants noirs de Harlem prirent de l'influence dans les institutions municipales, notamment à partir de1941 avec l'élection deAdam Clayton Powell Jr. auConseil municipal de New York[28]. Il fut ensuite facilement élu auCongrès après la mise en place d'un district électoral du Congrès à Harlem en1944. Il laissa son siège auNew York City Council à un autre Harlémite,Benjamin J. Davis. Mais le poids politique de Harlem se réduit par la suite étant donné qu'Adam Clayton Powell Jr. passait son temps àWashington, D.C. ou dans sa maison de vacances auxBahamas et que Davis fut emprisonné en1951[29]. En1943, un deuxième mouvement d'émeutes, déclenché par l'agression d'un soldat noir par un policier blanc, se termina par le pillage de centaines de magasins et la mort de six personnes.
Si le pays sortit de la crise économique après laSeconde Guerre mondiale, on ne peut en dire autant de Harlem. Le quartier se replia progressivement sur lui-même, s'isolant du reste de Manhattan, et acquit une mauvaise réputation : Harlem devint unghetto. Le paysage urbain se dégrada peu à peu, les maisons se délabrèrent, les immeubles et les commerces furent abandonnés, plusieurs secteurs restant en friches. La bourgeoisie noire a également tendance à déserter le quartier[11]. Les Harlémites furent ainsi davantage confrontés aux difficultés que les autres New-Yorkais : ils furent frappés par un fort taux de chômage, vécurent dans un contexte de violence, dedrogue, d’insalubrité et de pauvreté généralisée. Le tauxmortalité infantile et d’échec scolaire dépassa celui du reste de la ville.
En1964, le pourcentage detoxicomanes vivant à Harlem était dix fois plus élevé que la moyenne de New York, et douze fois plus que pour l'ensemble des États-Unis. Sur une estimation de 30 000 toxicomanes new-yorkais, 15 000 à 20 000 habitaient alors à Harlem. Le taux de criminalité était six fois plus élevé que la moyenne de la métropole. La moitié des enfants vivait dans des familles monoparentales ou seuls, situation qui contribua à la montée de la délinquance. Les associations, les Églises, lessectes et les gangs remplacèrent progressivement les autorités publiques sur le terrain. Pourtant, le militantisme noir se développa lui aussi, permettant à la population et au quartier de se relever progressivement.
À la fin desannées 1950 et au début desannées 1960, Harlem fut secouée par le mouvement des « grèves des loyers », menées par le militant localJesse Gray, le « Congrès de l'égalité raciale[30] », laHarlem Youth Opportunities Unlimited (HAYROU) et d'autres groupes. Ces groupes voulaient contraindre les propriétaires à améliorer la qualité des logements, en les amenant à prendre des mesures contre lesrats et lescafards, à fournir du chauffage pendant l'hiver, et à maintenir les loyers à des niveaux acceptables. Selon leMetropolitan Council on Housing[31], au milieu des années 1960, environ 25 % des propriétaires prélevaient un loyer supérieur à celui qui était fixé par la loi[32]. Plusieurs groupes se mobilisèrent à Harlem pendant les années 1960, pour réclamer de meilleures écoles, des emplois mieux payés et des logements salubres. Certains étaient pacifiques alors que d'autres prônaient la violence. Au début des années 1960, leCongress of Racial Equality (CORE) possédait ses bureaux sur la 125e Rue et servait de médiateurs entre la communauté et la ville, surtout en période de troubles sociaux. Ils firent pression pour que lescivilian review boards entendent leurs plaintes contre les abus de la police, demande qui fut finalement satisfaite.Adam Clayton Powell Jr. devint président duHouse Committee of Education and Labor[33] au début des années 1960, et utilisa cette position pour assigner des fonds fédéraux à divers projets de développement[34].
L'influence du mouvement de protestation non violent du sud fut étouffé à Harlem.Martin Luther King était pourtant le leader noir le plus respecté de Harlem[35],[36] mais au moins vingt groupes de nationalistes noirs opéraient aussi àNew York. Le plus important d'entre eux était de loinNation of Islam, dont le Septième Temple fut dirigé parMalcolm X, entre1952 et1963. Bien que ce dernier fût assassiné au théâtreAudubon Ballroom (Washington Heights) le, Harlem demeura l'un des principaux centres de laNation of Islam.
Les plus grands projets de travaux publics de Harlem pendant ces années furent les logements sociaux, avec une concentration principalement dansEast Harlem[37]. Dans l'ensemble, les structures existantes furent démolies et remplacées par des propriétés conçues et gérées par la ville qui devaient, en théorie, proposer un environnement plus sûr et agréable que ceux proposés par les propriétaires privés. En fin de compte, les protestations de la communauté ralentirent la construction de nouveaux projets.
À partir du milieu duXXe siècle, le faible niveau desécoles locales fut une source d'inquiétude. Au cours desannées 1960, environ 75 % des étudiants n'avaient pas le niveau approprié en lecture, et 80 % n'avaient pas le niveau enmathématiques. En1964, les résidents de Harlem organisèrent deuxboycott pour attirer l'attention sur ce problème : dansCentral Harlem, 92 % des élèves restèrent chez eux[38]. En1977, Isiah Robinson, présidente duNew York City Board of Education aurait déclaré que la « qualité de l'éducation avait dégénéré à un niveau digne de celui d'une prison ». C'est dans ce contexte troublé que la troisième vague d'émeutes eut lieu, en, après la mort d'un jeune noir de quinze ans dans une fusillade, dans laquelle un policier blanc était impliqué. Une personne perdit la vie, plus de cent furent blessées, et des centaines furent arrêtées. Les dommages matériels et les pillages se multiplièrent à cette occasion.
Consécutivement aux émeutes de 1964, le gouvernement fédéral finança un programme pilote baptiséProject Uplift[39] grâce auquel des milliers de jeunes Harlémites obtinrent des emplois pour l'été1965. Le projet fut initié par un rapport duHAYROU intitulé « La jeunesse dans le ghetto »[40] et le HAYROU fut chargé de le mettre en œuvre, avec l'aide de laNational Urban League et près de cent petites organisations communautaires[41]. En1966, leBlack Panther Party organisa une assemblée à Harlem, en faisant campagne contre la violence. Lors d'une manifestation duStudent Nonviolent Coordinating Committee, un conférencier des Black Panther, Max Stanford, déclara que lesÉtats-Unis pourraient « se faire mettre à genoux par un chiffon et de l'essence dans une bouteille », c'est-à-dire uncocktail Molotov[42]. En1968, Harlem connut de nouvelles émeutes à la suite de l'assassinat deMartin Luther King Jr.. Deux personnes moururent, l'une poignardée à mort dans la foule, l'autre piégée dans un bâtiment en feu. Lemaire de l'époque,John Lindsay essaya de calmer les émeutiers en marchant surLenox Avenue sous un « déluge de briques »[43].
Un des rares immeubles condamnés qui subsistent à Harlem. Cependant, au plus profond de la crise desannées 1970 et1980, lestaudis étaient très nombreux.
À cause de certaines mesures, lesannées 1970 furent l'une des pires périodes de l'histoire de Harlem. Nombre de ses habitants, en mesure d'échapper à la pauvreté, quittèrent le quartier à la recherche d'un lieu plus sûr, de meilleures écoles et logements. Ceux qui restèrent étaient les plus pauvres et les moins instruits, ils n'avaient que peu d'opportunités de trouver un meilleur emploi. Bien que le gouvernement fédéral ait investi 100 millions de dollars sur dix ans dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la sécurité, de la propreté, les efforts restaient insuffisants[44].
Dans l'esprit de la population blanche de l'époque ce processus d'appauvrissement commençait dès l'installation d'une famille noire ou portoricaine. Dès lors, la valeur immobilière allait décroissante. L'immeuble, puis la rue se vidait alors progressivement de ses habitants, des familles plus pauvres prenant leur place. Bien que taxés, les loyers demeuraient très élevés, surtout lorsqu'ils étaient grevés d'une taxe sur la couleur de la peau imposée par le propriétaire. Le bâtiment devenant de moins en moins rentable, on négligeait son entretien et ses réparations jusqu'à l'abandonner purement et simplement. Dès lors la détérioration allait croissante : le chauffage, puis l'eau, enfin l'électricité étaient coupés[45].
Les statistiques de cette période reflètent la dégradation du quartier. En1968, la mortalité infantile atteignit un taux de 37 pour 1000, contre 23,1 pour mille pour l'ensemble de New York. Lors des huit années suivantes, la mortalité infantile pour la ville passa à 19, alors que celle de Harlem culmina à 42,8, c'est-à-dire plus du double. Les statistiques sur la santé, la drogue ou l'éducation montrent une tendance similaire pour lesannées 1970. Les départs devinrent si nombreux entre1976 et1978, queCentral Harlem perdit presque un tiers de sa population etEast Harlem environ 27 %[44]. À l'époque, certaines rues sont tout simplement barrées tant les détritus et les gravats en bloquent l'accès[45]. L'économie du quartier se détériore rapidement et les magasins ferment et, selon des estimations publiées en 1971, 60 % des revenus proviennent d'activités illégales[46].
Le quartier le plus défavorisé de Harlem était laBradhurst section, située entre leAdam Clayton Powell Jr. Boulevard etEdgecombe, de la139e rue jusqu'à la155e. En1991, leNew York Times en dira : « Depuis 1970, l'exode des résidents a laissé sur place les pauvres, les chômeurs, les gens peu instruits. Presque deux tiers des foyers ont un revenu inférieur à 10 000 $ par année. Cette communauté a l'un des taux de criminalité les plus élevés de la ville, des ordures éparpillées, des terrains vagues et des immeubles désaffectés dont beaucoup sont murés, tout cela contribue à donner un sentiment de danger et de désolation[47]. »
Les mesures prises pour remédier à cette situation débutent par la rénovation de la125e Rue, le long du cœur économique duBlack Harlem[48]. À la fin des années 1970, il ne reste que quelques commerces pauvres et marginaux[49]. On dessine les plans d'unHarlem International Trade Center, qui aurait couvert le bloc entier compris entre la125e et la126e Rue, de Lenox Avenue au boulevard Adam Clayton Powell Jr., y compris un centre d'échanges avec letiers monde. Un centre commercial est prévu à l'ouest entre Frederick Douglass Boulevard et St. Nicholas. Cependant, ce projet est lié à un financement de 30 millions de dollars de la part du gouvernement fédéral[48], et à cause de l'élection deRonald Reagan à la présidence des États-Unis, il n'y avait aucune chance qu'il soit accepté[49]. La ville lança, dans lesannées 1960, la construction d'une gigantesque usine de retraitement des eaux usées, sur l'Hudson River dansWest Harlem. Mais le projet suscita l'opposition des résidents qui se battirent contre l'implantation de laNorth River Wastewater Treatment Plant[50]. Un compromis fut finalement trouvé qui prévoyait l'aménagement d'un parc d'État comprenant des installations sportives et de détente, sur le toit de la station. LeRiverbank State Park fut ouvert au public en 1993 (l'usine ayant été achevée quelques années plus tôt)[51]. Vers1980, la ville de New York possédait environ 60 % du parc résidentiel de Harlem[52] ; elle commença à vendre ses propriétés au public dès 1985. En réalité, seule une faible proportion fut vendue à cette époque, quelques scandales interrompirent aussi momentanément ces ventes.
Lagentrification (embourgeoisement) désigne la « réoccupation des centres des villes par les classes aisées après rénovations et réhabilitations »[53]. Ce mouvement est d'abord parti du sud de Manhattan dans lesannées 1980 pour gagner les quartiers situés plus au nord dans lesannées 2000[54]. Entre1990 et2000, le revenu moyen des Harlémites a progressé. L'augmentation la plus rapide fut mesurée dansCentral Harlem et dansEast Harlem[54]. La composition ethnique s'est également modifiée avec l'arrivée de résidents blancs. Avec la pénurie de logements et les embouteillages, Harlem apparut de plus en plus comme un quartier intéressant pour les classes moyennes. La liaison enmétro versMidtown etDowntown, ainsi que des loyers moins élevés qu'ailleurs étaient autant d'atouts pour cette partie de Manhattan, pourtant méprisée depuis toujours.
La réhabilitation desbrownstones de Harlem participe à l'embourgeoisement du quartier.
Mais l'embourgeoisement de Harlem n'a été rendu possible que par la création d'emplois et une réhabilitation de certains secteurs : financées par des fonds privés ou publics, les rénovations desbrownstones ont été réalisées sur Strivers Row, Hamilton Heights, Mount Morris Park et Audubon Terrace. La revitalisation de Harlem passa par une volonté politique de la municipalité et même un certain engagement de l’état fédéral. Par exemple, en1996, laNew York Empowerment Zone fut créée afin de stimuler l’économie du nord de Manhattan et duBronx. Des fonds publics fédéraux furent distribués et des réductions de taxe consenties pour encourager les investissements à Harlem[55]. Au niveau régional, leNew York State Empire Zones Program encouragea le développement économique d'East Harlem par des incitations fiscales[56].
La municipalité de New York mit en place une politique visant à permettre l'accession à la propriété des habitants de Harlem. L'objectif à long terme était d'améliorer les conditions de vie de la communauté. Dans la plupart des cas, la ville finançait la rénovation du bien immobilier avant de le vendre (par tirage au sort) en dessous des prix du marché[57]. Mais le programme fut rapidement rattrapé par les scandales : les gens se portaient acquéreurs des immeubles auprès de la ville, puis les revendaient auxÉglises et autres associations caritatives en majorant le prix, ensuite les églises et les associations souscrivaient un emprunt immobilier, sous la protection de l'article fédéral 203(k), et achetaient le bien. L'acquéreur originel réalisait ainsi un bénéfice important alors que l'Église ou l'association faillait au remboursement de l'emprunt immobilier (obtenant, on le suppose, un pot-de-vin de la part d'unpromoteur immobilier)[58],[59]. Les logements désaffectés furent laissés à l'abandon. Environ un tiers des propriétés vendues par la ville était des immeubles où vivaient toujours des locataires et qui furent à leur tour abandonnés. Ces ruines, et les restrictions sur les emprunts immobiliers dégradèrent le marchéimmobilier dans cette zone, pour de longues années.
Centre commercial de la125e rue, symbole de la modernité du quartier.
De1987 à1990, la ville s'engagea dans de grands travaux de réhabilitation du quartier : elle retira les longues voies detramway inutilisées sur la125e Rue, posa de nouvelles canalisations d'eau ainsi que de nouveauxégouts, installa de nouveauxtrottoirs, feux de circulation, éclairages publics et planta desarbres. Deux ans plus tard, de grandes chaînes de magasins ouvrirent des boutiques sur la125e Rue pour la première fois :The Body Shop implanta un magasin à l'intersection entre laCinquième avenue et la125e Rue, alors que l'entreprise de crème glacéeBen & Jerry's ouvrit une enseigne et employa d'anciens sans-abri[60]. Mais le développement de Harlem explosa quelques années plus tard grâce à l'Upper Manhattan Empowerment Zone qui apporta 300 millions de dollars en fonds de développement et 250 millions de dollars en déduction d'impôts[61]. La baisse de la criminalité joua également en faveur du quartier : aujourd'hui, Harlem est à nouveau un quartier sûr dans la journée[62] et il est possible de se promener sur les grands axes la nuit en toute sécurité. Ce succès est lié en partie à l'action du maire de la ville,Rudy Giuliani, entre1993 et1998, qui mit en place la « tolérance zéro », prôna l'intégration des minorités ethniques dans les forces de l'ordre ainsi qu'un travail concerté des diverses institutions municipales, en particulier des écoles.
Des projets de centres commerciaux, decinémas et demusées furent proposés. Cependant, ces derniers faillirent être abandonnés en1995 à la suite des émeutes deFreddy's Fashion Mart qui firent huit morts. Ces émeutes ne ressemblaient pas à celles qui avaient précédé, et furent organisées par des militants noirs contre les gérants de magasinsjuifs de la125e Rue[63]. Cinq ans plus tard, la réhabilitation de la125e Rue reprit, avec la construction d'unStarbucks, soutenue par lebasketteurMagic Johnson. Le premier centre commercial du quartier depuis plus de trente ans,Harlem USA, sortit également de terre durant cette période, tout comme unmultiplexe, en2000, puis leStudio Museum in Harlem, en2001. La même année, l'ancien PrésidentBill Clinton ouvrit son bureau dans le quartier. En2002, un autre centre commercial, leHarlem Center fut achevé sur Lenox Avenue[64].
Depuis le milieu desannées 1990, Harlem attire de nouveau les investissements et les grands projets économiques. Cependant, même si ce renouveau économique crée des emplois, il ne touche pas toutes les couches de la population du quartier. Le taux de chômage reste à des niveaux supérieurs à la moyenne nationale : à Central Harlem, il demeure stable depuis les années 1990 et s'établit à environ 9 % de la population active.
Plusieurscentres commerciaux ont vu le jour depuis lesannées 1990 : East Harlem a vu s'implanter une grande surface de la chaînePathmark en1997. Elle permit la création de 200 emplois dans la vente et proposa de nombreux services (pharmacie, banque, etc.). Ce supermarché, le premier construit à Harlem, fut suivi par d'autres projets :Renaissance Plaza (immeuble résidentiel et de magasins sur Lenox Avenue et la116e Rue),Harlem Center (qui comprend un magasinOffice Depot et des bureaux aux étages),Gotham Plaza,East River Plaza, etc.
Le centre commercial « Harlem USA » est l'un des principaux symboles de la Renaissance du quartier : il réunit des boutiques (HMV,Old Navy,Modell's, etc.) et un cinéma. On y trouve leHue Man Bookstore, un libraire spécialisé dans la littérature afro-américaine. D'autres grandes enseignes s'y sont récemment installées comme les cafésStarbucks ou une boutiqueDisney Store sur la125e Rue[65]. Les petits commerçants du quartier se plaignent de cette nouvelle concurrence, et certains estiment qu'elle dénature Harlem, mais parallèlement, l'émergence de ces grands centres est aussi l'une des raisons de l'attrait des New-Yorkais pour le quartier.
Enseigne de l'Apollo Theater, un lieu de concert fréquenté par les touristes.
Il y a encore une dizaine d'années, Harlem était un quartier peu fréquentable, de jour comme de nuit. Au pic de la crise desannées 1970, la peur inspirée par le quartier était telle que les chauffeurs de taxi blancs craignaient de s'y rendre de peur de se faire agresser. Ainsi, dans le filmTaxi Driver deMartin Scorsese qui présente certaines aspects sordides du New York de cette période, Travis Bickle (interprété parRobert De Niro) se fait jeter des pierres sur son taxi par de jeunes noirs. Cependant, depuis la seconde Renaissance du quartier, les choses ont évolué. En effet, sans être devenu un quartier totalement sûr la nuit, Harlem constitue aujourd'hui un lieu touristique important deManhattan, en raison de la diversité de ses bâtiments et lieux de divertissement qui ont marqué l'histoire de la ville. Ce quartier représente, en dépit des difficultés rencontrées par les populationsafro-américaines, une des facettes dumelting pot, que certains touristes viennent rechercher dansBig Apple.
Harlem cherche à attirer de nouveaux visiteurs en mettant en valeur son patrimoine : certains clubs de jazz ont été rénovés comme l'Apollo Theater pour un coût total de 65 millions de dollars[66].L’Apollo Theater reçoit la visite de 1,3 million de personnes chaque année[67].
Harlem fait désormais partie des itinéraires empruntés par les cars de touristes qui viennent assister à des concerts degospel le dimanche matin. La municipalité encourage le développement économique de la125e rue, dont elle souhaite faire l’artère principale et la vitrine de Harlem[66]. Pour répondre à cette nouvelle demande touristique, un hôtelMarriott est en construction. Connu sous le nom de « Harlem Park », le projet prévoit aussi des commerces et des logements. L'immeuble devrait être le plus haut de Harlem avec 40 étages, et créer près de 900 emplois[68].
Il existe trois secteurs dans Harlem :East Harlem (qui est surnommé Spanish Harlem),West Harlem,Central Harlem. D'après lerecensement de 2000, Harlem compte 259 200 habitants, dont 108 100 pour East Harlem et 151 100 pour Central Harlem[69]. Les Harlémites représentent 16,8 % de la population de l’île de Manhattan.
La population de Harlem est relativement jeune (27 % de moins de 18 ans[69]). Leseuil de pauvreté est plus élevé que pour le reste de New York (36,7 % de la population). East Harlem est plus touché par lapauvreté, l’obésité et l’analphabétisme que Central Harlem. La composition ethnique est aussi différente entre les deux secteurs : East Harlem est le quartierlatino (lesHispaniques représentent plus de la moitié de la population) alors que Central Harlem abrite une importante communauté noire (67 % des habitants). Aujourd’hui il existe des tensions entre hispaniques et noirs à cause de la concurrence sur le territoire[70].
L'embourgeoisement récent de Harlem s’accompagne d’une lente modification ethnique : la part des Blancs non hispaniques progresse, même s’ils restent minoritaires (autour de 8 % du total).
La communauté asiatique croît rapidement mais ne représente pour l'instant que 3 % de la population totale. Enfin, depuis l’ouverture à l’immigration des années 1960, de nouveaux migrants s'installent à Harlem : des Africains, notamment desSénégalais (Little Senegal autour de la116e rue[71]), qui gardent souvent leurs traditions et leur langue.
Bus de la ligne M3, circulant surMadison Avenue, à Harlem.
Le quartier de Harlem étant situé sur l'île deManhattan, il est très bien desservi par les transports en commun, qu'il s'agisse dubus ou dumétro. Cela s'explique également par le fait que c'est par Harlem que toutes les lignes de métro qui se rendent dans l'arrondissement duBronx transitent.
Les lignes de métro passant par Harlem sont ainsi :
En ce qui concerne le bus, Harlem est également desservi par différentes lignes. D'ouest en est, on retrouve ainsi les lignes : M1, M2, M3, M4, M5, M7, M10, M11, M15, M18, M60, M100, M101, M102, M104, M116. Le M correspond ici aux lignes circulant surManhattan.
Haut lieu de la culture afro-américaine auxÉtats-Unis, Harlem offre une variété d'institutions, d'œuvres, d'ateliers d'artistes et de musées qui soutiennent l'engagement des minorités ethniques.
Harlem est également réputé pour ses nombreux édifices cultuels qui illustrent une importante diversité d'architecture. Les plus connues sont de style néogothique : Mother Zion Church (1925),Église baptiste abyssinienne (1923). D'autres sont marquées par un certain éclectisme : All Saints Roman Catholic church (dessinée parJames Renwick Jr en 1872), St. Thomas the Apostle church (1907).
Enfin, les clubs de jazz (Apollo Theater,Minton's Playhouse), les maisons des musiciens ou d’écrivains (Langston Hughes) constituent autant de lieux de pèlerinage pour les passionnés de jazz et de littérature.
Harlem a inspiré de nombreux écrivains noirs, américains et étrangers. Bien sûr les auteurs de la Renaissance de Harlem prennent souvent pour cadre le quartier : le romancierClaude McKay (1889-1948) est l'auteur du best-sellerHome to Harlem (1928). Sonautobiographie intituléeHarlem : Negro Polis paraît en1940.Chester Himes (1909-1984) décrit la misère et la dégradation du quartier dans sesromans policiers, dontLa Reine des pommes, (1958) pour lequel il obtient leGrand prix de littérature policière. L'œuvre deJames Baldwin (1924-1987) est marquée par son expérience individuelle de la misère de Harlem et le thème de la discrimination est récurrent dansHarlem Quartet. DansChronique d'un pays natal, publié en1955, il évoque les émeutes d'août1943.Langston Hughes (1902-1967), dansL'ingénu de Harlem (1961), met en scène un Noir américain venu s'installer à Harlem pour échapper au racisme du Sud.Ralph Ellison (1913-1994) écritHomme invisible, pour qui chantes-tu ? et décrit Harlem dans les années 1940. L'homme invisible figure le Noir américain, qui cherche sa place dans la société de l'époque. Ce roman remporta en1953 leNational Book Award.
La condition noire de Harlem inspira aussi le théâtre :Don't You Want to Be Free? (1938) est une œuvre écrite par Langston Hughes qui fut jouée auHarlem Suitcase Theatre. La pièceThe River Niger deJoe Walker évoque la vie de famille à Harlem dans les années 1970. Elle fut jouée surBroadway par laNegro Ensemble Company, une compagnie de théâtre new-yorkaise, et remporta leTony Award de la meilleure pièce, avant de faire une tournée dans tout le pays. Enfin, en1938,Orson Welles dirigea la pièce deWilliam ShakespeareMacbeth avec une troupe d'acteurs noirs au Lafayette Theater de Harlem.
Le cinéma a adapté de nombreuses œuvres littéraires de laRenaissance de Harlem : par exemple, celle deChester Himes,Cotton Comes to Harlem réalisé par Ossie Davis en 1970. D'autres retracent la période d'apogée du quartier dans les années 1920 : Francis Ford Coppola,Cotton Club (1984),Eddie Murphy,Les Nuits de Harlem (1989) ou Rodney Evans,Brother to Brother (2004). AvecHarlem Story (The Cool World, 1963), la cinéasteShirley Clarke évoque, sous la forme semi-documentaire, le destin d'un bande d’adolescents noirs.Rachid Bouchareb dans son filmLittle Senegal (2001) met en scène un Sénégalais qui part aux États-Unis pour retrouver les descendants de ses ancêtres. Il se retrouve dans le quartier de Harlem où vit la communauté africaine.
En1966, un groupe de jeunes photographes noirs (Louis Draper, Ernest Dunkley, James Mannas, Herbert Randall, Beuford Smith, Shawn Walker, Calvin Wilson), effectuent un reportage dans Harlem. Quelques-unes de leurs images sont publiées dans le numéro de de la revueCaméra. Ils sont membres du Kamoinge Workshop, un collectif de photographes afro-américains fondé à New York en1963.
Le photographe américainBruce Davidson a contribué à faire connaître la vie des habitants de Harlem grâce à une série de photographies prises entre 1966 et 1968 et intitulée100e Rue. Cette série donna lieu par la suite à une exposition auMoMA et la publication d'un livre qui devint une référence pour l'histoire de la photographie américaine[76]. En1969, l'exposition « Harlem in my mind » se tient auMetropolitan Museum of Art et réussit à attirer de nombreux Afro-Américains dans le musée[77].
Depuis laRenaissance de Harlem dans l'Entre-deux-guerres, le quartier n'a jamais cessé d'être l'un des principaux foyers de création musicale aux États-Unis. Harlem est ainsi le berceau du hard bop à la fin des années 1950, un mouvement musical qui contestait la suprématie des musiciens blancs. Lasalsa est née dansEast Harlem au sein de la communauté hispanique. Legospel est présent dans les églises du quartier ; lesBoys Choir of Harlem sont un groupe fondé en 1968.
Plusieurs titres rendent hommage à Harlem : ainsi sur l’album deClaude Nougaro consacré à la « grosse pomme »,Nougayork, ou sur celui deU2,Rattle and Hum (Angel of Harlem en mémoire de Billie Hollyday) ; Cyndia Williams a chantéHarlem Blues.Sam Allen, pianiste américain (1909-1963) est venu en Europe dans les années 1930 et accompagnait la Revue du Cotton Club auMoulin-Rouge.
Le rappeurBig L est né à Harlem en 1974 et mort en 1999 (dans le même quartier) ainsi que le rappeurASAP Rocky qui y est né en 1988, on peut retrouver le nom de son quartier d'origine dans certains de ses textes et aussi le rappeur, acteur, poète, et militantTupac Shakur en 1971 dans le Spanish Harlem.
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La version du 5 août 2007 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.