Hadrumète ouHadrumetum est l'une des principales cités portuaires de l'Afrique romaine sur les côtes de l'ancienneprovince deByzacène enAfrique proconsulaire, fondée par lesPhéniciens dans l'actuelleTunisie, en Elle se trouve à l'emplacement de l'actuelle ville deSousse.
Les Phéniciens auraient installé un comptoir àUtique dans l'actuelleTunisie, en selonPline l'Ancien[1], puis à Hadrumète (Sousse). Les sources antiques en font mention sous divers noms, sous des formes romanisées ou hellénisées, commeHadrumès,Hadrumètos,Adrimetum,Adrumtetum ou encoreAdrymetum. CommeCarthage ouUtique, elle serait, à en suivreSalluste (Guerre de Jugurtha, 19), une fondationphénicienne prospère établie par desTyriens. Elle devient l'un des principaux comptoirs puniques. Les stèles de sontophet, dédiées àBa'al Hammon, en témoignent.
SelonStéphane Gsell[2], la ville est assiégée parAgathocle de Syracuse en310 av. J.-C. et, en202-203 av. J.-C.,Scipion l'Africain y fait les préparatifs de labataille de Zama. Un temps liée à Carthage, elle jouit avec la conquête romaine d'une relative autonomie et figure parmi les septcivitates liberae de l'Afrique romaine. Elle obtient sousTrajan le titre decolonie honoraire.
En 545, lesMaures d'Antalas associé àStotzas s'emparent de la ville puis y laissent quelques troupes finalement chassées par un petit détachement byzantin arrivé par la mer avec le soutien de la population, ce qui suscite leur colère selonProcope de Césarée[3].
Sonport, constitué par un bassin artificiel intérieur, semble avoir déjà manifesté une certaine activité à l'époque carthaginoise. Son emplacement littoral privilégié, la richesse de son arrière-pays et sa place de capitale régionale en Byzacène en font une cité opulente. Elle compte de 20 à 30 000 habitants à son apogée. La cité est connue pour sa production d'amphores de typesahélien, reflet de son dynamisme économique. Soncommerce est aux mains de notables locaux et de marchandsitaliens.
L'influence romaine s'est manifestée très tôt et avec une grande variété, en particulier dans le domaine artistique. Elle est ainsi une bonne illustration de l'art romano-africain qualifié par Gilbert-Charles Picard de « baroque africain ». Deux domaines en témoignent, lapoésie funéraire et l'art desmosaïques. La mosaïque la plus célèbre d'Hadrumète est sûrement celle dite deVirgile, représentant le poète entouré par deuxmuses. Autre trait qui illustre la romanisation de la population d'Hadrumète, la poésie funéraire nous est connue par l'épitaphe de Lucius Ummidus Liberalis (composée par son frère).
Lescatacombes d'Hadrumète, en particulier ceux dit du « Bon Pasteur » et d'« Hermès », comptent plus de 15 000 sépultures datant duIIe au IVe siècle. Les niches présentent des caractéristiques propres auxtombes paléochrétiennes comme les représentations duBon Pasteur, de lacolombe et dupoisson.
Dans l'église duVIe siècle, lacroix est représentée au sol des fronts baptismaux, rouge, à bouts évasés avec deux feuilles et les lettres A et à côté des bras. Cette représentation ignoreThéodose II qui en l'an427 interdit de figurer la Croix sur le sol. Elle doit être figurée dans les portions les plus honorables des édifices de culte. Cette interdiction est maintenue sous le règne deValentinien III (419-455)[4].