Au, Habère-Lullin est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[1].Elle est située hors unité urbaine[2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[2]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[3],[4].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (62,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (63,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (42,6 %), prairies (21,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (20,2 %), zones urbanisées (10 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %)[5].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
AnciennementCura de Aberes (v. 1344), puisHaberes, plus récemmentLes Habères[6].
D'après les auteurs deHistoire des communes savoyardes, Le Chablais, le territoire de la commune s'étendait autrefois jusqu'à la crête située entre lecol de Cou àcelui des Moises, comprenant ainsiHabère-Poche[7]. L'ensemble portait le nom desHabères que l'on retrouve dans la plupart des documents antérieurs à la scission[7].
Gilbert Künzi, dans son ouvrageLieux-dits entre Dranse et Arve (1997), relève cependant l'existence de deux autres origines du nom[8]. Il citeAlbert Dauzat et sonDictionnaire étymologique des noms de lieux de France (p. 340), qui indique que Habère est une mauvaise graphie par prosthétique du motAbère signifiant « abreuvoir, fontaine », qui correspondrait à la forme topographique du site[8],[6].
Jean-Marie Jeudy, dans son ouvrageLes mots pour dire la Savoie (2006), voit éventuellement un rapprochement entre le motarbé (« chalet ») avec le termehabert que l'on trouve en Dauphiné, et dont il fait éventuellement un rapprochement avec celui d'Habère. Pour les moines de l'abbaye d'Aulps, leshabères situées sur leurs terres étaient leurs granges. Un mot qui serait ainsi issu de celui d'albergement. Il y aurait ainsi confusion entre le chalet et la grange[9].
Le nom actuel provient de l'associationHabère et deLullin. Ce dernier provient du nom de la famille qui possédait le château situé sur la paroisse[7],[8].
Le toponyme Habères n'ayant pas d'origine latine certifiée, il est probablement celte. Si c'est le cas, la terminaison de la forme ancienneAberes indique que c'est un ethnonyme. Dans la langue gauloise, le motAberes serait une composition de deux racines répandues et liées à l'eau.Ab[10] "rivière" etberu[11] "source, bouillonnement". En langue gauloiseAberes signifie littéralement "ceux des sources bouillonnantes".
Lors des débats sur l'avenir duduché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de13 651 signatures[Note 2], dont une douzaine pour le village[16]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[17].
Dans la nuit du 25 au, le château est le lieu d'uneterrible tragédie. En effet, ce soir-là, alors que des jeunes gens y fêtent Noël, les Allemands, conduits par un collaborateur, font irruption et s'attaquent à ces jeunes qu'ils soupçonnent d'être des résistants[18]. Vingt-cinq sont exécutés, d'autres arrêtés dont huit déportés (dont la plupart ne reviendra pas des camps). Le château est incendié[19].
À une centaine de mètres de là, quarante policiers ou militaires allemands sont fusillés par les FFI le[20],[21].
Elle forme avec sept autres communes — Boëge, Bogève, Burdignin, Habère-Poche, Saint-André-de-Boëge, Saxel et Villard — depuis lacommunauté de communes de la Vallée Verte[24]. Elle fait suite SIVOM de la Vallée Verte créé en 1966[25].
Le second tour s'est quant à lui soldé par la victoire par la victoire d'Emmanuel Macron (348 voix, soit 69,74% des suffrages exprimés, contre 151 voix et 30,26% des suffrages exprimés pour Marine Le Pen)[26].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[29].
En 2022, la commune comptait 1 091 habitants[Note 3], en évolution de +10,87 % par rapport à 2016 (Haute-Savoie : +6,01 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2015, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organismeSavoie Mont Blanc, est de684 lits touristiques répartis dans133 établissements[Note 4]. Les hébergements se répartissent comme suit :6meublés et unhôtel[32].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑La structureSavoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hôtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme lesrésidences secondaires[32].
↑XavierDelamarre,Dictionnaire des thèmes nominaux du gaulois Volume 1 Ab : /Ixs(o)- : Index des thèmes de l'onomatique celtique ancienne établis d'aprèes les noms de personnes, de dieux, de peuples, de lieu et de rivières ; approche morphologique et sémantique : Xavier Delamarre, Paris, les Cent chemins,, 398 p.(ISBN978-1-7980-5040-8 et1-7980-5040-4,OCLC1127387694,lire en ligne), p 19.
↑XavierDelamarre,Dictionnaire des thèmes nominaux du gaulois Volume 1 Ab : /Ixs(o)- : Index des thèmes de l'onomatique celtique ancienne établis d'aprèes les noms de personnes, de dieux, de peuples, de lieu et de rivières ; approche morphologique et sémantique : Xavier Delamarre, Paris, les Cent chemins,, 398 p.(ISBN978-1-7980-5040-8 et1-7980-5040-4,OCLC1127387694,lire en ligne), p 122.