Pour les articles homonymes, voirBrooks.
Naissance | Topeka (Kansas) |
---|---|
Décès | (à 83 ans) Chicago (Illinois) |
Sépulture | |
Nationalité | |
Domiciles | South Side(jusqu'en),Topeka,Illinois, Michigan Boulevard Garden Apartments(en) ![]() |
Formation | Kennedy–King College(en) (Associate degree)(jusqu'en) Englewood Technical Prep Academy(en) Hyde Park Academy High School(en) Wendell Phillips Academy High School(en) ![]() |
Activités | |
Période d'activité | |
Fratrie | Raymond Brooks(d) ![]() |
Enfant | Nora Brooks Blakely(en) ![]() |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de | |
Personnes liées | |
Influencée par | |
Distinctions | Liste détaillée Bourse Guggenheim() Eunice Tietjens Memorial Prize(d)() Prix Pulitzer de la poésie() Prix Anisfield-Wolf() Kuumba Liberation Award(d)() Shelley Memorial Award() Langston Hughes Medal(en)() Poète lauréat de la Bibliothèque du Congrès() Docteur honoris causa du Spelman College(d)() National Women's Hall of Fame() Médaille Robert-Frost() Jefferson Lecture(en)() Black Literary Hall of Fame(d)() Fellowship of the Academy of American Poets() Légende vivante de la Bibliothèque du Congrès() National Medal of Arts Order of Lincoln(d) ![]() |
Archives conservées par | Schomburg Center for Research in Black Culture (Sc MG 271)[1] The Rare Book & Manuscript Library(en) (MSS 00086) ![]() |
Jump Bad: a New Chicago Anthology(d) ![]() |
Gwendolyn Elizabeth Brooks ( àTopeka, Kansas - àChicago, Illinois), poèteaméricaine et professeure, est la première femmeafro-américaine à recevoir leprix Pulitzer pour la poésie[2]. Il lui est décerné en1950 pour son second recueil de poèmes,Annie Allen.
Durant sa carrière, elle reçoit de nombreuses autres distinctions. En1968, elle est nomméepoète lauréate de l'Illinois et conserve ce statut jusqu'à la fin de sa vie en 2000[3]. En1976, elle devient la première afro-américaine élue à l’Académie américaine des arts et des lettres. En1985 et1986, elle est consultante pour le domaine de la poésie auprès de laBibliothèque du Congrès, poste occupé pour la première fois par une Africaine-Américaine[4],[5].
Gwendolyn Elizabeth Brooks naît le à Topeka, Kansas[4],[5],[6],[7]. Elle est l'aînée de David Anderson Brooks et Keziah (Wims) Brooks. Sa mère est enseignante et pianiste, son père gardien dans une entreprise de musique[8]. La légende familiale dit que son grand père paternel aurait fui l’esclavage pour rejoindre l'armée de l’Union pendant laguerre de sécession américaine[9].
Brooks est âgée de six semaines, lorsque sa famille décide de s’installer àChicago pendant lagrande migration afro-américaine. Elle se sent chez elle dans cette ville. Elle commence ses études à la Forestville Elementary School, à Chicago's South Side[10]. Elle suit ensuite des cours dans l’une des écoles supérieures les plus élitistes de la ville, dont les étudiants sont en majorité blancs : laHyde Park High School (Massachusetts) (en)[11]. Puis elle rejoint laWendell Phillips Academy High School (en), où les étudiants sont en très grande majorité des afro-américains et enfin l'établissement le plus mixte des trois, laEnglewood Technical Prep Academy (en). Selon l’auteur de sa biographie Kenny Jackson Williams : « ces trois écoles lui donnèrent une idée des dynamiques raciales en mouvement dans la ville, qui influence depuis toujours ses écrits »[5],[11],[12].
En1936, elle obtient son diplôme supérieur auWilson Junior College, connu aujourd'hui sous le nom deKennedy–King College (en)[13]. Brooks décide de ne pas poursuivre ses études jusqu’au master car elle sait qu’elle veut se consacrer à l'écriture. « Je ne suis pas une universitaire » dit-elle plus tard. « Je suis juste une écrivaine, j’aime écrire et je compte continuer à le faire ». Pour gagner sa vie, Brooks est directrice de publicité à laNational Association for the Advancement of Colored People (NAACP) à Chicago. Chicago restera une référence importante pour le reste de sa vie[13].
Brooks publie son premier poème,« Eventide », dans un magazine pour enfants,American Childhood, quand elle a 13 ans[14]. À l’âge de 16 ans, elle a déjà écrit et publié environ 75 poèmes. À 17 ans, elle commence à soumettre son travail à« Lights and Shadows », la rubrique poétique duChicago Defender, un journalafro-américain[15]. Ses poèmes, dont beaucoup sont publiés alors qu’elle fréquente leWilson Junior College, vont de ballades et de sonnets traditionnels à des poèmes utilisant des rythmes deblues en vers libres. Au cours de ses premières années,James Weldon Johnson,Richard Wright etLangston Hughes la félicitent pour son travail poétique et l'encouragent à persévérer[16].James Weldon Johnson lui envoie la première critique de ses poèmes alors qu’elle n’a que 16 ans.
Ses personnages sont souvent tirés de son expérience de la vie urbaine. Elle dit« je vivais dans un petit appartement au second étage d’un immeuble situé au croisement de deux rues. Je pouvais regarder d’un côté et de l’autre. J'avais le matériel de base pour mon travail »[17].
En1941, Brooks participe à des ateliers de poésie. Un événement particulièrement prisé est organisé par Inez Cunningham Stark, une femme blanche aisée avec un fort bagage littéraire. Stark offre des ateliers d’écriture au nouveau South Side Community Art Center, auquel Brooks participe. C’est là qu’elle prend de l'assurance pour poser sa voix et mieux connaître les techniques de ses prédécesseurs. Le célèbre poèteLangston Hughes, qui fréquente l’atelier, l'entend lire« The Ballad of Pearl May Lee »[18]. En1944, elle atteint le but qu’elle poursuit depuis qu’elle a 14 ans et de multiples sollicitations de publication : deux de ses poèmes paraissent dans le numéro de novembre de la revuePoetry[19].
Brooks publie son premier recueil de poésie,A Street in Bronzeville (1945), chez Harper & Brothers, grâce au puissant soutien de l’auteurRichard Wright auprès de l’éditeur. Il dit aux directeurs de publication qui lui demandent son opinion sur le travail de Brooks[18] :
« Il n’y a pas ici d’apitoiement sur soi-même, pas de lutte pour les effets. Elle s’empare de la réalité telle qu’elle est et la restitue fidèlement. ... Elle capte facilement le pathos des destins mesquins ; le gémissement des blessés ; les accidents minuscules qui affligent la vie de ceux qui sont désespérément pauvres et le problème des préjugés de couleur parmi les nègres. »
Le livre est immédiatement apprécié par la critique pour ses portraits authentiques et vivants de la vie dansBronzeville. Brooks dit ultérieurement que c’est la critique élogieuse de Paul Engle dans leChicago Tribune qui« a fait ma réputation »[18]. Engle déclare que les poèmes de Brooks ne sont pas davantage« poésie noire » que le travail deRobert Frost n'est« poésie blanche ». Brooks reçoit sa premièrebourse Guggenheim en1946 et elle est citée parmi l’une des« Dix jeunes femmes de l’année » dansMademoiselle magazine[20].
Le second recueil de poésie de Brooks,Annie Allen (1949), narre la vie et les expériences d’une jeune fille noire qui grandit dans le quartier deBronzeville à Chicago. Le livre reçoit leprix Pulitzer1950 pour la poésie et le prix Eunice Tietjens de la revuePoetry[21].
En1953, Brooks publie son premier et unique roman intituléMaud Martha, qui, dans une série de 34 courts récits, retrace la vie d’une femme noire nommée Maud Martha Brown, de l’enfance à l’âge adulte. Il raconte l’histoire d’une« femme qui doute d'elle-même et où et comment elle s’inscrit dans le monde. L’inquiétude de Maud n’est pas tant d'être inférieure, mais qu’elle soit perçue comme étant laide », affirme l’auteur Harry B. Shaw dans son livre Gwendolyn Brooks[15]. Maud souffre de préjugés et de discrimination non seulement de la part des Blancs, mais aussi de la part des Noirs qui ont une peau plus claire que la sienne, ce qui est une référence directe à l’expérience personnelle de Brooks. Finalement, Maud se défend en tournant le dos à une vendeuse condescendante et raciste.« Le sujet du livre est... le triomphe des humbles », commente Shaw[15]. En revanche, la chercheuse littéraire Mary Helen Washington insiste sur la critique duracisme et dusexisme de Brooks, qualifiantMaud Martha de« roman sur l’amertume, la rage, la haine de soi et le silence qui résulte de la colère réprimée »[22].
En1967, l’année de la mort deLangston Hughes, Brooks assiste à la deuxième conférence des écrivains noirs à l’Université Fisk de Nashville. Là, selon l'une des versions des événements, elle rencontre des militants et des artistes tels que ImamuAmiri Baraka, Don L. Lee et d’autres qui lui parlent du nouveau nationalisme culturel noir. Des études récentes affirment qu’elle s'implique dans la politique de gauche à Chicago pendant de nombreuses années et, sous la pression dumaccarthysme, adopte une posture nationaliste noire, comme moyen de se distancier de ses relations politiques antérieures[23]. L’expérience de Brooks lors de la conférence inspire nombre de ses activités littéraires ultérieures. Elle enseigne l’écriture créative à certains des Blackstone Rangers de Chicago, ungang criminel violent. En1968, elle publie l’une de ses œuvres les plus célèbres,In the Mecca, un long poème sur une mère à la recherche de son enfant perdu dans un immeuble de Chicago. Le poème est nommé pour leNational Book Award pour la poésie[15],[20].
Son récit autobiographiqueFrom Part One, réunissant des réminiscences, des interviews, des photographies et des courts récits, paraît en1972, etReport From Part Two est publié en1995, alors qu’elle a près de 80 ans[14].
Brooks situe sa première expérience d’enseignement à l’Université de Chicago lorsqu'elle est invitée par l’auteur Frank London Brown à enseigner lalittérature américaine. C’est le début de son engagement à partager la poésie et à enseigner l’écriture. Brooks enseigne ensuite dans tout le pays et occupe des postes à Columbia College à Chicago, Northeastern Illinois University,Chicago State University, Elmhurst College,Columbia University et leCity College à New York[11].
En1939, elle épouse Henry Blakely Lowington Blakely Junior. Ils ont deux enfants, Henry Lowington Blakely III etNora Brooks Blakely (en). Son mari meurt en1996.
Brooks meurt le à Chicago, en Illinois[24]. Elle est inhumée aucimetière Lincoln[25]. Sa mémoire se perpétue à travers des institutions et des événements qui portent son nom.
La Rare Book & Manuscript Library à l'University of Illinois ont acquis des archives auprès de sa fille Nora Blakely[15],[26]. La Bancroft Library deUniversité de Californie à Berkeley possède également une collection de ses documents personnels, en particulier de la période1950 à1989[27],[28].
Des établissements, des institutions honorent le nom de Brooks :
Sur les autres projets Wikimedia :
Littérature |
|
---|---|
Musique | |
Arts plastiques |
|