Cet article est uneébauche concernant unconflit armé et lareligion.
Uneguerre sainte est uneguerre lancée au nom d'undieu ou approuvée par une autoritéreligieuse. Une guerre sainte est généralement comprise comme offensive, quand il s'agit de convertir, chasser ou anéantir des ennemis religieux. Dans un contexte défensif, un conflit peut aussi se transformer en guerre sainte, notamment quand une autorité religieuse s'implique dans un affrontement qu'elle n'a pas directement provoqué.
De nombreux textes non chrétiens assimilent le christianisme et la notion de « guerre sainte », par de fréquentes interprétations erronées d'un texte d'Augustin d'Hippone, dans son traitéLa Cité de Dieu écrit entre413 et426. Il y expose une théorie chrétienne de la guerre inspirée duDe officiis deCicéron. Ce dernier présentait comme une « guerre juste » le combat de lacivilisation romaine contre lesBarbares, uniquement lorsqu'ils s'agissait de légitime défense, avec des moyens mesurés, et si toute autre solution que la guerre s'était déjà révélée inefficace. La « guerre juste » ne peut donc pas être interprétée comme une « guerre sainte »[1], même dans le contexte de la lutte de l'Empire romain christianisé contre des Barbarespaïens ouhérétiques, qui à cette époque persécutaient les chrétiens.
Les chrétiens occidentaux organisèrent descroisades auMoyen Âge pour rétablir l'accès des chrétiens à laTerre sainte et auxLieux saints deJérusalem, à l'endroits où les chrétiens étaient persécutés par lesseldjoukides. L'expression « Guerre sainte » apparaît néanmoins dans l'Estoire de la guerre sainte, long poème narratif enanglo-normand écrit au début duXIIIe siècle et relatant l'expédition deRichard Cœur de Lion dans latroisième croisade[2].
Ce terme a également été appliqué aux guerres qui ont opposé les catholiques aux protestants durant leXVIe siècle[3], aux campagnes deCromwell contre les catholiques d'Irlande et les presbytériens d'Écosse[4], mais aussi aux guerres qui opposent les partisans de l'Église à un parti antireligieux ou anticlérical, comme larévolte des Cristeros auMexique (1926-1929)[5].
Néanmoins, il s'agit d'un terme utilisé lors d'événements politiques, portés par des intérêts séculiers plutôt que spirituels. Ce terme ne peut donc être utilisé officiellement pour citer l'Église catholique ou le christianisme au sens général.
Le terme de « guerre sainte » est souvent employé par les auteurs occidentaux pour traduire le concept musulman dedjihad qui peut désigner une guerre conduite pour la défense ou la propagation de l'islam, ainsi les guerres de laTijaniyya, confrérie musulmane ouest-africaine conduite par ElHajjOumar Tall auXIXe siècle[6].
Le, dans le contexte de laPremière Guerre mondiale,Mehmed V, sultan ottoman, appelle à mener la guerre sainte contre laTriple-Entente, avec l'aval de l'Allemagne oùMax von Oppenheim, conseiller deGuillaume II théorise dès 1898« l’insurrection islamiste » ; si cet appel est alors pris au sérieux par les belligérants qui le censurent, il est en fait très peu suivi. PourJean-Yves Le Naour, il s'agit du premier appel à undjihad global :« 1914 est le début de la djihadisation de l’Islam. Après ce djihad “made in Germany” en 14, on connaîtra le djihad “made in Moscou”, en 1918. L’Islam comme arme de soulèvement des indépendances face aux impérialismes »[7].
AuXXe siècle,l'invasion de la Chine fut officiellement qualifiée de « guerre sainte » (seisen) par le gouvernement deFumimaro Konoe. La propagande nippone puisa alors abondamment dans la traditionshinto et notamment le concept duhakkō ichi'u (huit coins du monde sous un seul toit), revitalisé par lekokka shinto (Shinto d'État), pour assurer la mobilisation du peuple autour de l'empereur Shōwa et sa « mission divine ». Deux des principaux outils de propagande du régime shōwa furent leMouvement National de Mobilisation Spirituelle et laLigue des Parlementaires adhérant aux Objectifs de la Guerre Sainte.
L'historien des religionsOdon Vallet écrivait en 2002 :« Si les paysbouddhistes n'ont pas été épargnés par les conflits sanglants, et si leursthéologiens ont souvent justifié lenationalisme, le bouddhisme n'a pas institué de guerre sainte »[8].