Les virus de la grippe peuvent migrer des cochons aux hommes et aux oiseaux.
Unegrippe porcine est unemaladie respiratoire provoquée par unvirusgrippal infectant les cochons. Courante chez lesporcs, avec une estimation de 25 % des animaux atteints à l'échelle mondiale, sontaux de morbidité est élevé mais sontaux de mortalité est faible. La maladie qui se caractérise par un pic de fièvre, de la toux, la perte d'appétit et une respiration difficile guérit spontanément en 7 à 10 jours. Les formes asymptomatiques ne sont pas rares. Du fait et du faible impact sur la prise de poids finale des animaux et de la non-contagiosité de la viande d'animaux infectés, les éleveurs sont peu enclins à une surveillance de cette maladie, qui n'est d'ailleurs sujette à aucune déclaration obligatoire[1]. Le virus est transmis par contact direct et indirect et paraérosols, par des animaux malades ou porteurs asymptomatiques. On ne retrouve pas de saisonnalité marquée contrairement à ce qui s'observe pour la grippe humaine en zone tempérée[2]. Desvaccinations systématiques sont effectuées sur les populations de porcs dans de nombreux pays.
Le porc est sensible à plusieurs virus grippaux aviaires (H5, H7)[3], dont le plus souvent appartenant au sous-typeH1N1, mais d'autres sous-types existent et les porcs peuvent être co-infectés par plusieurs types de virus en même temps, ce qui peut engendrer un virusrecombiné résultant du mélange de différents sous-types. Ces virus n'infectent normalement que les porcs mais ils peuvent parfois passer la barrière de l'espèce et provoquer la maladie chez l’homme, généralement chez des personnes en contact étroit avec les porcs. Quelques cas de transmissions interhumaines ont également été rapportés. En1976, elle causa la mort d'une personne auxÉtats-Unis[4].En 2009, les souches de grippe porcine connues comprennent desvirus de la grippe C et desvirus de la grippe A, notamment certains appartenant aux sous-typesH1N1,H1N2,H3N1,H3N2 etH2N3.
Micrographie électronique de virions recréés du virus de la grippe de 1918, étudiés pour comprendre sa dangerosité et améliorer les vaccins et traitements futurs.
C'est seulement après, et dans la foulée de, la pandémie humaine de grippe de 1918 que la grippe a été pour la première fois observée chez les porcs. J.S. Koen, un vétérinaire de l'Iowa, publia[5] ses observations en 1919 aux États-Unis. D'autres observateurs, moins cités, relevèrent également des faits semblables en Hongrie[6]mais aussi en Chine[7]). J.S. Koen suggérait déjà que l'étiologie de la grippe humaine et de la grippe porcine étaient commune ce qui lui valut l'opposition d'un professeur de médecine vétérinaire Charles Murray en 1921. En 1922 Dorset et allii décrivent à leur tour cette maladie ; d'accords avec Murray pour écarter l'identité de la grippe humaine et de la grippe des porcs, ils proposent l’appellation de « hog flu » en lieu et place de « swine flu »[8]. MacBryde décrit à son tour la maladie en 1927[9] en remarquant une saisonnalité marquée en Iowa .La grippe porcine qui avait suscité la crainte des éleveurs à son apparition aux États-Unis était considérée comme une maladie bénigne qui ne nécessitait pas le recours au vétérinaire .La faible mortalité était d'ailleurs alors un critère diagnostique a-posteriori permettant de distinguer une infection par grippe de celle consécutive à lapeste porcine très mortifère[10].
C'estRichard E. Shope qui isole le virus de la grippe du porc en 1930, soit trois ans avant que Smith n'isole celui de la grippe humaine, en s'inspirant d'ailleurs des méthodes de Shope. Avec son mentor Paul Lewis, Shope, qui prouva expérimentalement la contagiosité de la maladie[11], avait d'abord cru à une origine bactérienne de la maladie conformément à la théorie alors en cours concernant la grippe humaine. De même que le bacille de Pfeiffer était à l'époque considéré comme l'agent étiologique de la grippe humaine, Shope et Lewis considérèrent un tempsB. influenzae suis comme étant à l'origine de la grippe porcine ; ils durent abandonner cette hypothèse à la suite d'expériences qui l'infirmaient[12].Shope expérimenta donc avec du mucus filtré. Suivant qu'il injectait à des animaux sains des matières infectées ayant été filtrées ou non il induisait une maladie légère - appelée parfois ultérieurement « filtrate disease » - ou sévère : pour Shope, le virus seul de la grippe porcine ne déclenche qu'une infection légère ; c'est son association avec l'« haemophilus influenzae suis » qui engendre des infections sévères[13].Dans les années qui suivent, frappé par le caractère alors fortement saisonnier des épidémies de grippe porcine, et ne disposant pas encore de la connaissance d'autres réservoirs animaux du virus- ce n'est que dans les années 1950 que la « peste aviaire » sera identifiée à une grippe - Shope imagine un cycle infectieux impliquant des vers. Écartée notamment à la suite de la découverte de la grippe aviaire, cette hypothèse demeura peu explorée[14],[10].
Durant 60 ans, les grippes porcines ont été presque exclusivement des souches H1N1. Puis, entre 1997 et 2002, de nouvelles souches de trois sous-types différents et cinq génotypes se sont révélés être à l'origine de la grippe chez le porc en Amérique du Nord. En 1997-1998, les souches H3N2 apparurent. Ces souches, qui comprennent des gènes dérivés deréassortiment avec les souches humaine, porcine et aviaire, sont devenues une cause majeure de la grippe porcine en Amérique du Nord. Des réassortiments entre H1N1 et H3N2 ont produit le H1N2. En 1999 au Canada, une souche du H4N6 a franchi la barrière des espèces d'oiseaux pour les porcs, mais a été contenue sur une seule ferme[15]
L'Europe est restée globalement indemne de la grippe porcine jusqu'en 1979 ; l'Italie avait été toutefois touchée dès 1976.
Du fait notamment de l'interdiction de l'importation en Europe de porcs issus du continent américain, l'épidémiologie et la virologie des virus européens et américains sont différentes[1].
Des chercheurs se penchent actuellement sur le lien qui avait été initialement établi entre le triple hybride de la grippe A (H1N1) et certaines méga-porcheries sales, dangereuses et inhumaines[20].
Symptômes :fièvre importante (41°C),anorexie brutale, prostration et douleurs musculaires.
Apparition de difficultés respiratoires laissant place à une toux sèche, profonde et quinteuse et un jetage abondant. La guérison a lieu entre le7e et le9e jours.
À titre préventif la vaccination peut être adoptée. Dans la pratique ce sont les truies qui sont vaccinées de façon qu'elles transmettent l'immunité acquise aux porcelets dès leur naissance. La durée de l'immunité ainsi acquise est limitée .En date de 2008, les vaccins disponibles étaient basés sur des virus inactivés adjuvantés[21].
Espèces affectées : le porc (sanglier,pécari...), l'Homme et rarement, chez les oiseaux comme lasauvagine par exemple.
Sources et transmission de l’infection : le virus est excrété dans le milieu extérieur par les malades ou porteurs du virus sous forme d’aérosols, ou dans les sécrétions nasales ou trachéobronchiques. Le virus peut aussi être transmis de façon indirecte par les véhicules, lelisier, les trottoirs, etc.
Un vers parasite (strongle ouMetastrongylus) semble pouvoir être aussi impliqué dans la diffusion du virus[22]
La grippe porcine a été signalée à plusieurs reprises en tant quezoonose chez les humains, habituellement avec une distribution limitée, rarement avec une large distribution.
C'est seulement en 1976 que fut apportée la preuve définitive d'une contamination d'un homme par un virus porcin[23].
Compte tenu de la faiblesse de la surveillance épidémiologique de cette maladie, l'ECDC invite à n'envisager la fréquence de la transmission à l'homme qu'avec une grande prudence[1].
La grippe porcine a été suspectée pour la première fois d'être liée à la grippe humaine au cours de lapandémie de grippe de 1918, lorsque des porcs sont tombés malades en même temps que l'homme[24]. La possibilité de réservoirs de virus animaux a été envisagée dès 1918 par S. Kohen, vétérinaire dans l'État d'Iowa.
La forme H1N1 de la grippe porcine est l'un des descendants de la souche qui a causé la pandémie de grippe de 1918[25],[16]. En plus de la persistance chez les porcs, les descendants du virus de 1918 ont également circulé chez l'homme au cours duXXe siècle, contribuant aux épidémies de grippes saisonnières[16]. Toutefois, la transmission directe du porc à l'homme est rare, avec seulement 12 cas aux États-Unis depuis 2005[26]. Néanmoins, le maintien des souches d'influenza chez les porcs après que ces souches ont disparu de la population humaine pourrait faire des porcs un réservoir où les virus de la grippe peuvent persister, émergeant plus tard pour réinfecter l'homme.
Les épidémies sont fréquentes dans l'espèce porcine et sont responsables d'importantes pertes économiques[réf. nécessaire] dans l'industrie, principalement en causant des retards de croissance et de temps de mise sur le marché. Un document de l'ECDC de note toutefois que les éleveurs sont peu enclins à surveiller cette maladie qui n'a qu'un impact réduit sur la prise de poids finale[27].
↑Koen, J.S. 1919 A practical method for field diagnosis of swine diseases American. Journal of Veterinary Medicine 14:468-470
↑Altmann Aladar y aurait observé cette maladie en 1918 comme le rapporte Beveridge, dansInfluenza: The Last Great Plague- sans toutefois indiquer de référence-
↑Chun, J., 1919. Influenza including its infection among pigs. Natl. Med. J. China 5, 34±44.
↑Dorset, M., McBryde, C.N., Niles, W.B., 1922. Remarks on Hog Flu. J. Am. Vet. Med. Assoc. 62, 162±171.
↑McBryde, C.N., 1927. Some observations on `hog flu' and seasonal prevalence in Iowa. J. Am. Vet. Med. Assoc.71, 368±377