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Grigori Zinoviev

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Grigori Zinoviev
Григорий Зиновьев
Illustration.
Grigori Zinoviev en 1921.
Fonctions
Membre duPolitburo
1917-1917 – 1921-1926
Président de l'Internationale communiste

(7 ans)
Biographie
Nom de naissanceOvseï-Gerchen Aronovitch Radomyslski-Apfelbaum
Date de naissance11 septembre 1883 (dans le calendrier grégorien)
Lieu de naissanceElizavethrad,Empire russe
Date de décès (à 52 ans)
Lieu de décèsMoscou,Russie,URSS
Nature du décèsFusillé
NationalitéRusse(de 1883 à 1917)
Russe(de 1917 à 1922)
Soviétique(de 1922 à 1936)
Parti politiqueBolcheviks, puis
Parti communiste
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Grigori Evseïevitch Zinoviev (enrusse :Григо́рий Евсе́евич Зино́вьев), de son vrai nomOvseï-Gerchen Aronovitch Radomyslski-Apfelbaum, né le11 septembre 1883 (dans le calendrier grégorien) àElizavethrad et mort exécuté le àMoscou, est unrévolutionnairebolchevik.

Membre duPolitburo du Parti bolchévik et président dusoviet deLéningrad, il s'associe en 1923 avecLev Kamenev etJoseph Staline pour former unetroïka qui marginaliseLéon Trotski, avant de se rapprocher, au milieu desannées 1920, de ce dernier. Zinoviev est finalement éliminé au début desGrandes Purges mises en œuvre par Staline : condamné à mort lors du premierprocès de Moscou, il est exécuté le lendemain du jugement, le.

Biographie

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Avant la révolution

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Grigori Zinoviev en 1910.

Né enUkraine en 1883 de parentsjuifs journaliers agricoles, autodidacte confirmé, Zinoviev« est épais, avec un visage consulaire plutôt pâle, massif, une abondante chevelure ébouriffée, un regard gris bleu[1] ». Il milite d'abord dans le Sud de l'Empire russe. Émigré en 1902 àBerne, où il étudie la chimie et le droit[2] jusqu'en 1905, il y rencontreGeorgui Plekhanov etLénine : ce dernier le pousse à entrer au parti bolchevik, ce qu'il fait l'année suivante. Il joue un rôle important dans l'organisation duPOSDR (Parti ouvrier social-démocrate de Russie) àSaint-Pétersbourg. Après l'échec de larévolution de 1905, son activité principale se concentre dans le journalisme et les publications du parti.

Poursuivi par la police, il quitte la Russie de 1908 à 1917. Il est élu au comité central du POSDR en 1907 àLondres. L'année suivante, il rejoint Lénine àGenève et devient son bras droit jusqu'en 1912, responsable du parti àCracovie, territoire appartenant alors à l'Autriche-Hongrie et où s'est réfugiée une partie de la direction du Parti. LaPremière Guerre mondiale les rapproche encore. Après larévolution de Février, ils rentrent ensemble en Russie dans le fameux « wagon plombé » organisé par lesAllemands en.

De la révolution aux années 1930

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Entré dans la clandestinité après lesjournées de juillet 1917, Zinoviev s'oppose, avecKamenev, au soulèvement armé préparé par Lénine. Plus encore, après lavictoire d'Octobre, il se prononce pour un rapprochement avec lesmencheviks et lesSR (socialistes-révolutionnaires). Ces choix lui seront, ainsi qu'à Kamenev, vivement reprochés par la suite.

Membre suppléant duPolitburo du Parti communiste de l'Union soviétique dès sa création, il en devient dès leXe congrès du PCUS (1921) membre titulaire, aux côtés deLénine, Kamenev, Trotski et de Staline —Nikolaï Krestinski ayant été écarté. Il préside leSoviet de Petrograd en et tient fermement les rênes de cette organisation, la plus importante du pays, et défend la ville à deux reprises contre lesRusses blancs. C'est Grigori Zinovev qui prend la décision de l'assassinat de quatre grands-ducs prisonniers le 29 janvier 1919. Aux premières heures de la journée du 30 janvier 1919, le grand-ducPaul Alexandrovitch malade sur sa civière, en même temps que ses cousins les grands-ducsDimitri,Georges Mikhaïlovitch etNicolas Nikolaïevitch sont fusillés à laforteresse Saint-Pierre-Saint-Paul.

Il dirige aussi, depuis sa création en 1919, le Comité exécutif de l'Internationale communiste (Komintern), où son influence sera déterminante dans l'évolution des partis communistes européens, notamment en France lors ducongrès de Tours. Il est ainsi àBakou enseptembre 1920, lors duPremier congrès des peuples d'Orient puis, le mois suivant, au congrès deHalle duParti social-démocrate indépendant d'Allemagne (USPD), au cours duquel il prononce un discours de quatre heures. Le congrès aboutit à une scission qui rejoint leParti communiste d'Allemagne (KPD). Certaines stratégies sont cependant peu heureuses, comme le montre le soutien discutable qu’il apporte au secrétaire généralAlbert Treint au sein duPCF jusqu’à l’éviction de ce dernier, ou son analyse imprudente de larévolte spartakiste, qui s'achève dans l'échec cuisant de l'insurrection de 1919. Il défendra à son poste à la fois des stratégiesultragauchistes, comme en témoigne son appui à l'action de mars en 1921 pour passer « directement » au socialisme en Europe[3] ou soninsurrectionnalisme putschiste enBulgarie et enEstonie, et des stratégies plus opportunistes, en soutenant - du moins au départ - leKuomintang et leFront unique avec lessocialistes réformistes.

Très tôt, ne cachant pas ses ambitions, Zinoviev contribue fortement à évincerLéon Trotski du pouvoir, s'associant à Kamenev et Staline pour former une troïka lors duXIIe congrès du PCUS (1923) afin de marginaliser l'organisateur de l’Armée rouge. Il se considère alors, non sans présomption, l'héritier légitime du chef du parti bolchévik qui, malade, ne peut réellement, à partir de 1922, reprendre la direction du gouvernement. Il organise en 1923 un procès à grand spectacle contre l'Église catholique mené parNikolaï Krylenko, à l'issue duquel les évêquesConstantin Budkiewicz,Léonide Féodoroff etJan Cieplak sont condamnés à mort ou aucamp de travail.

Alors que Staline consolide son pouvoir en tant que secrétaire général du PCUS, ce qui lui permet de contrôler les nominations en son sein, Zinoviev devient l'un de ses principaux concurrents : son poste de président du soviet de Leningrad (ex-Pétrograd) lui assure le soutien de« plusieurs milliers d'adhérents, liés par de vieilles amitiés et par la cohésion de l'appareil du Parti »[4], dontIvan Bakaev (ru), organisateur de la révolte deKamychine en 1906 et président de laTchéka de Petrograd,Grigori Evdokimov, membre du Comité central (exécuté en 1936 avec Zinoviev), etMikhaïl Lachevitch (1894-1928), vice-commissaire à la Défense en 1924. SelonVictor Serge, il« dépasse » cependant ces derniers par« sa culture générale, sa longue expérience de l'émigration en Europe occidentale, ses talents de théoricien vulgarisateur, d'orateur polyglotte, d'écrivain facile, de leader reconnu »[1]. De plus, sa fonction de directeur du Komintern lui donne une assise internationale avecRuth Fischer etArkadi Maslov en Allemagne et Albert Treint en France[4]. Lors duXIVe congrès du PCUS (Moscou,), Zinoviev, qui« cumule la direction de laIIIe Internationale, du comité régional, du Parti et du Soviet » de Leningrad[5], est le seul à pouvoir s'opposer à Staline : toutes les autres délégations ont été désignées par des secrétaires nommés par Staline[5]. Il forme alors l'Opposition de Leningrad, et se rapproche de Trotski et de l'Opposition de gauche, admettanta posteriori la justesse des mises en garde de Trotski, en 1923, contre la bureaucratisation du parti[6]. Avec Kamenev et Trotski, ils forment alors la « troïka des purs », hostile à laNEP (dont Trotski avait soutenu la mise en place) et surtout favorable à l'instauration du« socialisme dans plusieurs pays ». Staline prône, au contraire, le« socialisme dans un seul pays » et le maintien de la NEP. Cette posture vaut au secrétaire général une certaine popularité dans le pays, tandis que l'appareil du parti lui est déjà acquis.

En effet, l'Opposition unifiée tient peu de temps dans le bastion de Leningrad. L'épuration énergique deSergueï Kirov dans l'ancienne capitale la prive de ses soutiens les plus forts. Peu après, Zinoviev est forcé d'abandonner la direction de l'Internationale, où il est remplacé parNikolaï Boukharine, ainsi que du Soviet de Leningrad : il est nommé, à la place, à la codirection duTsentrosoyuz, àMoscou, l'organisation commerciale des coopératives étatisées[4]. Il est finalement exclu du PCUS lors duXVe congrès (décembre 1927), et ne retrouvera plus son audience précédente en dépit de sa réintégration en 1929[7], motivée par des considérations tactiques partisanes de la part de Staline, lequel, ayant vaincu ses rivaux, adopte désormais leurs thèses en prônant la collectivisation. Il n'est cependant pas réadmis au Comité central, et demeure à un poste moyen. À la suite de l'affaire Rioutine, il est à nouveau exclu avec Kamenev en, puis réintégré en, et contraint à une auto-critique humiliante lors duXVIIe congrès du PCUS ().

La fin

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Grigori Zinoviev en 1936, après son arrestation par le NKVD.

L'assassinat deSergueï Kirov le marque le début d'une répression sévère à Léningrad, avant de déboucher sur lesGrandes Purges. Zinoviev, Kamenev et leurs associés les plus proches sont accusés de l'assassinat par Staline. Ils sont expulsés du Parti communiste et arrêtés dès. Ils passent en jugement en janvier de l'année suivante. On les contraint à admettre leur« complicité morale » dans l'assassinat de Kirov. Zinoviev est condamné à 10 ans de prison et ses partisans à différentes peines d'emprisonnement.

En, après des mois de préparation minutieuse dans les prisons de la police soviétique, Zinoviev, Kamenev et quatorze autres, essentiellement des bolcheviks de la première heure, se retrouvent à nouveau devant le tribunal pour un procès public. Cette fois, on les accuse d'avoir formé une organisation terroriste dont on prétend qu'elle est responsable de l'assassinat de Kirov et de tentatives d'assassinat contre Staline et contre d'autres chefs du gouvernement soviétique. Le procès conduit à la condamnation à mort des accusés, dont Zinoviev et Kamenev, exécutés aussitôt après la sentence, le[8].

Ce procès (dit du « groupe terroriste trotskyste-zinoviéviste ») est le premier des procès à grand spectacle que furent lesprocès de Moscou. Il ouvre la voie à ceux qui vont suivre, spectacle étonnant qui sidère la plupart des observateurs étrangers, comme le montre la lecture des journaux de l’époque, y comprisL'Humanité. De « vieux bolcheviks » s’accusent mutuellement des pires crimes, puis les avouent les uns après les autres et terminent ces aveux incroyables par desautocritiques qui sont autant d’envolées lyriques à la gloire de Staline.

Les contradictions et les échecs d’un disciple de Lénine

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Ami très proche de Lénine — qui aurait même envisagé d’adopter un de ses enfants, faute d’en avoir avecNadejda Kroupskaïa —, doué d’évidentes capacités intellectuelles, notamment oratoires, il était destiné à jouer un rôle éminent dans l’histoire du pays après la révolution d’Octobre. Le soutien de Vladimir Illitch, comme celui du Parti bolchévique, ne lui ont jamais manqué, comme le prouvent ses importantes responsabilités de 1917 à 1927. Lors du déclenchement de laterreur rouge, en, il a dit :« Sur les cent millions d'habitants que compte la Russie soviétique, nous devons en entraîner avec nous quatre-vingt-dix millions. Quant au reste, nous n'avons rien à en dire. Ils doivent être réduits à néant. »[9]. Une résolution dénonçant les crimes ducapitalisme et de la Terreur blanche débute ainsi :

« Dès le début de la guerre les classes dominantes qui, sur les champs de bataille avaient tué plus de dix millions d'hommes et en avaient estropiés encore bien davantage, ont érigé à l'intérieur de leurs pays aussi le régime de la dictature sanglante. »

Abordant la Russie elle se poursuit ainsi :

« À présent, lesKrasnov et lesDénikine, jouissant de la collaboration bienveillante de l'Entente, ont tué et pendu des dizaines de milliers d'ouvriers, décimé, pour terroriser ceux qui restaient encore, ils laissèrent même pendant trois jours les cadavres pendus à la potence. Dans l'Oural et dans la Volga, les bandes de gardes-blancs tchécoslovaques coupèrent les mains et les jambes des prisonniers, les noyèrent dans la Volga, les firent enterrer vivants. En Sibérie, les généraux abattirent des milliers de communistes, une quantité innombrable d'ouvriers et de paysans[10]. »

Pour autant, les choix stratégiques de Zinoviev, tout au long de son ascension dans la direction du parti et plus encore aux commandes du Komintern, ne lui ont pas permis d’affermir ses positions. Ses travers ont été soulignés, comme le faitBoris Souvarine dans sonStaline (1935). Hors ces aspects anecdotiques, les erreurs qu’il a commises sont plus graves. Réputé et plus encore critiqué pour unautoritarisme sans pitié, il a peu à peu constitué contre lui une opposition qui se cristallisera autour de Staline, lequel, en utilisant les mêmes armes que son adversaire, se révèlera un manœuvrier redoutable dans la lutte pour le pouvoir.

Références

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  1. a etbVictor Serge (1951),Vie et mort de Léon Trotsky, chap. IV, section 7 (p. 160, éd. La Découverte, 2003, 2010).
  2. « Grigori Zinoviev » dans leDictionnaire historique de la Suisse en ligne..
  3. Pierre Broué,Trotsky, Fayard,, pages 344-345
  4. ab etcVictor Serge (1951),Vie et mort de Léon Trotsky, chap. IV, section 6 (p. 159, éd. La Découverte, 2003, 2010).
  5. a etbVictor Serge (1951),Vie et mort de Léon Trotsky, chap. IV, section 6 (p. 156, éd. La Découverte, 2003, 2010).
  6. Victor Serge (1951),Vie et mort de Léon Trotsky, chap. IV, section 6 (p. 158, éd. La Découverte, 2003, 2010).
  7. Charles Jacquier indique le 27 janvier 1928 in Charles Jacquier,La gauche française, Boris Souvarine et les procès de Moscou,Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, Année 1998, 45-2, pp. 451
  8. Voir par ex. le récit qu'en fait l'historienPierre Broué dansLe parti bolchévique (1963), chap. XV[lire en ligne].
  9. Richard Pipes,La Révolution russe, PUF, Paris, p. 760.
  10. Premier congrès de l'Internationale Communiste,Résolution sur la Terreur blanche :[1].

Voir aussi

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Articles connexes

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