Grands Causses | |
Subdivision administrative | Occitanie |
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Subdivision administrative | Aveyron,Lozère Hérault,Gard |
Villes principales | Millau |
Coordonnées | 44° 05′ 15″ nord, 3° 00′ 27″ est |
Géologie | calcaire |
Relief | Causse Comtal Causse de Sévérac Causse de Sauveterre Causse Méjean Causse Noir Causse Rouge Causse du Larzac |
Production | majoritairementagricole |
Régions naturelles voisines | Aubrac Margeride Cévennes Montpelliérais Escandorgue Lévézou Saint-Affricain |
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Dans le Bien | Les Causses et les Cévennes, paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen |
![]() Situation sur la carte duMassif central | |
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LesGrandsCausses, parfois abusivement dénommés en raccourciles Causses[1], sont une appellation qui désigne un ensemble dehauts plateauxcalcaires, devallées et degorges situés dans le sud duMassif central. Ils s'élèvent de 700 à 1 200 m d'altitude et s'inscrivent donc dans l'étage montagnard. C'est un milieu de moyenne montagne calcaire[2].
Les Grands Causses sont délimités de la façon suivante[3] :
Les Grands Causses sont formés de septcausses dits « majeurs » :
et d'un grand nombre de petits causses périphériques (exemples :causse de Mende,causse de Blandas,causse de Changefège,causse Bégon, etc.). Ces ensembles sont notamment distingués par leur séparation les uns des autres par un système degorges profondes[4].
Les Grands Causses font partie de la couverture sédimentaire méridionale duMassif central, conservée dans des dépressions ou des fossés d'origine tectonique. Ils forment un ensemble de hauts plateaux calcaires datant pour l'essentiel duJurassique. On trouve peu de dépôts affleurants datant de la période précédente (trias) excepté au sud, dans le Saint-Affriquain et le Lodèvois. Quant aux dépôts postérieurs au Jurassique (Crétacé), ils sont quasiment absents. Les sédiments se sont déposés au Jurassique dans un golfe aux eaux chaudes encadré de blocshercyniens plus ou moins soulevés et délimité par des failles correspondant à des lignes de faiblesse du socle. L'axe médian de la sédimentation de la région des causses correspond à une ligne allant deMillau àMende : c'est là que les sédiments sont les plus épais (1 500 m par endroits)[5].
Au tertiaire, à la suite de la surrection desAlpes et desPyrénées, l'ensemble des sédiments a été soulevé sans plissement par lerejeu des anciennes failles du socle primaire et s'est retrouvé en position émergée (c'est la raison qui explique l'absence de sédiments du Crétacé et d'époques plus récentes). Les failles se regroupent en deux catégories : les méridiennes, correspondant à des forces de compression venant des Pyrénées et les transversales, correspondant à des forces de compression venant de l'arc alpin.
Les dépôts jurassiques calcaro-dolomitiques se trouvant à l'air libre, ceux-ci vont être ensuite soumis à l'érosion karstique. Les cours d'eau, en particulier leTarn et laJonte, vont y creuser, au fil du temps, desgorges ou former des cavités souterraines comme auTindoul de la Vayssière. Ladolomie, en s'érodant, a produit localement des formes originales (lapiaz géant) qu'on peut admirer dans des lieux commeMontpellier-le-Vieux ouNîmes-le-Vieux.
Les Grands Causses sont le paysagekarstique par excellence. Contrairement aux régions montagneuses, où les massifs calcaires sont d'extension plus réduite du fait de leur fragmentation tectonique, et contrairement aux autres régions karstiques de France où les formations de couverture jouent un rôle important dans le paysage, les Grands Causses affichent une aridité qu'accentuent la large étendue de leurs plateaux et l'enfoncement profond des vallées[6].
Période | Époque | Étage | Sous-étage | Caractéristiques principales |
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Trias | Épaisseur: 300 m dans le Lodévois mais s'amenuisant vers le nord (encore présent dans la région de Saint-Affrique) | |||
Jurassique | Lias | Hettangien | Composé dedolomie, presque sans fossiles. Couche très épaisse à l'ouest (200 à 250 m selon un axe Lodève-Millau) mais beaucoup moins à l'est et au nord (50 m à Séverac). | |
Sinémurien | Niveau complexe formé d'une alternance decalcarénite, de dolomie à pâte fine, demarnes feuilletées ou decalcaires argileux. Les débris végétaux y sont nombreux. Fossiles:crinoïdes,biostromes,lamellibranches,ammonites dans les calcaires argileux. Maximum d'épaisseur de la couche sur un axeNant-Verrières (150 m) mais décroissance rapide autour de cette zone. | |||
Pliensbachien | Carixien | Calcaires encrinitiques. Fossiles nombreux. Puissance maximale selon un axe Millau-Mende (30 à 50 m) mais passe à 10 m sur les bordures. | ||
Domérien | Marnes noires se délitant en paillettes schistoïdes. Puissance maximale selon un axe Millau-Mende (70 à 80 m). Incorporation d'éléments détritiques (quartz, feldspaths) à l'est de la région. | |||
Toarcien | Argiles calcaires, bitumineuses, disposées en feuillets ardoisiers. Lits de calcaires durs intercalés. Puissance maximale selon un axe Millau-Mende (200 m). | |||
Dogger | Aalénien | Calcaires bleus et siliceux. Calcaires plutôt argileux à la base, plus purs au sommet. Fossiles:Cancellophycus. Puissance: de 50 à 60 m assez constante. | ||
Bajocien | Calcaires dolomitiques à la base, calcaires oolithiques dans la partie supérieure. Disparition desCancellophycus. Maximum de la sédimentation dans la région de Millau. L'épaisseur de la couche se maintient presque partout au-dessus de 50 m. | |||
Bathonien | À la base, alternance d'argiles, de « schistes » bitumineux[Note 1] et de calcaires fins. Plusieurs petites couches de charbon. Au-dessus de ce niveau, calcaires sublithographiques (puissance: 150 à 200 m au centre de la région). Au Bathonien supérieur, on trouve une puissante formation dedolomie (200 m d'épaisseur). | |||
Callovien | Calcaire cristallin (zone orientale uniquement : du Causse de Mende au nord jusqu'au Causse de Blandas au sud) peu épais (2 à 10 m). | |||
Malm | Oxfordien | Calcaires argileux à l'Oxfordien moyen (25 m). Au supérieur, puissante série, très monotone, de calcaires clairs (200 à 300 m). | ||
Kimméridgien | À la base, calcaires sublithographiques avec une faune d'ammonites. La partie supérieure est constituée de calcaire blanc ou de dolomie grise (puissance: 100 à 150 m). | |||
Tithonien = ex-Portlandien | Calcaires blancs ou rosés. Fossiles:Nérinées,Polypiers. Calcaires nondolomitisés. Épaisseur d'environ 100 m. |
Le Crétacé est presque complètement absent de la région des causses. On a cependant trouvé quelques dépôts au sud de la région (vallée de la Vis) provenant de la mer crétacée qui recouvrait le Languedoc.
Jusqu'à la fin duXVIIIe siècle, l'économie du Causse est essentiellement vivrière. Les cultures sont essentiellement céréalières grâce à des niveaux assez marneux dans les calcaires. Malgré un sol sec à végétation claire, les agriculteurs profitent des dépressions appeléesdolines où s'accumulent les sédiments. L'élevage ne semble avoir d'intérêt que pour la toison laineuse des moutons qui fournit les centres manufacturiers de Lodève et de Clermont, les autres animaux étant utilisés pour leur force musculaire. Le début duXIXe siècle marque le début de l'exode rural massif, jusque-là saisonnier). Avec le développement de l'industrie fromagère. l'élevage tend à devenir la principale source de revenu mais cette activité ne freine pas l'exode et beaucoup d'anciens domaines cultivés deviennent de simples pacages ou sont consacrés à la production forestière. L'économie actuelle est basée sur l'agriculture, en particulier sur l'élevage ovin pour laviande et pour la productionlaitière servant à l'élaboration defromages de pays (en tout premier lieu leroquefort, affiné dans les caves du même nom, et qui constitue un pilier de l'économie locale)[8].
La situation particulière des Grands Causses, à cheval sur les domaines atlantique et méditerranéen, les place sur un axe de circulation majeur et en position d'arrière-pays de la côtelanguedocienne. De ce fait, se développent des projets d'aménagement et de mise en valeur de la région, en particulier autour deMillau[9].
Ce territoire et sa population sont sous la protection d'unParc national et d'unParc naturel régional : leParc national des Cévennes et leParc naturel régional des Grands Causses.
Depuis, les Grands Causses sont entrés dans la liste duPatrimoine mondial de l'UNESCO à la suite de l'inscription du siteLes Causses et les Cévennes : paysages culturels de l'agro-pastoralisme méditerranéen comme patrimoine culturel de l'humanité.