Plus de 110,000 personnes tuées par la famine, la maladie et l’épuisement. Chiffre probablement beaucoup plus élevé en fonction des circonstances des campagnes et des batailles.
14,000 à 20,000 Polonais, Saxons et 8,000 Danois (70 000 Danois au total) tués dans les plus grandes batailles entre 1709 et 1719.
Total : 200,000
25 000 tués au combat
175 000 personnes tuées par la famine, la maladie et l'épuisement (dont plus de 40 000 Finlandais morts au combat ou autrement).
L'alliance anti-suédoise associe au départ la Russie, le Danemark et la Saxe, qui déclarent la guerre à la Suède et lancent une triple offensive contre les possessions suédoises, profitant de l'arrivée sur le trône deCharles XII, âgé de seulement18 ans. Mais la Suède repousse les forces russes àNarva, impose unepaix séparée au Danemark (Travendal, 1700) et contraint les forces d'Auguste II à se retirer en Saxe et à signer letraité d'Altranstädt (1706). Il doit notamment renoncer au trône de Pologne, occupé depuis 1704 parStanislas Leszczynski, sous la protection de l'armée suédoise qui occupe le pays.
Charles XII se lance alors dans une grande offensive contre la Russie, mais cette campagne se termine par le désastre de labataille de Poltava et l'exil de Charles dans l'Empire ottoman où il demeurera jusqu'en 1714. Après Poltava, la coalition initiale anti-suédoise est rétablie et Auguste II redevient roi de Pologne. Les forces suédoises du sud et de l'est de la mer Baltique sont chassées et lesdominions suédois sont divisés entre les membres de la coalition, La Suède est même envahie par le Danemark à l'ouest et par la Russie à l'est. L'offensive danoise est repoussée àHelsingborg (1710), mais la Russie parvient à s'emparer de laFinlande et à infliger de lourdes pertes à la marine et aux fortifications côtières suédoises.
La guerre prend formellement fin avec lestraités de Stockholm (1719) entre la Suède, le Hanovre et la Prusse, letraité de Frederiksborg (1720) entre la Suède et le Danemark et par letraité de Nystad (1721) entre la Suède et la Russie. Par ces traités, la Suède renonce à son exemption des droits de passage dans l'Øresund, perd tous ses dominions à l'exception de la Finlande et de la partie nord de laPoméranie suédoise.
Cette défaite de la Suède, où la mort deCharles XII met fin à la monarchie absolue et où commence « l'ère de la Liberté », fait de la Russie la puissance principale enmer Baltique et un acteur important dans les affaires européennes.
La république des Deux Nations s'étend vers le sud et l'est au-delà de la Pologne et de la Lituanie actuelles : le royaume de Pologne inclut l'Ukraine à l'ouest duDniepr jusqu'àPervomaïsk, au confluent duBoug méridional et de la Syniukha. Le grand-duché couvre les territoires actuels de laLituanie et de laBiélorussie[2].
En 1697, après la mort du roiJean III Sobieski, le nouveau roi (et grand-duc) élu par laDiète est Frédéric-AugusteIer,électeur de Saxe, qui prend en Pologne le nom d'Auguste II. Toutefois, alors qu'en Saxe il dispose des pouvoirs d'un roi absolu, il n'en va pas de même en Pologne, où la Diète joue un rôle essentiel dans la vie politique.
Durant la grande guerre du Nord, la Pologne ne sera pas officiellement en guerre, mais va être un enjeu important de la lutte entre la Suède et la Saxe dans les années 1700-1709.
La Russie et les débuts du règne de Pierre le Grand
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Le Danemark contrôle alors la Norvège.Frédéric IV, cousin de Charles XII, a succédé àChristian V en 1699, et a poursuivi la politique anti-suédoise de son prédécesseur. Son objectif est de récupérer les terres danoises perdues au profit de la Suède au cours duXVIIe siècle.
L'électorat de Brandebourg, dont la capitale estBerlin, contrôle le duché de Prusse et a des visées sur les territoires polonais situés entre ces deux entités (notammentDantzig/Gdansk, principale ville de Prusse occidentale). En 1701, cessant de relever de la Pologne, le duché de Prusse devient un royaume (hors du Saint Empire). L'ensemble Brandebourg-Prusse est en passe de devenir une autre puissance importante.
Dès 1697,Frédéric IV deDanemark dirige une attaque contre les Holstein-Gottorp. Les forces danoises s'emparent alors de plusieurs de leurs forteresses.
Après la déclaration de guerre à la Suède (février 1700), une armée danoise met le siège devantTönning[3] en mars. Simultanément, les forces d’Auguste II avancent enLivonie suédoise, prennentDünamünde et mettent le siège devantRiga[4].
Mais le roi de Suède réagit énergiquement : il concentre ses premières attaques contre le Danemark. La flotte suédoise réussit à contourner le blocus établi dans l'Øresund et débarque une armée près deCopenhague. Cette attaque surprise et les pressions des deux grandes puissances maritimes, leRoyaume-Uni et lesProvinces-Unies, amènent le Danemark à se retirer du conflit en signant lapaix de Travendal[5] ().
1700 (août-octobre) : la guerre dans les provinces baltes : la victoire de Narva
Charles XII est alors en mesure de transférer son armée sur la côte orientale de lamer Baltique pour affronter ses autres adversaires : l'armée d’Auguste II en Livonie, l'armée du tsar qui se prépare à envahir l'Ingrie suédoise[5] et commence lesiège de Narva (octobre 1700). En novembre, les armées russe et suédoise s'affrontent lors de lapremière bataille de Narva, où les Russes subissent une sévère défaite[6].
Après cette double victoire, le chancelier suédoisBenedict Oxenstjerna tente de « mettre aux enchères » l'alliance suédoise entre la France et les deux puissances maritimes, alors sur le point de s'affronter dans laguerre de Succession d'Espagne, afin de mettre fin à la guerre du Nord et de faire de Charles un arbitre en Europe, sans résultats probants.
En 1702, il affronte les troupes de l'hetman de Lituanie,Michał Serwacy Wiśniowiecki (récent vainqueur dans laguerre civile de Lituanie de 1700), et s'empare de la capitaleWilno (Vilnius) en avril. Il lance alors une offensive dans le royaume de Pologne et, le 19 juillet 1702, écrase l'armée saxonne, renforcée par des unités polonaises, lors de labataille deKliszów, à 50 km au nord deCracovie. Auguste II se replie versSandomierz (à l'est) tandis que Charles XII avance vers Cracovie, qu'il occupe, avant de s'installer à Varsovie. Auguste II se retire alors en Saxe.
CharlesXII le fait détrôner et organise des élections (1704) pour porter sur le trône un homme d'assez haute noblesseStanislas Leszczynski, qui avait été envoyé auprès de lui comme représentant des adversaires d'Auguste II et est devenu son ami.
Le 2 février 1706,AugusteII est vaincu àFraustadt (aujourd'huiWschowa), tout près de la frontière de laSilésie (province alorsautrichienne), et signe le traité d'Altranstadt (24 septembre 1706) par lequel il renonce à ses droits sur la couronne polonaise et reconnaît Stanislas Leszczynski comme roi de Pologne ; et met fin à son alliance avec la Russie[7]. Il livre aussi à Charles XIIJohann Reinhold von Paktul, ambassadeur de Russie, au départ sujet suédois et un moment officier de l'armée suédoise, qui est condamné à mort pour haute trahison et subit le supplice de laroue en 1707, ce qui sera considéré comme abusif par beaucoup de nobles polonais, étant donné son statut de diplomate[7].
D'une façon générale, l'occupation suédoise en Pologne et le gouvernement sous protectorat suédois de Stanislas Leszczynski posent un certain nombre de problèmes et suscitent des oppositions.
Malgré le revers subi àNarva, le mouvement de l'armée deCharlesXII vers la Pologne et la Saxe permet àPierre Ier de reprendre l'offensive dans les provinces baltes. Les victoires d'Erastfer et deNöteborg (Chlisselbourg) donnent à la Russie un accès à l'Ingrie oùPierreIer lance la construction d'une nouvelle capitale,Saint-Pétersbourg[6], sur le site de l'ancienne forteresse suédoise deNyenskans. Il commence à mettre en place une marine et une armée moderne, fondée sur une infanterie entraînée au maniement des armes à feu.
Cependant, quand il reprend l'offensive, le généralAdam Ludwig Lewenhaupt repousse les Russes avec des armées inférieures en nombre àJēkabpils (5 août 1704) et àGemauerthof (26 juillet 1705) et la Suède conserve la plus grande partie de ses provinces baltes.
Après la victoire remportée par Charles XII sur Auguste II en 1706,PierreIer propose de tout rétrocéder à la Suède à l'exception de Saint-Pétersbourg et des territoires situés au nord de laNeva, maisCharlesXII refuse, préférant attaquer la Russie. Le refus de cette offre de paix, alors que tous les ennemis de la Suède sont vaincus ou neutralisés, va avoir des conséquences tragiques.
Charles quitte la Saxe en août 1707. En 1708, laissant en Pologne une force de 24 000 hommes, il part en direction de Moscou avec une armée de 35 000 hommes. Une seconde armée commandée parLewenhaupt partant de Livonie avec 12 500 hommes et du ravitaillement doit le rejoindre. Le 14 juillet, Charles remporte contre une avant-garde russe une victoire àHolowczyn, près deMogilev (alors située dans le grand-duché de Lituanie, à 50 km de la frontière russe). Cette victoire n'est cependant pas décisive, car les Russes ont eu peu de pertes.
Le 9 octobre 1708, l'armée de Lewenhaupt subit une défaite àLesnaya, au sud-est deMogilev. Il abandonne le ravitaillement et la plus grande partie de ses canons, et lorsqu'il rejoint Charles le 30 octobre, il n'a plus avec lui que 6 000 hommes.
Privé de ravitaillement et confronté à une stratégie de la terre brûlée, Charles XII décide de descendre en Ukraine, où il compte sur un appui des Cosaques de l'hetmanIvan Mazepa. Mais ceux-ci subissent une violente attaque russe et Mazepa est privé de sa charge d'hetman. Seulement quelques milliers de Cosaques lui restent fidèles pour rejoindre les Suédois, qui vont passer l'hiver 1708-1709dans de très mauvaises conditions (c'est un hiver exceptionnellement froid, dans toute l'Europe).
1709 (juillet) : le désastre suédois de Poltava et ses suites
Charles réussit cependant à prendre la forteresse de Veprik (7 janvier 1709) et vient mettre le siège devantPoltava (avril 1709).
Le 9 juillet, l'armée suédoise est attaquée par une armée russe supérieure en nombre et subit unedéfaite écrasante. Charles réussit à s'échapper et à se réfugier dans l'Empire ottoman, où ce qui reste de son armée se rend aux Russes[8].
Cette bataille est le tournant de la guerre. Le Danemark et la Saxe reprennent leur place au côté de la Russie etAugusteII, grâce aux manœuvres deBoris Kourakine, remonte sur le trône de Pologne, Stanislas Leszczynski ayant quitté le pays.Pierre le Grand[9] poursuit ensuite ses campagnes dans la région balte.En 1710, les forces russes prennentRiga etTallinn : les provinces baltes de Livonie et d'Estonie seront ensuite intégrées à l'Empire russe.
1709-1714 : la guerre russo-turque et le séjour de Charles XII en Turquie
Après la déroute deCharlesXII en Russie, une nouvelle coalition anti-suédoise se forme avec la Russie, le Danemark et la Saxe.
Pierre le Grand demande l'extradition deCharlesXII, installé dans l'Empire ottoman àBender (actuelleMoldavie), mais lesultan ayant refusé, il entre enguerre et envahit en 1711 laMoldavie (« campagne du Prout »).
Le 18 juillet 1711, l'armée russe se retrouve piégée près de la rivièreProut. Pierre le Grand signe letraité de Fălciu (23 juillet 1711) qui prévoit des concessions territoriales (restitution d'Azov et démantèlement de quelques forteresses) et la fin de l'ingérence russe en Pologne et en Moldavie (le traité de Falciu est renouvelé le 24 juin 1713 par letraité d'Andrinople).
CharlesXII, déçu par cette perspective de paix, tente d'engager le sultan dans une nouvelle alliance contre la Russie. Devenu une source de soucis pour le sultan, il est invité àIstanbul (février 1713) et placé en résidence surveillée dans un palais bien gardé, jusqu'à ce qu'il renonce à ses projets et décide de rentrer en Suède[10] (octobre 1714).
La ville danoise d'Altona incendiée durant la campagne deMagnus Stenbock en 1713. Les forces russes répliquèrent en détruisant la ville suédoise deWolgast.
En 1710, l'armée suédoise présente en Pologne se retire enPoméranie suédoise, poursuivie par les forces de la coalition qui mettent le siège devantStralsund en 1711. Une armée de secours contraint l'armée coalisée à lever le siège, puis la bat à laGadebusch (20 décembre 1712). Mais l'arrivée de forces supérieures en nombre oblige les Suédois à se réfugier àTönning[11], où ils sont assiégés et capitulent le 13 mai 1713.
En 1714,CharlesXII quitte l'Empire ottoman et arrive àStralsund en novembre.
Le[12], près deGreifswald, ville antérieurement suédoise, le tsarPierre le Grand etGeorgesIer, en sa qualité d'électeur de Hanovre, concluent une alliance. Auparavant neutre, l'électeur de Brandebourg et roi de PrusseFrédéricIer se place dans la coalition en déclarant la guerre à la Suède durant l'été 1715[13]. La Suède est désormais en guerre avec la plus grande partie de l'Europe du Nord.
Charles XII s'échappe de Stralsund quelques jours avant la chute de la ville (). La campagne se termine avec la capitulation deWismar (1716). La Suède a perdu toutes ses possessions en Allemagne et sur la mer Baltique[14].
1713-1721 : la guerre et l'occupation russe en Finlande
En 1714, les galères dePierreIer remportent une victoire sur la marine suédoise lors de labataille d'Hangö Oud, au large de lapéninsule de Hanko. Les dernières troupes suédoises stationnées en Finlande sont battues à laStorrkyro (Napue, dans la province d'Ostrobotnie).
L'armée russe occupe alors la plus grande partie de laFinlande. Cette période d'occupation, qui va durer jusqu'en 1721, est appelée en Finlande « lagrande colère » (finnois :isoviha), tant les soldats russes commettent d'exactions, brûlant les villes et les villages et contraignant des milliers de paysans aux travaux forcés.
Environ 20 000 personnes, dont, conformément aux directives des autorités suédoises, la plupart des fonctionnaires et une grande partie despasteurs, quittent la Finlande pour échapper à l'armée russe et se réfugient en Suède.
1716-1718 : la guerre en Norvège et la mort de Charles XII
Après son retour en Suède,CharlesXII lance une campagne vers la Norvège en afin de forcer le Danemark à signer une paix séparée et de barrer l'accès de la mer Baltique à la Grande-Bretagne.
Il négocie également avec lesrebelles jacobites de Grande-Bretagne, ce qui entraîne une déclaration de guerre du Royaume-Uni en 1717.
Le, Charles XII est tué durant le siège de la ville norvégienne deFredriksten(no). Sa sœurUlrique-Éléonore lui succéde[15] et la campagne de Norvège est arrêtée.
Malgré la mort de Charles XII, la Suède refuse les termes de la paix offerte par la Russie.
En 1719, une flotte russe pille la côte orientale de la Suède. Plusieurs villes sont attaquées et presque tous les bâtiments situés dans l'archipel de Stockholm sont détruits. Une escadre russe en route vers la capitale est stoppée à la bataille de Stäket ().
Campagnes et changements territoriaux 1700-1709 (gauche) et 1709-1721 (droite).
Au moment de la mort deCharles XII, l'alliance anti-suédoise se divisa sur la répartition des territoires conquis.GeorgesIer etFrédéricIV convoitaient tous deux l'hégémonie en Allemagne du Nord tandis qu’AugusteII s'inquiétait des ambitions deFrédéric-GuillaumeIer de Prusse sur le sud-est de la mer Baltique. Pierre le Grand, dont les forces étaient déployées tout autour de la mer Baltique, visait la domination sur l'est de l'Europe centrale et envisageait d'établir des bases navales jusque dans leMecklembourg. En GeorgesIer,AugusteII et l’empereurCharles VI signèrent le traité de Vienne visant à ramener les limites de la Russie aux frontières d'avant-guerre[15].
Sur ce, le Hanovre-Grande-Bretagne et le Brandebourg-Prusse signèrent des traités de paix séparés avec la Suède : lestraités de Stockholm en 1719 et 1720 qui répartissaient les dominions suédois entre les différents partis. Les négociations furent menées par des diplomatesfrançais qui cherchaient à éviter un effondrement total de la position suédoise en mer Baltique. La Suède put donc conserverWismar et le nord de laPoméranie tandis que le Brandebourg-Prusse incorporait le sud de la région et que le Hanovre gagnait leBremen-Verden suédois[16].
En plus des rivalités au sein de la coalition anti-suédoise, il existait des rivalités au sein de la Suède entreCharles-Frédéric de Holstein-Gottorp etFrédéricIer de Hesse-Cassel pour le trône de Suède. Lorsque la paix fut signée avec le Danemark, la coalition s'était déjà divisée et le Danemark n'était pas en position de force pour obtenir le retour de ses anciennes provinces à travers l'Öresund.FrédéricIer souhaitait cependant arrêter le soutien suédois pour son rival en Holstein-Gottorp qui passa sous contrôle danois et la partie nord fut annexée ; la Suède fut également exemptée de payer lesdroits du Sund. Un traité séparé fut signé àFrederiksborg en[16].
Lorsque la Suède fut finalement en paix avec le Hanovre, la Grande-Bretagne, le Brandebourg-Prusse et le Danemark-Norvège, elle espérait que les sentiments anti-russes au sein des signataires du traité de Vienne et de la France se concrétisent au sein d'une alliance qui lui permettrait de récupérer ses provinces baltes. Cependant, cette alliance ne vit jamais le jour, principalement en raison des tensions entre le Royaume-Uni et la France. Par conséquent, la guerre se termina par la signature dutraité de Nystad entre la Russie et la Suède àUusikaupunki (Nystad) le. La Finlande fut rendue à la Suède tandis que l'Estonie, laLivonie, l'Ingrie, leKexholm et une large part de laCarélie étaient cédées à la Russie. Le mécontentement de la Suède mena à une série de guerres malheureuses au cours duXVIIIe siècle pour récupérer les territoires perdus comme lors de laguerre des Chapeaux et de laguerre deGustaveIII[16].
La Saxe-Pologne-Lituanie et la Suède ne signèrent pas un traité de paix formel mais renouvelèrent lapaix d'Oliva qui avait mis fin à lapremière guerre du Nord en 1660[17].
La Suède avait perdu toutes les possessions outre-mer qu'elle avait conquises au cours du siècle et demi précédent et cessait d'être une force de premier ordre dans les affaires européennes. À l'inverse, la Russie de Pierre le Grand devint la puissance incontournable en Europe de l'Est.
Pendant la grande guerre du Nord, de nombreuses villes et régions de la côteBaltique, de l'Europe centrale et orientale ont connu une importanteépidémie depeste avec un pic entre 1708 et 1712. La peste s'est propagée viaPińczów dans le sud de la Pologne, où elle a été constatée pour la première fois dans un hôpital militaire suédois en 1702[18]. Par la suite, la peste va suivre les routes commerciales, les armées et ainsi s’étendre le long des côtes de la Baltique à la Prusse en 1709. En 1712, c'est la ville deHambourg qui est touchée[19]. Les soldats et les réfugiés étaient des agents de propagation de la peste malgré eux.
Cette épidémie, correspondant à une résurgence de ladeuxième pandémie de peste, est également le dernier épisode dans la région qui a connu plusieurs vagues depuis la peste noire duXIVe siècle. La mortalité fut très différente d'une région à l'autre, certaines villes et régions n'ont été touchées que pendant une courte période, tandis que pour d'autres territoires, les épisodes de peste resurgiront pendant plusieurs années. Localement, elle a pu atteindre les trois quarts de la population. Cependant, il est difficile de faire la distinction entre les décès résultant de la peste, des décès dus à la famine et autres maladies comme lavariole[20]. De plus, leGrand hiver de 1709 fut un facteur aggravant de la situation. En effet, ce « Grand hiver » fut une période de froid intense qui frappa l'Europe, menant à une crise de subsistance entraînant alors des famines dans un contexte sanitaire déjà compliqué[21].
(ru) Benjamin IvanovitchBaskakov(ru),Северная война 1700-1721 гг. : Кампаниія отъ Гродна до Полтавы 1706-1709 гг. [« La guerre du Nord de 1700-1721. La campagne de Grodno à Poltava de 1706 à 1709 »], Saint-Pétersbourg,, IX-267 p.(présentation en ligne).
(de)Alexander Brückner(de):Die Münzzeichen in Schweden 1716–19. Ein Beitrag zur Geschichte der Finanzkrisen. In:Jahrbücher für Nationalökonomie und Statistik. Bd. 3, 1864,S. 161–184 (Teil 1),S. 237–282 (Teil 2),S. 337–365 (Teil 3).
(de)Joachim Krüger(de) (Hrsg.):Wolgast in der Asche. Ausgewählte Quellen zur Lustration der Stadt in der Dänenzeit (1715–1721) (=Publikationen des Lehrstuhls für Nordische Geschichte. Bd. 8). Universität Greifswald, Greifswald 2007,(ISBN978-3-86006-295-1).
(de)Eckardt Opitz:Vielerlei Ursachen – eindeutige Ergebnisse. Das Ringen um die Vormacht im Ostseeraum im Großen Nordischen Krieg 1700–1721. In:Bernd Wegner(de) in Verbindung mit Ernst Willi Hansen, Kerstin Rehwinkel und Matthias Reiss (Hrsg.):Wie Kriege entstehen. Zum historischen Hintergrund von Staatenkonflikten (=Krieg in der Geschichte. Bd. 4). Ferdinand Schöningh, Paderborn u. a. 2000,(ISBN3-506-74473-9), S. 89–107.
(de)Heinz Duchhardt:Altes Reich und europäische Staatenwelt 1648–1806 (=Enzyklopädie deutscher Geschichte. Bd. 4). Oldenbourg, München 1990,(ISBN3-486-55421-2), Kapitel II.4:Das Reich und die Nordischen Kriege. S. 73–77 (Vorschau).
(de)Curt Jany:Geschichte der Preußischen Armee vom 15. Jahrhundert bis 1914. Bd. 1:Von den Anfängen bis 1740. 2., ergänzte Auflage. Biblio, Osnabrück 1967, S. 632–641.