Pour les articles homonymes, voirVarenne.
Grézieu-la-Varenne | |
![]() La mairie en 2015. | |
![]() Blason | ![]() |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Rhône |
Arrondissement | Lyon |
Intercommunalité | CC des Vallons du Lyonnais |
Maire Mandat | Bernard Romier 2020-2026 |
Code postal | 69290 |
Code commune | 69094 |
Démographie | |
Gentilé | Grézirots |
Population municipale | 6 284 hab.(2022![]() |
Densité | 843 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 44′ 54″ nord, 4° 41′ 28″ est |
Altitude | Min. 240 m Max. 589 m |
Superficie | 7,45 km2 |
Type | Ceinture urbaine |
Unité urbaine | Lyon (banlieue) |
Aire d'attraction | Lyon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Brignais |
Localisation | |
Liens | |
Site web | mairie-grezieulavarenne.fr |
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Grézieu-la-Varenne est unecommune française située dans ledépartement duRhône enrégionAuvergne-Rhône-Alpes.
Elle fait partie ducanton de Brignais et de l'arrondissement de Lyon.
La superficie de la commune de Grézieu-la-Varenne est de745 hectares.
Le sous-sol se compose essentiellement d'ungneiss granulitique dans la partie ouest de la vallée, jusqu'à la D 30 qui relie Grézieu àBrindas ; on compte moins de 4,7 % d'argile, et une plus forte proportion dequartz.
Dans la partie est, soit en direction deLyon, on trouve du gneiss à cordierites, reconnaissable à ses stries noires ; 6,5 % d'argile : des terres plus riches, moins sableuses et plus franches.
L'hydrographie de la commune se présente de la manière suivante : au nord, les ruisseaux du Mercier et du Ratier séparent respectivement Grézieu des communes dePollionnay et deSainte-Consorce. Ils se rejoignent au niveau du Pont Rapaud pour former le ruisseau de Ponterle, qui se jette lui-même dans le ruisseau deCharbonnières, affluent de l'Yzeron, mais ce en dehors des limites de la commune.
La Chaudanne, qui prend sa source à l'ouest de la commune, au niveau du hameau de Montolvet, sépare Grézieu etVaugneray au sud-ouest et rejoint l'Yzeron, qui marque la limite entre Grézieu etCraponne au sud-est.
Tous ces ruisseaux s'écoulent selon une direction ouest-est, à l'exception de la goutte de Chambarny, qui sépare Grézieu de Craponne selon une direction nord-sud.
En termes d'altitude, le point le plus haut de la commune se situe à l'ouest, au niveau du hameau du Recret, à 570 mètres. Le point le plus bas se trouve au sud-est, au pont Chabrol, au confluent de la Chaudanne et de l'Yzeron (245 mètres).Le parvis de l'église s'élève à 335,15 mètres.
![]() | Pollionnay | Sainte-Consorce | Saint-Genis-les-Ollières(Métropole de Lyon) | ![]() |
N | Craponne(Métropole de Lyon) | |||
O Grézieu-la-Varenne E | ||||
S | ||||
Vaugneray | Brindas |
Pour des articles plus généraux, voirClimat d'Auvergne-Rhône-Alpes etClimat du Rhône.
En 2010, le climat de la commune est de typeclimat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant lapériode 1971-2000[1]. En 2020,Météo-France publie une typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Nord-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 800 à 1 200 mm, bien répartie dans l’année[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de11,4 °C, avec uneamplitude thermique annuelle de17,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 773 mm, avec 8,8 jours de précipitations en janvier et 6,5 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur lastation météorologique deMétéo-France la plus proche, « Brindas », sur la commune deBrindas à 3 km àvol d'oiseau[3], est de12,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 717,6 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différentsscénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié parMétéo-France en novembre 2022[6].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 0,5 | 0,5 | 3,2 | 6,2 | 9,6 | 13,3 | 15,6 | 14,6 | 11,6 | 8,4 | 4,2 | 0,9 | 7,4 |
Température moyenne (°C) | 3,7 | 4,4 | 8 | 11,8 | 15,1 | 19,4 | 21,8 | 20,7 | 17,3 | 12,9 | 7,7 | 4,2 | 12,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,8 | 8,3 | 12,8 | 17,3 | 20,7 | 25,6 | 28 | 26,9 | 23 | 17,5 | 11,3 | 7,4 | 17,1 |
Record de froid (°C) date du record | −10,5 12.01.09 | −14,1 05.02.12 | −11,4 01.03.05 | −4,7 08.04.21 | 0,2 17.05.12 | 5,1 08.06.19 | 9,2 31.07.11 | 7,2 27.08.11 | 2,8 27.09.10 | −3,5 30.10.12 | −6,6 28.11.13 | −10,8 30.12.05 | −14,1 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record | 17,8 30.01.13 | 20,5 18.02.22 | 24,3 31.03.21 | 27,9 23.04.07 | 34,1 24.05.09 | 37,4 27.06.19 | 39,6 07.07.15 | 41 24.08.23 | 33,8 04.09.23 | 29,7 02.10.23 | 21,1 20.11.09 | 18,5 31.12.22 | 41 2023 |
Précipitations (mm) | 44,9 | 37 | 42,2 | 65,8 | 71,9 | 67,8 | 66,1 | 62,6 | 54,9 | 76,2 | 81,1 | 47,1 | 717,6 |
Au, Grézieu-la-Varenne est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[7].Elle appartient à l'unité urbaine de Lyon[Note 1], une agglomération inter-départementale regroupant123 communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 2],[8],[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lyon, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[9]. Cette aire, qui regroupe 397 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (58,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (36,6 %), prairies (32,7 %), zones agricoles hétérogènes (22,1 %), forêts (8,5 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Pour ce qui est de l'étymologie du nom "Grézieu", plusieurs thèses s'opposent ou se complètent. L'abbé Devaux[13] penche pour une déformation du gentilice gallo-romain Gratius, mais d'autres mentions d'origines diverses se rencontrent aussi : "in villa Grasiaco" (927, Paradinop. cit.,p. 115) ; "Graisieu" (1214,Cartulaire lyonnais, I,no 126); "eccl. de Graysiaco" (Pouillé duXIIIe siècle publié en annexe du cartulaire de Savigny,p. 905) ; "Gresay" (Paradin,op. cit.) ; "Gresy" (1581, A.D., fonds de Saint-Just) ; "Greysieu" (1697, Enquête d'Herbigny) ; "Grézieux" auXVIIIe siècle[14].
E. Catalon mentionne pour sa part une possible origine celtique du nom :grag (roche), ougraou, terre sablonneuse et pierreuse, tout en mettant en garde contre une interprétation facile consistant à voirgrès dansGrézieu[15].
L'additifLa Varenne, qui permet de distinguer Grézieu deGrézieu-le-Marché, apparaît en 1278 :Grayseu in Varena (Cartulaire lyonnais, II,p. 408). E. Catalon rapporte que « selon certains »[16], dans leForez, on appelaitvarennes des terres sablonneuses et pierreuses peu épaisses. Il précise aussi que d'autres y voient une déformation degarenne.
Aucune trace d'occupation n'est attestée pendant lapériode romaine, tant au niveau archéologique que bibliographique[17].
Toutefois, dans l'opuscule qu'il a consacré à l'histoire de la commune en1977[18], M. Catalon précise que "Grézieu faisait […]partie du territoire des Ségusiaves, tribu peu importante, se disant gauloise, mais qui parlait le Celtique." L'auteur fait également référence à un camp romain, installé à l'époque dutriumvirMarc-Antoine sur une partie du plateau lyonnais où se trouvent aujourd'hui les communes deTassin,Craponne, Grézieu etSaint-Genis-les-Ollières.
De fait, la commune de Grézieu abrite, parmi ses vestiges archéologiques, des restes notables de l'aqueduc romain de l'Yzeron. Voici ce qu'en dit à la page 19 lePréinventaire des Monuments et Richesses artistiques de la commune (1987) :« Sur le territoire de la commune, [la branche principale de l'aqueduc]est longue de 4 800 mètres. C'est un canal maçonné, voûté, enterré à faible profondeur dans une tranchée. Il a été en grande partie détruit au cours des siècles, mais il a laissé sur son passage de très nombreuses traces, sous la forme de matériaux de démolition, pierres et fragments de maçonnerie, blocs de béton de tuileau souvent de grande taille, récupérés et réemployés à proximité immédiate. Il reste aussi, de distance en distance, des vestiges en place. Les uns et les autres ont été abondamment signalés, tout le long du parcours, au Recret, à Montolvet, l'Araby, Pierre-Cale, aux Varennes et aux Attignies, dans le village et au Tupinier. »
Grézieu abrite également une section de l'ancienne voie d'Aquitaine, tracée en 43 après Jésus-Christ sous le règne de l'empereurClaude. Elle traverse le bourg à l'emplacement approximatif de la grande-rue pour atteindre, en direction de l'ouest, le Recret et le col de Saint-Bonnet en direction de l'Atlantique[19].
Le village fut également, pendant plusieurs siècles, la dernière étape d'un pèlerinage dédié à saint Bonnet et situé entre le col de la Luère et le col de Malval, sur l'emplacement d'un ancien site druidique. Saint Bonet ou Bonnet, auvergnat de naissance naquit vers623 dans une famille d’anciens sénateurs romains. Il fit des études remarquables pour l’époque : grammaire, droit et sans doute rhétorique. Il se préparait ainsi à une carrière à la cour du roi. Il servit comme échanson de Sigisbert III et deThierry III. Il devint préfet deMarseille vers677. Il géra cette ville avec beaucoup de douceur, s’opposant au commerce des esclaves. Il pratiquait un ascétisme sévère. Son frère saint Avit était alors évêque deClermont. Se sentant près de sa fin, il demanda son frère comme successeur et obtint l’accord du roi pour cette nomination épiscopale. Avit mourut rapidement et Bonet devint évêque de Clermont vers la fin de690. Il continua de vivre pauvrement en jeûnant plusieurs jours par semaine. Sa nomination par son frère lui causa des scrupules : il démissionna et se retira à l’abbaye de Manglieu dans lePuy-de-Dôme. Il entreprit le pèlerinage deRome, au passage il passa parLyon où il apaisa un conflit entre l’évêque et le duc desBurgondes. Il poursuit son chemin jusqu’à Rome et la légende rapporte qu’en chemin il racheta de nombreux captifs pour les libérer. À son retour il s’installa à Lyon, où il mourut vers705.
Son corps fut transféré à Clermont, d’abord à l’église Saint-Maurice vers712 puis à la cathédrale auXIIIe siècle.
Le baron Raverat rapporte des éléments similaires, mais avec quelques différences :« Saint Bonnet, qui était chancelier du roi ThierryIer, mourut à Lyon en odeur de sainteté. Clermont, sa ville natale, désirant conserver ses reliques, l'évêque Proculus les demanda à Fulcade, évêque de Lyon.En740, le cortège qui les accompagnait, après s'être arrêté à Grézieu, fit une station au sommet de la montagne. On déposa son corps sur l'autel druidique que le seul contact du cercueil transforma en une croix colossale. Immédiatement, on érigea en ce lieu une chapelle dédiée à Marie et on consacra la montagne à Saint Bonnet »[20].
Il est à noter que ce site, Saint-Bonnet-le-Froid (à ne pas confondre avec unelocalité du même nom dans laHaute-Loire), qui se trouve sur la commune deChevinay, abrite depuis des siècles un château plusieurs fois modifié, et dont l'un des propriétaires fut le philosophe lyonnaisAntoine Blanc de Saint-Bonnet.
En913, une église aurait été bâtie à Grézieu par le ComteGuillaume dit le Pieux, qui peu d'années auparavant avant fondé l'abbaye de Cluny, suivie par la création d'une paroisse[21]. Cette église, plusieurs fois remaniée, existait encore en 1867, mais elle fut remplacée par un édifice plus vaste en 1870-1871.
La tradition veut que la cuve baptismale conservée à l'église de Grézieu, qui date de la fin duXe siècle-début duXIe siècle[22], ait été offerte à la nouvelle paroisse par Guillaume le Pieux.
À la fin de l'empirecarolingien, l'Ouest lyonnais dont fait partie Grézieu connaît successivement plusieurs souverainetés[23] :royaume de Provence (879-928),royaume d'Arles (928-1032), puisSaint-Empire jusqu'au commencement duXIVe siècle. L'éloignement de la région du centre du pouvoir politique la mettait évidemment à la merci des luttes d'influence locale. Ainsi, Grézieu se trouva placé dans une zone de contacts entre les influences antagonistes deschanoines-comtes de Lyon et descomtes du Forez.
C'est au cours de ces deux siècles de heurts entre pouvoirs rivaux pour le contrôle du plateau lyonnais que se place l'épisode de la bataille d'Yzeron (1158), au cours de laquelle les troupes de l'archevêque de Lyon Héraclius furent battues par l'armée deGuy II, comte de Forez. En1173, un accord conclu entre les parties adverses mit fin au différend, le comte du Forez conservant les pays de la vallée de la Loire, et l'archevêque de Lyon ceux du Rhône et de la Saône dont Grézieu faisait partie.
Ce sont donc les chanoines-comtes de Lyon, nouveaux seigneurs de Grézieu, qui, à la charnière duXIIe – XIIIe siècle, firent construire une fortification autour du bourg, sous la forme d'une muraille quadrangulaire bordée au sud par lavoie d'Aquitaine[24]. Cette muraille, le « vingtain », s'ouvrait au nord et au sud par deux portes, dont la seconde subsista jusqu'en 1935, et était flanquée de quatre tours angulaires. À l'intérieur des murs, les maisons étaient bâties autour de l'ancienne église romane, qui fut démolie entre 1867 et 1870[25]. Une tour de guet fut plus tard (XIVe siècle) ajoutée au nord. Haute de 25 mètres, elle fut diminuée de moitié en 1822 et détruite à son tour au début des années 1880. Un chemin de ronde, qui subsiste aujourd'hui, desservait le tour intérieur du vingtain. Il figure sur un plan scénographique des châteaux de Grézieu etPollionnay levé en 1599[26].
En1312, le Lyonnais est rattaché à lacouronne de France parPhilippe le Bel. Devant l'absence de protestation de la part de l'empereur, le changement de souveraineté est entériné par leconcile deVienne. Les habitants de Grézieu sont désormais sujets duroi de France.
En1360, letraité de Brétigny qui consacrait une trêve dans laguerre de Cent Ans, laissa un grand nombre d'hommes d'armes issus des armées française et anglaise sans occupation. Constitués en hordes de pillards nommésTard-Venus, ils écumèrent de nombreuses régions, dont les environs deLyon. Pendant plusieurs années, le plateau lyonnais -et par conséquent Grézieu- durent subir leurs fréquentes incursions et leur violence sans frein.
En quittant la région en1365, leur chefSeguin de Badefol les emmenant en Auvergne, ils traversèrent l'Yzeron à Grézieu, y poursuivant leurs larcins et faisant de nombreuses victimes[27].
Les violences des Tard-Venus ayant occasionné beaucoup de dégâts matériels, le chapitre de Saint-Just, seigneur de Grézieu, y entreprit des réparations dont il subsiste des traces dans les actes capitulaires. On voit également la fréquence des discussions entre les officiers royaux et les habitants de Grézieu pour financer les travaux de réparation des murs et des tours endommagés[28]. Ainsi, en septembre1378, une somme de 80francs est allouée en séance capitulaire pour les travaux de restauration de Grézieu, une contribution générale étant demandée aux habitants à hauteur d'un huitième des redevances.
Les archives montrent de nouvelles dépenses pour des travaux effectués en1411, et E. Catalon précise que, pour trouver les ressources nécessaires, leschanoines "mettent en leurs mains l'obéance complète de Grézieu", c'est-à-dire l'ensemble des revenus de la paroisse.
Voici ce qu'écrit en1697 Messire Antoine Ozier, curé de Grézieu, en réponse au questionnaire de Lambert d'Herbigny,intendant duLyonnais,Forez etBeaujolais[29] :
« Grézieu mesure trois quarts de lieue de longueur et environ un quart de lieue de largeur. Le terroir est sablonneux et stérile.
Un tiers de terres labourables, en grande partie semées de petit seigle, aucune production de fruits.
Un douzième de vignes, un quinzième de prairies.
Pas de bois, mais seulement des bruyères. Les habitants sont des cultivateurs de terre ou des journaliers.
Population : deux cent quarante-six habitants : soixante hommes de plus de vingt ans (30 mariés, 10 garçons), soixante-six femmes de plus de vingt ans (50 mariées, 6 veuves, 10 filles), cent-vingt jeunes de moins de vingt ans (50 garçons, 70 filles). »
Le curé Ozier souligne également, en annexe de son rapport à l'Intendant, que la violence des gens de guerre de passage dans la paroisse est allée jusqu'à l'enrôlement d'hommes mariés, et il insiste sur le fait que le chapitre de Saint-Just perçoit ladîme sur le produit de laquelle il revient à la paroisse uneportion congrue de 300livres par an[30].
À l'époque moderne, outre la suzeraineté des chanoines de Saint-Just qui perdurera jusqu'à l'abolition des privilèges en août1789, quelques membres de lanoblesse se distinguent à Grézieu : la figure d'Antoine Charrier, propriétaire du domaine de La Barge, "escuyer", seigneur de La Barge, conseiller du roi, "thrésorier de France en la généralité de Lyon"[31] qui blasonned'azur à la roue d'or clouée de gueules, et dont les armes ont servi à l'élaboration du blason de Grézieu.
La mention de La Barge nous amène à évoquer une propriété centrale dans l'histoire de Grézieu, qui subsiste partiellement aujourd'hui : le château de La Barge. Quelqueschanoines étant parvenus à contrôler entièrement quelques domaines, certains d'entre eux, à l'instar de Gaudemard de La Barge (1261) et de Pierre de La Barge (1289) firent bâtir une forteresse. Celle-ci, se trouvant à l'emplacement du château actuel, fut détruite auXVIe siècle. La famille de La Barge, qui portaitd'argent à la bande de sable, fournit plusieurs chanoines aux différents chapitres de l'Église de Lyon. La consultation des archives capitulaires de Saint-Just fournit la liste des châtelains qui furent successivement désignés pour administrer la châtellenie de Grézieu pendant les temps troublés auxquels il a déjà été fait référence :
Après la démolition de l'ancienne forteresse, la construction du château actuel démarra en 1598. Voici ce qu'écrit E. Catalon au sujet de ses propriétaires successifs :
" D'abord, ce fut Antoine Charrier, marié en1615 avec Jeanne de Gué, fille du Trésorier général de laGendarmerie de France. Antoine Charrier fut nommé Trésorier général des Finances àLyon et Trésorier général de France en1629 et il mourut en1673 à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Sa mort fut considérée comme une grande perte par toute la paroisse de Grézieu. Il eut neuf enfants dont Jean Charrier, chevalier de La Barge, capitaine aurégiment de Lorraine, Trésorier général de France, en1671-1672,Prévôt des marchands de Lyon. En1672, il acheta la baronnie de Sandrans dans laBresse.
Une de ses filles est souvent citée dans lesMémoires deMademoiselle de Montpensier, pour son esprit et sa beauté.
Nous relevons ensuite le nom d'Antoine Charrier, chevalier de La Barge, baron de Sandrans dont une des filles, Geneviève, morte en1768, fut mariée à Jean des Brosses.
Il y eut ensuite Claude des Brosses (1720-1763) et enfin, dernier possesseur avant laRévolution, Jacques des Brosses qui, en1789, comparut à l'Assemblée de la Noblesse de Lyon."
Au cours de laRévolution française, la commune porte provisoirement le nom deGrézieu-et-Craponne[32].
Le château de La Barge fut mis sous séquestre et ce n'est que le 15thermidoran II () qu'il fut rendu.
En1904, le pavillon ouest du château, que les habitants de Grézieu surnommaient « le placard », fut démoli par la municipalité afin d'élargir la D 30 (actuelle avenue Lucien-Blanc).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Liste des maires avant 1944
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1944 | Joël Chotard | Industriel du textile Président du Comité de libération de 1944 à 1945 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
[33] | Louis Veyret | Ancien directeur général desHospices civils de Lyon Démissionnaire | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Guy Paya | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Yves Hartemann | UDFpuisMoDem | Avocat | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
En cours (au 19 janvier 2021) | Bernard Romier | UMP-LR | Enseignant Réélu pour le mandat 2020-2026 |
La commune fait partie de lacommunauté de communes des Vallons du Lyonnais.
La commune de Grézieu-la-Varenne est jumelée avec la petite ville italienneFinale Emilia, province deModène, région d'Émilie-Romagne, depuis1966.
L'origine de ce jumelage[34] est liée à la figure du docteur Jean-François (Gianfranco) Cassetti, né à Finale en1799 et exilé en France au moment des soubresauts politiques liés auRisorgimento. Il vint habiter à Grézieu-la-Varenne, dont il fut maire à deux reprises, de1870 à1874, puis de1878 à sa mort en1884.
L'accord de jumelage a été signé en1966 par Joël Chotard, maire de Grézieu, et Angelo Sola, maire de Finale.
Les habitants de la commune sont appelés lesGrézirots[35]. On trouve également les appellationsGrézirois ouGrézotins.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[37].
En 2022, la commune comptait 6 284 habitants[Note 4], en évolution de +11,64 % par rapport à 2016 (Rhône : +3,93 %,France horsMayotte : +2,11 %).
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
696 | 782 | 819 | 1 195 | 1 640 | 762 | 784 | 809 | 914 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
901 | 914 | 996 | 951 | 967 | 1 018 | 1 155 | 1 055 | 1 071 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 073 | 1 087 | 1 090 | 1 034 | 1 104 | 1 028 | 1 026 | 1 002 | 1 175 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2008 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 448 | 1 849 | 2 323 | 2 855 | 3 256 | 4 133 | 4 673 | 4 830 | 5 331 |
2018 | 2022 | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
5 838 | 6 284 | - | - | - | - | - | - | - |
Il existe une école maternelle et une école primaire portant le nom deGeorges Lamarque, résistant membre duréseau Alliance. Les bâtiments de l'école maternelle ont été inaugurés en 1965 par Joël Chotard, maire de l'époque, en présence de nombreuses personnalités de la Résistance, en particulierMarie-Madeleine Fourcade, chef du réseau Alliance. Une plaque été apposée au mur de l'école, dont voici le texte :
« Groupe scolaire
Georges Lamarque
Héros de la Résistance
Petit-fils d'instituteur
Fils du Lieutenant Georges Lamarque ancien élève de l'École normale supérieure tombé au Champ d'Honneur le 7 septembre 1914
et de
Madame Augusta Georges Lamarque professeur à l'Institut des Jeunes Sourds de Paris
Officier de la Légion d'honneur
Ancien élève de l'École normale supérieure
Agrégé de Mathématiques
Chef du S.R. "Druides" - Réseau Alliance
Compagnon de la Libération
Chevalier de la Légion d'honneur
Fusillé par l'ennemi le 8 septembre 1944
En exemple aux enfants qui seront instruits dans ces écoles.
-28 mars 1965. »
De l'autre côté de la route, un second ensemble de bâtiments, dits « du Boulodrome » et longtemps partagés entre préfabriqués et bâtiments en dur inaugurés en 1978, a été modernisé à partir des années 1990 jusqu'à ces dernières années.
En913,Guillaume le Pieux fonde la paroisse de Grézieu[21].
Elle passe rapidement sous le contrôle des chanoines du chapitre de Saint-Just deLyon et se retrouve canoniquement intégrée à l'archiprêtré des Suburbes. Il est à noter qu'à l'instar de ce qui se passait dans beaucoup de paroisses rurales avant les réformes qui suivirent leconcile de Trente, les paroissiens se plaignent périodiquement de l'absentéisme des desservants et de leur négligence à remplir leur charge : une femme de Grézieu-la-Varenne rapporte ainsi en1462 qu'un seul de ses six enfants put être baptisé dans la paroisse, et cela par la faute du curé (« qui non reperiebatur pro ipsis pieris baptizandis »)[39].
Après laRévolution, la paroisse fait partie de l'archiprêtré deVaugneray, dont lecuré est le doyen.
Voici le texte d'un document conservé aux Archives du diocèse de Lyon qui donne un aperçu de la situation de la paroisse à l'aube duPremier Empire :Rapport du curé de Grézieu Jean Pipon au questionnaire adressé aux curés du diocèse par les Vicaires généraux Jouffret, Courbon et Renaud le 8 pluviôse an XII[40].
« Grésieux la varenne jour des cendres an 12Je réponds à votre circulaire du 8 pluviôse an 12 – dont vous m’avez honoré.Je ne jouis d’aucune pension ecclésiastique, et n’ai conservé la jouissance d’aucun bien ou rente.J’habite un presbytère communal, et n’ai point de jardin, ni fond de terre attaché à ma desservance.La partie de la paroisse que je dessers est de 445 âmes, et environ 297 communians. Tous professent extérieurement lecatholicisme. Les deux tiers fréquentent les sacremens avec édification, et sont assidus aux offices de l’Église ; l’autretiers seroit déjà revenu aux vrais principes, sans quelques prêtres voisins – qui l’autorisent dans des écarts biencondamnables.Les catéchismes sont fréquentés, cette année, par 20 garçons et autant de filles, quelquefois plus.Je les fais tous les dimanches avant vêpres – depuis la toussaint jusqu’à Pâques, et tous les autres jours du carême avant laprière du soir.Nous n’avons point d’hôpital, ni d’hospice.La commune a un maître d’école pour les garçons et une maîtresse pour les filles ; ses moyens ne lui permettent pas d’avoir desfrères ou des sœurs des Écoles chrétiennes.Point de pensionnat.Nous avons une Confrérie du St Sacrement et une du Rosaire.Point de société de bonnes œuvres, ni moyen d’en avoir.Notre église récemment réparée, a neuf chapelles, elle est en bon état, et peut contenir 600 personnes, même à genoux. Lasacristie est petite, le clocher bon – à l’exception du befroy.Le maître autel est postiche, nous en aurons un, sous peu, d’une belle forme ; ceux de la Ste Vierge et de St Roch, ne sontencore ornés que de leurs statues, les ornemens sont propres, point encore d’images des saints.Il y a une croix dans le cimetière qui est clos et fermé. L’on a relevé dans la paroisse.J’ai conseillé la prière en commun le soir, et la lecture de la méditation sur l’Evangile, dans les familles où l’on sait lire.On chante –et même avec beaucoup de goût, des cantiques dans notre église.Chez tous mes paroissiens où j’ai été, j’y ai vu des bénitiers, l’image de la Croix et de la Ste Vierge.Les livres d’Église, de piété, les catéchismes, vies des saints, le livre de l’imitation de NSJC, celui des Epîtres etEvangiles, sont en général entre les mains de ceux qui savent lire, ou au moins en partie.Les circonstances du moment, le peu de ressource que présente un petit peuple composé d’habitans peu fortunés, sont desobstacles au genre de bien, d’édification et de bonnes œuvres que nous désirons.J’ai l’honneur d’être très respectueusement Messieurs,Votre très humble et soumis serviteur.+Pipon, des. Grézieux La varenne »
En 2010, lerevenu fiscal médian par ménage était de 40 531 €, ce qui plaçait Grézieu-la-Varenne au 2 236e rang parmi les 31 525 communes de plus de 39 ménages en métropole.
Commune principalement tournée vers l'agriculture, elle fait aussi partie, du XIXe siècle jusqu'à la fin des années 1950, de « la blanchisserie de Lyon », cet ensemble de communes de l'ouest lyonnais dans lesquelles les lyonnais font laver leur linge. Après le déclin puis la fin de la blanchisserie artisanale, seule l'entreprise Mercier a continué l'activité en se diversifiant vers la teinturerie et en évoluant vers la blanchisserie industrielle, elle ferme en 2010. Cette entreprise a été condamnée pour délit de pollution en 1982, mais le terrain n'a pas été dépollué et la commune devient en 2022 le premier théâtre de l'application du nouveau délit d'écocide en France[41].
Le centre du village, actuellement en cours de réaménagement, reste marqué par l'histoire, même si les évolutions successives de l'urbanisation du village ont profondément remanié le visage du bourg.
De la longue histoire de cette bourgade du plateau du Lyonnais, il subsiste une cuve baptismale duXIe siècle, visible dans l'égliseSaint-Roch[42].
L'ancien chemin de ronde, qui avait partiellement résisté aux assauts du temps, a été récemment modifié par les travaux d'aménagement du centre-bourg.
Commune principalement tournée vers l'agriculture, elle fait aussi partie, du XIXe siècle jusqu'à la fin des années 1950, de « la blanchisserie de Lyon », cet ensemble de communes de l'ouest lyonnais dans lesquelles les lyonnais faisaient laver leur linge.La Maison du blanchisseur située dans l'ancienne ferme-blanchisserie de la famille Allouis et reprenant une partie de la collection de l'ancienMusée de la blanchisserie deCraponne garde la mémoire de la blanchisserie artisanale.
Les armes de la commune de Grézieu-la-Varenne se blasonnent ainsi : |
Ces armes ont été composées par maître Jean Tricou, érudit lyonnais, en1956. Elles sont une évocation du chapitre de Saint-Just de Lyon, seigneur de Grézieu jusqu'en1789 (d'argent au lion de gueules à la bordure d'azur semée de besants d'or), et de deux familles importantes de Grézieu, La Barge (d'argent à la bande de sable) et Charrier (d'azur à la roue d'or).
D'autres blasons ont été trouvés à Grézieu : celui de la famille Maréchal (XVe -XVIe siècle), qui se lit « d'or à la bande de gueules accompagné de six coquilles en orle », et, auXVIIe siècle, celui de l'Ordre descarmes déchaussés, qui est « de sable chapé arrondi d'argent, la pointe terminée en chef par une croisette pattée de sable à trois molettes de l'un en l'autre ».
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