Coordonnées | |
---|---|
Pays | |
Département | |
Massif | |
Localité voisine | |
Voie d'accès | D90 |
Type | |
---|---|
Altitude de l'entrée | 344 m |
Longueur connue | Plus de 55 km explorés, plus d'un km visitable. |
Période de formation | Quaternaire |
Température | 13 °C dans les galeries |
Cours d'eau | Rivière de Padirac |
Occupation humaine | |
Site web |
Legouffre de Padirac est l'entrée monumentale d'unecavité naturelle, situé dans leLot enFrance, d'une dimension de 35 mètres de diamètre environ. Au fond de cegouffre, à 103 mètres de profondeur, coule une rivière souterraine qui parcourt une partie d'un grand réseau de plus de 55 kilomètres de développement.
Le gouffre de Padirac est situé dans la commune dePadirac, dans le département duLot, dans la régionOccitanie, enFrance. Il se trouve au nord deGramat, dans la région historique duQuercy et s'ouvre dans les calcairesjurassiques ducausse de Gramat.
La rivière souterraine dePadirac s’écoule au cœur d’un immense plateaucalcaire : lescausses du Quercy. L’omniprésence du calcaire dans la région s’explique par unetransgression marine généralisée au cours de la périodeJurassique. Pendant cette période, le paysage local s’apparentait à des lagons tropicaux permettant l’accumulation d’une grande quantité desédiments marins à l’origine du calcaire[1]. Plus précisément, les galeries de Padirac recoupent deux unités d’âges différents : une unité inférieure datant duBajocien supérieur et une unité supérieure datant duBathonien inférieur[2].
Les galeries sont beaucoup plus jeunes que la roche. Après la mise en place de la vallée de laDordogne, le creusementkarstique a pu commencer au cours de la périodeQuaternaire, il y a seulement 1 ou 2 millions d’années, grâce à des circulations d’eaux d’infiltration (pluie ou pertes) dans un réseau de fissures connectées. Une rivière souterraine s’est mise en place, creusant la roche de haut en bas, essentiellement pardissolution (érosion chimique). Actuellement, l'érosion n'est plus active. La rivière souterraine de Padirac s’écoule en direction du nord-ouest, versMontvalent, où elle rejoint la Dordogne, qui constitue son niveau de base.
Le gouffre de Padirac s’est formé après la mise en place des galeries souterraines, il y a certainement plusieurs dizaines ou centaines de milliers d’années (c’est une estimation, il n'existe actuellement aucun moyen de savoir exactement quand s’est ouvert le plafond du gouffre). Le gouffre est une ancienne salle souterraine fermée par un plafond, un système annexe à la rivière, creusé également par des circulations d’eaux. L’érosion de surface a effectué un décapage des couches calcaires les unes après les autres par le haut jusqu’à recouper l’immense salle du gouffre. Le plafond s’est effrité et la salle s’est ouverte sur l’extérieur. Ce plafond s’est certainement ouvert à la suite d'une succession de climats très froids (périglaciaires) favorisant l’érosion de la roche.
La légende raconte quesaint Pierre (ousaint Martin) cheminait sur samule, en quête d'âmes à sauver, sur lavoie romaine allant d'Autoire àMontvalent. SoudainSatan apparait et lui propose une épreuve avec comme enjeu lesâmes des damnés qu'il emporte enenfer. Lediable frappe le sol de sontalon et ungouffre apparaît. Lamule et son cavalier franchissent l'obstacle d'un bond extraordinaire dont il subsiste toujours les marques laissées par lessabots dans le rocher. Le diable furieux retourne dans les entrailles de la terre par le trou béant qui devient dans l'imaginaire collectif une porte des enfers[3].
Une autre légende voudrait qu'à la fin de laguerre de Cent Ans, les Anglais aient enfoui dans le gouffre un richebutin cousu au préalable dans une peau deveau. LorsqueÉdouard-Alfred Martel acheta les terrains situés au-dessus de la rivière souterraine, les propriétaires exigèrent l'insertion d'une clause leur réservant une part de l'éventueltrésor[3].
En 1907, il existait encore unpetit mur enpierres sèches et les restes d'un foyer sur le sol du talus détritique du gouffre.Armand Viré pensait que ces vestiges avaient été laissés par des vaincus de laguerre de Cent Ans. Des cendres, des charbons, des débris de cuisine et des armes y ont été trouvés et furent par la suite exposés au public dans une vitrine à l'entrée du gouffre. Il fut habité à la fin duXIVe siècle ainsi qu'en fin duXVIe siècle.
En 1595, d'après François de Chalvet de Rochemonteix, les hommes profitent des conditions climatiques du lieu pour en extraire « un fort bonsalpêtre »[4].
En 1867, la justice fit remonter le corps d'une jeune fille assassinée[5].
Édouard-Alfred Martel rapporte que vers 1865 - 1870,M. lecomte Murat etM. de Salvagnac descendirent dans le puits d'entrée dans un grandpanier retenu par descordes. Le fils deM. de Salvagnac confia àMartel que son père y était descendu par curiosité ou à la suite d'un pari. Mais ils ne remarquèrent pas le petit orifice qui conduit à la grande galerie où s'écoule la rivière souterraine[4].
En 1889, le spéléologueÉdouard-Alfred Martel fut le découvreur de la rivière souterraine du gouffre de Padirac.
Le gouffre a servi de refuge aux habitants ducausse de Gramat pendant laguerre de Cent Ans et au cours desguerres de Religion, mais il semble que ce soit seulement vers la fin duXIXe siècle, à la suite d'une violente crue de la rivière, qu'une communication praticable se soit ouverte entre le fond du puits et les galeries souterraines.
Dans lesannées 2010, le gouffre de Padirac est l'une des entrées d'un réseau souterrain de plus de 40 kilomètres de développement pour plus de 250 mètres de dénivelé. Il est classé parmi les centplus longues cavités souterraines naturelles. De nombreuses parties de ce réseau restent encore à explorer et à topographier.
L'exploration du gouffre de Padirac (le « trou du diable ») a été menée parÉdouard-Alfred Martel à partir de 1889 avec l'appui du curé du village, l'abbé Joseph de Laroussilhe, un homme érudit, qui faisait le lien avec les villageois et facilitera l'achat de terrains par E-A. Martel lorsque celui-ci entreprendra d'ouvrir l'accès du site au public.
Arrivés à midi, le,Martel, Gaupillat, Armand, Foulquier, assurés par six hommes de manœuvre, descendent à l'échelle les 54 mètres du puits d'entrée. Martel et Foulquier lèvent la topographie pendant que Gaupillat prend des photographies. Ils explorent vers l'amont la galerie de lagrande arcade et vers l'aval la rivière (- 103 m). Ils s'arrêtent à plus de 400 m du puits d'entrée sur de l'eau profonde.
Le lendemain, dès 4 heures du matin, ils redescendent avec un bateau de typeOsgood baptisé leCrocodile. À 10 heures, Martel et Gaupillat embarquent, passent lelac de la pluie, lagrande pendeloque, le rétrécissement dupas du Crocodile, lelac des grands gours (terminus actuel des touristes), lepassage des étroits, lestunnels. Ils rebroussent chemin au34e jour, à environ 2 km du puits d'entrée.
Le à 14 heures, Martel, ses compagnons de 1889 et Louis de Launay, professeur à l'École des mines, sont de retour, entourés par plus de mille personnes. À minuit, trois bateaux sont sur la rivière. Un peu avant lelac des grands gours, ils grimpent une pente et découvrent une grande salle de 60 m par 40 m dont la voûte s'élève à plus de 70 m au-dessus du petit bassin qui en occupe le sommet (dans le circuit touristique actuel). Ils la baptisentsalle des sources du mammouth. Ils reprennent ensuite la navigation vers l'aval et à 5 heures du matin, ils dépassent le terminus de 1889. 500 mètres plus loin, exténués, à 7 heures, ils buttent sur lagrande barrière : une couléestalagmitique de 18 m qui barre la rivière. À 16 heures, ils ressortent du gouffre aérien[6].
La troisième exploration a lieu le samedi. Martel et ses deux passagers font naufrage et s'en sortent de justesse[7].
En 1896, Martel descend avec l'ingénieur Fontaine pour étudier l'aménagement touristique du gouffre et de la rivière.
En 1898, Giraud parcourt à la nage, éclairé par une bougie, une galerie de 150 m au niveau du lac près du terminus actuel des touristes.Armand Viré reconnaît, sur 200 m, une galerie affluente qui porte son nom.
Le,Edmond Albe etArmand Viré escaladent la grande barrière et élargissent au marteau et à la pointerolle le laminoir à son sommet. La rivière profonde se poursuit derrière. Le, ils atteignent l'amont desterrasses, un énorme empilement de strates, que Martel franchit les 13 et.
Les 29, 30, et, après avoir évincé peu élégamment Albe etArmand Viré, accompagné de quatre guides, Martel gagne 250 m et s'arrête devant labarrière du fuseau. Il estime alors que son terminus est la « fin humainement possible », il interdira alors toute expédition ultérieure à Padirac.
Martel a parcouru et topographié 2 750 m de galerie dont 2 300 pour la principale. Il estimait, à tort, que l'exsurgence se situait àGintrac (voir exploration de 1947).
En, William Beamish, président de la Société d'exploitation du Gouffre de Padirac, abroge l'interdiction deMartel pour remercierGuy de Lavaur de l'avoir fait descendre à l'igue de Saint-Sol (galerie amont desgrottes de Lacave). Deux jours plus tard, Guy de Lavaur et Raymond de Candolle aperçoivent une suite après une escalade au terminus Martel de, à la Barrière du Fuseau. De retour le lendemain avec William Beamish et Toussaint, ils progressent de 20 mètres et bloqués par une coulée stalagmitique, observent un orifice 12 mètres au-dessus de leurs têtes. Les 14 et, de Lavaur revient avecRobert de Joly. Ce dernier franchit une nouvelle barrière qui porte son nom et prolonge de 400 m la reconnaissance du cours de la rivière souterraine[3].
LaSeconde Guerre mondiale empêche toute exploration jusqu'en 1947.
Martel avait déjà tenté à plusieurs reprises, mais sans succès, d'effectuer des colorations par quelques centaines de grammes defluorescéine pour déterminer où ressortaient les eaux du réseau. De même, en 1938, Guy de Lavaurverse 4 kg de colorant au Goulet de lafluorescéine[pas clair], mais la quantité est trop faible pour être détectée aux exsurgences supposées[3].
Le, 75 kg defluorescéine (150 kg dilués à 50 %), fournis par la Commission de spéléologie duCNRS, sont versés auLac des Grands Gours visible du terminus des touristes. Le colorant ressort près de laDordogne sousMontvalent à l'exsurgence du moulin du Lombard le et à la fontaine Saint-Georges le. Les échantillons sont collectés par M. Delmas, secrétaire de mairie de Montvalent et leurs concentrations enfluorescéine sont déterminés parFélix Trombe. Après un épisode pluvieux, toute trace defluorescéine disparait le[3].
Aucun colorant n'est cependant repéré aux exsurgences du Gourguet et de la Finou alors que le lien entre le réseau Padirac et la Finou a été prouvé par la première traversée de 1996.
Le au matin, une exploration de 31 heures permet d'avancer de 150 mètres par un fort étiage, qui plonge les spéléologues dans la boue. Elle rassembleGuy de Lavaur, son fils Géraud,Félix Trombe,Jean Lesur et Louis Conduché. Ce dernier escalade une paroi glaiseuse de 6 mètres et franchit la chatière qui porte son nom[3],[8].
LeGuy de Lavaur plonge à l'exsurgence de Saint-Georges àMontvalent. Il est équipé d'unscaphandre autonomeCousteau-Gagnan, d'unvêtement protecteur contre le froid encaoutchouc mousse tranché de sa conception, d'unelampe électrique et d'uncâble le reliant à la surface[3].
Madame de Lavaur avait fabriqué sur mesure cette premièrecombinaison de plongée, en collant des plaques de caoutchouc mousse avec de la colle néoprène directement sur le maillot de bain style 1900 en jersey, porté par son mari.
À 12 mètres de profondeur, il pénètre dans le conduit souterrain descendant à 45 degrés de 5 à 6 mètres de large entre deux strates écartées d'environ 60 centimètres. Bloqué par son câble, il s'arrête à 30 mètres de profondeur et à 50 mètres de l'extérieur. Il décrit sa rencontre avec une demi-douzaine de poissons plats qui se cognent à lui. Il estime que« les hommes n'atteindront probablement pas Padirac par cette voie »[3].
Le, il plonge dans le siphon au bout de la galerie de la Grande Arcade en amont du gouffre de Padirac. Il est vite arrêté par l'argile de la voûte basse du siphon[3].
En 1948, une nouvelle expédition implique entre autresRobert de Joly,Félix Trombe,Guy de Lavaur,Jacques Ertaud,Jean Susse,Jean Deudon et un détachement militaire, commandé par lelieutenant Auriol, comprenant camions, cuisines roulantes et poste radio. L'expédition souterraine compte au total 18 bateaux, de grandes quantités de matériel dont des éléments de parquet prêtés par le Génie sur lesquels seront montées les tentes. Ce matériel devait être acheminé sous terre sur plus de deux kilomètres et demi dans la salle du chaos, mais ils y renoncent au bout de 24 heures d'effort. L'acheminement du matériel durera du 24 au.Robert de Joly démontrera que l'on peut dormir sous terre sans tente sur son canot retourné.Jean Deudon, Jonquières, le capitaine Vivier et l'adjudant-chef Bedue atteignent le haut de la galerie qui mène la rivière dans le puits duDéversoir. Une grande stalagmite à cet endroit est baptisée laColonne Deudon. Le groupe des jeunes topographes (Roger Brillot, André Fregnal, Géraud de Lavaur etJean Lesur) dépasse de 200 mètres l'équipe de pointe (Salle Beamish et Quai aux fleurs), après 5 kilomètres de galeries topographiées. D'aprèsGuy de Lavaur, l'expédition 1948 fut interrompue parla fatigue des hommes et l'usure du matériel[3],[9].
L'équipe cinéma constituée deMarcel Ichac,Jacques Ertaud et des frères Maille filment l'expédition et réalisent, en 1949, le film de 17 minutes :Padirac, rivière de la nuit[10].
William Beamish demande àGuy de Lavaur d'organiser, pour, une expédition d'un type différent : un groupe unique sans recours à d'autres éléments de préparation et de soutien. Dans le but de progresser le plus loin possible,Guy de Lavaur s'entoure deRobert de Joly,Félix Trombe, le docteur Clamagirand,Jean Deudon,Jacques Ertaud, Jonquières et Bernard Pierre. Le matériel fut réduit de manière à ne pas dépasser 25 à 30 kg par personne. Entrés sous terre le à 19 heures, après un repos à l'aller et au retour auChaos 1948, ils atteignent la confluence avec larivière de Joly où ce dernier fait une petite reconnaissance. Dans cette galerie, ils font 450 m vers l'aval et s'arrêtent à laCoulée de l'Avenir. La longueur du réseau reconnu passe à 6 kilomètres. Ils ressortent du gouffre le 16 à 12 h 30[3].
En 1951,Jean Lesur, une équipescoute et des spéléologues locaux sont confrontés aux crues et atteignent lebivouac des 5000 (situé à 5 km de l'entrée).
En a lieu le raid du Spéléo Club de Paris. Trois équipes, comptant au total 27 hommes, découvrent lesallées cavalières et retrouvent la rivière perdue auDéversoir. Elle sera baptiséeRivière de Lavaur. Ils atteignent lesiphon terminal après avoir découvert 3,4 km de galeries. Ils remontent aussi 900 m de galeries dans larivière de Joly.Michel Croce-Spinelli etJacques Ertaud tournent un film destiné au magazine téléviséLes Coulisses de l'exploit.
En 1970,Guy de Lavaur autorise les explorations de Padirac par les clubs de spéléologie du Lot.Jean Lesur et de nombreux spéléologues poursuivent l'exploration et la topographie des affluents de la rivière principale. Une étude géologique est réalisée en 1979 par Daniel Larribe[11]
En 1975, Robert Ascargota réalise une escalade au terminus 1962 de l'amont de l'affluent de Joly, lechaos Ascar. Ils butent au bout d'un kilomètre sur un nouveau chaos. En, Jean-François Fabriol et Michel Durand parviennent à trouver un nouveau passage dans ce chaos dénommé depuischaos Fabriol. Derrière, se déroule leboulevard Durand ensuite sur 1 400 m et un grand gisement paléontologique et préhistorique les attend : bois de cerf, os de mammouth et de rhinocéros, silex taillés[12].
Les expéditions scientifiques de 1984, 1985 et 1989, autorisées par leministère de la Culture, sont préparées par J. Lesur, M. Durand et J.-F. Fabriol avec Michel Philippe (paléontologue), François Rouzaud,Jacques Jaubert (archéologues), Robert Fabriol (géochimiste), Bernard Lebreton (biospéléologue), Jean-Pierre Couturié (spécialiste des minéraux lourds)[13].
Les expéditions sont maintenant coordonnées par lacommission Padirac duComité Départemental de Spéléologie du Lot qui capitalise les connaissances sur le réseau. Deux fois par an, des spéléologues de France et d'ailleurs pouvaient contribuer aux découvertes. L'évolution des techniques a facilité les explorations : canots plus résistants, vêtements qui protègent mieux du froid et de l'humidité, équipement de qualité des passages délicats, éclairage àled, eau courante au bivouac des 5 000,tellurophone pour communiquer par moments avec la surface.
Padirac reste cependant une cavité particulière par la longueur des navigations et la succession des difficultés[14]. L'entraide est obligatoire, ne serait-ce que pour acheminer 30 kg de matériel par personne pour explorer le réseau et vivre en autonomie totale, hors du temps, pendant une semaine.
Le,Guy de Lavaur effectue une plongée dans la fontaine Saint-Georges. Il atteint la profondeur de 30 mètres au fond de la vasque d'entrée. À partir de 1973, les plongeurs orientent leurs efforts sur tous les siphons de Padirac.
En 1990, à l'aval de larivière de Lavaur (terminus 1962), ce sont plus de 2 kilomètres de galeries avec 5 siphons reconnus, le dernier à une profondeur de 35 mètres. Ils sont soutenus par de nombreux porteurs spéléologues lourdement chargés lors d'expéditions qui dépassent fréquemment une semaine sous terre.
Les exsurgences sousMontvalent sont désobtruées et explorées en plongée. En 1991, à l'exsurgence de la Finou, les plongeurs passent 10 siphons et progressent de 4 500 mètres, dont 1 620 mètres de galeries noyées. En 1993, sept siphons sont franchis à la fontaine Saint-Georges.
L'année 1996 est marquée par la traversée intégrale La Finou – Padirac réalisée parBernard Gauche aidé par des plongeurs et spéléologues venus du Lot, de Gironde, de Charente et des Deux-Sèvres. En 1995, Bernard Gauche franchit seize siphons depuis l'exsurgence de la Finou. Il reconnaît alors un fil d'Ariane qu'il avait posé l'année précédente lors d'une plongée réalisée au fond du gouffre de Padirac. Le, il s'enfonce à nouveau dans l'exsurgence de la Finou chargé de 40 kg de matériel. Il franchit cinq kilomètres de réseau dont trois kilomètres noyés et, après 22 siphons, il réapparaît ausiphon aval de la rivière de Lavaur le 7 à 5 heures du matin. Il est raccompagné jusqu'au bivouac des 5 000 où la nouvelle est annoncée à la surface partellurophone. Après quelques heures de sommeil et cinq kilomètres de parcours en rivière, il sort du puits de Padirac sous les acclamations de ses amis[15].
Le à 14 heures, la traversée de l'exsurgence Saint-Georges située àMontvalent jusqu'au Gouffre de Padirac est réalisée par Clément Chaput. Bernard Gauche est entré dans Padirac le pour aller à la rencontre de Clément qui avait plongé à l'exsurgence deMontvalent le lendemain[16]. Cette traversée souterraine de 20 kilomètres comporte 15 siphons dont un profond de 75 mètres. Autorisée par la direction de la Société d'Exploitations Spéléologiques de Padirac, elle a nécessité six mois de préparation aux nombreux spéléologues et plongeurs de laFédération française de spéléologie et de laFédération française d'études et de sports sous-marins, pour porter les 40bouteilles de plongée et assurer la logistique[17],[18].
Le 10 aout 2015 un nouvel affluent, le réseau des Ayrals situé sur la commune deMiers, a été relié à la rivière de Padirac[19],[20],[21].
En 1897 et 1898,Armand Viré fut chargé d'aménager le gouffre. L'escalier métallique fut conçu et fabriqué par la maison Charpentier et Brousse dePuteaux[5]. Les premières visites touristiques eurent lieu le, mais l'inauguration officielle fut organisée le sous la présidence du ministre de l'Instruction publiqueGeorges Leygues. Aujourd'hui 2,5 km de galeries, sur les 42 km explorés, peuvent être visités de la fin mars au début du mois de novembre[22].
Dès 1900, l'éclairage électrique fut installé sous la direction de l'ingénieur Roumazeilles. En 1906, une petite centrale électrique alimentait le gouffre[5]. Depuis lesannées 1930, l'accès à la rivière souterraine se fait par ascenseur, le reste de la visite se faisant à pied (environ 1 300 m) et en barque (1 000 m). La longueur de la rivière souterraine est de 20 kilomètres et sa profondeur varie de 50 cm à 6 m sur la partie visitée, la température de l'eau est constante à12 °C, celle de la grotte est toujours de13 °C.
Padirac détient le record de fréquentation pour le tourisme souterrain en France : plus de 500 000 visiteurs par an avec un record de 525 000 entrées en 2023[23]. En pleine saison, près de 130 personnes sont employées par la Société d'Exploitations Spéléologiques de Padirac.
Depuis 1996 le gouffre est exploité par une société privée de typesociété anonyme sous le nom de Société d'Exploitations Spéléologiques de Padirac. Cette société a réalisé un chiffre d'affaires de 3 576 200 € en 2011 en hausse à 4 996 500 € en 2017. Le total du bilan est en hausse de 9,18 % entre 2016 et 2017[24].
« Et non guère loin de là je vis pareillement le puits de Padirac ... et duquel endroit les habitants de ce pays vont puiser de fort bon salpêtre en y descendant par des engins fort dangereux. »
Sur les autres projets Wikimedia :