Ne doit pas être confondu avec la communeGorges du Tarn Causses.
Gorges du Tarn | |
![]() Les gorges aux alentours de Saint-Chély-du-Tarn. | |
Géographie | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Départements | Lozère,Aveyron |
Coordonnées | 44° 19′ 43″ nord, 3° 21′ 50″ est |
Rivière | Tarn |
Longueur | 53 km |
Profondeur | 600 m |
Géologie | |
Âge | Ère secondaire |
Roches | Calcaire |
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Lesgorges du Tarn sont uncanyon creusé par leTarn entre leCausse Méjean et leCausse de Sauveterre. Ces gorges sont parmi les plus hautes de l'Occitanie et sont également remarquables par leur longueur (plus de 50 km). Elles sont principalement situées dans le département français de laLozère, mais sont également visibles enAveyron.
LeTarn prend sasource sur lemont Lozère et c'est immédiatement à la sortie de cemassif montagneuxgranitique que la rivière aborde les plateaux des grands Causses. La traversée de cette zone calcaire se fait par uncanyon profond de 400 à 600 m[1] que la rivière a creusé au fil du temps entreQuézac etLe Rozier (Lozère) sur une longueur de 53 km.
L'ensemble tabulaire desGrands Causses est coupé en trois profondesgorges (de 400 à 600 mètres de profondeur) où coulent les rivières du Tarn, de laJonte et de laDourbie[2]. AuMiocène, les contrecoups de l'orogénèse alpine provoquent unesurrection d'ensemble duMassif central. Le soulèvement de l'extrême sud-est de ce massif est à l'origine de la montée des Causses à une hauteur moyenne de 800 mètres au sud et de 1 000 mètres au nord. Une érosion intense en découle, entraînant la formation dereculées et des gorges du Tarn,de la Jonte etde la Dourbie[3].
Les gorges du Tarn sont creusées dans des calcaires dusecondaire qui partent duBajocien à la base (barresdolomitiques), se poursuivent par leBathonien inférieur au-dessus, caractérisé par un talus incliné, et enfin se terminent par de grandes falaises verticales (dolomie bathonienne et dolomie dujurassique supérieur). Cette architecture relativement simple caractérise la partie aval des gorges (entre les Vignes et le Rozier) mais pour ce qui est de l'amont, la présence de failles (faille de Hauterive, accident subméridien deSainte-Enimie qui traverse également tout le causse Méjean) y rend la géologie plus complexe. Ce sont ces failles qui sont justement à l'origine de deuxexsurgences au débit très important dans la région de Sainte-Enimie : lasource de Burle et lasource de Coussac, cette dernière tombant en cascade dans le Tarn[4]. Ces sources semblent drainer une partie importante du causse de Sauveterre alors que de l'autre côté de la rivière, l'exsurgence de Castelbouc, également très puissante, draine une bonne partie du causse Méjean (jusqu'à l'aven de Hures). Il existe par ailleurs d'autres résurgences tout au long du Tarn plus ou moins abondantes (on en a dénombré une quarantaine) dont celle de Cénaret à Saint-Chély-du-Tarn qui a la particularité d'alimenter un petit lac souterrain (30 m de diamètre et huit mètres de profondeur) dans la grotte du même nom.
La région des gorges du Tarn a également été affectée par le volcanisme quaternaire dont on peut retrouver la trace à deux endroits[4]. Le premier témoignage de ce volcanisme est un peu à l'écart des gorges et se situe à Sauveterre sur le causse du même nom et prend la forme d'unneck double de basalte entouré debrèches sur lequel est bâti le village. Le deuxième se situe dans le canyon même au niveau d'Eglazines et se présente sous la forme d'intrusions de basalte également entourées de brèches. Ces deux éruptions sont datées du quaternaire ancien et la deuxième s'est mise en place avant le creusement complet du canyon.
Le climat est beaucoup moins rude que sur lesplateaux qui s'étalent de part et d'autre, du fait principalement de la différence d'altitude. L'ensoleillement est très important, le climat de type méditerranéen.
Les gorges du Tarn sont connues pour leur faunecavernicole remarquable. On a en particulier recensé dans la grotte de Castelbouc deux espèces endémiques demollusque :Bythinella bouloti etBythinella galerae. Mais on trouve aussi dans les grottes des gorges du Tarn des chauve-souris rares comme legrand Murin, legrand Rhinolophe ou lepetit Rhinolophe.
Dans les airs, on peut observer plusieurs espèces devautours : leVautour percnoptère (réapparu tout seul après une longue période d'absence), leVautour fauve (réintroduit) et leVautour moine. À la mauvaise saison, certains oiseaux viennent hiverner dans les falaises comme leTichodrome échelette ou l'Accenteur alpin. Quand les jours s'allongent, on peut voir s'activer au bord de l'eau leCincle plongeur et plus haut de nombreux rapaces, outre les vautours, comme leMilan noir, leBalbuzard, leCircaète Jean-le-Blanc, leFaucon pèlerin et l'Aigle royal[5].
Dans l'eau, leCastor européen a été réintroduit et sa population se développe vite. De nombreuses espèces de poissons sont également présentes :Truite fario,Vairon,Goujon,Chabot,Barbeau méridional,Vandoise,Chevesne,Siège[6]…
Laripisylve et les falaises comptent un grand nombre d'espèces endémiques caussenardes[7] dont laGrassette des Causses (qui se développe sur des falaises humides), laSabline de Lozère, l'Ancolie des Causses et l'Armérie de Girard. Parmi les autres espèces remarquables, caractéristiques de la flore rupestre, on pourra trouver également legrand Ephédra, l'Alysson à gros fruits, laPotentille des Cévennes, l'Ibéris des rochers et l’Amélanchier à feuilles ovales, qui colonise les éboulis[8]. Sur le haut des versants, on pourra croiser des plantes à affinité plus montagnarde comme leSermontain (Laser siler) ou leRaisin d'ours, tous deux caractéristiques des montagnes calcaires. Les gorges sont aussi très riches en orchidées :Orchis bouffon,Orchis militaire,Orchis singe,Orchis pourpre,Orchis sureau... et l'espèce endémique l'Ophrys d'Aymonin.
Concernant les espèces d'arbres, on trouve en haut des versants, dans des lieux souvent inaccessibles, quelques bosquets depin de Salzmann. Dans la vallée, les arbres présents dans la ripisylve sont divers (aulnes, saules, frênes,...) et comprennent en particulier deshêtres (Fagus sylvatica) qui occupent là uneniche écologique très particulière dans un climat quasi méditerranéen, à priori peu favorable à ces arbres qui préfèrent les climats frais et humides, mais qui tirent profit de la proximité des eaux du Tarn, lesquelles leur apportent l'humidité nécessaire par les racines.
De l'amont vers l'aval, les gorges du Tarn égrènent une succession de sites naturels hors du commun qui ont fait leur réputation :
Les gorges du Tarn sont unsite naturel classé[9].
Le principal axe de développement de cette région est le tourisme à travers différentes activités :
Une série de châteaux est située le long du Tarn à peu de distance des uns des autres. Il y en a ainsi plusieurs sur la commune deSainte-Enimie, commeCastelbouc, La Caze, Hauterives, mais également àLa Malène et plus en aval, àSaint-Rome-de-Dolan.
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