Golfe de Tunis | ||
![]() Carte du golfe de Tunis. | ||
Géographie humaine | ||
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Pays côtiers | ![]() | |
Géographie physique | ||
Type | Golfe | |
Localisation | Mer Méditerranée | |
Coordonnées | 37° 00′ nord, 10° 30′ est | |
Géolocalisation sur la carte :Tunisie | ||
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Legolfe de Tunis (arabe :خليج تونس) est ungolfeméditerranéen s'étendant sur près de 150 km entre lecap Sidi Ali El Mekki (à quelques kilomètres à l'est deGhar El Melh) et le cap Rass Adar (oucap Bon stricto sensu), à quelques kilomètres au nord d'El Haouaria, situé à la pointe nord-est de lapéninsule du même nom.
La partie centrale du golfe correspond à la ville deTunis qui bénéficie ainsi d'un site bien protégé et favorable à l'implantation d'un grandport de commerce. Unebaie s'articule dans le golfe de Tunis, sur quelques dizaines de kilomètres, la « baie de Tunis », qui s'étale entre le cap Carthage (Sidi Bou Saïd) au nord etKorbous au sud. Elle constitue un espacelittoral très urbanisé.
Le littoral, notamment dans sa partie centrale, est constitué d'un long cordondunaire alimenté au fil des siècles par lessédiments charriés par laMedjerda d'une part et l'oued Miliane d'autre part.
Les profondeurs sont en général faibles et les fonds sablo-vaseux. La végétation couvrant les fonds ne subsiste que dans les zones les moins touchées par les actions anthropiques et ne descend en général pas en dessous de dix mètres de profondeur. Laphanérogame marinePosidonia oceanica persiste à fleur d'eau (forme dite « récifale ») dans la partie sud-ouest de la baie de Tunis, près de Sidi Raïs etKorbous. Partout ailleurs, cette plante très vulnérable ne subsiste que sous forme de petitsherbiers.
Situé à la limite du golfe, ce qu'on appelle généralement le« beau promontoire » est une zone géographique citée dans le premiertraité signé entreRome etCarthage mais qui n'aide pas cependant à sa localisation exacte. Selon le texte, il délimite le golfe de Carthage et se trouve donc être la limite maritime la plus sensible pour la cité punique. Mais une probable erreur de l'historien grecPolybe empêche de déterminer s'il s'agit du cap Bon (situé au nord-est de Carthage) ou lecap Farina (limite nord-ouest de Carthage). L'historien indique seulement qu'il était interdit auxRomains de naviguer au-delà de ce cap.
Polybe, l'historien otage de Rome mais ami deScipion l'Africain était un ancienhipparque (chef militaire) et donc très attentif aux détails militaires importants. Dans le premier livre de sesHistoires, il évoque unebataille navale — labataille du Cap Ecnomus ayant eu lieu durant lapremière guerre punique (256 av. J.-C.) — au cours de laquelle laflotte carthaginoise conduite parHamilcar Barca etHannon le Grand est battue par leconsul romainMarcus Atilius Regulus alors qu'elle tente d'arrêter une invasion romaine de l'Afrique du Nord :
« Par la suite, les Romains, après avoir fait des provisions de vivres et réparé les navires capturés [...] les navires qui naviguaient en tête des autres abordèrent sous le promontoire dénommé Ermeo, qui, situé devant l'entier golfe de Carthage, s'avance dans la mer ouverte vers laSicile […] et ils naviguèrent le long de la côte afin de rejoindre la ville appeléeAspis… »
La description du « Cap Ermeo » (ἠ ᾶκρα ἠ Ἐρμαἰα etPromunturium Mercuri pour les Romains) serait donc le cap Bon actuel. Les navires romains s'arrête « sous » le cap Ermeo puis « continuèrent » jusqu'à Aspis avant de poursuivre vers le sud et l'est. « Cap Bon » indique en effet la limite méridionale d'une navigation côtière pour les navires qui proviennent du nord et qui vont en direction de l'Égypte.
Dans les paragraphes successifs (paragraphes 11-12 du chapitre 36), la narration des vicissitudes de cette flotte confirment le parcours du retour vers Rome. Pourtant, on sait aussi que les Romains connaissaient le cap Farina sous le nom dePromunturium Apollineum ouPromunturium Pulchri,Promunturium Pulchri se traduisant sans difficulté en « beau promontoire ». Pour lesGrecs aussi, ce promontoire était « beau », Polybe lui-même utilisant le motΚαλὸν (Kalos).
Ainsi, dans son troisième livre, après avoir reporté le texte du traité dans le chapitre précédent, Polybe spécifie :
« Le beau promontoire est donc celui qui se trouve devant la même Carthage, tourné àseptentrion, au-delà duquel les Carthaginois interdisent catégoriquement aux Romains de naviguer avec des navires longs parce qu'il ne veulent pas, semble-t-il, qu'ils connaissent ni la région de la Bissatide, ni celle de la Petite Syrte qu'ils appellent Empori en raison de la fertilité de la zone[1]. »
Sans discuter de la définition d'un « navire long » dont aujourd'hui la fonction n'est pas claire — mercantile ou militaire —, on peut remarquer que Polybe lui-même crée des confusions sur cette dénomination géographique : le commentaire ci-dessus rend presque obligatoire le lien entre le « beau promontoire » et le cap Bon. Pourtant, si ceci constitue la limite méridionale, naviguer vers laLibye et l'Égypte en longeant les côtes comme cela devait se pratiquer en ces temps était alors impossible, d'où l'incertitude.
En conclusion, on peut poser deux hypothèses :
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