Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Gilbertin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Gilbertin
Te tatae ni Kiribati
PaysKiribati,Fidji,Tuvalu,Salomon,Vanuatu,Nouvelle-Zélande,États-Unis
RégionRabi (Fidji),Nui (Tuvalu),Hawaï (États-Unis)
Nombre de locuteursKiribati : 110 000 (2015)[1]
Total : 120 000[1]
TypologieVOS,flexionnelle,morique
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielleDrapeau des KiribatiKiribati
Régi parKiribati Language Board
Codes de langue
IETFgil
ISO 639-2gil
ISO 639-3gil
Étenduelangue individuelle
Typelangue vivante
Linguasphere39-DAA-aa
Glottologgilb1244
modifier 

Legilbertin oukiribatien (autonyme :te taetae ni Kiribati, prononcé/kiribæs/[2] ou encorete taetae n aomata, litt. « la langue des gens ») est unelangue océanienne du sous-groupemicronésien, appartenant à la grande famille deslangues austronésiennes. Avec l'anglais, le gilbertin estlangue officielle de la république desKiribati — statut reconnu par la constitution du.

Nom de la langue en français

[modifier |modifier le code]

Le mot « gilbertin » désigne, en français, lenom du peuple desîles Gilbert, partie principale de la république desKiribati, ainsi que de tout ce qui s'y rapporte, en particulier lalangue. En gilbertin, l'ancien nom, peu usité de nos jours, étaittungaru[3]. Le nom moderne de cette langue estte taetae ni kiribati (la langue des Kiribati ;kiribati n'étant autre que le motanglaisGilberts adapté à laphonologie du gilbertin), mais le nom usuel estte taetae n aomata, « la langue des gens ».Le terme « gilbertin » est apparu en français en1885[4], un peu avant la traduction deIn the south seas (Dans les mers du Sud,Robert Louis Stevenson,1892). Il doit être utilisé de préférence à « gilbertais » (calque de l'anglais moderneGilbertese, nettement moins usité) - on trouve également unKiribatese, ou encorekiribatien, ce dernier recommandé par un arrêté officielfrançais determinologie (l'arrêté du 4 novembre 1993). Une des toutes premières listes du vocabulaire de cette langue a été publiée par laRevue coloniale en1847, sur la base de mots recueillis par un chirurgien auxiliaire, Ch. Fabre, sur lacorvetteLe Rhin en1845, notamment auprès d'un jeune Gilbertin recueilli à bord (deKouria, naufragé au large deTabiteuea).

Classification

[modifier |modifier le code]

Le gilbertin est unelangue austronésienne, du groupe deslangues océaniennes, plus précisément de la branchemicronésienne. Dans ce dernier sous-groupe, c'est la langue la plus influencée par leslangues polynésiennes voisines.

Répartition géographique

[modifier |modifier le code]

Le gilbertin est également la langue parlée àRabi (îlesFidji) par des déportés de l'îleBanaba (anciennementOcean), par les habitants deNui (Tuvalu) ainsi que dans une ou deux petites îles desSalomon (Wagina etGhizo notamment) et duVanuatu (personnes déplacées par les Britanniques, notamment après l'échec du peuplement desîles Phœnix). La langue est encore pratiquée aujourd'hui par d'importants groupes de Gilbertins émigrés enNouvelle-Zélande et aux îlesHawaï.

Cette langue est parlée par 103 000 personnes en 2010 aux Kiribati pour un total de 119 881 dans le monde[1].

Dialectes

[modifier |modifier le code]

Il existe peu de variations dialectales (entre les îles du nord et du sud), davantage entre le gilbertin et les dialectes deBanaba et deRabi. Les atolls septentrionaux deButaritari et deMakin ont un accent et un vocabulaire spécifique. La langue parlée àNui (Tuvalu) est influencée par letuvaluan.

Histoire

[modifier |modifier le code]

LeKiribati Language Board qui siège àTarawa-Sud réglemente les évolutions de la langue et son enseignement. LeDictionnaire Gilbertin-Français du PèreErnest Sabatier,Tabuiroa (Abaiang),1952-1954, reste le seul ouvrage d'importance (984 pages, + xii pages) entre cette langue et une langue occidentale[5]. Traduit en anglais, il est reprisin extenso par Steve Trussel sur son site internet[6].

Phonologie et orthographe

[modifier |modifier le code]
Cette sectionn’est pas rédigée dans unstyle encyclopédique.Améliorez sa rédaction !

Alphabet

[modifier |modifier le code]
  1. treize lettres seulement :A, B, E, I, K, M, N, NG, O, R, T, U, W ;
  2. un seul son est représenté par un digraphe :NG [ŋ] ;
  3. quatorze lettreslatines ne sont pas utilisées : C, D, F, G, H, J, L, P, Q, S, V, X, Y, Z ;
  4. cependant l’usage permet :Iesu Kristo, Santo, Santa et les protestants écrivent aussi :Iehova ;
  5. la lettre V, distincte du W est de plus en plus souvent utilisée, le W servant désormais à écrire le A gras.

Voyelles

[modifier |modifier le code]

« A » représente deux sons différents, chacun pouvant être bref ou long (une voyelle longue = une voyelle double). Après B et M, l'insertion de W qui ne se prononce pas, permet de conserver le son /a/.

  1. « A » ouvert : le plus proche du son « a » en français [a], par exemple :
    • bref :tan tano kam taku nano kai rua raka ;
    • long :taan (pluriel detia)kaaki naano (pluriel)kaai waa taai.
  2. « A » fermé : pas de son correspondant en français, [æ], proche de l’anglais « a » danscat (chat), par exemple :
    • bref : comparer le gilbertinbati (beaucoup) avec l’anglaisbat (chauve-souris),
    • le gilbertinman (animal) avec l’anglaisman (homme),
    • le gilbertinanti (esprit) avec l’anglaisant (fourmi),
    • autres exemples :raba (caché),aba (terre),bata (cabane),bai (main),tai (temps),mai (fruit),
    • long :maan (animaux),maan (longtemps),ba (foudre),ba (feuille).
  3. Quand un « A » ouvert est précédé d’un B ou d’un M, on obtient ce que le P.Ernest Sabatier appelle le « A gras » (cf. Sabatier, p. III). Auparavant écrit à l’aide d’un signe diacritique sur le A, il est désormais écrit « wa », comme danstabwakea (tortue, ancienne graphie :tabakea) ou encoremwaneaba. Cet « A gras », qui ne doit pas être confondu avec la semi-consonne W précédant un A, comme danste wa (la pirogue), rend la lecture parfois malaisée.
    • il se prononce presque comme « mwa ». Faire prononcer par un Gilbertin :
    • ba (bwa) (huile)ba (bwa) (roc)baene (bwaene) (panier)bana (bwana) (voix)bai (bwai) (chose)mane (mwane) (argent)mane (mwane) (attrape)mane (mwane) (mâle)mai (mwai) (cuit)mae (mwae) (collier).
  4. « E » se prononce comme le français « é ».
    • par exemple bref :wetea (appeler)te (article)tei (être debout)keniken (creuser)ben (coco)ren (arbre)teme (sucer)tamnei (image) ;
    • par exemple long :bero (cloche)teei (enfant)betin (cuvette)Betio (île des Gilbert)wewete (appeler)ewewe (sauter)ben (cocos)be (natte à ruoia)
  5. « I » se prononce comme en français[7], par exemple :
    • bref : timtim (goutte) tina (mère) iti (éclair) biri (courir) riri (pagne) riki (devenir) kiri (chien) biti (fer),
  6. « O » comme en français.
    • par exemple bref : bono (bouché) koro (couper) ono (six) toro (serviteur) biroto (ventre) nono (mur) bikoko (jeune coco),
    • long : bo (rencontre) ro (noir) ko (serré) nora (voir)Onotoa (île des Gilbert) bou (neuf, au sens de récent).
  7. « U » comme le français « ou » (« u » latin).
    • par exemple bref : tua (loi) rua (fosse) kun (peau) bubu (fumée),
    • long : buu (époux) buu (conque) uun (colère) uu (piège à rabono),Beru (île des Gilbert).

Diphtongues

[modifier |modifier le code]

Unediphtongue est composée de deux voyelles successives différentes ne formant qu’une seule syllabe, deux sons distincts prononcés d’une seule émission de voix. Il n’existe pas de vraies diphtongues enfrançais.

Il existe deux sortes de diphtongues en gilbertin :

Remarques :

  • il existe destriphtongues, des syllabes composées de trois voyelles :
    • iaicf.iai (il y a)
    • ioicf.kioina (puisque)
    • iaucf.tiau (ma limite)
    • ieucf.kieu (ma natte)
    • uaucf.kuau (poisson)
    • ieicf.iein (mariage)
  • il existe des voyelles composées (deux voyelles ne formant qu’un son)
    • ae : son entre « a » et « e », différent du « a fermé ».
      • par exemple bae (dette) taetae (parler) maem (doux)
    • ao : son entre « a » et « o »
      • par exempleao (ligne de pêche)tao (scie)baoki (box)

Nota Bene : Les diphtongues et les triphtongues (mais aussi les voyelles composées) peuvent aussi se prononcer en séparant les voyelles, surtout dans le chant, la déclamation et pour faire ressortir le sens d’un mot.

Récapitulation : donc, en tout, huit sons voyelles, à savoir six voyelles simples pouvant être longues ou brèves : a ouvert, a fermé, e, i, o et u ; deux voyelles composées : ae et ao.

Consonnes

[modifier |modifier le code]

« B » représente les sons B et P et les sons intermédiaires.Il y a de vrais [b] (sonores) (c’est même le cas le plus fréquent).par exemple : buro (bouillir) bure (faute) buri (pus) buta (extraire) buti (marcher) bubuti (requête) bue (brûler) et tous lesbu- sauf en fin de mot.benu (…) beti (collier) biro (tordre) bita (changer), etc.Il y a de vrais [p] (sourds) (moins fréquents).par exemple : bai (chose) biri (courir) ben (coco) beku (ouvrage) bon (terreau) bono (bouché) rebwe (résonner).Souvent le son est intermédiaire (même les « p » ne doivent pas être prononcés trop énergiquement…). Une bonne prononciation se situerait entre les deux. C’est ce que les linguistes appellent un « p sonore » ou un « b sourd ». Pour la prononciation de « ba/bwa », cf. la voyelle « a », 3). Le « b » remplace parfois le « v » dans les mots étrangers.

« K » comme en français ou anglais, mais moins énergique.Il peut être légèrement guttural et se rapprocher de « g » devant « a » (un « k sonore »).

« M » comme en français.Cependant, pour « ma/mwa », cf. la voyelle « a », 3).

« N » comme en français, mais plus en avant du palais : c’est une dentale.Surtout quand le « n » est géminé (doublé) et final.

« NG » pas de correspondant en français.Ressemble à l’anglais « ng » danssing (chanter) ousinger (chanteur) mais pas à finger, où l’on entend le g.par exemple : kanganga (difficile), rongorongo (nouvelle, rumeur), rengerenge (bout), nganga (empoisonnement), ngongo (gratter), ngongo (parler), ngenge (mendier).

« R » différent du français et de l’anglais — battu [ɾ], légèrement roulé, prononcé du bout de la langue sur l’avant du palais, presque dental. Exercice en partant de « L » ou mieux de « D ». Les enfants disent « madudung » pour marurung, « didi » pour riri, etc.R remplace « R », « L » et « D » dans les mots introduits.

« T » comme en français devant A, E, O et U (peut-être plus dental). Comme S devant I (et devant U dans le Nord) (1°).

« W » différent du V et du W anglais.

  • devant A, comme V : prononcé uniquement du bout des lèvres, sans les fermer :Tarawa, kawakawa, wanawana, wareware ;
  • spécial dans les groupes BWE, MWE, par exemple :bwe, bwebwe, rebwe, mwemwe, iremwe, mweaka. Dans ces deux groupes, c’est presque un O consonnantique ;
  • presque V dans les autres groupes WE, par exemple :wene, were, karewe.
  • Quelques anciens d’Abemama et de Kuria disent :oene, oete, etc.
NB : Inutile d’employer deux lettres W et V bien que V eût été plus représentatif.

Actuellement, l’emploi de V distinct de W devient fréquent.

Notes :1° évolution du « TI » depuis les vieux temps : ti, tsi, si ;2° WI devrait s’écrire UI ; c’est sans doute l’influence du W anglais qui a décidé de l’usage.

Règles d'euphonie

[modifier |modifier le code]

Voyelles

[modifier |modifier le code]

« A »Il ne peut pas y avoir plus de deux A à la suite à l’intérieur d’un mot. Si trois A consécutifs risquent d'apparaître, il faut intercaler un E euphonique avant le3e. Un A ne peut pas être supprimé.

Exemple : au lieu debutimaa-a, on dirabutimaaea.
Au lieu deka-a-ai,kaaeai.

« I »Il ne peut pas y avoir plus de deux I à la suite dans un seul mot. Trois I ou plus se réduisent à deux (I long).

Exemple :buti-iia devientbutiia (demande-leur).
Katii-iia devientkatiia (fusillez-les).

Consonnes

[modifier |modifier le code]
Doubles et finales
[modifier |modifier le code]

Seules les consonnes M, N et NG peuvent être doublées (géminées) ;seules ces trois consonnes peuvent terminer un mot ; tous les mots se terminent soit par une voyelle, soit par une de ces trois consonnes ;un mot ne peut pas se terminer par une consonne double. Si la règle veut une consonne double finale, on intercale un I euphonique entre les deux ;par exemple :ran (eau de puits)ranna, maisranin te kai (et pas,×rann te kai)ou après les deux consonnes, suivant la règle ci-après :par exemple :ranin te mata maisranni matau.

Groupes de consonnes
[modifier |modifier le code]

Il ne peut y avoir plus de deux consonnes à la suite. Seuls les groupes suivants peuvent se rencontrer :

  • MBmba, namba, novemba, bambanta
  • MKmka, am kai
  • MNnimnana, nimna, am nira
  • MRmrara, mronron, am ra?
  • MTmtea, mtemte, am tai, nimta
  • MW (seulement MWE)mwemwe, mwere, mweaka
  • NRnrara, kunra, tan reirei, mronron
  • NTantai, kanta, barantiko, anti
  • NGKngkai, ngke, ngkoe, kangkang
  • BW (seulement BWE)bwe, bwebwe

S’il y a lieu d’employer d’autres groupes de consonnes ou plus de trois consonnes consécutives, il faut employer l’I euphonique, par exemple :

  • n koro devientni koro
  • N nang nako devientN nangi nako
  • Kan matu devientkani matu, etc.

Il faut aussi l’I euphonique à la fin d’un mot en –N ou –NG suivi d’un mot commençant par I ou U, par exemple :

  • bon iangoia se ditbonu iangoia
  • N nang iaki se ditN nangi iaki
  • N uringa se ditni uringa (nu uringa)
  • E nang ua se dite nangi ua

Il est à noter que dans les mots d’origine étrangère « gilbertinisés » à consonnes consécutives, on emploie aussi d’autres voyelles, par exemple:

  • Petro =Betero
  • Flour (farine) =burawa
  • Britain (Grande-Bretagne) =Buritan
  • Christmas (Noël) =Kiritimati
  • France =Buranti
  • Prophet (prophète) =burabeti
  • Presbyter (prêtre) =berebitero
  • Film =birim
  • Milk (lait) =miriki
  • Silver =tirewa

Prosodie et accentuation

[modifier |modifier le code]

Comme lejaponais par exemple, le gilbertin est unelangue morique : l'unité de compte enprosodie est donc lamore plutôt que la syllabe.

Il est possible de distinguer trois sortes d’accents :

  1. les syllabes longues qui font accent, non par l’intensité mais par la longueur, par exemple :
    • Boti mange : rassemble les balayures
    • Buti mane man te bua : sors les sous du sac
  2. il y a des syllabes qui, sans être longues ni plus fortes, ont un accent purement rythmique (quelque chose comme l’ictus rythmique enplain-chant), par exemple :maräwa, wänawäna, täratära, tékatéka, tékatékäna, tékétékanâki
  3. il y a la syllabe plus accentuée que les autres mais dont l’intensité n’égale pas l’accent anglais ou italien. Se rencontre surtout devant une consonne doublée, par exemple :ngkanne, kitanna, tuangnga, nimma.

NB : pas de règle connue pour savoir où mettre l’accent ; il peut changer suivant la place du mot dans la phrase ou la longueur du mot, par exemple :ko a rôko, ko â tia, uôta te bâei.

Souvent, il y a deux syllabes accentuées consécutives :

  • longues :karaaii, kaootaa, kamimia ;
  • une longue et une brève :kaakaki, kamiaki, kaootaira ;
  • deux brèves :tätäro, kakänäto.

Grammaire

[modifier |modifier le code]

Typologie

[modifier |modifier le code]

C'est unelangue flexionnelle (avec davantage de suffixes que de préfixes) pour quelques catégories grammaticales mais où les particules (préposées pour l'essentiel) jouent un rôle non négligeable et qui pratique aussi uneeuphonie limitée.

L'ordre des mots est la plupart du temps de typeVOS (Verbe-Objet-Sujet), avec un objet qui suit immédiatement le verbe.

Exemples de phrases simples :

  • e bati te aine (il y a beaucoup de femmes, verbebati précédé d'un préfixe pronominale, 'il/elle', et suivi dete, article, et deaine, 'femme', cognat de vahiné)
  • I kana te ika (je mange du poisson, verbekana précédé d'un préfixe pronominalI, en lettre capitale comme en anglais,ika poisson)
  • e matu Nareau (Nareau dort, verbematu précédé dee,Nareau divinité ancestrale gilbertine)
  • antai aram? (quel est ton nom ?, deara nom suivi du suffixe possessif-m, 'ton').

Article

[modifier |modifier le code]

Un seularticle qui ne s’emploie qu’au singulier :te. Il s’emploie à la fois commearticle défini etindéfini.

par exemple :te aomata = l’homme (en général)

  • = l’homme (dont il s’agit)
  • = un homme (quelconque)
  • = un homme (un humain)
  • = homme ! (vocatif)

L’article est absent :

  • devant tous les pluriels :
    • te aomata : un homme – aomata : des hommes
    • te wa : une pirogue –wa : les pirogues (prononcé waa)
  • devant les noms propres :
  • devant les noms avec possessif :
    • matau (mon œil) ;matan Timon (l’œil de Simon) ;wana (sa pirogue) ;wan Toma (la pirogue de Thomas) ;am auti (ta maison) ;ana auti tamau (la maison de mon père).
  • devant certains noms considérés comme collectifs (au pluriel) :
    • karawa (ciel) ;tai (soleil) ;marawa (océan) ;namwakaina (lune) ;taari (mer, litt. « les sels ») ;mone (enfer, abîme).
  • devant certains noms indiquant la direction (points cardinaux, orientation) :
    • meang (Nord)tanimeang (partie Nord)
    • maiaki (Sud)tanimaiaki (partie Sud)
    • mainiku (Est)tanrake (côté Est)
    • maeao (Ouest)tanrio (côté Ouest)
    • eta (le haut)
    • katea (côté sans balancier de la pirogue, « tribord »)
    • nano (le bas, la mer)
    • rama (côté balancier de la pirogue, « bâbord »)
  • devant certains noms composés indiquant latopographie (en vertu de la règle 2) :
    • aonaba (univers)
    • anikaina (lieu habité (bord de la lagune))
    • aontano (sol)
    • matanikabi (limite des marées)
    • nukaneaba (milieu de l’île)

Nom

[modifier |modifier le code]

En plus des noms de personnes et d’objets, on peut employer comme noms tous les verbes et ce qu’on peut appeler « adjectifs » (il n'existe pas de véritables adjectifs en gilbertin).

  • ababaki (grand, être grand)te ababaki (la grandeur)
  • amarake (manger)te amarake (le manger, la nourriture)

En réalité, la grammaire gilbertine ne distingue pas le nom du verbe. Ce sont desprédicats. Cependant certains « noms », notamment ceux désignant les êtres animés, ne peuvent pas être employés comme des verbes.

Il y a une distinction entre les noms d’êtres animés et les noms d’êtres inanimés.

Pluriel

[modifier |modifier le code]

Les noms ne changent pas de forme au pluriel (invariables) mais on supprime toujours l’article et en général (cf. plus loin) lamore initiale est allongée (voyelle deux fois plus longue, ce qui n'apparait pas forcément à l'écrit) :

  • te aomata / aomata
  • te mwaneaba / mwaneaba

Les noms d’une ou de deux syllabes allongent leur première syllabe au pluriel.

  • te ben / been
  • te boki / booki
  • te tina / tiina

Cet allongement n’intervient pas :

  • quand le nom a un possessif :taama (les pères), maistamaia ataei, ara tama ;
  • quand le pluriel (nom) est complément d’un autre nom :
    • aia botaki taama (la réunion des pères), maiste botaki n tama (une réunion de pères) ;
  • après un verbe indiquant une action, manière de faire :
    • rikoi been aikai (ramasse ces cocos)mais a riko ben (ils font le ramassage des cocos)

Nom complément d’un autre nom

[modifier |modifier le code]

Trois types de constructions, selon le sens :

  1. pour indiquerl’usage ou lecontenu d’une chose, la prépositionn :
    • te uma n takataka (l’abri à coprah)
    • te batoro (de l'anglaisbottle)ni kamaimai (la bouteille àkamaimai ou de kamaimai)
  2. pour indiquer lapossession ou lapartie d’un tout :
    • uman te takataka (l’abri à coprah – réservé au coprah)
    • batoron te kamaimai (la bouteille à kamaimai – réservée)
    • mataroan te auti (< anglaishouse) (la porte de la maison)
    • cf. « possessifs ».
    • Souvent, le sens est pratiquement le même dans les deux façons de dire mais il peut y avoir des nuances :
      • te taetae ni Kiribati (la langue gilbertine)
      • taetaeni Kiribati (la langue des Gilbert (m.s.))
      • mais...
      • te ie ni wa (une voile pour pirogue, en général)
      • ien te wa (la voile de la pirogue – de telle pirogue)
  3. pour indiquer lamatière (juxtaposition ou relatif) :
    • te tamnei te atibu (te tamnei ae te atibu) (statue de pierre)
    • taura nenea (taura aika nenea) (cierges – lampes en cire)

Noms propres

[modifier |modifier le code]

Les noms géographiques (pays, localités) demandent les prépositionsi,nako,mai (cf. « prépositions »)

Les noms de personnes :

  • ne prennent pas l’article (cf.#Article) ;
  • il existe des noms pour hommes :Kabeia, Kaiea, Tebao, Rerebu, Kaiuea (autochtones)Ioane, Betero (allochtones) ;
  • il y a des noms pour femmes :Teramira, Tabantia, Teekai, Tebarutu (auto.),Ioana, Katarina (allo.) — NB : pour le Nord (Abemama, Marakei)
  • les mêmes noms servent pour les hommes et les femmes
  • les noms d’hommes sont souvent précédés de :te, ten, tem, teng.

Ces deux usages sont source de confusion.

Lexique

[modifier |modifier le code]

Exemples

[modifier |modifier le code]
MotTraductionPrononciation standard
terreaba[apæ] (au sens de sol et de planète)
cielkarawa[kaɾawa]
eauran[ɾan]
feuai[ai]
hommeaomata[aomata] (générique)
femmeaine[aine]
mangeramwaɾake[amˠaɾake]
boiremoi[moi]
grandababaki[apapaki]
petitwarereke[waɾeɾeke]
nuitbong[boŋ]
jourbong[8][boŋ]
Nombres décimaux
12345678910
teuanauouatenuaauanimauaonouaituawanuaruaiwatebwina

Phrases utiles

[modifier |modifier le code]
  • Bonjour -Mauri (signifie en fait « santé », comme dans la devise nationale)
  • Bonjour - [au singulier]Ko na mauri
  • Bonjour - [au pluriel]Kam na mauri
  • Comment vas-tu ? -Ko uara? (littéralement le même sens)
  • Comment allez-vous ? - [adressé à plusieurs personnes] -Kam uara?
  • Merci (je te remercie) -Ko rabwa
  • Au revoir -Ti a bo (nous nous reverrons)

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. ab etcEthnologue [gil].
  2. Kiribati n'est autre que le mot anglaisGilberts, au pluriel, prononcé et écrit selon les règles du gilbertin.Te taetae signifie « la langue » (parlée).
  3. C'était le nom initial d'Air Kiribati.
  4. Gallica :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37506q.image.r=gilbertin.f115.langFR.hl
  5. Ouvrage traduit en anglais par Sœur Olivia avec le soutien de laCommission du Pacifique sud
  6. Trussel.
  7. Le « i » final après « t » est souvent assourdi et presque muet, comme l’« e » final en français. L’exemple le plus connu est le nom moderne de l’État, Kiribati, qui se prononce [kiribæs] (< de l’anglaisGilberts, îles Gilbert au pluriel, prononcé [gılba:ts]), ou encore l’îleKiritimati qui se prononce [kirismas] (< de l’anglais Christmas). Autres exemples : ati eti oti iti uti.Devant M, U et W, le « i » bref devient souvent sourd et est presque prononcé « u » (dans le nord des Gilbert, il devient carrément « u ». Exemples : mataniwi ataeinimane itiua kaniwanga unimane tariu.
  8. Le mot est identique à celui de la nuit et désigne une journée de 24 heures. Il existe un autre mot qui désigne la partie éclairée de la journée, du matin au soir.

Voir aussi

[modifier |modifier le code]
Wikipédia en gilbertin dans l'Incubateur de Wikimedia.

Bibliographie

[modifier |modifier le code]
  • T. Groves, G. Groves et R. Jacobs,Kiribatese. An Outline Description,ANU, Canberra, 1985.
  • Jean-Paul Latouche,Mythistoire Tungaru : cosmologies et généalogies aux îles Gilbert, Paris, SELAF, 1984,(ISBN 2-85297-067-8) (Brève description de la langue et textes bilingues)

Article connexe

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gilbertin&oldid=220799333 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp