Ghettos enEurope sous domination nazie | |
![]() Place principale dughetto de Radom. | |
Présentation | |
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Nom local | Jüdischer Wohnbezirk en allemand |
Type | Ghetto |
Gestion | |
Date de création | 1939–1945 |
Créé par | ![]() |
Dirigé par | Schutzstaffel (SS) Bataillons de police de l'ordre |
Victimes | |
Type de détenus | Juifs et Roms principalement |
Géographie | |
Région | Europe centrale,orientale et dusud-est |
Lesghettos juifs de la Seconde Guerre mondiale sont desghettos mis en place enEurope occupée par lerégime nazi dès l'invasion de la Pologne en 1939, afin de confiner, contrôler et exploiter lesJuifs, et parfois lesRoms, dans des quartiers de taille variable. Dans les documents allemands et lasignalisation à l'entrée des ghettos, les nazis les appelaient généralementJüdischer Wohnbezirk ouWohngebiet der Juden, qui se traduisent tous deux par« quartier juif ». Il existait plusieurs types de ghettos distincts, notamment lesghettos ouverts,fermés,de travail,de transit etde destruction, tels que définis par les historiens de l'Holocauste. Dans un certain nombre de cas, ils furent le lieu de larésistance souterraine juive contre l'oppression nazie, connue collectivement sous le nom desoulèvements de ghettos[1].
Les premières mesures anti-juives ont été adoptées en Allemagne avec le début dunazisme, sans la planification réelle de la ghettoïsation pour lesJuifs allemands qui fut rejetée dans la période post-Kristallnacht[2]. Cependant, peu de temps après l'invasion allemande de laPologne en 1939, les nazis commencèrent à désigner certaines zones des grandes villes polonaises comme exclusivement juives et, en quelques semaines, se lancèrent dans un programme massif de déracinement desJuifs polonais de leurs maisons et de leurs entreprises en lesexpulsant de force. Les communautés juives entières furent systématiquement déportées par train dans ces zones fermées, en utilisant lesbataillons de police de l'Ordre[3], premièrement dans leReichsgaue, puis dans tout le territoire duGouvernement général de Pologne[4].
Lepremier ghetto de la Seconde Guerre mondiale fut établi le àPiotrków Trybunalski (38 jours après l'invasion[5]), suivi du ghetto deTuliszków en décembre 1939. Le premier grand ghetto métropolitain connu sous le nom deghetto de Łódź (Litzmannstadt) les a suivis en avril 1940, et leghetto de Varsovie en octobre. La plupart des ghettos juifs furent créés en 1940 et 1941. Par la suite, de nombreux ghettos furent coupés de l'extérieur, clos de murs en maçonnerie ou de barbelés. Dans le cas des ghettos fermés, tout Juif trouvé en train de sortir pouvait être fusillé. Le ghetto de Varsovie, situé au cœur de la ville, était le plus grand ghetto de l'Europe occupée, avec plus de 400 000 Juifs entassés sur une superficie de 3,4 kilomètres carrés[6], suivi par le ghetto de Łódź, avec environ 160 000 personnes[7].
Après le début de l’opérationBarbarossa en, lesterritoires soviétiques d'Europe de l'Est passent sous domination nazie, au sein duReichskommissariat Ostland au Nord et duReichskommissariat Ukraine au Sud. Des ghettos juifs y sont également créés, cette fois avec pour but premier l'extermination des Juifs dans le cadre de laSolution finale : les ghettos visent à rassembler la population juive, préalablement à son élimination[8].
Selon les archives dumusée commémoratif de l'Holocauste des États-Unis, il y avait au moins 1 000 ghettos de ce type en Pologne et enUnion soviétique occupées[1], dont352 (répertoriés) en Biélorussie, 41 enRussie et 440 enUkraine.
En Italie, le ghetto d'Iseo est rétabli par l'Allemagne nazie. Le, 1 249 Juifs sontraflés dans le ghetto et la ville deRome. Ils sont déportés dans lecamp d'extermination d'Auschwitz. Seuls seize en reviennent, dontaucun enfant[9]. Cesrafles se reproduisent dans d'autres ghettos italiens. Plusieurs camps de transit ou de concentration sont créés enItalie afin de regrouper les Juifs arrêtés dans le pays : il s'agit des camps deBorgo San Dalmazzo,Fossoli,Risiera di San Sabba àTrieste et celui deBolzano.
Les ghettos d'Europe de l'Est variaient dans leur taille, leur étendue et leurs conditions de vie[10]. Les conditions dans les ghettos étaient généralement très dures. ÀVarsovie, les Juifs, représentant 30 % de la population totale de la ville, furent contraints de vivre dans 2,4 % de sa superficie, soit une densité de 7,2 personnes par pièce[6]. Dans le ghetto d'Odrzywół, 700 personnes vivaient dans une zone précédemment occupée par cinq familles, entre 12 et 30 par chambre. Interdites de sortir du ghetto, elles durent donc compter sur lacontrebande et les rations de famine fournies par les nazis : à Varsovie, c'était 1,060 kJ (253 kcal) par personne, contre 2,800 kJ (669 kcal) par Polonais non juif et 10,930 kJ (2 613 kcal) par Allemand. Avec la surpopulation, le régime alimentaire de famine et l'assainissement insuffisant (couplé au manque de fournitures médicales), les épidémies de maladies infectieuses devinrent une caractéristique majeure de la vie des ghettos[11]. Dans le ghetto de Łódź, quelque 43 800 personnes moururent de causes « naturelles », 76 000 dans le ghetto de Varsovie avant[12].
Pour éviter tout contact non autorisé entre les populations juive et non juive, desbataillons de la police de l'ordre allemand furent affectés à patrouiller le périmètre. Dans chaque ghetto, une force depolice juive du ghetto fut créée pour s'assurer qu'aucun prisonnier ne tente de s'échapper et pour mettre en œuvre les ordres allemands (travail forcé, etc.). En termes généraux, il y avait trois types de ghettos gérés par l'administration nazie[1].
Les parties d'une ville à l'extérieur des murs du quartier juif étaient appelées « aryennes ». Par exemple, àVarsovie, la ville étaitdivisée en quartiers juif, polonais et allemand. Ceux qui vivaient à l'extérieur du ghetto devaient avoir despapiers d'identité prouvant qu'ils n'étaient pas juifs (aucun de leurs grands-parents n'était membre de la communauté juive), comme un certificat debaptême. Ces documents étaient parfois appelés « papiers chrétiens » ou « papiers aryens ». Le clergé catholique polonaisforgea massivement des certificats de baptême[14] qui furent donnés aux juifs par le mouvement de résistance polonais dominant, l'armée de l'Intérieur (Armia Krajowa, ou AK[15]). Tout Polonais reconnu par les Allemands comme apportant de l'aide à un Juifétait passible de la peine de mort (en)[16].
En 1942, les nazis ont lancé l'opérationReinhard, la déportation systématique des Juifs vers lescamps d'extermination. Les autorités nazies de toute l'Europe déportèrent des Juifs vers des ghettos d'Europe de l'Est ou le plus souvent directement vers des camps d'extermination construits par l'Allemagne nazie enPologne occupée. Près de 300 000 personnes furent déportées du seulghetto de Varsovie àTreblinka en 52 jours. Dans certains ghettos, des organisations derésistance locales organisèrent dessoulèvements de ghetto. Aucun n'a réussi et les populations juives des ghettos furent quasi-systématiquement entièrement tuées[17]. Le,Heinrich Himmler émit l'ordre de liquider tous les ghettos et de transférer les habitants juifs restants vers descamps de concentration. Quelques ghettos furent redésignés comme camps de concentration et existèrent jusqu'en 1944[18].
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