Cet article est uneébauche concernant lecatholicisme.
Laconstitution pastoraleGaudium et Spes (Joie et espoir) « sur l'Église dans le monde de ce temps » est l'un des principaux documents de l'Église catholique issus duIIe concile œcuménique du Vatican.
Approuvée par 2 307 desévêques présents, et rejetée par 75 d'entre eux, elle est promulguée parPaul VI, comme évêque de Rome, le, le dernier jour duconcile. Le titre « Gaudium et Spes » vient des premiers mots du texte (l'incipit), qui signifient « joie et espoir ».
L'élaboration de la constitution pastoraleGaudium et Spes fut difficile et marquée par de vifs débats. Rédigé à partir d'une thèse faite sur la base des archives du Saint-Siège, l'ouvrage de Giovanni Turbanti,Un concilio per il mondo moderno: la redazione della costituzione pastorale "Gaudium et Spes" del Vaticano II[1], retrace dans le détail le chemin par lequel les rédacteurs ont progressé à partir du schéma initial, dit « Schéma XIII » pour parvenir au texte définitif, en passant par le « Schéma de Malines », dit « Schéma XVII[2] ».
Gaudium et Spes propose la perspective suivante : l'Église est dans le monde sans être du monde[3], profondément solidaire de l'histoire humaine, inséparable de lacondition humaine au sein de laquelle, en vivant l'Évangile, elle fait vivre la présence duChrist dans le monde.
Cette intime solidarité avec lacondition humaine signifie de la part de l'Église un intérêt profond pour le fait humain, une ambition pour les hommes et les femmes de ce temps, une attention aux signes annonciateurs de la présence divine ; elle exprime sa volonté de partager avec le monde ce qu'elle a reçu et reçoit encore dans l'Esprit saint comme voies de réconciliation, de justice, desalut ; elle se révèle aussi par le choix d'une attitude d'écoute du monde, de collaboration au bien de tous, de recherche commune de solutions aux problèmes contemporains. Ainsi la constitutionGaudium et Spes apporte-t-elle une contribution spécifique à ladoctrine sociale de l'Église[4].
(Les chiffres donnés correspondent aux chapitres.)
Dans l'épilogue du livrePrincipes de la théologie catholique, publié en 1982, lecardinal Ratzinger a déclaré queGaudium et Spes était largement perçue comme uncontre-Syllabus.
La constitution pastoraleGaudium et Spes tient une place centrale dans l'enseignement deJean-Paul II. Alors jeune évêque, comme en témoignent lepère Congar et lepère de Lubac, tous deux experts au concile, il a participé de très près à l'élaboration de ce texte majeur. Si certaines problématiques ont vieilli, les fondements anthropologiques et théologiques restent d'actualité pour affronter les nouveaux problèmes qui se présentent auXXIe siècle.
Selon l'écrivain et journalisteAntonio Socci,Gaudium et Spes a été complétée par l'encycliqueSpe Salvi, qui discute davantage des fins dernières.
Au moment où paraît Gaudium et Spes, la grande majorité des pays développés est au cœur desTrente Glorieuses. Les préoccupations écologiques ne sont pas encore d'actualité.
Lemagistère reste dans une approche très anthropocentrique, dans laquelle la créature humaine est maîtresse de l'univers. Il s'agit d'un point d'accord entre croyants et non croyants : « Tout sur Terre doit être ordonné à l'homme comme à son centre et à son sommet »[5]. Cette position est renforcée par l'affirmation de la singularité et de la supériorité humaines : « En vérité, l'homme ne se trompe pas s'il se reconnaît supérieur aux éléments matériels et qu'il se considère comme irréductible, soit à une simple parcelle de la nature, soit à un élément anonyme de la cité humaine »[6],[7].
Quelques éléments permettent de commencer à interroger l'absolu de la domination de l'être humain. Le critère de « l'humanum dans sa plénitude »[8] pose une première limite fondamentale à la liberté de l'action humaine. Une autre limite est posée : l'affirmation de l'autonomie des réalités terrestres, avec les lois et les valeurs propres des choses créées[9]. L'être humain doit respecter la volonté du Créateur, et reconnaître une valeur propre à la nature, indépendamment de son utilité pour l'être humain[10].
Le regard reste résolument optimiste sur la science et leprogrès technique, partageant la mentalité dominante de l'époque, avec des convictions productivistes et une confiance dans la croissance[11] On perçoit pourtant des doutes sur les risques et la finalité de la science et de la technologie, avec la course aux armements et l'équilibre de la terreur nucléaire. Il faut donc un discernement critique[12],[10].
Une éthique de la création s'esquisse avec une invitation à user des biens de ce monde dans un esprit de pauvreté et de liberté[13] et une première critique de l'emprise croissante de l'être humain sur la nature caractéristique de l'économie moderne[14]. L'accent est mis sur la nécessité d'un juste partage desressources naturelles et sur le caractère communautaire de la vocation humaine[15]. Une brève allusion à l'Eucharistie, « sacrement de la foi, dans lequel des éléments de la nature, cultivés par l'homme, sont changés en son Corps et en son Sang glorieux »[16] ouvre des perspectives pour un développement ultérieur d'une théologie eucharistique de la création[10].
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