Pour les articles homonymes, voirGarde nationale.
Pour un article plus général, voirGarde nationale (France).
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Lagarde nationale est, en France, une unité militaire rétablie en1830 au moment desTrois Glorieuses après avoir été dissoute en 1827.
Sous lamonarchie de Juillet, la garde nationale est placée, le, sous la direction deLa Fayette, figure emblématique de la guerre d'indépendance américaine et des idéaux de 1789, il est âgé de 73 ans et nommécommandant général des gardes nationales du royaume. Dès le,Louis-Philippe passe en revue la garde nationale de Paris, forte de 60 000 hommes. Devant les acclamations des contribuables en armes, il s'écrie, en embrassant La Fayette :« Cela vaut mieux pour moi que le sacre de Reims ! ». On ne saurait mieux dire l'importance attachée à la milice bourgeoise du régime, garante de l'ordre public et de l'alliance de la monarchie de Juillet et des propriétaires.
La garde nationale montre son importance en, à l'occasion duprocès des ministres de Charles X, où elle parvient à maintenir le calme dans Paris. Louis-Philippe, qui rend visite le23 décembre auxdouze arrondissements de la garde parisienne pour leur exprimer ses remerciements, est soulagé, mais il réalise aussi le danger pour la monarchie, à dépendre d'une seule force pour assurer l'ordre public. Il demande donc au ministre de la Guerre, lemaréchal Soult, ancien officier de Napoléon, de réorganiser sans tarder l'armée de ligne. Il décide également de se débarrasser de La Fayette, trop peu fiable à ses yeux.
Le22 décembre, le roi écrit à La Fayette pour le remercier d'avoir donné,« dans ces jours d'épreuves, l'exemple du courage, du patriotisme et du respect pour les lois »[1], mais, en sous-main, il manœuvre à la Chambre des députés qui engage, dès le24 décembre, le débat sur l'organisation de la garde nationale requis par l'article 69 de laCharte de 1830, selon lequel des lois doivent pourvoir« dans le plus court délai possible », notamment à« l'organisation de la garde nationale, avec intervention des gardes nationaux dans le choix de leurs officiers ». Or, durant le débat, des députés fidèles duPalais-Royal démontrent que la fonction de commandant en chef de toutes les unités du royaume est contraire à la Charte et fait voter sa suppression à la condition de donner à La Fayette « quelque marque de regret et quelque compensation ». Dès le lendemain, La Fayette démissionne. Leprésident du Conseil,Jacques Laffitte, et le ministre de l'Intérieur,Camille de Montalivet, lui-même colonel de la garde nationale, cherchent à trouver un compromis, mais La Fayette pose des conditions extravagantes : il veut la formation d'un nouveau ministère où n'entreraient que ses amis, la dissolution de la Chambre des députés et l'abolition de l'hérédité de la pairie. Le26, il maintient sa démission. Louis-Philippe en prend aussitôt acte dans une brève et sèche lettre de regret. Le roi nomme alors legénéral Mouton de Lobau commandant de la garde nationale.
Un bataillon de la garde nationale comprenant 500 Européens et placé sous le commandement d'un ancien officier français de laGrande Armée est créé àAlger,colonie française, en 1831.
L'article 69 de laCharte révisée avait renvoyé à une loi « 5° L'organisation de la garde nationale, avec intervention des gardes nationaux dans le choix de leurs officiers ». Venu en discussion le, le projet est voté le5 mars par les députés, le10 par les pairs, et promulgué le22. La garde nationale est chargée de défendre lamonarchie constitutionnelle, la Charte et les droits qu'elle consacre, pour maintenir l'obéissance aux lois, conserver ou rétablir la paix et l'ordre publics. En revanche, toute délibération prise par la garde nationale sur les affaires de l'État, du département ou de la commune est une atteinte à la liberté publique et un délit contre la chose publique et la Constitution (article1er).
La garde nationale est théoriquement composée de tous les Français âgés de 20 à 60 ans (articles 2 et 9), mais la loi distingue le service ordinaire et le service de réserve (article 19), la répartition entre les deux étant faite par le conseil de recrutement de la commune, qui n'appelle au service ordinaire que ceux qui ont les moyens de supporter les frais d'habillement et d'armement et disposent du temps nécessaire pour le service. Aussi ne trouve-t-on dans le service ordinaire, le seul qui soit effectif, que des hommes aisés : ceci donne à la garde son caractère de milice bourgeoise, rempart des propriétaires contre le désordre.
Force civile, elle est organisée dans chaque commune (article 4) et placée sous l'autorité des maires, des préfets et du ministre de l'Intérieur (article 6).
Le refus du service est puni de quelques jours de détention.
Sous lamonarchie de Juillet, la garde nationale, milice bourgeoise du régime, joue un rôle crucial. À Paris, pendant toute la durée du règne deLouis-Philippe, la garde nationale compta près de 2 000 victimes[Quoi ?].
Les gardes nationaux se recrutent pour l'essentiel dans la bourgeoisie, puisqu'ils doivent justifier qu'ils payent l'impôt personnel et acheter eux-mêmes leur équipement. Pour autant, la grande majorité d'entre eux ne sont pas assez fortunés pour atteindre lecens de 200 francs de contributions directes exigé pour participer à l'élection des députés par la loi électorale du. Or, ils considèrent que si le régime attend d'eux qu'ils versent leur sang pour le défendre, il doit leur concéder la participation aux affaires politiques : l'élargissement du cens constitue donc une revendication permanente au sein de la garde nationale.
En, pendant que la Chambre des députés délibère sur l'adresse au roi, plusieurs centaines de gardes nationaux parisiens manifestent ainsi pour réclamer le droit de vote. Des comités ont lancé une vaste campagne de pétitions pour défendre les droits politiques des gardes nationaux, car tous ne peuvent pas voter. Ce mouvement s'étendra de 1838 à 1842 et ne réussira pas à infléchir la loi électorale. Ils sont reçus parJacques Laffitte qui leur déclare :« En demandant la réforme électorale, vous vous montrez fidèles à l'esprit de la révolution de Juillet, dont les destinées ont paru un instant compromises par ceux qui avaient pour mission de les consolider[2]. Du reste, les réformes, lorsqu'elles sont devenues nécessaires, sont le meilleur préservatif des révolutions »[3]. Dans une proclamation du, lemaréchal Gérard, commandant supérieur des gardes nationales de laSeine et proche du roi, condamne ces manifestations au nom de la loi du qui interdit à la garde toute délibération sur les affaires de l'État, du département ou de la commune.
À partir de 1840, la politisation des élections aboutit« à faire des élections parisiennes des capitaines de la garde les premières élections de masse à Paris, avec une participation plus forte qu'aux autres scrutins — même qu'aux assemblées primaires de la Révolution —, et avec une véritable stratégie de campagne de la part des candidats, incluant distributions de brochures et professions de foi »[4].
Il s'agit ici du livret de Gérard Martin, né en1791, de profession tailleur et membre du6e bataillon d'élite,2e compagnie degrenadiers.
Le livret d'un soldat de lagarde nationale du Haut-Rhin était ainsi constitué des rubriques suivantes :