Lucien de Samosate raconte que Ganymède était berger enPhrygie[18]. Il le met en scène, en échanson, dans plusieurs ouvrages :Icaroménippe,Jugement des voyelles[19],Assemblée des dieux[20]. Lucien représente l'aigle ravisseur comme une métamorphose de Zeus lui-même[21] et impliqueHermès[22].
Homère (Iliade) relate que Ganymède est réputé être le plus beau des mortels[23] et qu'il est enlevé par « des dieux »[24].
Alors que le jeune prince fait paître le troupeau familial sur le montIda de Troade[réf. nécessaire], Zeus l'aperçoit et se métamorphose en aigle afin de l'enlever et l'installer dans l'Olympe. Ganymède devient ainsi l'échanson des dieux et son amant[25].
En compensation de la perte de son fils,Tros reçoit de Zeus quatre chevaux qu'il tenait dePoséidon. Ceux-ci figurent dans le mythe d'Héraclès :Laomédon, père de Ganymède selon certaines versions[réf. nécessaire], les avait promis à Héraclès s’il sauvait sa filleHésione. Dans une autre tradition, Zeus offre une coupe en or, œuvre d’Héphaïstos[réf. nécessaire].
Héra est jalouse de ce nouvel amant, et de sa fonction d’échanson que Zeus a enlevé àHébé, sa fille. Elle tente de forcer son époux à renvoyer Ganymède chez les mortels mais au lieu de cela, Zeus l'élève alors au ciel sous la forme de laconstellation du Verseau[réf. nécessaire]. Dans une version tardive, c’estÉos qui enlève Ganymède etTithon. Zeus, apercevant Ganymède, le réclame à la déesse, et l’obtient à condition qu’il exauce un vœu[réf. nécessaire].
Au livre I, 636b-c[26] de sesLivres des Lois,Platon attribue auxCrétois l'invention du mythe des rapports de Zeus avec Ganymède afin de justifier leurs propres amours et les mettre en accord avec celles des dieux :« Tout le monde accuse les Crétois d'avoir inventé la fable de Ganymède. Persuadés que leurs lois venaient de Zeus, ils ont imaginé cette fable sur son compte afin de pouvoir eux aussi goûter ce plaisir à l'exemple du dieu »[27].
Dans lePhèdre dePlaton (qui parle d'éthique), les sentiments de Zeus pour Ganymède sont décrits comme du « désir » (himéros)[28].
Au chapitre VIII de sonBanquet,Xénophon fait dire àSocrate que Zeus a enlevé Ganymède pour son âme et sa sagesse (amour spirituel) et non par amour pour son corps (amour physique)[29].
La légende de Ganymède a également inspiré le groupe deZeus enlevant Ganymède en terre cuite, probablement d'originecorinthienne, conservé aumusée archéologique d'Olympie : c'est l'un des rares exemples de grande sculpture en terre cuite, et une très rare représentation sculpturale du couple où Zeus figure sous forme humaine[réf. nécessaire].
Encéramique, le thème de Ganymède est fréquemment repris, le plus souvent sur descratères, ces vases dans lesquels on mélangeait l'eau et le vin à l'occasion des banquets (symposia), tenus entre hommes, au cours desquels les convives auraient rivalisé d'imagination pour célébrer les mérites de leurséromènes respectifs. Parmi les plus célèbres figure le cratère à figures rouges du Peintre de Berlin : d'un côté, Zeus est figuré en pleine poursuite ; de l'autre, Ganymède joue avec un cerceau, symbole de sa jeunesse. « Par ailleurs, la présence d'un coq dans sa main représente le cadeau amoureux que se font les couples figurant sur les vases et exprime le jeu de séduction naissant entre Zeus et Ganymède. »[37].
Ganymède sur l'Olympe, entouré de Zeus qui lui a offert un coq, une déesse le couronnant et Hébé. Amphore attique à figures noires, vers 510 AEC (avant l'ère commune).Collection des Antiquités, Munich.
En 1613, le philosophe-médecinMichaël Maïer propose plusieurs interprétations du mythe de Ganymède, parmi lesquelles il préfère l'alchimique : « Les faits qui concernent Ganymède ont trait aux hiéroglyphes chimiques. Dans ceux-ci, en effet, Ganymède s'explique, non par l'hiver qui envoie les pluies tel un « échanson » de Jupiter, c'est-à-dire de l'air, ni par le signe céleste du Verseau, mais bien par ce qui est emporté par l'aigle. C'est lefixe amené par levolatil à la plus haute dignité. »[45].
En 1610,Galilée (1564-1642), grâce à sa célèbre lunette, fut le premier à observer les quatre plus gros satellites de Jupiter. Il les appela « lunes médicéennes » en hommage auxMédicis.
En 1614, son rivalSimon Marius, proposa plutôt de donner à chacune le nom d'une aventure amoureuse de Zeus.
Xénophon,Œuvres complètes, trad. Pierre Chambry,Garnier-Flammarion, 3 vols., 1967 : tome II :Anabase,Banquet,Économique,De la chasse,La République des Lacédémoniens,La République des Athéniens.
↑Extrait de la traduction de Marion Muller-Dufeu inLa Sculpture grecque. Sources littéraire et épigraphiques, éditions de l'École nationale supérieure des beaux-arts, 2002, page 525}.