Pour les articles homonymes, voirSalvemini.
Député XXVe législature du royaume d'Italie | |
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Décès | (à 83 ans) Sorrente |
Sépulture | Cimetière de Trespiano(en) ![]() |
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Domicile | États-Unis(- ![]() |
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Distinctions | Corresponding Fellow of the Medieval Academy of America() Médaille Serena() Prix Crotone(en)() ![]() |
Gaetano Salvemini (né àMolfetta, le mort àSorrente le) est unhistorien ethomme politiqueitalien.
Après des études de lettres à l'université de Florence en 1896, il enseigne l'histoire médiévale apparaissant rapidement comme un des meilleurs jeunes historiens. Après avoir enseigné le latin dans un collège àPalerme, il obtient à seulement vingt huit ans la chaire d'histoire moderne à l'université de Messine (1901). En1908, le tremblement de terre anéantit sa famille, il perd sa femme, ses cinq enfants et sa sœur. Il enseigne alors successivement àPise et àFlorence. Parmi ses élèves, on trouveCarlo Rosselli,Ernesto Rossi, etCamillo Berneri.
En 1916, il se remarie avec la femme de lettresFernande Dauriac, divorcée deJulien Luchaire, et mère deJean Luchaire.
Entre 1919 et 1921, il travaille auParlement italien. Membre duParti socialiste italien, il défend le suffrage universel et travaille au relèvement économique de l'Italie du Sud, en particulier en luttant contre la corruption.
Il adhère auParti socialiste italien et au courant « méridionaliste »[1], collaborant, depuis1897, à la revueCritica Sociale. Il est un fervent défenseur du suffrage universel et de la solution à la question duMezzogiorno. Il cherche à amener le mouvement socialiste sur les positions méridonialistes en insistant sur la nécessité d'un lien entre les ouvriers du nord et les paysans du sud, sur la nécessité de l'abolition duprotectionnisme et des tarifs de l'état, qui protègent l'industrie et causent du tort aux consommateurs; et sur la nécessité de créer de petites propriétés paysannes pour mettre fin auxlatifundium.
Salvemini combat les mauvaises habitudes politiques et les graves responsabilités deGiovanni Giolitti (crack de laBanque romaine) avec "le ministre du milieu" (1910). Au sein du parti socialiste, il se heurte au courant majoritaire deFilippo Turati sur les thèmes cités plus haut et ensuite en raison du manque de réactions du parti contre laGuerre italo-turque (1911), il quitte alors le parti socialiste.
En décembre 1911, il donne vie à un périodiqueL'Unità, qu'il dirige jusqu'en1920 tout en essayant de créer un nouveau parti, laLigue démocratique, méridionaliste, socialiste à des fins de justice et libérale dans la méthode et contre tous les privilèges.
En1914, il soutient des positionsinterventionniste en se déclarant convaincu de la nécessité de surpasser les anachroniques impériaux austro-hongrois et allemands, mais vers la fin de laPremière Guerre mondiale, il exprime sa désillusion pour l'occasion manquée de l'espoir de surpasser la rivalité antipopulaire entre les états et en une participation démocratique des peuples aux décisions des gouvernements.
Élu député en1919 lors de l'arrivée dufascisme, il se range immédiatement dans le camp des frèresCarlo Rosselli etNello Rosselli et avecErnesto Rossi, qui voient en lui leur maitre commun, tous s'opposent àBenito Mussolini.
En1925, Salvemini, les deux frères Rosselli etNello Traquandi fondent àFlorence le premier journal antifasciste clandestin: "ne pas céder" (Non Mollare).
Arrêté àRome par la police fasciste le 8 juin1925, puis jugé en même temps queErnesto Rossi, il bénéficie d'une amnistie en août. Il se réfugie clandestinement en France.
ÀParis, il est rejoint par les frères Rosselli, et en novembre1929, il est un des fondateurs du mouvement "Giustizia e Libertà", né de l'initiative des frères Rosselli et d'autres intellectuels démocrates parmi lesquelsEmilio Lussu,Alberto Tarchiani etAlberto Cianca.
Des groupes "Giustizia e Libertà" se forment en Italie surtout dans le milieu des étudiants. Beaucoup d'adhérents, commeErnesto Rossi,Ferruccio Parri,Leone Ginzburg, sont arrêtés et condamnés à de longues peines de prison.
Il part enAngleterre, où il lance une dure polémique avecGeorge Bernard Shaw, socialiste "gradualiste", thuriféraire du fascisme mussolinien et adepte, qui plus est, de la pensée raciale et de l'eugénisme.
En, il part auxÉtats-Unis, où il enseigne l'histoire de la civilisation italienne à l'université Harvard et il obtient la nationalité américaine en 1940.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, Salvemini se bat pour une politique contre lefascisme, lecommunisme, lecléricalisme et lamonarchie italienne. En1939, il crée la "Mazzini Society", avec un groupe d'adhérents à "Giustizia e Libertà", des républicains et des antifascistes démocrates parmi ceux-ciLionello Venturi,Giuseppe Antonio Borgese,Randolfo Pacciardi,Michele Cantarella,Aldo Garosci,Carlo Sforza,Alberto Tarchiani etMax Ascoli. Leur position est contraire à la monarchie et à l'accord deToulouse entre communistes staliniens, socialistes et d'autres adhérents de "Giustizia e Libertà'.
Pendant cette période, il écrit notammentLa Terreur fasciste, 1922-26,La Dictature fasciste en Italie (The Fascist Dictatorship in Italy, 1928),Mussolini diplomate (1932),Under the Axe of Fascism, 1936The Origins of Fascism in Italy (1942) etPrélude à la Seconde Guerre mondiale (Prelude to World War II).
Il rentre en Italie en1947 et reprend l'enseignement à l'Université de Florence. Il continue à différents niveaux la lutte politique inspirée d'une visionlaïque de la vie, à l'aversion contre lesdogmes et les nébulosités idéologiques, contre labureaucratie, lecléricalisme. Il s'oppose au régimedémocrate chrétien et au Front démocratique populaire,expression dutotalitarisme de gauche, il soutient la nécessité d'abroger leConcordat voulu parBenito Mussolini, et il défend l'école publique contre les réformes, qu'il jugeréactionnaires, des gouvernements centristes.
En, il obtient de l'Académie des Lyncéens le prix international Feltrinelli pour l'histoire et lediplômehonoris causa de l'Université d'Oxford. Il décède en 1957.