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Géorgien

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Cet article concerne la langue géorgienne. Pour le peuple géorgien, voirGéorgiens. Pour les rois du Royaume-Uni, voirÉpoque georgienne.

Géorgien
ქართული
PaysGéorgie
Nombre de locuteurs4 237 710 (1993)[1]
Typologieagglutinante
ergative
SVO +SOV +OSV
à fracture d'actance
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielleDrapeau de la GéorgieGéorgie
Codes de langue
IETFka
ISO 639-1ka
ISO 639-2geo, kat
ISO 639-3kat
Linguasphere– bac 42-CAB-baa – bac
Glottolognucl1302
Échantillon
Article premier de laDéclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)
  • ყველა ადამიანი იბადება თავისუფალი და თანასწორი თავისი ღირსებითა და უფლებებით. მათ მინიჭებული აქვთ გონება და სინდისი და ერთმანეთის მიმართ უნდა იქცეოდნენ ძმობის სულისკვეთებით.
  • Translittération :Qvela adamiani ibadeba tʻavisupʻali da tʻanascori tavisi ġirsebitʻa da uplebebitʻ. Matʻ miničebuli akʻvtʻ goneba da sindisi da ertʻmanetʻis mimartʻ unda ikʻcʻeodnen żmobis suliskvetʻebitʻ.
Carte
Image illustrative de l’article Géorgien
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Legéorgien (en géorgien :ქართული ენა,romanisation :kartuli ena/kʰɑrtʰuliɛnɑ/) est unelangue appartenant au groupe deslangues kartvéliennes de la famille deslangues caucasiennes. Elle est la langue officielle de laGéorgie, un pays dans le centre duCaucase.

Le géorgien est la langue maternelle d’environ3,9 millions d’individus en Géorgie (soit 83 % de la population du pays) et celle d’environ 500 000 Géorgiens à l’étranger (notamment enTurquie, enIran, enRussie, auxÉtats-Unis et enEurope).

Le géorgien est également la langue littéraire de tous les groupes ethniques habitant sur le sol géorgien, particulièrement pour ceux qui parlent une autre langue duCaucase central telles lesvane, lemingrélien et lelaze. Le géorgien moderne s’écrit à l’aide d’un alphabet de 33 lettres appelémkhedruli.

La grammaire géorgienne est caractérisée par desdéclinaisons (septcas), l’absence degenres, un systèmeverbal particulièrement complexe et une syntaxeà fracture d’actance. Le géorgien possède desconsonnes éjectives typiques deslangues caucasiennes et des suites de consonnes complexes.

Classification

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Répartition des langues kartvéliennes.

Le géorgien fait partie deslangues kartvéliennes, comme lesvane et lemingrélien (parlés dans le nord-ouest de la Géorgie) et lelaze (langue parlée sur la côte orientale de laMer Noire, plus particulièrement deTrabzon à la frontièregéorgienne).

Certains chercheurs émettent l'hypothèse que la structure grammaticale du géorgien ressemblerait à celle dusumérien et que les deux langues seraient apparentées[2].

Histoire

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La langue géorgienne appartient augroupe kartvélien, qui fait partie de la famille deslangues caucasiennes. De cette famille, le géorgien est la seule langue qui a unalphabet et unevieille tradition littéraire. Les plus anciens textes connus rédigés en géorgien datent de la seconde moitié duIVe siècle. Selon les chroniques grecques, le géorgien était parlé enColchide et dans l’Ibérie caucasienne dans le passé lointain.

L’ancienne littérature géorgienne est une importante partie duchristianisme orthodoxe. La plus ancienne période littéraire géorgienne (Ve au VIIIe siècle) est très riche enhymnographie et dans lestravaux hagiographiques. Les chroniques historiques de la Géorgie ont également leur importance dans l’étude de l’histoire et des cultures caucasiennes, aussi bien du nord que du sud. Elles sont aussi importantes pour l’étude de régions voisines, comme leProche-Orient. En raison de sa position stratégique entre leNord et leSud, l’Est et l’Ouest, la Géorgie devint un des centres de la traduction durant leMoyen Âge. Ces traductions étaient alors effectuées aussi bien dans le pays (comme aux académies de Pharissi[3], de Gélati[4] et d’Iqalto[5]) que dans les monastères géorgiens situés à l’étranger, dont ceux situés enSyrie, sur lemont Sinaï enÉgypte, ou bien Olympie etAthos enGrèce, et ailleurs enEurope de l’Est. Les travaux littéraires traduits en géorgien ajoutèrent plusieurs importantes informations aux études des histoires et des cultures des pays duProche-Orient et aidaient à reconstituer certains écrits originaux perdus engrec,syriaque,persan etarabe.

Certains travaux orientaux furent ainsi introduits enEurope grâce aux traductions géorgiennes. Par exemple, le géorgienVisramiani (XIIe siècle) est l'adaptation du poème persanVis et Ramin, tandis que laSagesse de Balahvar (XIe siècle) est, sur base d'une adaptation arabe ou persane, la version chrétienne de l’histoire deBouddha, devenue en Occident celle deBarlaam et Josaphat.

Après l'arrivée duchristianisme en Géorgie (en 337), les idées religieuses et théologiques se développèrent dans un nouveau niveau. Plusieurs de ces traités sont considérés comme des grandes œuvres de la pensée orthodoxe. En plus de ces travaux, on peut trouver ceux du fameux philosophe géorgien Pierre l’Ibère, datant duVe siècle. Aujourd’hui, la Géorgie est considérée comme le berceau de la Renaissance orientale (duIXe au XIIe siècle). Le poème philosophique et allégorique deChota Roustaveli,Le Chevalier à la peau de panthère est la plus grande œuvre littéraire de cette période.

Chota Roustaveli, un des plus grands écrivains du Moyen Âge.

La langue géorgienne est caractérisée par de nombreux emprunts à plusieurs autres langues avec lesquelles elle entra en contact au cours de l’histoire. La langue a donc un vocabulaire très varié, aussi bien que beaucoup de dialectes. Toutefois, la structure grammaticale ne reflète pas nécessairement ces emprunts, et la structure grammaticale ne ressemble qu'aux trois autres langues du groupe kartvélien. Le géorgien parlé actuellement est très influencé par des motsrusses ou empruntés dupersan, celui-ci ayant été important surtout auXIXe siècle.

La Géorgie avait déjà perdu son indépendance une fois en 1801 et, en 1921, la République socialiste soviétique de Géorgie fut créée.Joseph Staline, chef de l’URSS et lui-même né en Géorgie, avait autorisé lespays caucasiens à garder leur identité nationale mais, après sa mort, la politique de déstalinisation deNikita Khrouchtchev entraîna l’entrée de la Géorgie dans une longue période derussification qui atteignit son apogée en 1978 lorsque le président du Soviet suprême de laRSS de GéorgieEdouard Chevardnadze décida de changer l’article 75 de la Constitution géorgienne (concernant le statut officiel du géorgien) afin d’adopter lerusse comme langue officielle. Cela provoqua une révolte desGéorgiens qui atteignit son point culminant le ; à la suite de cette révolte, de nombreuxGéorgiens furent assignés à domicile àMoscou. Toutefois, le gouvernement soviétique recula et Chevardnadze ne changea jamais la langue officielle de la Géorgie. Le est le jour de la langue nationale.

Littérature

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L’œuvre la plus ancienne de la littérature géorgienne qui subsiste encore est leMartyre de la sainte reine Chouchanik (rédigé entre 474 et 484), et des centaines depalimpsestes datant desXe,XIe et XIIe siècles indiquent qu’à cette époque, lesévangiles, lesépîtres desaint Paul et lesPsaumes avaient déjà été traduits. Il subsiste également plusieurs traductions de laBible dans sa totalité, qui datent desVIIIe et IXe siècles.

Le roiArtchilIer d’Iméréthie fut également un célèbre poète de son siècle.

La littérature géorgienne connut son âge d’or sous le règne de la reineTamar de Géorgie (1184–1212) durant lequel la Géorgie atteignit également son apogée dans les domaines politique et culturel. L’œuvre la plus célèbre issue de cette époque resteLe Chevalier à la peau de panthère, du poèteChota Roustaveli, qui vécut à la fin duXIIe siècle et est toujours considéré comme le poète épique national de la Géorgie. À cette période, les récits et les mythes persans commencèrent à exercer une influence littéraire prépondérante : c’est dans les écrits du poète royalThéimouraz de Kakhétie, qui seront condamnés par l’un de ses successeurs, et du poète royalArtchil de Karthlie, que cette influence fut la plus marquante. Elle resta forte jusqu’à la montée du nationalisme géorgien, qui naquit auXVIIIe siècle.

Les écrivains marquants de ce dit siècle du patriotisme furent le roiVakhtangVI de Karthli, son fils Vakhoucht Bagration et le moine catholiqueSaba Soulkhan Orbéliani, auteur d’un recueil de contes moraux et d’un dictionnaire géorgien, ainsi que de poèmes et d’un journal narrant ses grands voyages enEurope de l’Ouest. Les poètes David Gouramichvili et Bessarion Gabachvili sont aussi de grands auteurs de l’époque.

LeXIXe siècle fut marqué par la forte influence de l’Europe de l’Ouest. Parmi les poètes de cette époque, Alexandre Tchavtchavadzé et Grigol Orbéliani figurent en bonne place. Leur art est resté célèbre pour ses thèmes patriotiques et son éloge exagéré duvin et desfemmes. Quant à Nicolas Baratachvili, il fut fortement influencé par cetteEurope de l’Ouest qui lui fit rédiger des poèmes lyriques de stylebyronien. À la fin duXIXe siècle, l’homme de lettres géorgien le plus influent était le patrioteIlia Tchavtchavadzé, qui sera assassiné par des militants socialistes puis vénéré comme saint de l’Église orthodoxe géorgienne.

De 1921 à 1991, la Géorgie fut rattachée à l’Union soviétique et, même si la plupart des œuvres littéraires continuèrent à être écrites en géorgien, elles relevaient de la tradition culturelle de l’Union des républiques socialistes soviétiques et, de ce fait, étaient souvent propagandistes et moralistes. Aujourd’hui, l’art de l’écriture géorgienne est quelque peu délaissé par les grands du pays, mais on peut toutefois encore entendre parler de fameux auteurs, tels qu'Aka Mortchiladzé ou Irina Assatiani.

Emprunts

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Comme indiqué plus haut, le géorgien est une langue au vocabulaire très riche. Une grande partie en fut directementempruntée à des langues étrangères, voisines ou non. On retrouve des similitudes entre le vocabulaire fondamental de la langue géorgienne et certaineslangues indo-européennes anciennes dans les domaines de l’élevage, de l’agriculture, des parties du corps humain et des chiffres. Les emprunts auxlangues iraniennes, anciennes (Scythes,Alains,Ossètes,Parthes), moyennes et nouvelles sont patents, en particulier dans les prénoms. Lalangue grecque a enrichi la langue géorgienne dans le domaine de la terminologie religieuse. Les emprunts à l'araméen (langue officielle de l’ancienneIbérie), l'hébreu (ზეთი,zet'i pourhuile), l'assyro-babylonien (თარგმანი,t'argmani pour interprète), lesyriaque (კუპრი,koupri pour goudron), l'arabe (დავა,dava pour discussion), l'azéri (თოხლი,t'okhli pour agneau) et l'arménien sont complètement assimilés. Plus récemment, auxXIXe et XXe siècles, les languesrusse etanglaise ont apporté leurs lots de mots nouveaux et parfois de « doublons ».

Prononciation

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Les tableaux ci-dessous donnent les phonèmes enalphabet phonétique international ainsi que leur écriture enmkhedruli et leurtranslittération ensystème national de romanisation du géorgien.

Voyelles

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Le géorgien a un système vocalique simple avec cinqvoyelles orales sans distinction de longueur[6].

 AntérieuresPostérieures
Fermées/i/ იi/u/ უu
Moyennes/ɛ/ ეe/ɔ/ ოo
Ouverte/ɑ/ აa

Consonnes

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Le géorgien possède 28 consonnes, dont 6éjectives[7],[8].

BilabialesLabio-dentaleDentalesAlvéolairesPost-alvéolairesVélairesUvulaireGlottale
OcclusivesAspirées// ფp// თt// ქk
Éjectives/p’/ პp’/t’/ ტt’/k’/ კk’/q’/ ყq’
Sonores/b/ ბb/d/ დd/ɡ/ გg
AffriquéesAspirées/t͡sʰ/ ცts/t͡ʃʰ/ ჩch
Éjectives/t͡s’/ წts’/t͡ʃ’/ ჭch’
Sonores/d͡z/ ძdz/d͡ʒ/ ჯj
Nasales/m/ მm/n/ ნn
Roulée/r/ რr
FricativesSourdes/s/ სs/ʃ/ შsh/x/ ხkh/h/ ჰh
Sonores/v/ ვv/z/ ზz/ʒ/ ჟzh/ɣ/ ღgh
Latérale/l/ ლl
  • Les sons /t͡sʰ/ et /t͡ʃʰ/ sont transcrits par certains auteurs comme /t͡s/ et /t͡ʃ/, sansaspiration[7].
  • La prononciation exacte de /q’/ varie entre [q’], [χ’], [q’χ] et [ʔ][9].
  • r est souvent prononcébattu ([ɾ]) plutôt que roulé ([r])[6].
  • La prononciation de ვv varie entre [v] et [w]. Il sedévoise devant les consonnes sourdes : ვჭამvch’am (« je mange ») [ft͡ʃ’am][6],[10].

Alphabet

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Article détaillé :Alphabet géorgien.
« Géorgien » (kartuli) écrit en géorgien

Le géorgien s’écrit selon unalphabet ditmkhedruli qui a remplacé l’asomtavruli,probablement inventé parPharnabazeIer, le premier roi du pays[Information douteuse]. L’alphabet actuel comporte 33 lettres : 28 consonnes et 5 voyelles. Étantunicaméral, il ne distingue pas de capitales et minuscules.

Les 33 lettres modernes de l’alphabetmkhredruli sont les suivantes :


ani

bani

gani

doni

eni

vini

zeni

tani

ini

k’ani

lasi

mani

nari

oni

p’ari

zhani

rae

sani

t’ari

uni

pari

kani

ghani

q’ari

shini

chini

tsani

dzili

ts'ili

ch’ari

khani

jani

hae

Ponctuation

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En géorgien, laponctuation généralement suit le modèle européen. Les guillemets sont ceux utilisés en allemand (par exemple, „მამაო ჩვენო, რომელი ხარ ცათა შინა“mamao chveno, rumeli khar tsata shina « Notre Père qui êtes aux cieux »).

Grammaire

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La langue géorgienne est unelangue agglutinante, caractérisée par un riche système demorphologie verbale et unestructure syntaxique relativement flexible.Typologiquement, elle présente unalignement ergatif-absolutif dans la plupart destemps et desaspects verbaux, bien que certaines constructions suivent un alignement nominatif-accusatif. Le géorgien se distingue par un système complexe de marquage verbal, intégrant despréfixes, dessuffixes et desinfixes pour exprimer des informations sur le sujet, l’objet, le temps, l’aspect, la personne et la valence.

Les noms ne présentent pas de genre grammatical mais sont déclinés en sept cas (nominatif, ergatif, datif, génitif, instrumental, adverbial et vocatif), jouant un rôle clé dans l’organisation syntaxique. La syntaxe est flexible, avec une tendance vers l’ordre SOV (sujet-objet-verbe), bien que des variations soient fréquentes en fonction de l’intonation et du contexte discursif.

Noms

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Article détaillé :Déclinaisons en géorgien.

Déclinaison

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Les sept cas du géorgien sont[11] :

Les terminaisons des cas sont similaires pour tous les noms. On distingue trois types de noms[12] :

  • les mots à thème consonantique, dont le radical se termine par une consonne et qui prennent-i au nominatif,
  • les mots à thème vocalique dont la voyelle s’élide devant certaines terminaisons (généralement, les noms en-a et-e),
  • les mots à thème vocalique dont la voyelle ne s’élide pas (généralement, les noms en-o et-u).

Pour quelques rares mots en-i, souvent empruntés (par exemple ჩაიchai « thé »), et la plupart des prénoms (ex. გიორგიGiorgi, შოთაShota), la dernière voyelle ne s’élide pas.

Exemples de déclinaison
Cas« femme »« mois »« chouette »
Nominatifქალიkal-iთვეtveბუbu
Datifქალსkal-sთვესtve-sბუსbu-s
Ergatifქალმაkal-maთვემtve-mბუმbu-m
Génitifქალისkal-isთვისtv-isბუსbu-s
Instrumentalქალითkal-itთვითtv-itბუთიbu-ti
Adverbialქალადkal-adთვედtve-dბუდbu-d
Vocatifქალოkal-oთვეოtve-oბუვbu-v

Dans les mots à thème vocalique, le vocatif peut prendre la terminaison-o ou-v. Avec ces mots, le vocatif est plutôt littéraire, et dans la langue parlée on préférera le nominatif.

Quand la dernière voyelle d’un radical consonantique esta,e ouo suivi del,m,n our, la voyelle peut être supprimée par l’ajout d’une désinence (syncope) : წყალიts’q’ali (« eau ») et მგელიmgeli (« loup ») donnent respectivement წყლისts’q’lis et მგლისmglis au génitif. Avec certains noms, en particulier ceux dont le radical est monosyllabique, la syncope n’a pas lieu : ხელიkheli → ხელისkhelis (« main »). En revanche, certains noms sont sujets à la syncope alors que leur consonne finale n’est pas dans la liste ci-dessus : სომეხიsomekhi → სომხისsomkhis (« Arménien »). Enfin, avec les noms en-o-, celui-ci peut être remplacé par-v- au lieu de disparaître : პამიდორიp’amidori → პამიდვრისp’amidvris (« tomate »)[13].

Pluriel

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Le pluriel se forme au moyen du suffixe -ebi, qui entraîne généralement les mêmes changements que l’ajout des désinences de cas (le -e final ne s’élide pas)[14] :

  • წიგნიts’igni → წიგნებიts’ignebi (« livre »),
  • მწერალიmts’erali → მწერლებიmts’erlebi (« écrivain »),
  • მუშაmusha → მუშებიmushebi (« ouvrier »),
  • მოწაფეmots’ape → მოწაფეებიmots’apeebi (« élève »).

Le pluriel se décline régulièrement comme les noms à radical consonantique au singulier.

Il existe un deuxième pluriel issu duvieux géorgien, appelé pluriel ancien, formé au moyen des désinences -ni au nominatif, -no au vocatif et -ta ou -t aux autres cas. Celui-ci appartient au langage soutenu, mais il est aussi employé dans des expressions figées, en particulier au génitif, par exemple dans საბჭოთა კავშირიsabch’ota k’avshiri (« Union soviétique »), alors que le génitif pluriel usuel de საბჭოებისsabch’o (« conseil, soviet ») est საბჭოებისsabch’oebis[15],[16].

Adjectifs

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Lesadjectifs, comme les noms, ont un radical qui se termine soit par une voyelle, soit par une consonne, auquel cas ils prennent-i au nominatif. Les adjectifsépithètes précèdent habituellement le nom auquel ils se rapportent.

Un adjectif qui n’est pas suivi par un nom (utilisé de manièresubstantivée ou mis après le nom qu’il qualifie, ce qui est rare) se décline de la même manière qu’un nom. Suivis par un nom, les adjectifs avec un radical consonantique se déclinent au singulier et au pluriel comme dans le tableau ci-dessous, et ceux avec un radical vocalique sont invariables[17],[18].

Exemples de déclinaison
Cas« grand homme »« théorie intéressante »
Nominatifდიდი კაციdid-i k’atsiსაინტერესო თეორიაsaint’ereso teoria
Datifდიდ კაცსdid k’atssსაინტერესო თეორიასsaint’ereso teorias
Ergatifდიდმა კაცმაdid-ma k’atsmaსაინტერესო თეორიამsaint’ereso teoriam
Génitifდიდი კაცისdid-i k’atsisსაინტერესო თეორიისsaint’ereso teoriis
Instrumentalდიდი კაცითdid-i k’atsitსაინტერესო თეორიითsaint’ereso teoriit
Adverbialდიდ კაცადdid k’atsadსაინტერესო თეორიადsaint’ereso teoriad
Vocatifდიდო კაცოdid-o k’atso

Pronoms

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Pronoms personnels

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Lespronoms personnels sont les suivants :

Déclinaison des pronoms personnels géorgiens[19],[20]
NombreSingulierPluriel
Personne1re2e3e1re2e3e
Nominatifმეmeშენshenისis / იგიigiჩვენchvenთქვენtkvenისინიisini
Datifმეmeშენshenმასmasჩვენchvenთქვენtkvenმათmat
Ergatifმეmeშენshenმანmanჩვენchvenთქვენtkvenმათmat
Génitifჩემchemშენshenმისmisჩვენchvenთქვენtkvenმათmat
Instrumental------
Adverbial------
Vocatif-შეshe--თქვეtkve-

Letutoiement et le vouvoiement existent en géorgien et fonctionnent comme en français : შენshen correspond à « tu » et თქვენtkven à « vous ».

Pronoms possessifs

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Lespronoms possessifs sont dérivés du génitif des pronoms personnels. Ils servent aussi d’adjectifs possessifs et se déclinent comme les adjectifs.

Pronoms possessifs géorgiens[21]
PersonneSingulierPluriel
1reჩემიchemiჩვენიchveni
2eშენიsheniთქვენიtkveni
3eმისიmisiმათიmati

Les pronoms de la troisième personne sont à l’origine des pronoms démonstratifs, mais il se déclinent différemment (cf. plus bas).

Il existe aussi un pronom possessifréfléchi utilisé à la troisième personne : თავისიtavisi, dérivé de თავიtavi (« tête »).

Les adjectifs possessifs, comme les autresdéterminants, se placent normalement avant le nom : ჩემი მეგობარიchemi megobari (« mon ami »). Cependant, avec certains mots de parenté comme დედაdeda (« mère ») et მამაmama (« père »), il se met après et le tout s’écrit en un seul mot : დედაჩემიdedachemi (« ma mère »). Seule la dernière partie se décline : au datif, on a დედაჩემსdedachems.

Pronoms démonstratifs

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Le géorgien a troispronoms démonstratifs : ესes (« ceci », proche du locuteur), ეგeg (« cela », proche de l’interlocuteur) et ისis ou იგიigi (« cela », loin des deux)[22].

Déclinaison des pronoms démonstratifs géorgiens
NombreCascecicelacela là-bas
SingulierNominatifესesეგegისis / იგიigi
Datifამასamasმაგასmagasიმასimas
Ergatifამანamanმაგანmaganიმანiman
Génitifამისamisმაგისmagisიმისimis
Instrumentalამითamitმაგითmagitიმითimit
Adverbialამადamadმაგადmagadიმადimad
PlurielNominatifესენიeseniეგენიegeniისინიisini / იგინიigini
Autres casამათamatმაგათmagatიმათimat

Ces pronoms peuvent aussi être utilisés en tant qu’adjectifs démonstratifs, mais dans ce cas leur déclinaison est simplifiée :

Déclinaison des adjectifs démonstratifs géorgiens
NombreCasce …-cice …-làce … là-bas
Singulier et plurielNominatifესesეგegისis
Autres casამamმაგmagიმim

Verbes

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Le systèmeverbal géorgien est particulièrement complexe. Le géorgien est unelangue agglutinante : un verbe peut comporter de nombreux préfixes indiquant le temps, lesujet, l’objet direct ouindirect, etc.

Temps

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Le géorgien possède onze temps, ou plutôttiroirs verbaux, étant donné qu’ils indiquent une combinaison detemps, d’aspect et demode[note 1]. Ces temps sont répartis en trois séries qui permettent de déterminer comment le sujet et l’objet sont marqués (cf. sectionStructure d’actance).

Tiroirs verbaux en géorgien[23],[24]
Série IPrésentIndicatifprésentImparfaitSubjonctif présent
FuturFuturConditionnelSubjonctif futur
Série II (aoriste)AoristeOptatif
Série III (parfait)PrésentparfaitPlus-que-parfaitSubjonctif parfait

Classes de verbes

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Les verbes géorgiens sont répartis en quatre classes (ou conjugaisons). Les verbes d’une même classe partagent généralement des caractéristiques morphologiques, syntaxiques et sémantiques[25].

Conjugaison

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Série I (présent/futur)
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Les verbes de la première conjugaison se conjuguent de la manière suivante :

Conjugaison de გაკეთებაgak’eteba (« faire »), sous-série du présent
PersonnePrésentImparfaitSubjonctif présent
1re sing.ვაკეთებv-a-k’et-ebვაკეთებდიv-a-k’et-eb-d-iვაკეთებდეv-a-k’et-eb-d-e
2e sing.აკეთებa-k’et-ebაკეთებდიa-k’et-eb-d-iაკეთებდეa-k’et-eb-d-e
3e sing.აკეთებსa-k’et-eb-sაკეთებდაa-k’et-eb-d-aაკეთებდესa-k’et-eb-d-e-s
1re plur.ვაკეთებთv-a-k’et-eb-tვაკეთებდითv-a-k’et-eb-d-i-tვაკეთებდეთv-a-k’et-eb-d-e-t
2e plur.აკეთებთa-k’et-eb-tაკეთებდითa-k’et-eb-d-i-tაკეთებდეთa-k’et-eb-d-e-t
3e plur.აკეთებენa-k’et-eb-enაკეთებდნენa-k’et-eb-d-nenაკეთებდნენa-k’et-eb-d-nen
Conjugaison de გაკეთებაgak’eteba (« faire »), sous-série du futur
PersonneFuturConditionnelSubjonctif futur
1re sing.გავაკეთებga-v-a-k’et-ebგავაკეთებდიga-v-a-k’et-eb-d-iგავაკეთებდეga-v-a-k’et-eb-d-e
2e sing.გააკეთებga-a-k’et-ebგააკეთებდიga-a-k’et-eb-d-iგააკეთებდეga-a-k’et-eb-d-e
3e sing.გააკეთებსga-a-k’et-eb-sგააკეთებდაga-a-k’et-eb-d-aგააკეთებდესga-a-k’et-eb-d-e-s
1re plur.გავაკეთებთga-v-a-k’et-eb-tგავაკეთებდითga-v-a-k’et-eb-d-i-tგავაკეთებდეთga-v-a-k’et-eb-d-e-t
2e plur.გააკეთებთga-a-k’et-eb-tგააკეთებდითga-a-k’et-eb-d-i-tგააკეთებდეთga-a-k’et-eb-d-e-t
3e plur.გააკეთებენga-a-k’et-eb-enგააკეთებდნენga-a-k’et-eb-d-nenგააკეთებდნენga-a-k’et-eb-d-nen

On passe du présent au futur (de l’imparfait au conditionnel, du subjonctif présent au subjonctif futur) en ajoutant unpréverbe qui doit être appris avec chaque verbe : par exemple, აშენებasheneb (« tu construis ») devient au futur ააშენებaasheneb.

Les verbes de la troisième conjugaison se conjuguent de la même manière, à ceci près que le futur ne se forme pas avec un préverbe mais avec lecirconfixei- -eb : ლაპარაკობlap’arak’ob (« tu parles »), ილაპარაკებilap’arak’eb (« tu parleras »).

Syntaxe

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Structure d’actance

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Le géorgien est une langue àergativité scindée, c’est-à-dire que lecas utilisé pour indiquer lesujet et l’objet direct n’est pas toujours le même : il dépend dutemps utilisé et de laclasse du verbe[23],[26].

Cas du sujet et des objets pour les conjugaisons 1 et 3
SujetObjet directObjet indirect
Série INominatifDatifDatif
Série IIErgatifNominatifDatif
Série IIIDatifNominatif(Postposition -თვის-tvis « pour »)

En outre, le verbe იცისitsis (« il sait ») est irrégulier : son sujet est à l’ergatif au présent et au datif au futur.

Voici un exemple qui illustre les changements de cas en fonction du temps utilisé[24] :

  • Présent (série I) :
    ქალ დედას სურათ უხატავს.
    Kali dedas surats ukhat’avs.
    La femme (nom.) peint une image (dat.) pour sa mère (dat.).
  • Aoriste (série II) :
    ქალმა დედას სურათ დაუხატა.
    Kalma dedas surati daukhat’a.
    La femme (erg.) a peint une image (nom.) pour sa mère (dat.).
  • Présent parfait (série III) :
    ქალ დედისთვის სურათ დაუხატავს.
    Kals dedistvis surati daukhat’avs.
    La femme (dat.) a apparemment peint une image (nom.) pour sa mère (postposition-tvis).

Pour la deuxième conjugaison, le sujet est toujours au nominatif et l’objet indirect au datif. Pour la quatrième conjugaison, le sujet est toujours au datif et l’objet direct au nominatif.

Dialectes

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Pour le moment, au moins dix-huit dialectes géorgiens peuvent être identifiés. Ces dialectes peuvent se classifier en deux groupes majeurs : occidental et oriental. Le géorgien classique est largement fondé sur les dialecteskarthliens du groupe oriental (ou central).

Le géorgien classique influence énormément, particulièrement par le système d’éducation et par la presse, tous ses dialectes encore, sauf ceux parlés en dehors de la Géorgie. En dépit de variations régionales considérables, certains aspects des dialectes géorgiens tels que laphonologie, lamorphologie, lasyntaxe et levocabulaire se ressemblent. Les trois autres langues kartvéliennes (lemingrélien, lelaze et lesvane) sont sœurs du géorgien, mais elles en sont trop éloignées pour êtreintercompréhensibles.

Quelques variations de base des dialectes géorgiens concernent :

  • la présence duy (en géorgien : ჲ) et duw (ჳ) avant certainesvoyelles ;
  • la présence dessonsq (ჴ) etq’ (ყ) out (თ) ett’ (ტ) ;
  • une distinction entre lesvoyelles longues et brèves ;
  • la présence de certainssons inexistants dans le géorgien classique ;
  • l’usage dun (ნ) au pluriel ;
  • la mise au pluriel des adjectifs ;
  • des formes de verbes non classiques ;
  • des archaïsmes et des emprunts aux langues voisines.

Classification

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Les dialectes géorgiens sont classifiés selon leur répartition géographique. À part les groupes occidentaux et orientaux, certains linguistes y ajoutent une autre catégorie, celle des dialectes du sud. Ainsi, on peut même compter six catégories de dialectes : les dialectes de l’Est, de l’Ouest, du Nord-Est, du Sud-Ouest, du Centre, du Nord-Ouest et les autres.

Dialectes du nord

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Ces dialectes sont parlés par les habitants des montagnes caucasiennes du nord de la Géorgie :

  • le mokhevouri (მოხევური), parlé dans le Khevi ;
  • le mtioulour-goudamaqrouli (მთიულურ-გუდამაყრული), parlé en Mtiouléti et en Goudouamarqari ;
  • le khevsouri (ხევსურული), parlé en Khevsouréti ;
  • le pchavouri (ფშავური), parlé dans le Pchavi ;
  • le touchouri (თუშური), parlé dans le Touchétie.

Dialectes de l'est

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Deux de ces dialectes, l’Inguiloouri et le Pereïdnouli, sont parlés en dehors de la Géorgie, le premier par les Géorgiens d’Azerbaïdjan et le second par les descendants des Géorgiens déportés en Iran auXVIIe siècle :

Dialectes du centre de la Géorgie

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Les dialectes centraux, parfois considérés comme faisant partie des dialectes orientaux, sont parlés dans le centre et le Sud de la Géorgie, et forment les bases du géorgien classique :

  • le karthlouri (ქართლური), parlé en Karthlie ;
  • le djavakhouri (ჯავახური), parlé en Djavakhétie ;
  • le meskhouri (მესხური), parlé en Meskhétie.

Dialectes du sud-ouest

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  • Le gourouli (გურული), parlé en Gourie ;
  • l’adjarouli (აჭარული), parlé en Adjarie ;
  • l’imerkhevouli (იმერხევული), parlé à Imerkhevi, Turquie ;
  • le laze (ლაზური), parlé au bord de la mer Noire en Géorgie et dans l'actuelle Turquie.

Dialectes du nord-ouest

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  • L’imérouli (იმერული), parlé en Iméréthie ;
  • le letchkhoumouri (ლეჩხუმური), parlé en Letchkhoumi ;
  • le radjouli (რაჭული), parlé en Radja ;
  • le mingrèle (მეგრული), parlé en Mingrélie ;
  • le svane (სვანური), parlé en Svanétie.

Autres dialectes

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Notes et références

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Notes

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  1. Les ouvrages en anglais utilisent le termescreeve, emprunté au géorgien მწკრივიmts’k’rivi (« rangée »).

Références

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  1. (en)Fiche langue[kat] dans la base de données linguistique Ethnologue.
  2. http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=2798[source insuffisante]
  3. auIVe siècle.
  4. duIXe au XIIe siècle.
  5. auXIIe siècle.
  6. ab etcShosted et Chikovani 2006,p. 261
  7. a etbShosted et Chikovani 2006,p. 255
  8. Aronson 1990,p. 20
  9. Shosted et Chikovani 2006,p. 256
  10. Aronson 1990,p. 17
  11. Vogt 1971,p. 19
  12. Vogt 1971,p. 21
  13. Vogt 1971,p. 21–25
  14. Aronson 1990,p. 88–89
  15. Vogt 1971,p. 30–32
  16. Aronson 1990,p. 118–199
  17. Vogt 1971,p. 34
  18. Aronson 1990,p. 70
  19. Vogt 1971,p. 38, 53
  20. Assatiani et Malherbe 1997,p. 37–38
  21. Vogt 1971,p. 39–40
  22. Vogt 1971,p. 52–54
  23. a etbAronson 1990,p. 462
  24. a etbMakharoblidze 2012,p. 18
  25. Cerchi 1999,p. 16–17
  26. Cerchi 1999,p. 32–33

Voir aussi

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Sur les autres projets Wikimedia :

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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