ყველა ადამიანი იბადება თავისუფალი და თანასწორი თავისი ღირსებითა და უფლებებით. მათ მინიჭებული აქვთ გონება და სინდისი და ერთმანეთის მიმართ უნდა იქცეოდნენ ძმობის სულისკვეთებით.
Translittération :Qvela adamiani ibadeba tʻavisupʻali da tʻanascori tavisi ġirsebitʻa da uplebebitʻ. Matʻ miničebuli akʻvtʻ goneba da sindisi da ertʻmanetʻis mimartʻ unda ikʻcʻeodnen żmobis suliskvetʻebitʻ.
Le géorgien est également la langue littéraire de tous les groupes ethniques habitant sur le sol géorgien, particulièrement pour ceux qui parlent une autre langue duCaucase central telles lesvane, lemingrélien et lelaze. Le géorgien moderne s’écrit à l’aide d’un alphabet de 33 lettres appelémkhedruli.
Certains chercheurs émettent l'hypothèse que la structure grammaticale du géorgien ressemblerait à celle dusumérien et que les deux langues seraient apparentées[2].
L’ancienne littérature géorgienne est une importante partie duchristianisme orthodoxe. La plus ancienne période littéraire géorgienne (Ve au VIIIe siècle) est très riche enhymnographie et dans lestravaux hagiographiques. Les chroniques historiques de la Géorgie ont également leur importance dans l’étude de l’histoire et des cultures caucasiennes, aussi bien du nord que du sud. Elles sont aussi importantes pour l’étude de régions voisines, comme leProche-Orient. En raison de sa position stratégique entre leNord et leSud, l’Est et l’Ouest, la Géorgie devint un des centres de la traduction durant leMoyen Âge. Ces traductions étaient alors effectuées aussi bien dans le pays (comme aux académies de Pharissi[3], de Gélati[4] et d’Iqalto[5]) que dans les monastères géorgiens situés à l’étranger, dont ceux situés enSyrie, sur lemont Sinaï enÉgypte, ou bien Olympie etAthos enGrèce, et ailleurs enEurope de l’Est. Les travaux littéraires traduits en géorgien ajoutèrent plusieurs importantes informations aux études des histoires et des cultures des pays duProche-Orient et aidaient à reconstituer certains écrits originaux perdus engrec,syriaque,persan etarabe.
Chota Roustaveli, un des plus grands écrivains du Moyen Âge.
La langue géorgienne est caractérisée par de nombreux emprunts à plusieurs autres langues avec lesquelles elle entra en contact au cours de l’histoire. La langue a donc un vocabulaire très varié, aussi bien que beaucoup de dialectes. Toutefois, la structure grammaticale ne reflète pas nécessairement ces emprunts, et la structure grammaticale ne ressemble qu'aux trois autres langues du groupe kartvélien. Le géorgien parlé actuellement est très influencé par des motsrusses ou empruntés dupersan, celui-ci ayant été important surtout auXIXe siècle.
La Géorgie avait déjà perdu son indépendance une fois en 1801 et, en 1921, la République socialiste soviétique de Géorgie fut créée.Joseph Staline, chef de l’URSS et lui-même né en Géorgie, avait autorisé lespays caucasiens à garder leur identité nationale mais, après sa mort, la politique de déstalinisation deNikita Khrouchtchev entraîna l’entrée de la Géorgie dans une longue période derussification qui atteignit son apogée en 1978 lorsque le président du Soviet suprême de laRSS de GéorgieEdouard Chevardnadze décida de changer l’article 75 de la Constitution géorgienne (concernant le statut officiel du géorgien) afin d’adopter lerusse comme langue officielle. Cela provoqua une révolte desGéorgiens qui atteignit son point culminant le ; à la suite de cette révolte, de nombreuxGéorgiens furent assignés à domicile àMoscou. Toutefois, le gouvernement soviétique recula et Chevardnadze ne changea jamais la langue officielle de la Géorgie. Le est le jour de la langue nationale.
Les écrivains marquants de ce dit siècle du patriotisme furent le roiVakhtangVI de Karthli, son fils Vakhoucht Bagration et le moine catholiqueSaba Soulkhan Orbéliani, auteur d’un recueil de contes moraux et d’un dictionnaire géorgien, ainsi que de poèmes et d’un journal narrant ses grands voyages enEurope de l’Ouest. Les poètes David Gouramichvili et Bessarion Gabachvili sont aussi de grands auteurs de l’époque.
De 1921 à 1991, la Géorgie fut rattachée à l’Union soviétique et, même si la plupart des œuvres littéraires continuèrent à être écrites en géorgien, elles relevaient de la tradition culturelle de l’Union des républiques socialistes soviétiques et, de ce fait, étaient souvent propagandistes et moralistes. Aujourd’hui, l’art de l’écriture géorgienne est quelque peu délaissé par les grands du pays, mais on peut toutefois encore entendre parler de fameux auteurs, tels qu'Aka Mortchiladzé ou Irina Assatiani.
Comme indiqué plus haut, le géorgien est une langue au vocabulaire très riche. Une grande partie en fut directementempruntée à des langues étrangères, voisines ou non. On retrouve des similitudes entre le vocabulaire fondamental de la langue géorgienne et certaineslangues indo-européennes anciennes dans les domaines de l’élevage, de l’agriculture, des parties du corps humain et des chiffres. Les emprunts auxlangues iraniennes, anciennes (Scythes,Alains,Ossètes,Parthes), moyennes et nouvelles sont patents, en particulier dans les prénoms. Lalangue grecque a enrichi la langue géorgienne dans le domaine de la terminologie religieuse. Les emprunts à l'araméen (langue officielle de l’ancienneIbérie), l'hébreu (ზეთი,zet'i pourhuile), l'assyro-babylonien (თარგმანი,t'argmani pour interprète), lesyriaque (კუპრი,koupri pour goudron), l'arabe (დავა,dava pour discussion), l'azéri (თოხლი,t'okhli pour agneau) et l'arménien sont complètement assimilés. Plus récemment, auxXIXe et XXe siècles, les languesrusse etanglaise ont apporté leurs lots de mots nouveaux et parfois de « doublons ».
En géorgien, laponctuation généralement suit le modèle européen. Les guillemets sont ceux utilisés en allemand (par exemple, „მამაო ჩვენო, რომელი ხარ ცათა შინა“mamao chveno, rumeli khar tsata shina « Notre Père qui êtes aux cieux »).
La langue géorgienne est unelangue agglutinante, caractérisée par un riche système demorphologie verbale et unestructure syntaxique relativement flexible.Typologiquement, elle présente unalignement ergatif-absolutif dans la plupart destemps et desaspects verbaux, bien que certaines constructions suivent un alignement nominatif-accusatif. Le géorgien se distingue par un système complexe de marquage verbal, intégrant despréfixes, dessuffixes et desinfixes pour exprimer des informations sur le sujet, l’objet, le temps, l’aspect, la personne et la valence.
Les noms ne présentent pas de genre grammatical mais sont déclinés en sept cas (nominatif, ergatif, datif, génitif, instrumental, adverbial et vocatif), jouant un rôle clé dans l’organisation syntaxique. La syntaxe est flexible, avec une tendance vers l’ordre SOV (sujet-objet-verbe), bien que des variations soient fréquentes en fonction de l’intonation et du contexte discursif.
Les terminaisons des cas sont similaires pour tous les noms. On distingue trois types de noms[12] :
les mots à thème consonantique, dont le radical se termine par une consonne et qui prennent-i au nominatif,
les mots à thème vocalique dont la voyelle s’élide devant certaines terminaisons (généralement, les noms en-a et-e),
les mots à thème vocalique dont la voyelle ne s’élide pas (généralement, les noms en-o et-u).
Pour quelques rares mots en-i, souvent empruntés (par exemple ჩაიchai « thé »), et la plupart des prénoms (ex. გიორგიGiorgi, შოთაShota), la dernière voyelle ne s’élide pas.
Exemples de déclinaison
Cas
« femme »
« mois »
« chouette »
Nominatif
ქალიkal-i
თვეtve
ბუbu
Datif
ქალსkal-s
თვესtve-s
ბუსbu-s
Ergatif
ქალმაkal-ma
თვემtve-m
ბუმbu-m
Génitif
ქალისkal-is
თვისtv-is
ბუსbu-s
Instrumental
ქალითkal-it
თვითtv-it
ბუთიbu-ti
Adverbial
ქალადkal-ad
თვედtve-d
ბუდbu-d
Vocatif
ქალოkal-o
თვეოtve-o
ბუვbu-v
Dans les mots à thème vocalique, le vocatif peut prendre la terminaison-o ou-v. Avec ces mots, le vocatif est plutôt littéraire, et dans la langue parlée on préférera le nominatif.
Quand la dernière voyelle d’un radical consonantique esta,e ouo suivi del,m,n our, la voyelle peut être supprimée par l’ajout d’une désinence (syncope) : წყალიts’q’ali (« eau ») et მგელიmgeli (« loup ») donnent respectivement წყლისts’q’lis et მგლისmglis au génitif. Avec certains noms, en particulier ceux dont le radical est monosyllabique, la syncope n’a pas lieu : ხელიkheli → ხელისkhelis (« main »). En revanche, certains noms sont sujets à la syncope alors que leur consonne finale n’est pas dans la liste ci-dessus : სომეხიsomekhi → სომხისsomkhis (« Arménien »). Enfin, avec les noms en-o-, celui-ci peut être remplacé par-v- au lieu de disparaître : პამიდორიp’amidori → პამიდვრისp’amidvris (« tomate »)[13].
Le pluriel se forme au moyen du suffixe -ebi, qui entraîne généralement les mêmes changements que l’ajout des désinences de cas (le -e final ne s’élide pas)[14] :
Le pluriel se décline régulièrement comme les noms à radical consonantique au singulier.
Il existe un deuxième pluriel issu duvieux géorgien, appelé pluriel ancien, formé au moyen des désinences -ni au nominatif, -no au vocatif et -ta ou -t aux autres cas. Celui-ci appartient au langage soutenu, mais il est aussi employé dans des expressions figées, en particulier au génitif, par exemple dans საბჭოთა კავშირიsabch’ota k’avshiri (« Union soviétique »), alors que le génitif pluriel usuel de საბჭოებისsabch’o (« conseil, soviet ») est საბჭოებისsabch’oebis[15],[16].
Lesadjectifs, comme les noms, ont un radical qui se termine soit par une voyelle, soit par une consonne, auquel cas ils prennent-i au nominatif. Les adjectifsépithètes précèdent habituellement le nom auquel ils se rapportent.
Un adjectif qui n’est pas suivi par un nom (utilisé de manièresubstantivée ou mis après le nom qu’il qualifie, ce qui est rare) se décline de la même manière qu’un nom. Suivis par un nom, les adjectifs avec un radical consonantique se déclinent au singulier et au pluriel comme dans le tableau ci-dessous, et ceux avec un radical vocalique sont invariables[17],[18].
Les pronoms de la troisième personne sont à l’origine des pronoms démonstratifs, mais il se déclinent différemment (cf. plus bas).
Il existe aussi un pronom possessifréfléchi utilisé à la troisième personne : თავისიtavisi, dérivé de თავიtavi (« tête »).
Les adjectifs possessifs, comme les autresdéterminants, se placent normalement avant le nom : ჩემი მეგობარიchemi megobari (« mon ami »). Cependant, avec certains mots de parenté comme დედაdeda (« mère ») et მამაmama (« père »), il se met après et le tout s’écrit en un seul mot : დედაჩემიdedachemi (« ma mère »). Seule la dernière partie se décline : au datif, on a დედაჩემსdedachems.
Le géorgien a troispronoms démonstratifs : ესes (« ceci », proche du locuteur), ეგeg (« cela », proche de l’interlocuteur) et ისis ou იგიigi (« cela », loin des deux)[22].
Déclinaison des pronoms démonstratifs géorgiens
Nombre
Cas
ceci
cela
cela là-bas
Singulier
Nominatif
ესes
ეგeg
ისis / იგიigi
Datif
ამასamas
მაგასmagas
იმასimas
Ergatif
ამანaman
მაგანmagan
იმანiman
Génitif
ამისamis
მაგისmagis
იმისimis
Instrumental
ამითamit
მაგითmagit
იმითimit
Adverbial
ამადamad
მაგადmagad
იმადimad
Pluriel
Nominatif
ესენიeseni
ეგენიegeni
ისინიisini / იგინიigini
Autres cas
ამათamat
მაგათmagat
იმათimat
Ces pronoms peuvent aussi être utilisés en tant qu’adjectifs démonstratifs, mais dans ce cas leur déclinaison est simplifiée :
Le systèmeverbal géorgien est particulièrement complexe. Le géorgien est unelangue agglutinante : un verbe peut comporter de nombreux préfixes indiquant le temps, lesujet, l’objet direct ouindirect, etc.
Le géorgien possède onze temps, ou plutôttiroirs verbaux, étant donné qu’ils indiquent une combinaison detemps, d’aspect et demode[note 1]. Ces temps sont répartis en trois séries qui permettent de déterminer comment le sujet et l’objet sont marqués (cf. sectionStructure d’actance).
Les verbes géorgiens sont répartis en quatre classes (ou conjugaisons). Les verbes d’une même classe partagent généralement des caractéristiques morphologiques, syntaxiques et sémantiques[25].
On passe du présent au futur (de l’imparfait au conditionnel, du subjonctif présent au subjonctif futur) en ajoutant unpréverbe qui doit être appris avec chaque verbe : par exemple, აშენებasheneb (« tu construis ») devient au futur ააშენებaasheneb.
Les verbes de la troisième conjugaison se conjuguent de la même manière, à ceci près que le futur ne se forme pas avec un préverbe mais avec lecirconfixei- -eb : ლაპარაკობlap’arak’ob (« tu parles »), ილაპარაკებilap’arak’eb (« tu parleras »).
En outre, le verbe იცისitsis (« il sait ») est irrégulier : son sujet est à l’ergatif au présent et au datif au futur.
Voici un exemple qui illustre les changements de cas en fonction du temps utilisé[24] :
Présent (série I) :
ქალი დედას სურათს უხატავს.
Kali dedas surats ukhat’avs.
La femme (nom.) peint une image (dat.) pour sa mère (dat.).
Aoriste (série II) :
ქალმა დედას სურათი დაუხატა.
Kalma dedas surati daukhat’a.
La femme (erg.) a peint une image (nom.) pour sa mère (dat.).
Présent parfait (série III) :
ქალს დედისთვის სურათი დაუხატავს.
Kals dedistvis surati daukhat’avs.
La femme (dat.) a apparemment peint une image (nom.) pour sa mère (postposition-tvis).
Pour la deuxième conjugaison, le sujet est toujours au nominatif et l’objet indirect au datif. Pour la quatrième conjugaison, le sujet est toujours au datif et l’objet direct au nominatif.
Pour le moment, au moins dix-huit dialectes géorgiens peuvent être identifiés. Ces dialectes peuvent se classifier en deux groupes majeurs : occidental et oriental. Le géorgien classique est largement fondé sur les dialecteskarthliens du groupe oriental (ou central).
Le géorgien classique influence énormément, particulièrement par le système d’éducation et par la presse, tous ses dialectes encore, sauf ceux parlés en dehors de la Géorgie. En dépit de variations régionales considérables, certains aspects des dialectes géorgiens tels que laphonologie, lamorphologie, lasyntaxe et levocabulaire se ressemblent. Les trois autres langues kartvéliennes (lemingrélien, lelaze et lesvane) sont sœurs du géorgien, mais elles en sont trop éloignées pour êtreintercompréhensibles.
Quelques variations de base des dialectes géorgiens concernent :
la présence duy (en géorgien : ჲ) et duw (ჳ) avant certainesvoyelles ;
la présence dessonsq (ჴ) etq’ (ყ) out (თ) ett’ (ტ) ;
une distinction entre lesvoyelles longues et brèves ;
la présence de certainssons inexistants dans le géorgien classique ;
l’usage dun (ნ) au pluriel ;
la mise au pluriel des adjectifs ;
des formes de verbes non classiques ;
des archaïsmes et des emprunts aux langues voisines.
Les dialectes géorgiens sont classifiés selon leur répartition géographique. À part les groupes occidentaux et orientaux, certains linguistes y ajoutent une autre catégorie, celle des dialectes du sud. Ainsi, on peut même compter six catégories de dialectes : les dialectes de l’Est, de l’Ouest, du Nord-Est, du Sud-Ouest, du Centre, du Nord-Ouest et les autres.
Deux de ces dialectes, l’Inguiloouri et le Pereïdnouli, sont parlés en dehors de la Géorgie, le premier par les Géorgiens d’Azerbaïdjan et le second par les descendants des Géorgiens déportés en Iran auXVIIe siècle :
le kakhouri (კახური), parlé en Kakhétie ;
l’inguiloouri (ინგილოური), parlé en Saïnguilo, Azerbaïdjan ;
le pereïdnouli (ფერეიდნული), parlé à Fereydoun Chahr, Iran ;
Les dialectes centraux, parfois considérés comme faisant partie des dialectes orientaux, sont parlés dans le centre et le Sud de la Géorgie, et forment les bases du géorgien classique :
Lejudéo-géorgien, ou kivrouli, ou grouzinic, est parlé par lesJuifs de Géorgie. Il est parlé par 85 000 personnes en tout, dont 20 000 Géorgiens et 60 000 Israéliens. En raison de ses grandes différences avec le géorgien de base, certains linguistes le considèrent comme une langue à part.