Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Génétique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuisGénéticien)
Génétique
Partie de
Pratiqué par
Généticien ou généticienne(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Objet
Fondateurs
Histoire

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Lagénétique est la science qui étudie l'organisation, le fonctionnement, la régulation et la modification des gènes, tant dans leur transmission d'une génération à l'autre que dans leur expression au sein d'un même individu.

Une de ses branches, la génétique formelle, oumendélienne, s'intéresse à la transmission des caractères héréditaires entre des géniteurs et leur descendance.

De lamolécule d'ADN à lacellule vivante.

Étymologie

[modifier |modifier le code]

Le motgénétique vient de l'adjectif grecγενετικός /genetikós, qui qualifie « ce qui est en rapport aux fonctions de génération »[1]. Il dérive du grecγενέτης /genétês, « géniteur ».

On trouve également comme étymologie le grecgenos (race, clan) : la partie de labiologie qui étudie les lois de l'hérédité.

L'invention du termegénétique revient au biologiste anglaisWilliam Bateson (1861-1926), qui utilise pour la première fois le motgenetics en 1905. La génétique moderne est souvent datée de la mise en évidence de la structure en double hélice de l'ADN effectuée parJames Dewey Watson etFrancis Crick en 1953[2].

Histoire

[modifier |modifier le code]

La génétique est l’étude des gènes et de l'hérédité. Une grande communauté de chercheurs étudiait l’hérédité en Europe mais ce n’est qu’en 1906, quandWilliam Bateson utilisa le terme génétique, que l’institution fut créée.

Le sujet était en expansion depuis 1900.Hugo de Vries,Carl Correns etErich von Tschermak-Seysenegg avaient chacun redécouvert leslois de Mendel indépendamment. En 1902, Bateson avait montré que les lois de Mendel s’appliquaient aussi aux animaux et non pas seulement aux plantes.

Gregor Mendel avait déjà précisé dans son mémoire de 1866 que les caractéristiques d’un organisme étaient transmises par quelque chose de physique. Dans les deux dernières décennies duXIXe siècle, leschromosomes et leur séparation pendant lamitose et laméiose commençaient à être bien connus. En 1902,Theodor Boveri etWalter Sutton proposèrent que les chromosomes sont le support d’information des caractéristiques des individus. Cette théorie n’était pas très acceptée par la communauté scientifique de l'époque y compris par Bateson. En 1915, Thomas Hunt Morgan publia son livreThe Mechanism of Mendelian Heredity qui associa définitivement la génétique avec les chromosomes. Cependant, le mécanisme qui lie l'information contenue sur le chromosome et les caractéristiques que possède un individu n'était pas connu.

En 1941,George Beadle etEdward Lawrie Tatum publient l’article« Genetic control of Biochemical reaction in neurospora » qui donna le premier exemple de réaction chimique contrôlée par un gène. Ils avaient compris que les chromosomes avaient un rôle, mais étaient-ils les catalyseurs des réactions ? C’est en 1960 que le débat est tranché parSeymour Benzer et que le gène est reconnu comme support d’informations pour les protéines.

S'ensuit une série de découvertes sur les gènes, l'épissage, le sens de lecture, les opérons etc. qui remettent en cause la définition du gène. De plus l'arrivée de l'épigénétique pose encore plus de questions sur l'héritabilité des caractéristiques.

Différents champs de recherche

[modifier |modifier le code]

Très tôt, la génétique s'est diversifiée en plusieurs branches :

  • lagénétique du développement étudie les acteurs moléculaires (et les gènes qui les codent) impliqués dans la formation de l'organisme à partir du stade unicellulaire d'œuf fécondé. Elle se focalise tout particulièrement sur la mise en place de la symétrie bilatérale et les mécanismes qui permettent de passer d'un système biologique simple (unicellulaire, symétrie radiaire) à un organisme complexe (pluricellulaire, souvent métamérisé, et construit en organes spécialisés). Elle utilise souvent desespèces modèles pour étudier les mécanismes de formation de l'organisme (ladrosophile, lenématodeCaenorhabditis elegans, lepoisson-zèbre, uneplante du genreArabidopsis) ;
  • lagénétique médicale étudie l'hérédité des maladiesgénétiques humaines, leur ségrégation dans les familles de malades. Elle cherche à identifier par ce biais les mutations responsables des maladies, afin de mettre au point des traitements pour les soigner ;
  • lagénomique étudie la structure, la composition et l'évolution des génomes (la totalité de l'ADN, trois milliards de paires de bases chez l'être humain, organisées en chromosomes), et tente d'identifier des motifs dans l'ADN pouvant avoir un sens biologique (gènes, unités transcrites non traduites, miRNAs, unités de régulations, promoteurs, CNGs, etc.) ;
  • lagénétique quantitative étudie la composante génétique expliquant la variation de caractères quantitatifs (la taille, la couleur du pelage, la vitesse de croissance, la concentration d'une molécule, etc.) et leur héritabilité ;
  • lagénétique de l'évolution étudie les signatures de la sélection naturelle sur le génome des espèces, et tente d'identifier les gènes qui ont joué un rôle essentiel dans l'adaptation et la survie des espèces dans des environnements changeants ;
  • lagénétique des populations étudie les forces (et leurs effets) qui influencent la diversité génétique des populations[3] et des espèces (mutation, dérive, sélection) par (entre autres) le développement de modèles mathématiques et statistiques.
  • lagénétique chronologique étudie l'âge de la séparation des espèces en se fiant à la différence génétique entre elles et à la vitesse d'augmentation de la différence génétique, calibrée par d'autres méthodes de chronologie, du groupe d'espèces dont elles font partie.

L'hérédité, qui étudie lephénotype et tente de déterminer legénotype sous-jacent se fonde toujours sur leslois de Mendel. La biologie cellulaire et labiologie moléculaire étudient lesgènes et leur support matériel (ADN ouARN) au sein de lacellule, labiologie cellulaire pour leur expression. Les progrès de la branche ingénierie de la génétique, legénie génétique, ont permis de passer le stade de la simple étude en réussissant à modifier le génome, à implanter, supprimer ou modifier de nouveaux gènes dans des organismes vivants : il s'agit desorganismes génétiquement modifiés (OGM). Les mêmes progrès ont ouvert une nouvelle voie d'approche thérapeutique : la « thérapie génique ». Il s'agit d'introduire de nouveaux gènes dans l'organisme afin de pallier une déficience héréditaire.

L'évolution sans cesse croissante de la connaissance en génétique pose plusieurs problèmeséthiques liés auclonage, aux divers types d'eugénisme possibles, à lapropriété intellectuelle de gènes et aux possibles risques environnementaux dus aux OGM. La compréhension du fonctionnement de la machinerie cellulaire est ainsi rendue plus complexe : en effet, plus on l'étudie, plus les acteurs sont nombreux (ADN,ARN messager, de transfert,microARNetc.) et le nombre de rétro-actions (épissage,éditionetc.) entre ces acteurs grandit.

Chronologie

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Histoire de la génétique et de la biologie moléculaire.

En 1862,Charles Naudin est primé par l'Académie des sciences pour sonMémoire sur les hybrides du règne végétal.

En 1865, passionné de sciences naturelles, le moine autrichienGregor Mendel, dans le jardin de la cour de son monastère, décide de travailler sur des pois comestibles présentant sept caractères (forme et couleur de la graine, couleur de l'enveloppe, etc.), dont chacun peut se retrouver sous deux formes différentes. À partir de ses expériences, il publie, en1866 sous l'autorité de laSociété des sciences naturelles deBrünn, un article où il énonce les lois de transmission de certains caractères héréditaires. Cet article, « Recherche sur les hybrides végétaux », est envoyé aux scientifiques des quatre coins du monde : les réactions sont mitigées, voire inexistantes. Ce n'est qu'en1907 que son article fut reconnu et traduit en français[4].

En 1869, l'ADN est isolé parFriedrich Miescher, un médecin suisse. Il récupère les bandages ayant servi à soigner des plaies infectées et il isole une substance riche en phosphore dans le pus. Il nomme cette substance nucléine. Il trouve la nucléine dans toutes les cellules et dans le sperme de saumon.

En 1879,Walther Flemming décrit pour la première fois unemitose. La mitose avait déjà été décrite 40 ans avant parCarl Nageli mais celui-ci avait interprété la mitose comme une anomalie. Walter Flemming invente les termesprophase,métaphase, etanaphase pour décrire la division cellulaire. Son travail est publié en1882.

En 1880,Oskar Hertwig etEduard Strasburger découvrent que la fusion du noyau de l'ovule et duspermatozoïde est l'élément essentiel de lafécondation.

En 1891,Theodor Boveri démontre et affirme que leschromosomes sont indispensables à la vie.

En 1900, redécouverte des lois de l'hérédité :Hugo de Vries,Carl Correns etErich von Tschermak-Seysenegg redécouvrent de façon indépendante leslois de Mendel.

En 1902,Walter Sutton observe pour la première fois uneméiose, proposela théorie chromosomique de l'hérédité, c'est-à-dire que leschromosomes seraient les supports desgènes. Il remarque que le modèle de séparation des chromosomes supporte tout à fait la théorie de Mendel. Il publie son travail la même année[5]. Sa théorie sera démontrée par les travaux deThomas Morgan. Première description d'une maladie humaine héréditaire parArchibald Garrod : l'alcaptonurie[6].

En 1909,Wilhelm Johannsen crée le termegène et fait la différence entre l'aspect d'un être (phénotype) et son gène (génotype).William Bateson, quatre ans avant, utilisait le terme génétique dans un article et la nécessité de nommer les variations héréditaires.

En 1911,Thomas Morgan démontre l'existence demutations en conduisant des expériences sur desdrosophiles mutantes aux yeux blancs (mouches du vinaigre). Il montre que leschromosomes sont les supports des gènes, grâce à la découverte desliaisons génétiques (genetic linkage) et desrecombinaisons génétiques. Il travaille avecAlfred Sturtevant, Hermann Muller, etCalvin Bridges[7]. Il reçoit le prix Nobel de médecine en 1933. Ses expériences permettront de consolider la théorie chromosomique de l'hérédité.

En 1913,Morgan etAlfred Sturtevant publient la premièrecarte génétique du chromosome X de ladrosophile, montrant l'ordre et la succession des gènes le long duchromosome.

En 1928,Fred Griffith découvre latransformation génétique des bactéries, grâce à des expériences sur lepneumocoque. La transformation permet un transfert d'information génétique entre deux cellules. Il ne connaît pas la nature de ceprincipe transformant.

En 1941,George Beadle etEdward Tatum émettentl'hypothèse qu'un gène code une (et uniquement une) enzyme en étudiantNeurospora crassa[8].

En 1943, la diffraction au rayon X de l'ADN parWilliam Astbury permet d'émettre la première hypothèse concernant la structure de la molécule : une structure régulière et périodique qu'il décrit comme une pile de pièces de monnaie (like a pile of pennies).

En 1944,Oswald Avery,Colin MacLeod, etMaclyn McCarty démontrent que l'ADN est unemolécule associée à une information héréditaire et peuttransformer une cellule[9].

Barbara McClintock montre que les gènes peuvent se déplacer et que legénome est beaucoup moins statique que prévu[10]. Elle reçoit le prix Nobel de Médecine en 1983.

En 1950, la structure chimique de l'ADN a été définie parPhoebus Levene (post mortem) etAlexander Robert Todd.

En 1952,Alfred Hershey etMartha Chase découvrent que seul l'ADN d'un virus a besoin de pénétrer dans une cellule pour l'infecter. Leurs travaux renforcent considérablement l'hypothèse que les gènes sont faits d'ADN[11].

En 1953, simultanément aux travaux de recherche deMaurice Wilkins etRosalind Franklin qui réalisèrent un cliché d'une molécule d'ADN,James Watson etFrancis Crick présentent le modèle en double hélice de l'ADN, expliquant ainsi que l'information génétique puisse être portée par cette molécule. Watson, Crick et Wilkins recevront en 1962 leprix Nobel de médecine pour cette découverte.

En 1955,Joe Hin Tjio fait le premier compte exact des chromosomes humains : 46[11].Arthur Kornberg découvre l'ADN polymérase, uneenzyme permettant la réplication de l'ADN.

En 1957, le mécanisme deréplication de l'ADN est mis en évidence.

En 1958, lePrRaymond Turpin de l'hôpital Trousseau,Marthe Gautier etJérôme Lejeune réalisent une étude des chromosomes d’un enfant dit « mongolien » et découvre l’existence d’un chromosome en trop sur la21e paire[12]. Pour la première fois au monde est établi un lien entre un handicap mental et une anomalie chromosomique. Par la suite, Jérôme Lejeune et ses collaborateurs découvrent le mécanisme de bien d’autres maladies chromosomiques, ouvrant ainsi la voie à lacytogénétique et à la génétique moderne.

Dans lesannées 1960,François Jacob etJacques Monod élucident le mécanisme de labiosynthèse des protéines. Introduisant la distinction entre « gènes structuraux » et « gènes régulateurs », ils montrent que la régulation de cette synthèse fait appel à desprotéines et mettent en évidence l'existence deséquences d'ADN non traduites mais jouant un rôle dans l'expression des gènes. Le principe decode génétique est admis.

En 1961,François Jacob,Jacques Monod etAndré Lwoff avancent conjointement l'idée deprogramme génétique.

En 1962, Crick, Watson et Wilkins reçoivent le prix Nobel de médecine pour avoir établi que les triplets de bases étaient des codes. Le comité Nobel évoquera « la plus grande réussite scientifique de notre siècle ».

En 1966, J. L. Hubby etRichard C. Lewontin ouvrent la voie au domaine de la recherche sur l'évolution moléculaire en introduisant les techniques de labiologie moléculaire comme l'électrophorèse sur gel dans la recherche sur lagénétique des populations.

  • 1968 :prix Nobel décerné pour le déchiffrage ducode génétique.
  • 1975 : autre prix Nobel pour la découverte du mécanisme de fonctionnement desvirus.

Lagénomique devient dès lors l'objet d'intérêts économiques importants.

Dans le même temps, lasociobiologie et lapsychologie évolutionniste d’Edward O. Wilson se fondent sur l'idéologie dudéterminisme génétique que génère l'idée — devenue caduque[13] — deprogramme génétique. De la sorte, c'est-à-dire selon uneconception évolutionniste linéaire etréductionniste[14]néodarwinienne et le mythe du Graal[15] de la génétique, ces deux domaines débordent sur la sphère sociale et politique. C'est ainsi que, tout en apportant une conception scientifique« dialectique »,Stephen Jay Gould,Richard C. Lewontin et quelques autres membres du groupe deScience for the People ont démarré la polémique encore en cours sur lasociobiologie et lapsychologie évolutionniste.

En 1980, la Cour suprême des États-Unis admet pour la première fois au monde le principe debrevetabilité du vivant pour une bactérie génétiquement modifiée (oil-eating bacteria). Cette décision juridique est confirmée en 1987 par l’Office Américain des Brevets, qui reconnaît la brevetabilité du vivant, à l’exception notable de l’être humain.

En 1986, est réalisé le premier essai en champ de plante transgénique (un tabac résistant à un antibiotique).

En 1989, il est décidé de décoder les 3 milliards de paires debases du génome humain pour identifier les gènes afin de comprendre, dépister et prévenir lesmaladies génétiques et tenter de les soigner.Une première équipe se lance dans la course : leHuman Genome Project, coordonné par le NIH (National Institutes of Health) et composé de 18 pays dont la France avec leGénoscope d'Évry qui sera chargée de séquencer le chromosome 14.

Dans lesannées 1990, àÉvry, des méthodologies utilisant des robots sont mises au point pour gérer toute l'information issue de la génomique.

En 1992, l’Union européenne reconnaît à son tour la brevetabilité du vivant et accorde un brevet pour la création d’une souris transgénique. Elle adopte en 1998 la directive sur la brevetabilité des inventions biotechnologiques : sont désormais brevetables les inventions sur des végétaux et animaux, ainsi que les séquences de gènes. En 1998, l’Europe adopte une Directive fondamentale relative à la protection des inventions biotechnologiques : sont désormais brevetables les inventions sur des végétaux et animaux, ainsi que les séquences de gènes.

Dans le même temps les premiersMouvement anti-OGM se forment contre le lobby du« complexe génético-industriel »[16] dans le domaine de l'OGM. Les OGM,organismes génétiquement modifiés sont en réalité pour le généticienRichard C. Lewontin etJean-Pierre Berlan des CCB,clones chimériques brevetés[17]. Cela ouvre de nombreuxdébats politiques et médiatiques, divers et variés, sur l'OGM conduisant à desréglementations.

En 1992-1996, les premièrescartes génétiques du génome humain sont publiées par J. Weissenbach et D. Cohen dans un laboratoire duGénéthon.

En 1998, créée parCraig Venter etPerkin Elmer (leader dans le domaine desséquenceurs automatiques), la société privéeCelera Genomics commence elle aussi leséquençage du génome humain en utilisant une autre technique que celle utilisée par leNIH.

En 1999, un premier chromosome humain, le22, est séquencé par une équipe coordonnée par lecentre Sanger, auRoyaume-Uni.

En, leNIH etCelera Genomics annoncent chacun l'obtention de 99 % de la séquence du génome humain.Les publications suivront en2001 dans les journaux Nature pour leNIH et Science pourCelera Genomics.

En, des chercheurs japonais de l'université de Tokyo ont introduit 2 nouvelles bases, S et Y, aux 4 déjà existantes (A, T, G, C) sur une bactérie de typeEscherichia coli, ils l'ont donc dotée d'un patrimoine génétique n'ayant rien de commun avec celui des autres êtres vivants et lui ont fait produire une protéine encore inconnue dans la nature. Certains n'hésitent pas à parler de nouvelle genèse, puisque d'aucuns y voient une nouvelle grammaire autorisant la création d'êtres vivants qui non seulement étaient inimaginables avant mais qui, surtout, n'auraient jamais pu voir le jour[18].

Le, la fin du séquençage du génome humain est annoncée.

Les années 2010 vont vers la fin du « tout gène » et du réductionnisme de lagénétique moléculaire des quarante dernières années avec la découverte de phénomènesépigénétiques liés à l'influence de l'environnement sur le gène[19].

Rudiments concernant la génétique moléculaire

[modifier |modifier le code]
Cette section a besoin d'êtrerecyclée (décembre 2014).
Une réorganisation et une clarification du contenu sont nécessaires.Améliorez-la oudiscutez des points à améliorer.

Qu'est-ce qu'un gène ?

[modifier |modifier le code]

Ungène est une unité d'information génétique, constitué par plusieurs nucléotides (1 nucléotide est constitué par un groupement phosphate, un sucre et une base azotée). Les gènes sont soit codant et leur information génétique est utilisée : 1/pour la biosynthèse des protéines 2/lors de la formation d'un embryon, ou bien sont de l'ADN non codant et dont l'information génétique ne sera pas traduite directement en protéine, mais assurera toute une série d'autres fonctions, comme l'activation et la désactivation de l'expression de certains gènes.

Plus largement, dans une définition prenant en compte les découvertes récentes, notamment sur les microARN, on peut dire qu'un gène est « l'ensemble des séquences d'ADN qui concourent à la production régulée d'un ou plusieurs ARN, ou d'une ou plusieurs protéines »[20].

Quel est le support de l'information génétique ?

[modifier |modifier le code]

L'information génétique est portée par l'acide désoxyribonucléique, ou ADN. L'ADN est une macromolécule formée par l’enchaînement de nombreuxnucléotides. Chaque nucléotide est formé d'un groupement phosphate, d'un glucide, ledésoxyribose, et d'une base azotée. Il existe quatre bases azotées différentes donc quatre nucléotides différents dans l'ADN : l'adénine, lacytosine, laguanine et lathymine.

La molécule d'ADN est formée de deux chaînes de nucléotides enroulées en double hélice. Les nucléotides sont complémentaires deux à deux : en face d'une cytosine se trouve toujours une guanine ; en face d'une adénine se trouve toujours une thymine.

C'est la séquence, c'est-à-dire l'ordre et le nombre des nucléotides d'un gène, qui porte l'information génétique.

Comment l'information génétique gouverne-t-elle le phénotype ?

[modifier |modifier le code]

L'ADN sert de support pour la synthèse desprotéines. L'information génétique portée par l'ADN est « reportée » dans une molécule d'ARNm (acide ribonucléique « messager ») lors de latranscription, puis l'ARNm sert de support pour la synthèse d'une protéine lors de latraduction. Chaque triplet de nucléotide (oucodon) de l'ARNm « code » un acide aminé (cela signifie que chaque triplet « appelle » un acide aminé précis), selon la correspondance établie par lecode génétique. Ainsi la séquence en acides aminés de la protéine dépend directement de la séquence en nucléotides de l'ADN. Or les protéines forment lephénotype moléculaire de la cellule ou de l'individu. Le phénotype moléculaire conditionne lephénotype cellulaire et finalement lephénotype de l'organisme.

Comment l'information génétique est-elle transmise lors de la division cellulaire ?

[modifier |modifier le code]

Tous les organismes vivants : animaux, végétaux, sont constitués de cellules. Ainsi, un être humain est composé de, selon les auteurs, 50 000 milliards à 100 000 milliards de cellules. Toutes les cellules d'un être vivant proviennent de la même cellule initiale qui s'est divisée un très grand nombre de fois, au cours de l'embryogenèse puis du développement fœtal.

Au cours d'un cycle cellulaire (succession des étapes de la vie de la cellule), la celluleréplique son ADN, c'est-à-dire que toute l'information génétique est dupliquée à l'identique : elle se retrouve avec deux « copies » complètes de son information génétique, seschromosomes sont constitués de deuxchromatides identiques. Lors de la division cellulaire, oumitose, les deux chromatides de chaque chromosome se séparent pour former deux lots identiques de chromosomes (à une seule chromatide). Chaque cellule fille reçoit un de ces lots. Ainsi, au terme d'une mitose, les deux cellules filles issues de la cellule mère possèdent exactement le même patrimoine génétique : elles sont des copies conformes l'une de l'autre[20].

Génétique et société

[modifier |modifier le code]

Idéologie et philosophie

[modifier |modifier le code]

Les débuts de la génétique ont été influencés par deux idéologies dominantes et hégémoniques opposées et exacerbées dans les années 1930 :

Ces oppositions idéologiques s'ouvrent sur la question philosophique de l'inné ou de l'acquis de l'acquisition des connaissances des individus et du développement de la culture humaine bien queCharles Darwin y ait déjà répondu dès 1871 dans le passé-inaperçuLa Filiation de l'homme[24]. Il n'y a pas d'opposition entre l'inné (génétique) et l'acquis (l'environnement). Cependant, pour les néo-darwinistes ou sociobiologistes, la question du comportement de l'homme se pose encore. Mais, pour le généticienRichard C. Lewontin,« Il n’y a pas de « part » respective des gènes et de l’environnement, pas plus qu’il n’y a de « part » de la longueur et de la largeur dans la surface d’un rectangle, pour reprendre une métaphore classique. L’exposition à l’environnement commence d’ailleurs dans le ventre maternel, et inclut des événements biologiques comme la qualité de l’alimentation ou l’exposition aux virus. Génétique et milieu ne sont pas en compétition, mais en constante interaction : on dit qu’ils sont covariants. Le comportement d’un individu serait donc à la fois 100 % génétique et 100 % environnemental ».

Génétisation

[modifier |modifier le code]

La génétisation[25] est un concept introduit par l’épidémiologiste et militante radicaleAbby Lippman (en) travaillant à McGill dans le département d’épidémiologie en 1991. Ce concept est défini comme la réduction d’un individu à son génome. Plus précisément, tout problème d’un individu pourrait être réduit à un problème de génétique, qu’un gène pourrait expliquer un comportement, un trait, etc. Abby Lippman étaitconstructionniste : les conclusions tirées de la science sont le produit de l’esprit humain et des interactions entre êtres humains.

En développant sa théorie sur la génétisation, Lippman avait en tête que les conclusions étaient constructionnistes. Les trois concepts pouvant amener un problème donné à une construction sont : leréductionnisme, ledéterminisme et l’essentialisme en génétique[incompréhensible].

  • Le réductionnisme réduit l’explication de traits biologiques à l'expression d'un gène spécifique.
  • Le déterminisme est l’exclusion de tous autres facteurs (comme l’environnement).
  • L’essentialisme est l’idée que les gènes, composants immuables de l’être humain pourront le définir entièrement.

L’idée derrière ces trois concepts est que l’on peut définir l'humain à travers une liste de gènes qui le détermineront définitivement et immuablement.

Plusieurs auteurs ont ainsi soulevé différentes inquiétudes concernant ces thèmes. Alpers et Beckwith écrivaient en 1993 que le déterminisme génétique pouvait justifier les inégalités et la discrimination.Nelkin (en) etLindee (en) professeurs à l’université de New York et de Pennsylvanie respectivement en 1995 disaient que la génétique dans la culture populaire était synonyme d’essentialisme génétique ce qui favorise aussi les discriminations.

Dans les années 2000, la génétisation évolue vers une théorie beaucoup moins radicale que celle énoncée par Lippman. En 2003, le projet Génome Humain qui avait pour but de séquencer le génome humain se termine mettant en avant plus de 20 000 gènes. Cette découverte signe la fin de l’idée que les gènes étaient une liste de caractéristiques physiologiques et fit reculer l'idée déterminisme en génétique (Fox Keller, 2000). Plusieurs interactions entre différents gènes ont aussi été découvertes et la complexité de la génétique explosa mettant fin au réductionnisme.

Le professeur Adam Hedgecoe de l’université de Londres avance dans une étude faite en 2001 que les chercheurs en schizophrénie s’intéressaient déjà plus à la combinaison de plusieurs facteurs pour l’origine de cette maladie qu’un simple gène qui pourrait directement décrire la schizophrénie même si le rôle des gènes gardait une place importante pour eux. La théorie devait donc évoluer pour donner aux gènes une place centrale, mais pas absolue[26].

Les avancées ont continué dans les années 2010 (arrivée de l’épigénétique, complexité entre les interactions, etc) qui poussaient le réductionnisme à disparaître. À la suite de toutes ces évolutions et de la perte d’une vue claire de la génétisation, Arribas-Ayllon professeur de science sociale à l’université de Cardiff en 2016 dans l’articleAfter Geneticization écrit que le terme de génétisation avait effectivement un sens lors de sa création, mais qu’avec les avancements des technologies et des connaissances en génétique, ce terme a perdu de son utilité.

Économie, éthique et loi

[modifier |modifier le code]

Cas du génome Humain

[modifier |modifier le code]

Lors de l'ouverture de la quête du Graal que fut leProjet génome humain pour les généticiens[27], le laboratoireCelera Genomics dirigée parCraig Venter conduit une course contre le consortium international public pour obtenir le premier des séquences génétiques dans le but de les breveter et de les vendre aux sociétéspharmaceutiques.

Une étude[28] de 2005 révèle que 20 % des gènes humains font l’objet d’un brevet : 63 % de ces brevets appartiennent à des firmes privées, 28 % à des universités.

Lebrevetage d'une partie des gènes constitue donc un frein à la découverte de leur fonction.

Par exemple[29], la compagnie Myriad dépose un brevet sur l’utilisation des gènes BRCA1 et BRCA2 séquencé en 1994/1995 comme indicateurs de risques pour le cancer du sein et de l’ovaire, maladie dont les gènes ont été associés. Le test coûte d'abord 1 600 $ US et son prix est passé à 3 200 $ en 2009. Ce brevet représente l’essentiel des revenus annuels de la compagnie. Ainsi, le brevet qui donne le droit de propriété exclusif sur la séquence, empêche complètement d’autres compagnies de développer des tests alternatifs utilisant ces mêmes gènes.

Cependant en 2010, ce brevet est annulé car le caractère inventif du test est contesté par le bureau européen des brevets. la Convention européenne sur les brevets, faisaient valoir que l'invention revendiquée ne remplissait pas les conditions de nouveauté, d'activité inventive et d'application industrielle et qu'elle était insuffisamment décrite pour permettre à une personne du métier de l'exécuter[30]. En effet, le séquençage ne constitue pas une invention, mais une découverte. La méthode se limite à comparer une séquence de l’échantillon à une séquence de référence, et n’est pas brevetable en soi (Directive sur la brevetabilité des inventions biotechnologiques). Ainsi, pour une plus grande liberté de la recherche alternative la cour a donné son verdict :« les produits naturels et propriétés naturelles des objets vivants sont légalement distincts d’objets manufacturés en usant d’une ingéniosité substantielle. »

Ce cas met en évidence l'importance des critères techniques de brevetabilité pour protéger l'intérêt public. Ces critères servent à empêcher l'octroi de brevets pour des inventions qui n'apportent aucune véritable avancée dans la technologie et qui sont utilisées pour restreindre l'accès à des objets du domaine public. Cependant, trouver un équilibre dans cette démarche demeure complexe. Tant que la recherche génétique visant à développer des solutions en matière de traitement et de diagnostic est principalement menée par le secteur privé, des entreprises biopharmaceutiques comme "Myriad" continueront à revendiquer un certain monopole sur ces technologies pour rentabiliser leurs investissements. Il est toutefois préoccupant que certains brevets génétiques puissent accorder à leurs détenteurs une compensation excessive, notamment lorsque les revendications sont formulées de manière trop générale, ce qui limite toute innovation ultérieure[31].

Cas des OGM

[modifier |modifier le code]
Articles connexes :Organisme génétiquement modifié,Mouvement anti-OGM,Débat sur les organismes génétiquement modifiés etRéglementation des organismes génétiquement modifiés.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. « étymologie / génétique », surCNRTL,
  2. Dans l'article deNatureMolecular Structure of Nucleic Acids: A Structure for Deoxyribose Nucleic Acid.
  3. (en)https://www.nytimes.com/2008/08/13/science/13visual.html?_r=1&em&oref=slogin : carte génétique de l'Europe sur le site duNew York Times
  4. Johann Gregor Mendel, « Recherches sur des hybrides végétaux » communications faites le 8 février et le 8 mars 1865, publiées dansVerhandlungen des naturforschenden Vereines in Brünn,p. 3-47 du tomeIV, 1865. Traduction de l'allemand par Albert Chappelier parue en 1907 dans leBulletin scientifique de la France et de la Belgique, tome 41, 1907, p. 371-419.
  5. (en) Sutton, Walter, « The chromosomes in heredity »,Biological Bulletin 4 (1903): 231-251.
  6. (en) Garrod, A. E. « The incidence of alkaptonuria: a study in chemical individuality » Lancet II: 1616-1620, 1902.
  7. (en) Morgan, Thomas Huntet al.The mechanism of Mendelian heredity, (New York: Henry Holt and Co., 1915)
  8. (en) Beadle, G. and Tatum, E. « Genetic control of biochemical reactions in Neurospora »Proc Natl Acad Sci. 27: 499-506, 1941.
  9. (en) Avery, Oswald T., MacLeod, Colin M., and McCarty, Maclyn « Studies on the Chemical Nature of the Substance Inducing Transformation of Pneumococcal Types: Induction of Transformation by a Deoxyribonucleic Acid Faction Isolated from Pneumococcus TypeIII »Journal of Experimental Medicine février 1979;149:297-326. (Ré-impression de la publication originale de 1944).
  10. (en) Barbara McClintock « The origin and behavior of mutable loci in maize »,Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 36, p. 344-355, 1950.
  11. a etb(en) Tjio and Levan, « The chromosome number in man »,Hereditas, vol. 42, p. 1, 1956.
  12. J. Lejeune, M. Gautier et R. Turpin.Les chromosomes humains en culture de tissus. C. R. Acad. Sciences, 26 janvier 1959.
  13. Jean-Jacques Kupiec, Olivier Gandrillon, Michel Morange, Marc Silberstein (sous la direction de)Le hasard au cœur de la cellule. Probabilités, déterminisme, génétique, Paris, Syllepse, 2009. Nouvelle édition revue et augmentée auxÉditions Matériologiques, 2011.
  14. Stephen Jay Gould dansLe renard et le hérisson - Comment combler le fossé entre la science et les humanités montre que le terme deConsilience employé parEdward O. Wilson dansl'Unité du savoir est employé comme synonyme deréductionnisme, c'est-à-dire une vision linéaire du mouvement des choses et non de celui deconsilience défini parWilliam Whewell et S.J. Gould.
  15. Richard Lewontin,Le rêve du génome humaine, Politique et écologieno 5, 1993
  16. Jean-Pierre Berlan etRichard C. Lewontin,La menace du complexe génético-industriel, le Monde diplomatique, décembre 1998.
  17. Jean-Pierre Berlan etRichard C. Lewontin,OGM ou CCB ? - Les organismes génétiquement modifiés sont, en réalité, des clones chimériques brevetés, 2004.
  18. les lois du code genetique violees : et maintenant ?.
  19. DossierPour la science, « L'hérédité sans gènes - comment l'environnement rebat les cartes », hors série 81, octobre-décembre 2013.
  20. a etb« La Génétique pour les Nuls », surPour les nuls(consulté le).
  21. Alain Drouard, « Un cas d’eugénisme « démocratique » »,La Recherche,.
  22. Yann Kindo,« L’affaire Lyssenko, ou la pseudo-science au pouvoir » SPSno 286, juillet-septembre 2009 :« En 1950, Staline lui-même condamne la distinction science bourgeoise/science prolétarienne (dans un opuscule sur la linguistique), ce qui coupe court à la campagne du PCF. ».
  23. a etbYann Kindo,« L’affaire Lyssenko, ou la pseudo-science au pouvoir » SPSno 286, juillet-septembre 2009.
  24. Charles Darwin,La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe, trad. sous la direction de P. Tort, coord. par M. Prum. Précédé dePatrick Tort, « L’anthropologie inattendue de Charles Darwin ». Paris, Champion Classiques, 2013.
  25. (en) MichaelArribas-Ayllon, « After geneticization »,Social Science & Medicine,vol. 159,‎1er juin 2016,p. 132–139(ISSN 0277-9536,DOI 10.1016/j.socscimed.2016.05.011,lire en ligne, consulté le)
  26. (en) AdamHedgecoe, « Schizophrenia and the Narrative of Enlightened Geneticization »,Social Studies of Science,vol. 31,no 6,‎,p. 875–911(ISSN 0306-3127 et1460-3659,DOI 10.1177/030631201031006004,lire en ligne, consulté le)
  27. Richard C. Lewontin,Le rêve du génome humain, Politique et écologie, 1993.
  28. (en) Jensen & Murray (2005) « Intellectual Property Landscape of the Human Genome » Science 310: 239 - 240.
  29. (en) Kesselheim and Mello « Gene patenting--is the pendulum swinging back? » N Engl J Med. (2010) vol. 362 (20)p. 1855-8.
  30. « Bioéthique et droit des brevets: L’affaire Myriad », surwww.wipo.int(consulté le)
  31. « Bioéthique et droit des brevets: L’affaire Myriad », surwww.wipo.int(consulté le)

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Génétique.

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Branches de labiologie
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Génétique&oldid=225005856 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp