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Fumimaro Konoe

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Fumimaro Konoe
近衞 文麿
Illustration.
Le Premier ministre Konoe en 1938
Fonctions
Ministre de la Justice

(7 jours)
MonarqueHirohito
Premier ministreLui-même
GouvernementKonoe III (ja)
PrédécesseurHeisuke Yanagawa
SuccesseurMichiyo Iwamura (ja)
Ministre de l'Agriculture et des Forêts
(par intérim)

(2 jours)
MonarqueHirohito
Premier ministreLui-même
GouvernementKonoe II (ja)
PrédécesseurToshio Shimada (en)
SuccesseurTadaatsu Ishiguro
Président duConseil privé

(1 an, 5 mois et 19 jours)
MonarqueHirohito
PrédécesseurHiranuma Kiichirō
SuccesseurYoshimichi Hara
Ministre d'État (ja)

(1 mois et 22 jours)
MonarqueHirohito
Premier ministreNaruhiko Higashikuni
GouvernementHigashikuni (ja)

(7 mois et 25 jours)
MonarqueHirohito
Premier ministreHiranuma Kiichirō
GouvernementHiranuma (ja)
Ministre des Affaires coloniales

(29 jours)
MonarqueHirohito
Premier ministreLui-même
GouvernementKonoe I (ja)
PrédécesseurKazushige Ugaki
SuccesseurYoshiaki Hatta
Ministre des Affaires étrangères

(29 jours)
MonarqueHirohito
Premier ministreLui-même
GouvernementKonoe I (ja)
PrédécesseurKazushige Ugaki
SuccesseurHachirō Arita
Premier ministre japonais

(1 an, 2 mois et 26 jours)
MonarqueHirohito
GouvernementKonoe II (ja) etIII (ja)
PrédécesseurMitsumasa Yonai
SuccesseurHideki Tōjō

(1 an, 7 mois et 1 jour)
MonarqueHirohito
GouvernementKonoe I (ja)
PrédécesseurSenjūrō Hayashi
SuccesseurHiranuma Kiichirō
Président de la Chambre des pairs (ja)

(3 ans, 11 mois et 29 jours)
MonarqueHirohito
PrédécesseurTokugawa Iesato
SuccesseurYorinaga Matsudaira
Pair du Japon

(29 ans, 2 mois et 5 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissanceTokyo (Japon)
Date de décès (à 54 ans)
Lieu de décèsTokyo (Japon occupé)
Nature du décèsSuicide parabsorption de cyanure
Nationalitéjaponaise
Parti politiqueAssociation de soutien à l'autorité impériale(1940-1945)
PèreKonoe Atsumaro
FratrieHidemaro Konoye(frère)
Tadamaro Miyagawa (ja)(frère)
ConjointChiyoko Konoe (ja)
EnfantsFumitaka Konoe(fils)
Akiko Noguchi (ja)(fille)
Yoshiko Hosokawa (ja)(fille)
Michitaka Konoe (ja)(fils)
FamilleTakanori Mori (ja)(beau-père)
Hidemaru Tsugaru (ja)(oncle)
Nagatoshi Kuroda (ja)(beau-frère)
Iemasa Tokugawa(cousin)
Morihiro Hosokawa(petit-fils)
Diplômé deUniversité impériale de droit de Kyoto (ja)

Signature de Fumimaro Konoe近衞 文麿

Fumimaro Konoe
Premiers ministres du Japon
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Fumimaro Konoe(近衞 文麿,Konoe Fumimaro?), né le àTokyo et mort suicidé le dans la même ville, est un traducteur,journaliste,diplomate, penseur politique ethomme d'Étatjaponais.

Il est principalement connu pour avoir exercé la charge dePremier ministre du Japon de1937 à1939, puis de1940 à1941.

Biographie

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Sous sa tutelle sont publiés les deux principaux ouvrages de propagande du régimeShōwa :Kokutai no hongi, « Les Fondements de la politique nationale » (1937) etShinmin no michi, « La Voie des sujets » (1941).

En 1938, son gouvernement promulgue une « Loi sur la Mobilisation nationale » destinée à mobiliser l'empire dans la guerre contre laChine en accordant un budget illimité à la fabrication d'armements, en assurant le contrôle de l'État sur toutes les institutions civiles, y compris les syndicats, en nationalisant les principales industries et les médias[1].

Cette mesure est suivie en 1940 par l'instauration de l’Association de Soutien à l'Autorité Impériale ainsi que par l'adoption d'une « Loi nationale sur l'eugénisme » et du concept de lasphère de coprospérité de la Grande Asie orientale et la conclusion, le, duPacte tripartite avec l'Allemagne et l'Italie.

Il démissionne en, convaincu d'avoir perdu la confiance de l'empereur Shōwa et incapable d'empêcher le déclenchement de laguerre de la Grande Asie orientale. Il recommande comme successeur le princeNaruhiko Higashikuni mais l'empereur rejette cette recommandation, lui préférantHideki Tojo.

Avec l'impératriceTeimei, les princesNobuhito Takamatsu,Yasuhiko Asaka etNaruhiko Higashikuni, Konoe est l'un des artisans de la destitution deHideki Tojo parHirohito en 1944. En, il conseille à ce dernier de prendre des mesures immédiates pour mettre un terme à laguerre mais selon le grand chambellanHisanori Fujita, cette recommandation est fermement rejetée par l'empereur en quête d'une dernière grande victoire[2].

Ayant refusé de collaborer avec l'équipe deDouglas MacArthur pour faire en sorte queHirohito et lafamille impériale soient exonérés de poursuites criminelles devant leTribunal de Tokyo, il sesuicide le pour éviter de se voir lui-même assigné devant la justice internationale.

Famille et vie privée

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Fumimaro Konoe est né le àTokyo au sein de la noblefamille Konoe, l'une des principales branches de l'ancienclan Fujiwara, faisant ainsi de Konoe le« chef de la maison noble la plus prestigieuse et la plus élevée du royaume »[3]. Les Konoe se sont constitués en branche indépendante du clan Fujiwara lorsque le shogunMinamoto no Yoritomo le scinda encinq maisons régentes (五摂家,Go-sekke). L'historienne japonaise Eri Hotta décrit les Konoe comme les« premiers parmi lesgo-sekke ». Fumimaro est leur 29ème chef[3].

Son père, le ducAtsumaro, est un homme politique très en vue de l'ère Meiji, fondateur de lasociété anti-Russie (ja), créée en.

Sa mère est décédée alors qu'il est très jeune. À la suite de cela, son père se remarie avec sa sœur, que Fumimaro prend pour sa mère biologique pendant des années. En 1904, soit peu de temps après le décès de son père, il découvre que celle-ci n'est que sa tante[3].

À la mort de son père, Fumimaro hérite des dettes familiales conséquentes. Il est cependant en mesure de les régler grâce au soutien financer duzaibatsuSumitomo et à la vente aux enchères d'une partie de son héritage[3].

Fumimaro n'est pas le seul Konoe talentueux de sa génération. En effet, pour ne citer que lui, son petit-frère,Hidemaro, est unchef d'orchestre renommé[3], fondateur de l'Orchestre symphonique de la NHK.

À la fin desannées 1910, Fumimaro Konoe conçoit un enfant illégitime avec sageisha dénommée Kiku[4].

Études

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Le jeune Konoe.

Fumimaro Konoe effectue ses études primaires et secondaires àTokyo, respectivement àTaimei (ja) et àGakushūin, dont il sort diplômé en1912. Peu de temps après, il s'inscrit à la faculté de philosophie de l'université impériale de Tokyo, où il s'ennuie profondément, ce qui le pousse à aller étudier à l'université impériale de Kyoto. Là-bas, il est fasciné par les cours d'économie marxiste deHajime Kawakami et desociologie deShotaro Yoneda (ja). Développant un grand intérêt pour lesocialisme, il entreprend de traduireL'Âme de l'homme sous le socialisme d'Oscar Wilde en1914. Rapidement, il tente de faire publier sa traduction dans un numéro de la revueShinshicho (ja), mais celui-ci est censuré (on ignore si c'est la traduction de Konoe qui est à l'origine de la censure).

Lors de son séjour estudiantin àKyoto, il se lie d'amitié avecKōichi Kido,Kumao Harada (ja),Nobutsune Oda (ja) etKotora Akamatsu (ja). C'est également au cours de celui-ci, en1913, que Fumimaro Konoe rencontre le Premier ministre démissionnaireSaionji Kinmochi auSeifuso (ja). Ce dernier le prend immédiatement sous son aile et en fait son protégé[5].

Carrière politique

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Conférence de paix de Paris

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Préparation de la conférence (1918-1919)

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Le, soit quelques semaines avant le début de laconférence de la paix de Paris, Fumimaro Konoe fait publier dans la revueLe Japon et les Japonais (ja) un article intituléRejeter la paix anglo-américano-centrée (英米本位の平和主義を排す,Eibei hon'i no heiwa shugi o haisu). Dans cet article aux relentspamphlétaires, il accuse les paysoccidentaux de défendrehypocritement ladémocratie, lapaix et ledroit des peuples à disposer d'eux-mêmes en promouvant simultanément des pratiques allant à leur encontre, notamment l'impérialisme et leracisme[4]. Le journalisteantijaponaisThomas Franklin Fairfax Millard (en) s'empresse de faire traduire son article et de publier une réfutation de ce dernier. L'ayant lu,Saionji Kinmochi, qui dirige la délégation japonaise censée se rendre àParis, décide de censurer son protégé, jugeant ses positions beaucoup trop radicales. Cependant, ce point de vue n'est pas du goût de tout le monde et l'article de Konoe est reçu positivement dans de nombreux pays, y compris enChine où le jeune homme est reçu personnellement parSun Yat-sen à la mi- alors que la délégation nippone fait escale àShanghai[6]. Lors d'un dîner, ils échangent leurs idées autour dupan-asianisme[7].

Proposition d'abolir la discrimination raciale (1919-1920)

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Konoe s'illustre lors de laconférence de la paix de Paris en soutenant ardemment laproposition d'abolir la discrimination raciale qu'il tente d'inclure dans lepacte de la Société des Nations. Celle-ci reçoit le soutien de la majorité des délégations présentes à la conférence (11 votent pour, 5 s'abstiennent et 1 est absente) mais est rejetée par le président américainWoodrow Wilson, fervent partisan de la ségrégation raciale aux États-Unis, qui estime que les questions de principe doivent être approuvées à l'unanimité pour pouvoir figurer dans le pacte. Bien que les autres exigences nippones (essentiellement la reconnaissance des conquêtes territoriales auShandong et dans lePacifique) soient toutes satisfaites par letraité de Versailles, le rejet de la proposition d'abolir la discrimination raciale affecte profondément Konoe[8] qui se met à développer une forte rancune à l'égard desBlancs.

Finalement, pour Konoe, laSociété des Nations n'est rien de plus qu'un moyen d'institutionnaliser unstatu quo profondément inique à savoir l'hégémonie coloniale des pays occidentaux[3].

À la Chambre des pairs

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De retour de Paris, Fumimaro Konoe est approché à laChambre des pairs (où il siège en tant que duc depuis son vingt-cinquième anniversaire) par la factionmilitariste etconservatrice dukenkyūkai (ja) qui tente de l'embrigader et qu'il finit par rejoindre en[3]. Avant cela, Konoe tentait de rester éloigné des factions (de peur qu'une affiliation partisane ne nuise à ses privilèges) et pensait que la Chambre des pairs devait rester neutre vis-à-vis de ces dernières. De ce fait, il a apporté son soutien augouvernement (ja) deHara Takashi, pourtant issu duseiyūkai (faction rivale dukenkyūkai)[3].

Le, une partie des membres duseiyūkai font scission et fondent leseiyūhontō (en), partisan du Premier ministreKiyoura Keigo et deson gouvernement (ja) composé de pairs. Leseiyūkai, qui n'est plus en mesure de gouverner seul l'Empire, fait donc alliance avec lekenseikai et leclub Kakushin (en) pour former un gouvernement de coalition dirigé parKatō Takaaki. Konoe appuie certaines initiatives de ce dernier, notamment l'instauration dusuffrage universel masculin, qu'il perçoit comme le seul moyen de conserver les privilèges de lanoblesse (kazoku) en canalisant le mécontentement populaire et en prévenant une révolution violente[3]. Les dissensions entre lui et lekenkyūkai se faisant alors de plus en plus grande, il le quitte en[3] pour fonder sa propre faction, lakayōkai (ja), avecKōichi Kido etTokugawa Iesato. C'est à cette époque-là que Konoe prend ses distances avec son ancien mentor,Saionji Kinmochi.

Au tournant desannées 1920-1930, Fumimaro Konoe gagne considérablement en popularité. Son rang social (il est le chef d'une descinq maisons régentes), son haut degré d'éducation (il est diplômé du supérieur et a étudié dans deux universités impériales), son apparence physique (il mesure plus d'1m80, ce qui est considérable pour unJaponais, et est très soigné) et son opposition à la diplomatie coopérative vis-à-vis duRoyaume-Uni et desÉtats-Unis font de lui un des hommes politiques les plus appréciés du public japonais, rapidement vu comme un potentielPremier ministre.

En1931, il accède à la vice-présidence de la Chambre des pairs[3].

Président de la Chambre (1933-1937)

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Konoe procède à la lecture d'un rescrit impérial lors de l'ouverture d'une séance plénière de laChambre des pairs en1936.

En1932, les partis perdent le contrôle du gouvernement à la suite de l'incident du 15 mai. L'assassinat du Premier ministreInukai Tsuyoshi au cours de ce dernier laisse place à une période où l'Empire est gouverné par des alliances successives entre factions militaires et élites politiquesultranationalistes. C'est dans ce contexte trouble que Konoe devientprésident (ja) de laChambre des pairs le. Il se sert rapidement de son nouveau poste pour jouer les médiateurs et accroître ainsi son influence politique[3].

Pendant ce temps-là, il envoie son fils aînéFumitaka étudier à l'étranger, une chance que Fumimaro n'avait pas eu contrairement aux autres nobles de son époque car il était relativement pauvre pour sa classe sociale en raison des dettes deson père[9]. Au printemps1934, il rend visite à son fils, étudiant à l'université de Princeton. Cette visite, au cours de laquelle il rencontre le présidentRoosevelt et le secrétaire d'ÉtatCordell Hull (qui selon lui ignorent complètement l'Extrême-Orient) accentue sonantiaméricanisme, Fumimaro étant dégouté par leracisme (notammentantijaponais) et l'égoïsme qu'il observe dans lasociété américaine. Il commence également à tenir lesÉtats-Unis pour responsables dudésastre économique mondial. Dans un discours prononcé en1935, Konoe déclare que la« monopolisation » des ressources par l’alliance anglo-américaine doit prendre fin et être remplacé par un« nouvel accord international » pour aider les pays comme le Japon à prendre soin de leurpopulation croissante[10]. Si ses positions sur les questions de politique intérieure ont pu évoluer, parfois même radicalement, celles sur les questions de politique internationales sont restées les mêmes qu'exprimées deux décennies auparavant àVersailles : il croit toujours que le Japon est l’égal et le rival des pays occidentaux, qu'il a le droit de s'étendre en Chine pour des questions de« survie » et que les« puissances anglo-américaines sont des hypocrites cherchant à imposer leur domination économique sur le monde »[3],[10].

Au poste de Premier ministre

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Accession à la fonction (1936-1937)

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Le, Konoe rencontre son ancien mentorSaionji Kinmochi auministère de la Maison impériale (en). Ce dernier envisage alors de recommander Konoe à l'empereur pour qu'il succède àKeisuke Okada en tant que Premier ministre. Mais Konoe décline sa proposition, officiellement pour des raisons de santé, officieusement car il ne supporte pas les purges au sein de l'armée visant lafaction de la voie impériale (dont il est proche) après l'incident du 26 février. LorsqueIchiki Kitokurō propose plutôtKōki Hirota, Saionji Kinmochi s'aligne immédiatement sur sa proposition et demande àShigeru Yoshida de convaincre Hirota d'accepter cette charge par l'intermédiaire de Konoe. Libéral, Hirota envisage de nommer Yoshida au poste de ministre des Affaires étrangères, mais ses plans sont rapidement contrariés par les militaires et notamment le comteHisaichi Terauchi. La violente altercation de celui-ci avec le député libéralKunimatsu Hamada (ja), le, entraîne la chute dugouvernement Hirota (ja) quelques jours plus tard. Le libéralKazushige Ugaki échoue à former un gouvernement pour lui succéder en raison de l'opposition de l'Armée impériale. À la place, c'estSenjūrō Hayashi qui accède au poste de Premier ministre mais il finit par démissionner quatre mois plus tard. Konoe est alors pressenti pour lui succéder. Saionji Kinmochi, de plus en plus exaspéré par son comportement (il se serait déguisé enHitler à unefête costumée précédent le mariage de sa fille), consent néanmoins à le recommander à l'empereur, qui accepte sa nomination, effective le[11].

Premier mandat (1937-1939)

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Photographie officielle dupremier gouvernement Konoe (ja) en.

Âgé de 45 ans, 7 mois et 23 jours, lorsqu'il devientPremier ministre du Japon en1937, il est la plus jeune personne à occuper cette fonction depuisItō Hirobumi (44 ans, 2 mois et 6 jours) en1885.

Lepremier gouvernement qu'il constitue (ja) est très hétéroclite puisque composé de militaires (notammentHajime Sugiyama etMitsumasa Yonai qui sont reconduits dans leurs fonctions respectives deministres de la Guerre etde la Marine) et de membres duminseitō, duseiyūkai et surtout de l'association de recherche Shōwa (à l'image du ministre de l'Agriculture et des ForêtsYoriyasu Arima et du secrétaire généralAkira Kazami (en)). Ce dernier est accueilli favorablement par l'Armée impériale et les industriels ainsi que par la population qui voit en Konoe un homme capable de mettre fin à l'instabilité qui règne dans le pays du Soleil-Levant depuis le début de la décennie.

Konoe passe le mois qui sépare son entrée en fonction (4 juin 1937) du déclenchement de laseconde guerre sino-japonaise (7 juillet 1937) à gracier des membres duParti communiste condamnés au titre de la loi de Préservation de la Paix de 1925 (dont son ancien professeurHajime Kawakami) ainsi que des soldats impliqués dans l'incident du 26 février[12]. Konoe justifie ce« grand pardon », tel que théorisé parSadao Araki, par une volonté de« réconcilier les différentes opinions du Japon », ce qui en surprend plus d'un, à commencer par son ancien mentorSaionji Kinmochi.

Déclenchement de la seconde guerre sino-japonaise
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Le, le Japon informe laChine de son intention de conduire des exercices militaires à proximité dupont Marco-Polo dans les prochains jours. Si la Chine ne donne pas son accord, leprotocole de paix Boxer signé en1901 permet au Japon de les organiser et ses troupes commencent ainsi à s'entraîner le. Mais le lendemain, le soldat Shimura Kikujiro manque à l'appel du soir[13]. Un de ses supérieurs hiérarchiques demande alors au commandant chinoisJi Xingwen la permission d'entrer dans le comté deWanping pour partir à sa recherche. La requête est poliment rejetée et l'Armée impériale japonaise utilise aussitôt ce refus comme prétexte pour attaquer militairement la Chine.

Le gouvernement Konoe tente cependant de calmer la situation et opte le pour une politique de non-expansion, qui est confirmée dès le surlendemain par la signature d'uncessez-le-feu. Une telle approche peut en partie s'expliquer par le fait que l'état major japonais considère que l'Empire n'a pas encore la capacité de mener une guerre de grande envergure contre la Chine[14]. Ainsi, le, le chef du Bureau des opérations de l’état-major général de l'armée, le généralKanji Ishiwara, avertit le ministre de la GuerreHajime Sugiyama et son adjointYoshijirō Umezu en ces termes :« Si nous poursuivons notre entrée dans la guerre sino-japonaise, nous tomberons dans un marécage sans fond telNapoléon lors de laguerre d'Espagne[15]. » Pour régler au plus vite la situation entre les deux pays, Ishiwara propose donc la tenue d'un sommet Chine-Japon mais celui-ci est annulé au dernier moment par Konoe, conscient que la ligne d'Ishiwara reste minoritaire au sein de l'armée[16]. Cette impression tend d'ailleurs à se confirmer avec l'arrestation deRyusuke Miyazaki (ja) (unavocat chargé par Konoe de négocier la paix avecTchang Kaï-chek) par laKenpeitai dans leport de Kobe le[17].

Progressivement, la machine de guerre nippone se met en branle : des nouveaux fonds sont débloqués pour l'armée (10 millions deyens le après l'incident du pont Marco-Polo et 97 millions de yens le après l'incident de Langfang) et des troupes supplémentaires envoyées en Chine septentrionale[18]. Les hostilités reprennent le avec des manœuvres japonaises très désordonnées (chaque régiment rivalisant pour« réussir les coups d'éclats les plus spectaculaires ») mais qui ne tardent pas à porter leurs fruits puisqueTianjin etPékin tombent dans les semaines suivantes[19].

Notes et références

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  1. Erich Pauer,Japan's War Economy, 1999,p. 13
  2. Fujita Hisanori,Jijûcho no kaisô, 1987,p. 66-67, Herbert Bix,Hirohito and the Making of Modern Japan, 2001,p. 489
  3. abcdefghijkl etm(en) Gordon M. Berger, « Japan's Young Prince. Konoe Fumimaro's Early Political Career, 1916–1931 »,Monumenta Nipponica,Université Sophia,vol. 29,no 4,‎,p. 451-475(ISSN 0027-0741,DOI 10.2307/2383896,JSTOR 2383896)
  4. a etb(en) Eri Hotta,Japan 1941 : Countdown to Infamy,New York,Vintage Books,, 323 p.(ISBN 0-307-73974-0 et978-0-307-73974-2,OCLC 863596251),p. 35
  5. (en) Hotta 2014, p. 23, 33
  6. (en) Kazuo Yagami,Konoe Fumimaro and the Failure of Peace in Japan, 1937–1941 : A Critical Appraisal Of The Three-time Prime Minister,Jefferson,McFarland & Company,, 190 p.(ISBN 0786422424 et9780786422425,OCLC 62341576,lire en ligne),chap. 1 (« Konoe's background and upbringing »),p. 19
  7. (en) Hotta 2014, p. 36, 42
  8. (en)Margaret MacMillan,Paris 1919 : Six Months That Changed the World,Westminster,Random House,, 624 p.(ISBN 9780307432964 et0307432963,OCLC 1156010407),chap. 23 (« Japan and Racial Equality »),p. 317
  9. (en) Hotta 2014, p. 37
  10. a etb(en)Walter LaFeber (en),The Clash : A History of U.S.-Japan Relations, New York,W. W. Norton & Company,, 508 p.(ISBN 0-393-03950-1 et978-0-393-03950-4,OCLC 35990234),chap. 6 (« The Slipknot: Part 1 From Mukden ... »),p. 183
  11. (en) Hotta 2014, p. 28
  12. Ibid., p. 47
  13. (en) Zhao Xu, « The conflic that changed China »,China Daily,(consulté le)
  14. Ibid., p. 30
  15. (en)Shinkichi Etō,Selected works on modern Japan-China relations,Tokyo,Tōyō Bunko,, 300 p.(ISBN 4-8097-0196-4 et978-4-8097-0196-2,OCLC 63792604),p. 21
  16. (en)G. William Whitehurst (en),The China Incident : Igniting the Second Sino-Japanese War, Jefferson, McFarland & Company,, 352 p.(ISBN 978-1-4766-8233-4 et1-4766-8233-X,OCLC 1191456363,lire en ligne),chap. 5 (« The Marco Polo Bridge Incident »),p. 132
  17. (en) KeiichiroKomatsu,Origins of the Pacific War and the Importance of 'Magic', New York,St. Martin's Press,, 484 p.(ISBN 0-312-17385-7,978-0-312-17385-2 et1-873410-66-2,OCLC 38856033),chap. 5 (« The China Incident »)
  18. (en)Richard B. Frank,Tower of Skulls : A History of the Asia-Pacific War,vol. 1 :July 1937-May 1942, New York, W. W. Norton & Company,, 751 p.(ISBN 978-1-324-00210-9,1-324-00210-7 et978-0-393-54136-6,OCLC 1141201603),chap. 1 (« China Cannot Be Lost »)
  19. BrunoBirolli,Ishiwara : L'homme qui déclencha la guerre,Paris,Armand Colin,, 256 p.(ISBN 978-2-200-28437-4 et2-200-28437-3,OCLC 897449714),chap. 15 (« La chute »)

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Eddy Dufourmont, « Rousseau et la critique « anti-Lumières » de la démocratie dans le Japon duXXe siècle. Yabe Teiji, Hans Kelsen et Carl Schmitt », dans Tanguy L’Aminot, Reinhard Bach et Catherine Labro (dir.),Rousseau et l’Allemagne à l’époque contemporaine, Montmorency, SIAM-JJR Musée Jean-Jacques Rousseau Publications du Mont-Louis, 2010,p. 101-116 (sur l'idéologie de Yokusankai).

Liens externes

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Fonctions politiques
Précédé parSuivi par
Kazushige Ugaki
Ministre des Affaires coloniales
septembre 1938 - octobre 1938
Yoshiaki Hatta
Kazushige Ugaki
Ministre des Affaires étrangères
septembre 1938 - octobre 1938
Hachirō Arita
Senjūrō Hayashi
Premier ministre du Japon
juin 1937 - janvier 1939
Kiichirō Hiranuma
Mitsumasa Yonai
Premier ministre du Japon
juillet 1940 - octobre 1941
Hideki Tōjō
Heisuke Yanagawa
Ministre de la Justice
juillet 1941 - juillet 1941
Michiyo Iwamura (ja)
v ·m
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