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France antarctique

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Carte française de labaie de Guanabara dressée vers 1555. Riche en détails, elle montre la confirmation topographique initiale dumont du Pain de Sucre, dénommé initialement « Pot de beurre »[1]. Avec les montsMorro Cara de Cão (butte de la tête de chien) et Urca,elle[Qui ?] formait l'île de la Trinidade, qui aujourd'hui fait partie du continent, en conséquence de l'obstruction du chenal par des sédiments et du remblaiement réalisé à la fin duXVIIe siècle. Les localités sont portées sur la carte en français et en langue locale.

LaFrance antarctique est une éphémèrecolonie française qui occupa labaie de Guanabara, àRio de Janeiro, auBrésil, de 1555 à 1560.

Précédents

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Le, le navigateurBinot Paulmier de Gonneville qui s'est lié avec des marins portugais accoste probablement sans le vouloir auBrésil, sur la côte de l'île deSão Francisco do Sul au débouché de labaie de Babitonga, ou à l'embouchure du rio Francisco de Sul, où il passe six mois enradoub. Le, il repart pour laFrance avec Essomeric, ou Essemeric, le fils du chef de la tribu desCarijós[2]. À sa suite, différents commerçants, notamment normands, s'y installent à titre privé et se font aider de l'équivalent destruchements, marins abandonnés au sein des tribus pour servir d’interprètes et organiser la coupe du bois entre deux voyages[3].

Le roiFrançois Ier n'acceptant pas letraité de Tordesillas qui faisait tomber le Brésil sous souveraineté portugaise, il décida de s’implanter au Brésil et y envoya la première expédition officielle : le navigateurVerrazano y mena plusieurs expéditions à partir de 1523. Durant l'été 1554, le commandeur de l'ordre de Saint-Jean de JérusalemNicolas Durand de Villegagnon visita secrètement la région duCabo Frio, sur la côte brésilienne, où ses compatriotes protestants avaient pris l'habitude de se réfugier. Là-bas, il obtint d'utiles renseignements auprès des IndiensTamoios, s'informant des habitudes des Portugais sur ce littoral, et récoltant les données nécessaires à une future expédition en vue de fonder un établissement colonial. Le site choisi se situait à environ deux cents kilomètres à l'ouest : labaie de Guanabara[4].

Le projet était de transformer cette zone en une puissante base militaire et navale, depuis laquelle la Couronne française pourrait tenter de contrôler le commerce avec les Indes occidentales. Bien qu’il n'ait pas eu l'occasion de visiter cette zone, il était bien documenté à son sujet, il savait que les Portugais craignaient les IndiensTupinambas, qui y étaient installés. À cette occasion, Villegagnon établit de bonnes relations avec les deux peuples présents (Tamoios et Tupinambas), recueillant des informations importantes et emportant de nombreuses marchandises qu'il vend à son retour en France.

De retour à la Cour, après quatre heures de discussion, il convaincDiane de Poitiers des avantages de disposer d'une colonie permanente sur la côte du Brésil.

À la fin de 1554, le souverain françaisHenri II remit au vice-amiral de Villegagnon 10 000 livres tournois[5] pour « certaine entreprise que ne voullons estre cy aultrement speciffiée ne declairée » et ordonna la préparation de cette expédition secrète à son principal ministre,Gaspard de Coligny (qui était encore catholique à cette époque). Le commandement en fut confié à Villegagnon. Bien que la dotation de l'expédition fût modeste (dix millelivres tournois), les armateurs deDieppe (où était baséJean Ango, armateur qui connaissait la côte brésilienne), décidèrent d'investir dans l'expédition. En raison du manque de volontaires, Villegagnon parcourut les prisons du nord de la France, promettant la liberté à ceux qui se joindraient à lui[4].

Pour ne pas éveiller l'attention de l'ambassadeur de Portugal en France, Villegagnon fit courir la rumeur que l'expédition était à destination de lacôte de la Guinée.

L'expédition de Villegagnon (1555-1559)

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Le voyage

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Article détaillé :Les Singularitez de la France antarctique.

L'expédition qui partit duHavre[6] le était composée de deux navires principaux et d'un autre plus petit destiné au ravitaillement, dans lesquels s'entassaient près de six cents personnes. Le capitaine de navire de cette expédition étaitNicolas Barré. Villegagnon était accompagné par son adjoint, son propre neveu,Legendre de Boissy, seigneur de Bois-le-Comte. L'expédition était protégée par une petite garde personnelle composée d'Écossais. L'expédition comprenait en outre un Indien Tabajara, en qualité d'interprète, que son épouse accompagnait.André Thevet prit aussi part à l'expédition, et laissa un récit des premiers moments de l'établissement colonial dans un ouvrage qui est avant tout une description de l'environnement et des populations du Brésil :Les Singularitez de la France antarctique. Il retourna en France le pour raisons de santé, et devint par la suite le principal cosmographe du roiCharles IX.

Parmi les passagers, le capitaine de navire, Nicolas Barré, un ancien pilote, qui laissa également un récit de l'expédition (Discours de Nicolas Barré sur la navigation du Chevalier de Villegagnon en Amérique, Paris, Le Jeune, 1558), et deux bénédictins connaissant la botanique, qui créèrent la première école catholique de la région de Guanabara.

L'objectif de l'expédition était d'installer un noyau de colons pour prendre en charge le commerce avec la métropole, et de jouer un rôle d'intermédiaire dans le commerce maritime avec les Indes.

Après avoir été repoussés desÎles Canaries par l'artillerie et la garnison espagnole deTenerife, ils atteignirent la côte brésilienne, près deArmação dos Búzios, le. Le, l'expédition toucha terre dans la baie de Guanabara, près de l'actuelleRio de Janeiro[7].

Établissement dans la baie de Guanabara

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Une fois en possession de l'île de Serigipe (ouîle Villegagnon) située dans la baie de Guanabara, choisie pour être le lieu de défense de l'Établissement, les colons y débarquèrent, et bâtirent lefort Coligny[8],[4].

Des logements en terre furent construits. Les hommes, armes, munitions et outils furent débarqués. Malgré les difficultés de la main d'œuvre européenne, une fortification fut construite en trois mois, avec l'aide des Indigènes. Le Fort Coligny disposait de cinq batteries pointées vers la mer. Après quelques mois, cependant, la main d'œuvre indigène se fatigua des présents qu'elle recevait, ainsi que de l'excès de travail, sachant que les Français évitaient les tâches les plus lourdes.

Les difficultés

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Après quelques mois, comprenant la précarité de sa situation, il sollicita du souverain l'envoi de trois à quatre mille soldats professionnels et de centaines de femmes à marier sur place, et d'ouvriers spécialisés.

Le, deux jours après le départ de Bois-le-Comte et d'André Thevet pour la France, se produisit la première révolte de la France antarctique. Trente conjurés, ayant pour chef un interprète normand qui avait été contraint de se marier avec une indigène, planifièrent l'assassinat de Villegagnon, qui était défendu par à peine huit gardes écossais.

Ils pensèrent pouvoir compter sur un des gardes, insatisfait de sa situation, en lui promettant une forte somme d'argent. Cependant, le garde ne leur fit pas confiance et prévint Nicolas Barré. La conspiration dénoncée fut sévèrement réprimée. Le chef s'évada, deux conspirateurs furent jugés par le Conseil de la colonie et pendus, les autres recevant des peines moindres.

Villegagnon exigea le mariage devant notaire des Français avec les femmes indigènes avec lesquelles ils entretenaient des relations. De nombreux Français s'échappèrent et allèrent vivre en forêt avec les Indiens. Certains furent mariés de force, d'autres se rebellèrent et furent punis et même menacés de mort.

La discipline devenant un problème évident, le mécontentement allait croissant parmi les colons. De nombreux profitaient du passage de navires de commerce pour retourner en France. Villegagnon était encore en conflit avec ses alliés Tupinambás au sujet de l'anthropophagie que ces derniers pratiquaient[4].

Selon la lettre de Villegagnon auduc de Guise, six cents français vivaient dans la colonie. Le commerce français avec la baie de Guanabara, à l'époque, se développait déjà régulièrement.

Le refuge huguenot

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Entretemps, leprotestantisme se développait en France. Comme de nombreux gentilshommes de son époque, Villegagnon s'intéressait de plus en plus aux idées religieuses nouvelles. C'est ce qui le poussa à demander àCalvin l'envoi de pasteurs pour la colonie. Humaniste, il aurait eu pour projet de fonder au Brésil un refuge pour les protestants pourchassés en France[4].

Une nouvelle expédition fut alors mise sur pied par un noblecalviniste,Philippe de Corguilleray, avec à son bord deux pasteurs,Pierre Richer, âgé d'une cinquantaine d'années, etGuillaume Chartier, jeune étudiant de théologie deGenève. Outre ces deux, faisaient partie de l'expédition le cordonnierJean de Léry – qui fera plus tard un récit de son voyage – et neuf autres personnes. L'expédition fut financée par Coligny et Villegagnon, et prit le départ le. L'expédition transportait près de trois cents personnes, dont cinq jeunes filles qui devaient se marier au Brésil. Les trois navires, commandés par Bois-le-Comte, ne purent se ravitailler aux Canaries, et obtinrent les vivres nécessaires en prenant d'assaut des navires espagnols et portugais. L'eau et la nourriture furent rationnées. Le voyage fut marquée par une certaine indiscipline des passagers. Après un court séjour àCabo Frio le, l'expédition arrive à Guanabara le.

Bien que déçu par la teneur de ce renfort, Villegagnon accueille les nouveaux venus avec affabilité. Cependant, dans une lettre à Calvin du 31 mars, il expose ses difficultés. Villegagnon, qui ne souhaite pas rompre avec le catholicisme, constate sa méprise et entre très vite en conflit sur le planthéologique avec les pasteurs envoyés. À cette époque, lestensions religieuses s'intensifiaient en France ; comme beaucoup d'hommes intéressés par la Réforme, Villegagnon se heurte à la théologie calviniste. Il ferait partie desmoyenneurs, ceux qui sont entre deux chaires[9]. Le débat s'envenime et Villegagnon contraint les calvinistes qu'il considère désormais comme des hérétiques, à aller vivre sur la terre ferme, auprès des indigènesTupinikin.

Quand les pasteurs calvinistes retournèrent en France au début de l'année 1558, Villegagnon disposait seulement de 80 hommes, Écossais et Français. En 1559, ayant à faire face à des accusations, Villegagnon retourna en France pour se justifier. Il laissa son neveu, Bois-le-Comte, à la tête de la colonie.

L'expédition de 1560

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Schéma de l'attaque de Mem de Sá de 1560 (dessin anonyme de 1567).

Au milieu de l'année 1557Jean III du Portugal mourut et son épouse,Catherine de Castille, assura la régence au nom de l'héritier au trône, le nouveau-néSébastienIer. En l'absence de Villegagnon, en 1559, le troisième gouverneur général du Brésil,Mem de Sá (1558-1572), reçut àSalvador des informations sur la colonie de la part du transfugeJean de Cointac. En novembre de cette même année, les renforts maritimes commandés parBartolomeu de Vasconcelos Cunha se préparèrent à prendre Guanabara d'assaut.

Deux navires et huit embarcations de moindre importance partirent au sud. Ils firent escale dans les capitaineries d'Ilhéus, dePorto Seguro et d'Espírito Santo, où ils reçurent des renforts. Ils atteignirent Guanabra le et prirent un navire français et sa cargaison. Pendant ce temps, un contingent de renforts arriva en provenance de laCapitainerie de São Vicente. Le vers 14 heures, Mem de Sá communiqua un ultimatum au commandant dufort Coligny.

Legendre de Boissy, seigneur de Bois-le-Comte annonça son intention de défendre la place forte. Les hostilités s'ouvrirent le même jour, dans l'après-midi. Les Portugais réussirent l'attaque de ce qu'ils appelaient « ilha das Palmeiras » et conquirent le fort au petit matin du 17 mars. Le fort fut rasé le jour même. Mem de Sá retourna à Salvador sans laisser de garnison, ne disposant pas des hommes et des vivres nécessaires.

Les colons français qui, entre-temps, avaient réussi à rejoindre le continent avec l'aide des indigènesTopinamboux, continuèrent leurs activités commerciales durant les mois qui suivirent, cette fois sur la terre ferme. Legendre de Boissy continua la résistance contre les Portugais par une guerre d'escarmouches durant encore six années. Il finit par être expulsé du Brésil en.

L'expédition de 1567

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Antécédents

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Comme le commerce français dans la baie de Guanabara se poursuivait, le jésuiteManuel da Nóbrega (1517-1570), qui voulait fonder dans la région une ville comparable à Salvador, insista auprès de la régenteCatherine de Castille. Cette dernière envoya une nouvelle expédition, sous le commandement deEstácio de Sá, neveu de Mem de Sá.

Estácio avait reçu le titre deCapitão-mor (capitaine de domaine colonial), les pouvoirs nécessaires et l'ordre d'expulser définitivement les Français de la région. Il arriva à Salvador en 1563, à la tête d'une flottille. Il y reçut des renforts en hommes, canons et provisions.

Le premier contact

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Au début de l'année suivante, les hommes et les moyens militaires ainsi réunis partirent pour le Sud. Ils furent accompagnés d'unOuvidor-mor (magistrat colonial), Braz Fragoso. À Espírito Santo, l'expédition reçut le renfort du capitaineBelchior de Azevedo. Le chef tribal Araribóia, qui était à la tête des guerriersTemiminós, ennemi des Tamoios, ajouta son renfort.

Le, la flotte jeta l'ancre loin de la passe de Guanabara. Une incursion de reconnaissance fut faite puis la flotte entra dans la baie. Estácio aperçut alors un navire français, qui fut immédiatement coursé par la galère dePaulo Dias Adorno, à bord de laquelle étaient présentsDuarte Martins Mourão, Belchior de Azevedo et Braz Fragoso. Le navire français fut pris pour la Couronne portugaise et son équipage fut remis àAntônio da Costa.

Après cette première victoire, Estácio envoya un émissaire à la capitainerie de São Vicente pour y requérir la venue des jésuitesJosé de Anchieta et Manuel de Nóbrega. Prévenu, entre-temps, que les Tamoios étaient à nouveau en guerre contre les colons de cette capitainerie, il décida, en Conseil, que la flotte prendrait la direction de São Vicente.

Le navire français qui avait été pris ainsi qu'une grande caravelle commandée parDomingos Fernandes prirent la tête de l'expédition. Alors qu'ils sortaient de la baie, ces deux navires subirent une vigoureuse attaque de Français et d'indigènes à bord de canots. Domingo Fernandes périt dans cette attaque. La flotte réussit à forcer le passage et se dirigea vers São Vicente.

Pendant ce temps, l'embarcation qui avait pris la direction de la capitainerie revint à Guanabara et débarqua à l'ile de Villegagnon. Ils furent attaqués au point du jour par les canots des Tamoios armés de flèches. Ils furent sauvés par la flotte de Estácio de Sá, qui était revenue s'abriter du mauvais temps du large.

Les renforts à São Vicente

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Une fois qu'Estácio, Anchieta et Nóbrega furent réunis, ils confirmèrent leur intention de poursuivre leur route vers São Vicente, afin d'y réunir renforts et provisions. Ils arrivèrent à leur destination le. Estácio de Sá et ses hommes restèrent neuf mois à São Vicente. Il y procéda à la réparation de ses navires et renforça les défenses de la ville. Il rassembla des renforts en hommes et aliments et prit le départ le, avec le renfort du pèreGonçalo de Oliveira et du frère d'Anchieta. Ils quittèrentBertioga le 27 du même mois, équipés de cinq petits navires qui transportaient des indigènes et des métis de São Vicente et deCananéia. Se joignirent à l'expédition des IndiensTupiniquins et des convertis du Collège de São Paulo.

La fondation de Rio de Janeiro

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Finalement, le, Estácio de Sá débarquait sur une petite plage entre leMont du Pain de Sucre et le montCara de Cão. Il commença immédiatement la construction d'une ligne de défense (l'actuelleforteresse de São João) et déclara fonder la ville deSão Sebastião do Rio de Janeiro. Le nom de Saint Sébastien fut choisi en hommage au nom du souverain portugais de l'époque. À cette occasion, le père Gonçalo de Oliveira consacra une icône deSaint Sébastien, dans une chapelle de pisé et de chaume. Saint Sébastien resta comme saint protecteur de la ville de Rio de Janeiro.Estácio choisit le blason de la ville, où il plaça les trois flèches du martyre de son saint protecteur.

Le, la jeune cité, ses murs à peine édifiés, subit l'attaque maritime de trois navires français en provenance deCabo Frio et équipés de plus de 130 canons. Après avoir résisté à l'attaque quelques jours, Estácio lança une contre-attaque contre les navires français, les forçant à se replier.

Estácio nomma Martins Namorado juge ordinaire de la cité. À partir de juillet, il distribua dessesmarias (concessions de terres) à ceux qui lui en demandaient. Le premier bénéficiaire fut un certain Pedro Rodrigues. Durant ce même mois de juillet, il reçut des habitants des fortifications qui demandaient des terrains pour la culture et pour l'installation définitive de la cité. Il délimita alors la ville comme suit :

  • une lieue et demie à partir de laCasa de Pedra ;
  • le long de la baie jusqu'à sa fin ;
  • en direction de la forêt, sur une lieue et demie ;
  • jusqu'à la limite des hautes eaux.

Le, Estácio de Sá et ses hommes organisèrent une cérémonie de prise de possession des terres.

Par la suite, João Prosse fut nommé procureur de la commune, Antônio Martins huissier, Pedro da Costanotaire.

Pendant ce temps, des combats sporadiques continuaient avec les indigènes. Pendant l'année 1565, trente-troissesmarias furent concédées. Le jésuiteGonçalo de Oliveira en obtint une au nom de la Compagnie. En 1566, vingt-deuxsesmarias furent concédées, dont celle de Marim Paris, Français, ancien colon de Villegagnon, Duarte Martins, notable, etFernão Valdez.

La légende de saint Sébastien

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Attaque des Portugais et des Tupiniquins contre les huttes des Tupinambás, gravure deThéodore de Bry

En, le chef tribal Guaixará des indigènes deCabo Frio organisa un assaut. Ils surprirent Francisco Velho, qui traversait la baie à la recherche de bois.

Les vigies de Estácio de Sá aperçurent la manœuvre, des forces furent réunies sur la plage. Quatre canots furent lancés au secours de Francisco Velho. Des canots portugais, dont celui d’Estácio de Sá, furent encerclés par les Indiens. Au milieu de la lutte, la poudre qui était destinée au canon à pierres d’Estácio de Sá explosa et éleva au-dessus des canots un nuage de fumée. À ce moment, la femme du chef Guaixará fut prise de panique et commença à crier, provoquant la fuite parmi les Tamoios. Les Portugais attribuèrent cette fuite à un miracle et accoururent à la chapelle remerciersaint Sébastien d’avoir sauvé leurs vies.

Naquit ainsi la légende, attribuée aux Tamoios, de l’apparition d’un jeune guerrier en armure qui, passant d’un canot à l’autre, causa la perte de la bataille pour les Indiens. De là vient également la tradition de la simulation de combats dans les eaux de la baie, le jour de la Saint-Sébastien.

Estácio combattit les Français durant plus de deux ans. Il fut aidé dans cette tâche par un renfort militaire envoyé par son oncle le. Il mit en déroute les forces françaises et les expulsa définitivement du Brésil. Blessé durant la bataille, il mourut un mois plus tard.

La Confédération des Tamoios

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Pendant la même période, un soulèvement amérindien contre la domination portugaise éclata dans la région entre la vallée du Paraíba et la baie de Guanabara. Des différentes tribus de la culture tupinamba font cause commune contre les Portugais alors alliés à leurs ennemis anciens : les tupiniquins.

Ce soulèvement, connu comme la Confédération des Tamoios a su être exploité par les colons français. En effet, Villegagnon en profita pour faire une alliance avec les insurgés. Néanmoins, la capitulation des confédérés représenta les débuts de l’expulsion des Français et la fin de la France Antarctique.

Suites

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Autres tentatives au Brésil

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En,Thevet publie lesSingularitez de la France Antarctique, ouvrage qui se fonde sur son court voyage au Brésil et décrit avec plus ou moins de fiabilité les caractéristiques géographiques, la faune, la flore et les indigènes de la région de Guanabara.

En 1558, les protestants repartent pour la France ; cinq des leurs, qui n'avaient pas voulu partir, sont exécutés par Villegagnon. En 1559, Villegagnon quitte à son tour la colonie. Celle-ci est prise par les Portugais le 16 mars 1560. Moins de cinq ans après sa fondation, c'est la fin de la France Antarctique.

Cependant, après la défaite de 1560, certains Français sont parvenus à s'échapper et continuent de résister aux Portugais avec l'aide des indigènes qui leur sont fidèles. Mais la présence portugaise dans la région s'intensifie :Rio de Janeiro est fondée en 1565, et les Français sont finalement vaincus en 1567 parMem de Sá.

En réponse aux tentatives françaises de conquête territoriale au Brésil (avec laFrance équinoxiale près deSão Luís (Maranhão) entre 1612 et 1615), la Couronne portugaise décida d'intensifier la colonisation du Brésil et d'améliorer son statut. La présence de la France enAmérique du Sud reprendra auXVIIe siècle, enGuyane.

Les Français, qui étaient déjà venus en 1502 et 1531, firent d'autres tentatives au Brésil : en 1590, sous le commandement d’Adolf Montbille, une expédition fut envoyée à Ibiapaba (Viçosa-Ceará), où les Français établirent une colonie. Puis le 19 mars 1612, trois navires partirent du port français de Cancale en direction de Maranhão. Les Français restèrent dans cette région jusqu'en 1615[10].

Nouvelles tentatives en Floride

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Article détaillé :Floride française.

En 1562,Gaspard II de Coligny relance le projet de colonisation vers l'Amérique du Nord.Jean Ribault, secondé parRené de Goulaine de Laudonnière et accompagné du cartographeJacques Le Moyne de Morgues débarque enFloride française et fonde un premier fort, nomméCharlesfort, puis un second bastionFort Caroline. Les forces espagnoles finiront par déloger les Français deFloride en 1565, avec le massacre de Matanzas.

Notes et références

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  1. « 1555 : les Français s’implantent... à Rio », surDécouvertes et rencontres extraordinaires(consulté le).
  2. Collectif,Histoire de la Normandie, Privat, Toulouse, 1970, p. 295
  3. Stéphane Mouette,Les balbutiements de la colonisation française au Brésil (1524-1531)
  4. abcd eteJean-Christophe Rufin , « L’aventure française au Brésil auXVIe siècle », émissionLa Marche de l'histoire surFrance Inter, 23 janvier 2013
  5. « [Le roi Henri II] luy fit donner deux beaux navires équipez et fournis d'artillerie : et dix mille francs pour faire son voyage » (Jean de Léry,Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil, Paris, LGF, 1994,p. 107). L'assertion de Jean de Léry est confirmée par leRegistre d'expedicions faictes par le commandement du Roy, par moy,Côme Clausse, Sieur de Marchaumont, secretaire de ses finances pour les années 1551-1555, manuscrit français 5128 de laBibliothèque nationale de France, folio 457.
  6. « Durand de Villegagnon,ordre de Saint-Jean de Jérusalem, entreprit d'aller fonder une colonie protestante au Brésil : il partit du Havre avec deux vaisseaux de deux cents tonneaux, le 14 août 1555; il étoit accompagné par plusieurs gentilshommes, par des ouvriers, et par quelques ministres du culte » : Histoire des Français, Amédée Renée,lire en ligneviaGoogle Livres.
  7. Jean de Lery,Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil, Paris, LGF, 1994,p. 614 (chronologie établie parFrank Lestringant).
  8. Baron deRio-Branco et F.J. deSanta-Anna Neri (dir.),« Esquisse de l'Histoire du Brésil », dansLe Brésil en 1889, Expo. univ.,,p. 113.
  9. Arlette Jouanna (dir.),Histoire et dictionnaire des guerres de religion, 1559-1598, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1998, p. 1365.
  10. Les Français au Brésil

Voir aussi

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Bibliographie

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Sources de première main

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Historiographie

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Roman

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Liens externes

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