France 24 est unechaîne de télévisionfrançaise d'information internationale en continu, lancée le. Elle est, depuis 2012, une chaîne de la société nationale de programmeFrance Médias Monde, qui supervise l'audiovisuel extérieur de la France.
Elle diffuse enfrançais,anglais,arabe et enespagnol[1] sur laTNT, lesatellite, lecâble, latélévision IP et leweb. Elle est également disponible dans les hôtels, les compagnies aériennes, les aéroports, et ses programmes sont partiellement repris par les chaînes de télévision étrangères. Disponible dans plus de 355 millions de foyers à travers plus de 180 pays, France 24 est regardée chaque semaine par 55 millions de téléspectateurs en 2018, tandis que son site web est visité par plus de 18 millions d'internautes en moyenne chaque mois. La chaîne d'informationFrance Info reprend ses programmes de minuit à6 h 30 tous les jours.
En 1987, lePremier ministreJacques Chirac confie au députéMichel Péricard une mission d'étude sur la politique audiovisuelle de la France. Le rapport conclut à la désorganisation, le manque d'efficacité et la dispersion des acteurs de l'audiovisuel extérieur, qui compteRFI depuis 1975, etTV5 Monde etRFO depuis 1982. Après lechangement de majorité intervenu en 1988, le nouveau Premier ministreMichel Rocard commande un nouveau rapport àAlain Decaux qui aboutit à la création deCanal France International (CFI), une banque de programmes en français destinés à l'étranger et en particulier l'Afrique, qui se voit doublée d'une chaîne de télévision pendant quelque temps[2],[3].
Laguerre du Golfe de 1990 à 1991, couverte en direct parCNN International, révèle la puissance de la chaîne américaine, créée dix ans plus tôt. Cette dernière montre qu'une chaîne d'information en continu peut influencer l'opinion publique et politique : il figurerait le « décrié »effet CNN(en)[4]. Des hommes politiques demandent la création d'un « CNN à la française » et le députéPhilippe Séguin rappelle que laSeconde Guerre mondiale a mené à la création de l'Agence France-Presse (AFP) en 1944[2]. Plusieurs projets voient le jour en parallèle. En 1993, l'Union européenne de radio-télévision (UER) lance sa chaîne d'information européenne multilingue nomméeEuronews[5],[6]. L'année suivante, legroupe TF1 lance la première chaîne d'info en continu en France : La Chaîne Info (LCI)[7].
En 1997, après 24 rapports en dix ans, le président de RFI,Jean-Paul Cluzel, et le journalisteMichel Meyer rendent un nouveau rapport au Premier ministreAlain Juppé. Ils proposent la mise en place d'uneholding, baptisée Téléfi, regroupant les acteurs de l'audiovisuel extérieur (TV5 Monde, RFI et CFI), ainsi que la création d'une chaîne française d'information internationale. Mais, avec le retour de la gauche au pouvoir à la suite desélections législatives de 1997, le projet est abandonné. Le nouveauministre des Affaires étrangères,Hubert Védrine, préfère développer les instruments existants, notamment TV5 Monde[2],[8].
2002-2003 : des réflexions relancées au projet CFII
« Nous devons avoir l'ambition d'une grande chaîne d'information continue internationale en français, à l'égale de laBBC ou deCNN pour les anglophones. C'est essentiel pour le rayonnement de notre pays. »
— Jacques Chirac, Discours devant les représentants des Français de l'étranger aupalais du Luxembourg le[8],[10].
En 2003, plusieurs missions travaillent sur la création d'une chaîne d'information[3]. Tout d'abord, Philippe Baudillon, ancien président de CFI, remet au ministre des Affaires étrangères,Dominique de Villepin, un rapport « technique » qui préconise de s'appuyer sur TV5 Monde pour créer un canal info avec l'aide d'autres opérateurs publics. Mais le rapport se voit rapidement enterré. Dans le même temps, le Premier ministreJean-Pierre Raffarin constitue une commission de travail dirigée parDominique Ambiel regroupant des représentants des ministères et des professionnels de l'audiovisuel tels queNorbert Balit etPatrice Duhamel. Elle aboutit à ce que ladirection du développement des médias lance un appel d'offres du au, auquel quatre candidats répondent :France Télévisions etRFI, qui défendent un projet commun public ; legroupe TF1, qui propose une version internationale deLCI ; et legroupe Canal+, qui propose de même pour sa chaîneI-Télé avec l'appui de son bouquet satellite[2],[11].
En parallèle, l'Assemblée nationale se saisit du sujet sans y avoir été invité, et une mission d'information est confiée àFrançois Rochebloine. La commission parlementaire voyage pour étudier l'allemandeDeutsche Welle, la britanniqueBBC World News et l'américaineCNN International, et auditionne des professionnels du secteur. Le rapport conseille la création d'ungroupement d'intérêt public (GIP) rassemblant les opérateurs publics (France Télévisions, RFI, RFO, Arte, AFP), des structures internationales (TV5 Monde, Euronews) et des entreprises privées (TF1, Canal+)[2],[12].
Mais l'Élysée n'est pas satisfait des conclusions des rapports.Matignon charge alors le député-maire deCannes,Bernard Brochand, de faire« des propositions de schéma opérationnel de mise en œuvre de la future chaîne d'informations internationale »[2],[12]. Deux mois plus tard, il conclut officieusement que la chaîne doit être 100 % privée, avec une coopération entre TF1 et Canal+. En, les patrons des deux groupes,Patrick Le Lay etBertrand Meheut, se rencontrent, mais les relations se dégradent jusqu'à la rupture[8]. Bernard Brochand doit trouver une nouvelle solution et en septembre, il propose un partenariat à 50/50 entre le groupe privé TF1 et le groupe public France Télévisions. La future chaîne française d'information internationale est provisoirement intitulée CII, C2I, CFII ou CF2I[2],[8],[13]. Le diffuseur public canadienRadio-Canada est associé aux discussions et son président,Robert Rabinovitch, indique en octobre son intérêt pour participer à l'aventure[14].
Le, lors de ses vœux à la presse, Jacques Chirac, impatient, émet le souhait d'un lancement avant la fin de l'année[8]. Mais le projet n'avance pas, car il y a beaucoup de mécontentement, surtout du côté des acteurs public.RFI est vexée de ne pas être associée au projet, tout comme les députés dont le rapport a été écarté. Les conventions collectives du secteur public, jugées trop contraignantes, ne seront pas appliquées aux 250 employés de la chaîne. De plus, cette dernière ne sera pas diffusée en France pour ne pas faire de concurrence àLCI dugroupe TF1. Enfin, une partie de la presse ironise sur le budget de la chaîne : 70 millions d'euros par an, à comparer aux 200 millions d'euros de Deutsche Welle et aux 600 millions d'euros de BBC World[2],[12],[13].
Le, le Premier ministreJean-Pierre Raffarin réunit à Matignon les ministres des Affaires étrangèresMichel Barnier, de la CultureRenaud Donnedieu de Vabres, du BudgetJean-François Copé ainsi que différents conseillers, pour trancher définitivement du sort de la chaîne d'info internationale. Il retient le projet de Brochand d'associer TF1 et France Télévisions, la place sous la tutelle de Matignon et la dote d'un budget de 30 millions d'euros pour un lancement en 2005[8],[15].
« J'ai décidé de retenir le projet de société commune proposé par France Télévisions et TF1. Voulue par le Président de la République, la nouvelle chaîne bénéficiera des atouts des grands groupes français, public et privé, de télévision et favorisera l'expression d'une vision française plus que jamais nécessaire dans le monde d'aujourd'hui. »
— Jean-Pierre Raffarin, Conférence de presse du[15],[16].
En, le nouveau président de France Télévisions,Patrick de Carolis, défend un projet 100 % public et mène une campagne delobbying auprès des pouvoirs publics. Mais, en octobre, il se heurte à l'intransigeance du Gouvernement et de Jacques Chirac[8]. Il entame alors une autre bataille sur la gouvernance de la chaîne. Estimant que France Télévisions doit jouer un « rôle moteur », il demande à obtenir la présidence du conseil de surveillance, tandis que TF1 veut une gouvernance tournante. Un autre point de conflit entre le groupe public et celui privé concerne la diffusion de la chaîne en France. TF1 accepte qu'elle soit diffusée sur lecâble et lesatellite, mais pas sur laTNT, et se voit soutenu parAlain Weill qui doit lancer la chaîne d'infoBFM TV[17].
Le, TF1 et France Télévisions signent la constitution de la société[18],[19].Alain de Pouzilhac, ancien président-directeur général d'Havas, est désigné comme président du directoire. Il est secondé parUlysse Gosset de France Télévisions, nommé directeur général chargé de l'information et des programmes, et deJean-Pierre Paoli de TF1, nommé directeur général chargé de la gestion, de la technique et des contrats de distribution. Le conseil de surveillance est présidé parPatrick de Carolis, vice-présidé parÉtienne Mougeotte, et compte comme autres membresPatrice Duhamel,Thierry Bert etPatrick Le Lay[20],[21].
Le, il est annoncé que la chaîne d'information internationale s'appellera France 24. Les dirigeants de la chaîne avaient estimé que le sigle CFII serait imprononçable, en particulier à l'étranger. Une liste de 200 noms, dont l'un des favoris estVersion française, est alors testée dans sept pays et régions du monde (France,Allemagne,Espagne,Royaume-Uni,États-Unis,Afrique du Nord,Dubaï)[22],[23].
« Il est indispensable qu'un grand pays comme la France puisse avoir un regard sur le monde et diffuser ce regard, naturellement conforme à nos traditions, à notre conception de la civilisation, de la paix, de l'humanisme, de la mondialisation. »
— Jacques Chirac, Interview sur France 24[24],[25],[26].
En un mois d'existence, le site web de la chaîne attire 2,5 millions de visiteurs uniques, et devient ainsi le troisième site le plus visité derrière ceux deCNN etBBC News, mais devantAl Jazeera,TV5 Monde,RFI etEuronews. De plus, un sondage deTNS Sofres montre que 75 % des Français interrogés jugent utile l'idée que la France ait sa propre chaîne d'information internationale. Le président de la chaîneAlain de Pouzilhac fustige l'idée d'une commission des Affaires étrangères de fusionner France 24 et RFI pour constituer un pôle français d'information internationale :« Fusionner une radio et une chaîne de télévision, la BBC l'a fait en 1957. Moi, je crois à la complémentarité de la télévision et d'Internet »[27].
Le, France 24 lance son canal en languearabe depuis l'Institut du monde arabe àParis. Quatre heures de programmes par jour, de16 h à20 h, sont diffusés vers les pays duMaghreb et du Proche et Moyen-Orient[28]. Le, le site internet de la chaîne reçoit un « Official Honoree » lors des11eWebby Awards, l'une des récompenses les plus prestigieuses au monde pour le web[29]. En décembre, elle met en ligne un nouveau site participatif appeléLes Observateurs qui recueille les témoignages (photos, vidéos ou textes) d'internautes du monde entier[30].
2008 : intégration à l'Audiovisuel extérieur de la France
Le, laholdingAudiovisuel extérieur de la France (AEF) est créée sous l'impulsion du président de la RépubliqueNicolas Sarkozy, élu l'année précédente. Il s'agit de regrouper les activités de l'audiovisuel extérieur de la France sous une même société, soit les chaînes de télévisionTV5 Monde et France 24, et la radioRFI[31],[32]. L'AEF doit donc racheter les participations de France Télévisions et de TF1 dans France 24, mais le groupe privé demande 90 millions d'euros alors qu'il n'a investi que 18 500 euros à la création[33]. Après un bras de fer avec l'État, les deux groupes cèdent leur part pour un montant de 2 millions d'euros chacun. De plus, France Télévisions s'engage à fournir des programmes d'actualité pendant 7 ans pour un montant d'un million d'euros par an. De son côté, pendant la même période, TF1 doit fournir des images d'archives pour un montant annuel de 800 000 euros pour sa chaîne TF1, et 900 000 euros pour sa filialeEurosport[34].Alain de Pouzilhac, président du directoire de France 24, est nommé au poste de PDG etChristine Ockrent à celui de directrice générale déléguée du nouvel ensemble et donc des entités qui le composent[35].
Le, France 24 se voit récompensée du prix du meilleur média international lors de la cérémonie des AIB Media Excellence Awards, organisée par l'Association for International Broadcasting(en)[36],[37]. Le, France 24 passe de quatre à dix heures de diffusion quotidienne en langue arabe, de14 h à minuit[38]. Le, la chaîne passe à une diffusion 24h/24[39].
En 2010, les relations entre les deux dirigeants de l'AEF, Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent, se dégradent et un grave conflit éclate sur fond de crise à France 24. En juillet, Ockrent est brusquement rétrogradée et perd son poste à la tête de la chaîne d'information en continu, à la suite d'un conseil d'administration extraordinaire convoqué par Pouzilhac. Ce dernier lui reproche une dérive budgétaire menant tout droit à un déficit prévisionnel de 7 millions d'euros pour 2011, ainsi que des erreurs de gestion et de stratégie de distribution[44].
Fin décembre, une collaboratrice d'Ockrent est accusée d'espionnage interne sur les ordinateurs des dirigeants d'AEF[45]. Christine Ockrent est alors massivement désavouée par l'équipe de direction[46] puis par le personnel de France 24[47]. Finalement, en, elle décide de quitter son poste après avoir porté plainte pour harcèlement moral[48],[49].
En, l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) fusionne avec ses filialesRFI, France 24 etMCD. Cette fusion juridique est effective le[50],[51]. Le, Alain de Pouzilhac démissionne, en désaccord avec les orientations stratégiques décidées par le nouveau gouvernement, notamment l'arrêt de la fusion des rédactions de RFI et France 24[52]. Le,Marie-Christine Saragosse, jusque-là directrice générale deTV5 Monde, est nommée présidente de l'AEF[53]. En, RFI et MCD quittent leurs studios de laMaison de la Radio de Paris pour emménager dans les locaux de l'AEF, aux côtés de France 24, àIssy-les-Moulineaux[54]. Le, l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) est rebaptisé France Médias Monde (FMM)[55].
En, pour fêter ses 7 ans d'existence, la chaîne lance une nouvelle grille des programmes, se dote de nouvelles régies, d'un nouveau site, d'un nouveau logo, quasi inchangé et d'un nouvel habillage, avec la signature « Liberté, Égalité, Actualité »[56].
Le, France 24 commence sa diffusion sur le canal 33 de laTNT enÎle-de-France. Ce changement fait suite à la volonté de la direction et de parlementaires de permettre aux Français de pouvoir regarder une chaîne financée par leurs impôts et dont la ligne éditoriale est l'international, au contraire des autres chaînes d'information[57].
Le, la chaîne lance, en partenariat avec le site d'actualité américainMashable, une version française, MashableFR, visant la génération connectée, entre 18 et 35 ans[58],[59].
Le, le président de la RépubliqueFrançois Hollande, en visite àBuenos Aires (Argentine), annonce que sera créée en 2017 une nouvelle chaîne de France 24 enespagnol, à destination de l'Amérique latine[60], grâce à un budget supplémentaire de 7,3 millions d'euros.
La chaîne est lancée en. La rédaction est installée àBogotá, enColombie, et diffusée dans 12 pays hispanophones pour six heures d'antenne quotidienne[61], prolongé à douze heures fin 2019[62].
En, France 24 subit une menace de retrait définitif d'accréditation de la part du gouvernement algérien. En effet, le ministère de la communication accuse la chaîne de "parti pris flagrant" dans la couverture des manifestations, considérant que la ligne éditoriale est "construite sur des slogans hostiles à notre pays, son indépendance et sa souveraineté, ses services de sécurité et à son armée nationale populaire"[63]. En, au lendemain desélections législatives algériennes du 12 juin 2021, le pouvoir algérien retire son accréditation à France 24 pour« non-respect des règles de la déontologie professionnelle, désinformation et manipulation ainsi qu’agressivité avérée à l’égard de l’Algérie » selon les propos deAmmar Belhimer, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement[64].
En, les salariés de France 24 se mettent en grève[66]. Ils revendiquent un meilleur statut pour les pigistes, un management bienveillant et une réorganisation de la chaîne par compétences et par services. Cette grève intervient après que les salariés ont constaté "une profonde dégradation de leurs conditions de travail"[67].
À son lancement en 2006, le capital de France 24 est détenu à parts égales parFrance Télévisions et legroupe TF1. Ce dernier n'investit que 18 500 euros[75].
En 2008, l'État rachète les parts des deux actionnaires pour un montant de 2 millions d'euros chacun[34]. Depuis, France 24 est une chaîne de la société nationale de programmesFrance Médias Monde (anciennement Audiovisuel extérieur de la France), détenue à 100 % par l'État français via l'Agence des participations de l'État (APE).
France 24 dispose de deux sources principales de financement : laredevance audiovisuelle, payée par chaque foyer équipé d'un téléviseur, et la subvention de l'État.
En 2007, pour sa première année de fonctionnement, la chaîne dispose d'un budget de 87 millions d'euros[26]. En 2008, le budget s'élève à 88 millions d'euros[75].
À son lancement en 2006, France 24 emploie 170 journalistes de 30 nationalités différentes[26].
En 2007, la chaîne recourt aux services de 420 salariés, dont 200 journalistes[77].
En 2014, la rédaction de la chaîne compte 430 journalistes à Paris, de 35 nationalités différentes, et s'appuie sur un réseau de 142 bureaux de correspondants[78]. Elle emploie 466 équivalents temps plein, sur les 1 714 qu'emploie France Médias Monde[79].
En 2022, France 24 compte 450 journalistes de 35 nationalités différentes et a porté son réseau de correspondants à 164 bureaux partout dans le monde[80].
Sur les trois canaux de diffusion (français, anglais, arabe), la chaîne propose un point complet sur l'actualité internationale toutes les heures (rediffusion à demie de l'heure) avec un journal en direct de 10 ou 15 minutes précédé d'une météo mondiale. Trois tranches d'information appeléesParis Direct sont diffusées chaque jour du lundi au vendredi, de6 h à10 h (fr+en), de13 h à15 h (fr+ar+en), et de18 h à minuit (ar+en+fr). Elles traitent de l'actualité en continu avec un rappel des titres tous les quarts d'heure, des revues de presse française et internationale, et des chroniques culturelles, économiques et sportives[78].
Entre les journaux, la chaîne diffuse des reportages, des magazines, des débats, des interviews et des émissions sur la culture, l'économie, les médias, le web et le sport[78],[81],[82].
France 24 utilise plusieurs moyens pour transmettre ses programmes dans le monde : laTNT, lesatellite, lecâble, lestreaming sur PC et mobile (dont les applications mobiles), latélévision IP et l'OTT. De plus, la chaîne est diffusée dans les hôtels, et est partiellement reprise par des chaînes de télévision étrangères. Elle émet en 4 langues : lefrançais, l'anglais, l'arabe[86],[87] et l'espagnol.
La chaîne émet en français et en anglais depuis le à20 h 29 uniquement enstreaming sur Internet, puis dès le à la même heure sur le câble, le satellite et l'ADSL[24],[25],[26]. Le, elle lance son canal en languearabe avec quatre heures quotidiennes[28], puis dix heures à partir du[38], et enfin passe à 24h/24 le[39]. Depuis le, elle est entièrement diffusée auformat 16/9, contre leformat 4/3 auparavant[89],[90]. En, la chaîne inaugure ses nouveaux studios et régies enhaute définition[78]. Elle lance un nouveau canal ainsi que son site internet[91] enespagnol à destination principalement de l'Amérique latine en[61].
France 24 est diffusée sur laTNT de plusieurs pays dans le monde[86].
En France, la chaîne est disponible à partir du sur la TNT, mais uniquement dans la régionÎle-de-France et en français, récupérant la fréquence laissée vacante parNRJ Paris. Ce changement fait suite à la volonté de la direction et de parlementaires de permettre aux Français de pouvoir regarder une chaîne financée par leurs impôts et dont la ligne éditoriale est l'international, au contraire des autres chaînes d'information[57]. Elle est transmise dans le multiplexMulti 7 depuis l'émetteur de latour Eiffel à Paris.
Le CSA a abrogé l'autorisation de France 24 d'émettre sur laTNT francilienne à compter du[92].
En 2013, la diffusion satellite couvre 74,47 millions de foyers en clair et 89,19 millionsvia des bouquets d'opérateurs, pour un coût de diffusion respectivement de 3,8 millions d'euros et 3,2 millions d'euros[87].
En 2013, la diffusion sur réseaux câblés etMMDS couvre39,30 millions de foyers pour un coût de trois millions d'euros partagé avec la diffusion par ADSL[87].
En France, elle est disponible via la télévision IP sur laFreebox TV, La TV d'Orange,SFR TV, laBbox, laDartyBox et la box deWibox. Dans les territoires d'outre-mer, elle est accessible sur les box des opérateursOnly,Mediaserv,SFR Caraïbe, Mobius, Wi-Fi Access, Telenet et GOtv. Dans les autres pays francophones, elle est diffusée par les opérateurs luxembourgeois (Orange Luxembourg,Tango, P&T), suisse (VTX Telecom,Sunrise, Swiss TV,Wilmaa, Ticinocom,Swisscom TV) et canadien (Securenet, Enovative TV,Bell Télé Fibe)[86].
En 2013, la diffusion en IPTV couvre26,20 millions de foyers, et celle en OTT,5,33 millions. De plus, elle est disponible enstreaming sur PC pour5,1 millions de personnes et sur mobile pour32 millions d'individus[87].
Depuis le, elle est diffusée sur la plateforme de vidéosYouTube[96].
En 2020, la chaine annonce dans un communiqué avoir atteint son plus haut niveau d'audience sur ses plateformes numériques. Elle enregistre chaque semaine plus de98,5 millions de téléspectateurs dans74 pays,28,7 millions de visite chaque mois, ainsi que156 millions de vidéos vues sur ses plateformes numérique[97].
Les programmes de France 24 sont partiellement repris par des chaînes de télévision étrangères. En 2013, ces dernières couvrent ainsi90 millions de foyers, dont60 millions enAmérique du Nord et25,4 millions enAsie-Pacifique[87].
France 24 est aussi diffusée sur la chaîne d'information en continuFrance Info toutes les nuits de minuit à6 h et lors d'événements internationaux majeurs[99].
La mesure de l'audience d'une chaîne internationale est une opération très compliquée. Dans de nombreux pays où elle est diffusée, il n'existe pas d'instituts de mesure spécialisé commeMédiamétrie en France. La mesure ne s'effectue donc que dans une partie des pays couverts[88].
En 2015, France 24 est regardée chaque semaine par50,9 millions de téléspectateurs, selon une mesure effectuée dans64 pays sur les 180 couverts par la chaîne[100].
En 2013, l'audience de41,4 millions de téléspectateurs se décompose en17,9 millions en Afrique francophone,17,1 millions au Maghreb et au Moyen-Orient,4,4 millions en Europe,1,8 million en Afrique non francophone, et0,2 million dans le reste du monde[102].
En 2015, chaque mois, le site web reçoit près de16,3 millions de visites et36,5 millions de vidéos sont vues. De plus, la chaîne compte21,4 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux[100].
Selon les résultats d'une étude menée en Afrique francophone, France 24 et RFI enregistrent chaque mois1,8 million de visiteurs en ligne, soit plus de 60 % de sa population[105].
Dès le début du projet CFII en 2004, il n'est pas prévu de diffuser la future chaîne sur le territoire français. Ce choix peut être analysé de différentes manières[106] :
Les principales chaînes d'information internationales — CNN International,BBC World News,Deutsche Welle — ne sont pas diffusées sur leur marché intérieur. Les attentes des téléspectateurs nationaux ne sont pas les mêmes que celles des téléspectateurs internationaux. Il y a donc un risque que la chaîne d'information internationale soit tentée de traiter de sujets nationaux et de modifier au fur et à mesure sa ligne éditoriale afin d'accroître son audience et ses recettes publicitaires.
Legroupe TF1, actionnaire à 50 % de France 24 avant 2009[107], veut protéger sa propre chaîne d'information nationale,LCI, d'un concurrent. Cette explication est cependant moins pertinente avec l'arrivée sur laTNT en 2005 deI-télé du groupeCanal+ et deBFM TV du groupeNextRadioTV.
La chaîne est la propriété de deux acteurs économiques — TF1 et France Télévisions — qui occupent des positions concurrentielles très fortes sur le marché national de la télévision. Cependant, laDGCCRF autorise, sous certaines modalités, la diffusion sur le câble et le satellite en France.
Les partisans d'une diffusion en France argumentent que la chaîne est financée par les contribuables français et donc que ces derniers ont le droit de la recevoir. De plus, les Français peuvent vouloir s'informer dans leur langue natale de l'actualité internationale[106]. Ainsi, lors de son lancement en 2006, la chaîne est diffusée en France, mais uniquement sur le câble, le satellite, l'ADSL et Internet[26].
La présidente deFrance Médias Monde avance comme autre argument qu'il est difficile de convaincre des distributeurs internationaux de diffuser France 24 lorsque cette dernière n'est même pas connue dans son propre pays[108]. Finalement, le, France 24 commence sa diffusion sur laTNT en France, mais uniquement dans la régionÎle-de-France[57] (puis sur le canal de France Info de minuit à6 h).
Le, un villageoismalien nommé Sadou Yehia est assassiné par des djihadistes un mois après avoir été interviewé à visage découvert dans un reportage deFrance 24. Sa famille met en cause la chaîne en l'accusant d'être responsable de sa mort en n'ayant pas pris de précautions pour protéger son identité[109],[110],[111]. Saisi en 2020, leConseil de déontologie journalistique et de médiation estime queFrance 24 a commis un manquement à ladéontologie, en dérogeant au principe deprotection des sources[112]. Le de la même année, le média publiera un communiqué visant à récuser les accusations directes faites à son endroit à la suite de l'enlèvement et de l'assassinat de Sadou Yehia. En indiquant les conditions de tournage de l'interview ainsi que le niveau de renseignement très élevé des Djihadistes, le média dénonce le caractère spéculatif des accusations portées à son encontre[113].
En, la chaîne suspend quatre journalistes de sa chaîne arabe après que ceux-ci ont proférés des messages antisémites sur les réseaux sociaux dans leurs pages personnelles[114].
Le, la junte au pouvoir auBurkina Faso ordonne l'arrêt de la diffusion de France 24 après la diffusion sur son antenne d'une interview d'un chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)[115],[116]. C'est la seconde fois en quelques mois que le gouvernement burkinabé censure France 24[117]. Les autorités burkinabè accusent France 24 d'offrir« un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso », annonce le porte-parole du gouvernement Jean-Emmanuel Ouedraogo[118]. France 24 indique déplorer vivement cette décision[119], alors que les autorités françaises insistent sur« son engagement constant et déterminé en faveur de la liberté de la presse »[120]. Un engagement qui est considéré par le porte-parole de l'Union européenne comme compatible avec la lutte contre le terrorisme[121].
Le 3 août 2023, la diffusion de France 24 et deRFI au Niger est suspendue par leConseil national pour la sauvegarde de la patrie[122]. Le groupe France Médias Monde dénonce cette décision dans un communiqué, estimant qu'elle« prive un peu plus encore dans la région les citoyens de leur accès à une information libre et indépendante »[123].
Fin, la chaîne est violemment critiquée parAlgérie Presse Service (APS), dans le contexte desincendies qui ont touché l'Algérie, qualifiant la chaîne de« grossière, vulgaire, honteuse, sans aucun respect pour la mémoire des victimes ». Elle accuse la chaîne d'avoir« ciblé l’Algérie, comme si les incendies n’ont affecté que l’Algérie », s'adresse à la chaîne en écrivant« messieurs de la chaine poubelle » et dénonce le fait qu'elle recevrait ses« orientations sur l’Algérie d’un des proches de l’Élysée, connu pour ses connexions avérées avec l’organisation terroristeMAK »[124]. La direction de France 24 publie un communiqué qualifiant l'article d'APS« d'une extrême violence » et précise que« les incendies en Algérie ne sont aucunement couverts plus spécifiquement ». Elle déclare qu'« en tirer des conclusions politiques infondées relève d'analyses totalement déraisonnables et contraires à tout bon sens » et estime que« les propos de l'agence algérienne (sont) diffamatoires et disproportionnés, (que) l'emploi d'adjectifs insultants et injurieux sont ridicules » et que« l'outrance disqualifie les auteurs de ce texte »[125].