Lefranc suisse (alémanique :Schweizer Franken ;italien :franco svizzero ;romanche :franc svizzer), oufranc sans autre précision lorsqu'il n'y a pas ambiguïté, est lamonnaie de laSuisse depuis 1850, et duLiechtenstein, depuis 1919.
Il est composé de 100centimes. Son codeISO 4217, utilisé par les banques et les institutions financières est CHF : « CH » pour Suisse selon la normeISO 3166 (« CH » provient deconfoederatio helvetica en latin) et la lettre F pour franc[1].
Pour l'affichage des prix en Suisse, trois abréviations sont admises : « CHF », « Fr. » et « fr. ». D'autres abréviations ont été ou sont utilisées comme « SFr. », « Sfr. », « FrS. » mais elles ne sont pas officiellement admises comme indications correctes des prix par leSecrétariat d'État à l'économie[2]. L'abréviation est généralement placée devant la valeur en chiffre, quand le prix d'un bien ou d'un service ne comporte pas de centime l’éventuel « .00 » et remplacé par « .- » (par exemple « trois francs suisses » s'écrira généralement « CHF 3.- » ou « Fr. 3.- »[3].
C'est la Loi fédérale sur l'unité monétaire et les moyens de paiement (LUMPP) du qui définit le franc comme unité monétaire de la Suisse (Art. 1) et qui définit les moyens ayant cours légal (Art. 2), soit[4] :
les espèces métalliques émises par la Confédération ;
les billets de banque émis par la Banque nationale suisse ;
les avoirs à vue en francs auprès de la Banque nationale suisse.
À partir duXIIIe siècle, laSuisse se compose progressivement par agrégation de villes, cantons, territoires voisins qui conservent souvent leur statut initial longtemps après leur adhésion.
L’ancienne Confédération possédait une grande diversité de systèmes monétaires et d’échelles de valeur correspondantes. Sous l’Ancien Régime, chacun des treize cantons – à l’exception d’Appenzell Rhodes-Extérieures – disposait de ses propresateliers monétaires. On pouvait de plus payer avec des pièces étrangères dans de nombreux lieux de Suisse et dès le Moyen Âge, quantité d’évêchés, de principautés abbatiales, de duchés ou de comtés avaient obtenu le droit de battre monnaie[5].
Labatz est frappé pour la première fois àBerne en 1492, et lethaler, à partir de 1493[5].
En1825, plusieurs cantons (Argovie,Bâle,Berne,Fribourg,Soleure etVaud) forment un concordat monétaire pour unifier les types et la valeur des pièces dans ces cantons[6].
En1848, après laguerre du Sonderbund, la nouvelle constitution, qui fonde l'État fédéral moderne, attribue le monopole de la monnaie à la Confédération dans son article 36. Les partisans dufranc et duflorin s’affrontent une dernière fois en 1849, et le parlement opte en 1850 pour le franc argent divisé en 100 centimes. Quelque 66 millions d’anciennes pièces de 319 variétés sont alors retirées entre août 1851 et août 1852[7]. Les premières pièces en franc suisse sont frappées dès1850, remplaçant toutes les différentes monnaies cantonales alors en circulation. Sa valeur initiale est à parité avec lefranc français (franc germinal). L'ordonnance du précise que les pièces françaises, italiennes et belges sont équivalentes aux pièces suisses. Les cantons germanophones cessent d'accepter les monnaies desÉtats allemands.
À l'abolition de l'union douanière et monétaire avec l'Autriche, en1919, leLiechtenstein adopte le franc suisse comme monnaie officielle.
Les billets de banque étaient, dès 1825, dans un premier temps, émis par desbanques cantonales. En 1907, laBanque nationale suisse obtient le monopole pour la fabrication des billets. À la fin des années soixante, la Banque nationale suisse repense complètement sa politique en matière de conception et de fabrication des billets de banque. Pour la première fois, elle assume à elle seule la direction du projet, de la planification à la réalisation, en collaboration avec des graphistes, des imprimeurs, des fabricants de papier et des producteurs d'encre et de machines[9].
Les pièces en or furentde facto mises hors cours le, date de la première et unique dévaluation du franc suisse : leConseil fédéral ramène le poids du franc de 0,290032 g d'or fin à une quantité à choisir entre 0,190 et 0,215 g. La valeur métal étant plus élevée que la valeur faciale, ces pièces furent rapidementthésaurisées. Avec l'entrée en guerre, la solidité du franc lui permet d'acquérir le rôle de monnaie-refuge et de moyen de paiement international[10].
À la suite de la votation populaire du portant sur une nouvelleConstitution, lacouverture or du franc suisse, jusqu’alors de 40 % au prix officiel de 4 595 francs par kilogramme d'or pur, est abandonnée. Ce changement entre en vigueur le[11].
Début octobre 2014, il est annoncé que la mise en circulation de nouveaux billets de banque ne devrait pas intervenir avant 2016[12].
Le franc suisse est appelé dans les autres langues nationales suisses, autres que lefrançais :Schweizer Franken enallemand,franco svizzero enitalien etfranc svizzer enromanche. Les centimes sont appelésRappen (RP.) en allemand,centesimi (c.) en italien etrap (rp.) en romanche.
Les pièces de 5, 10 et 20 centimes portent le textelatin « CONFŒDERATIO HELVETICA » et la valeur « 5 », « 10 » et « 20 » respectivement. Les pièces de 50 centimes, 1 franc et 2 francs portent le texte latin « HELVETIA » et la valeur « ½ Fr. », « 1 Fr. » et « 2 Fr. » respectivement. La pièce de 5 francs porte les textes latins « CONFŒDERATIO HELVETICA » et « DOMINUS PROVIDEBIT » et la valeur « 5 FR. »
Les billets portent des textes dans les quatre langues nationales suisses.
De 1999 à 2010, la valeur en euro du franc suisse est restée dans une fourchette de 0,60€ à 0.70€ pour un franc puis elle a progressivement monté pour dépasser la parité en 2022[14].
À la suite de cette augmentation du cours du franc suisse par rapport aux principales monnaies mondiales, la BNS fixe le uncours plafond de 1,20 euro pour un franc, ceci afin de protéger l'économie suisse des effets du franc fort[15]. Ce taux de change est défendu par la BNS à plusieurs reprises jusqu'au où cette dernière annonce que cette limite est abolie[16]. D'après le think tankAvenir Suisse : « l’abandon du taux plancher était inévitable dans le contexte européen volatil – c’était la seule option économiquement sensée pour la banque centrale »[17].
Peu après l'annonce, le franc se retrouve de nouveau à quasi parité avec l'euro, mais le taux de change remonte rapidement puis oscille entre 1,05 et 1,10 entre 2015 et mi 2017. Les efforts de la BNS pour stabiliser les taux de change donnent lieu à une importante inflation monétaire. Ainsi, la quantité de francs physiquement imprimés sous forme de billets fait plus que doubler entre et ; la « monnaie centrale » (billets et comptes de virement) est quant à elle multipliée par 12,9 sur la même période[18].
Les pièces de monnaie suisses circulantes de 5 et 10 centimes depuis 1879, celles de 20 centimes depuis 1881, ainsi que celles de ½, 1, et 2 Fr. depuis 1874 ont la particularité, unique au monde, de n'avoir pas changé de type, conservant les mêmes motifs et diamètres depuis leurs créations.