Née à Rostrenen en Bretagne, Françoise Morvan suit ses parents dans la région parisienne et fait des études à laSorbonne[2],[3]. Elle obtient en 1980, à 22 ans, l'agrégation de lettres[4].
Elle rencontre en 1985André Markowicz[10],[11] et collabore avec celui-ci, notamment pour la traduction de nombreux textes (dont le théâtre deTchekhov) ainsi que pour la fondation des éditions Mesures, en 2017, afin d'éditer« de façon entièrement libre » les livres essentiels pour eux, à commencer parSur champ de sable qui rassemble quatre volumes complémentaires rédigés tout au long de sa vie et qui forment le cœur de son travail[12].
En guise de fil conducteur de sa production littéraire, Françoise Morvan revendique un« unique intérêt [,] la poésie et [un] unique but [,] la liberté d’écrire à [s]a guise », avec une prédilection pour« la poésie la plus simple et les textes pour enfants », et un attachement au souvenir de sa grand-mère, au« rêve d’une aïeule », affirmant n'avoir« jamais eu aucun désir d’en sortir » et y trouver« une source universelle »[13]. Elle affirme ne voir aucune différence d'approche entre les différents domaines littéraires dans lesquels elle intervient, trouvant« aussi important de donner aux enfants des poèmes dignes d'eux que de donner à lire des contes populaires qui ne soient pas frelatés, de lutter contre la dérive identitaire et ses sous-produits ou de travailler les textes de Tchekhov avec les acteurs pour arriver à une plus grande précision »[14]. Selon Fabienne Dumont et Sylvie Ungauer, son oeuvre est« en marge de tous les courants littéraires » et ses publications,« orientées par la recherche d'une forme de poésie libre »[15].
Page d'un carnet deFrançois-Marie Luzel. Bibliothèque municipale de Rennes. Manuscrit 1031.
Après avoir dirigé en 1985 un numéro spécial de la revueObsidiane consacré àArmand Robin où elle fait état de ses premières recherches sur cet auteur[16], Françoise Morvan a publié ses œuvres et notamment édité ses manuscrits conformément à leur forme originelle jusqu'alors tronquée (Fragments,éditions Gallimard), Richard Vautour notant qu'il s'agit d'un« remarquable travail de rassemblement, de dépouillement et de classement des textes de Robin »[17]. Dans une recension publiée parLe Monde, Claire Paulhan relève que Françoise Morvan met« violemment en accusation » les précédentes éditions et estime qu'elle pratique« une sorte de terrorisme exégétique, de possessivité territoriale », dans le cadre d'un travail« certes scrupuleux, mais problématique dans la forme donnée à lire, trop passionnel quant au fond » et cite, pour justifier sa« gêne » mêlée d'« intérêt » le propos suivant de l'auteur :« En procédant par élimination, à force de recoupements, c'est un livre approximatif, certainement lacunaire, puisque seules des bribes en ont été recueillies, et désordonné […] Tel qu'il est, cependant, il bouleverse complètement la connaissance que l'on pouvait avoir de l'œuvre de Robin et amène à reconsidérer tout ce qui en était dit »[18]. Elle a déposé à l'IMEC un ensemble d'archives concernant Armand Robin[19].
Elle a aussi publié les contes collectés parFrançois-Marie Luzel (dix-huit volumes) dans une édition fondée, pour ceux inédits, sur le respect des manuscrits, qu'elle donne en fac-similé (Contes inédits III, carnets de collectage, en collaboration avecMarthe Vassallo) et en donnant toujours le texte bilingue lorsqu'il existait (Contes bretons, Presses universitaires de Rennes). Cette édition scientifique représente, selon Josiane Bru, un projet« impressionnant »[20]. Françoise Morvan note que« le breton noté par Luzel (auXIXe siècle) était mêlé de mots français »[21] et elle forme« l’hypothèse qu’il ne s’agit pas de documents qui auraient été perdus, mais qui, selon toute vraisemblance, n’auraient jamais existé. C’est Luzel qui, en les retranscrivant et en prenant appui sur une sorte de schéma écrit en breton, aurait selon le cas rédigé dans cette langue ou bien transposé directement en français »[22],[23]. La question de savoir si« la compilation faite par Luzel auXIXe siècle devait ou non être transcrite dans une orthographe unifiée qui se trouve liée à des mouvements politiques »[24] a fait l'objet d'une controverse entre Françoise Morvan etPêr Denez[3],[n 3].
Outre la publication de Luzel, elle a élargi son travail au conte populaire français dans son ensemble et dirige la collection « Les grandes collectes » aux éditions Ouest-France : elle a ainsi publié les collectes deJean-François Bladé (Gascogne), d'Amélie Bosquet (Normandie), d'Henry Carnoy (Picardie), d'Achille Millien (Bourgogne), deFrédéric Mistral (Provence) ou encore d'Auguste Stoeber (Alsace).
Françoise Morvan a par ailleurs publié les œuvres deDanielle Collobert aux éditions POL[32]. Elle a également déposé à l'IMEC un ensemble d'archives concernant Danielle Collobert[33].
Françoise Morvan traduit en 1992, à la demande deMatthias Langhoff[34],[n 4],Désir sous les ormes, une pièce d'Eugene O'Neill. Elle conçoit alors cette incursion dans le domaine de la traduction théâtrale — qui restera« clandestine »[40] jusqu'à sa publication 22 ans plus tard — comme une expérience« aussi ponctuelle qu'atypique », n'étant« ni spécialiste de traduction, ni spécialiste de littérature américaine, ni de théâtre, ni de linguistique »[41]. Eugene O'Neill utilise dans cette pièce un dialecte anglo-irlandais inspiré du théâtre deJohn Millington Synge[42],[43]. Françoise Morvan prend le parti de traduire la langue d'O'Neill,« l'anglo-irlandais tel qu'il a pu l'entendre autour de lui, c'est-à-dire un anglais fortement marqué par les structures dugaélique »[44], par« la langue que l'on parlait autour [d'elle] en Basse-Bretagne dans [s]on enfance — langue non reconnue, non répertoriée, ignorée de ceux-là mêmes qui la parlent encore […] un français transformé par l'accentuation du breton, par sa syntaxe et par les inclusions de mots intraduisibles, sonores, brefs »[45]. Elle note qu’O'Neill« n’a pas copié unsociolecte ; il l’a réinventé, travaillé, retravaillé »[46]. Il s'agit selon elle d'une« langue de poésie »[47], à laquelle elle fait correspondre« un français reconstruit de l’intérieur par le breton », qu'elle« utilis[e] là pour la première fois, et de manière tout à fait hasardeuse »[47]. Elle tire de cette expérience la conclusion que« traduire un sociolecte, c’est d’abord traduire une situation d’élocution […] [ce] n’est jamais seulement traduire une langue mais un texte qui la met en scène, inséparablement de la représentation dans son tout »[48],[49]. Cette traduction de la pièce, qui, selon Catherine Robert,« lui imprime un rythme de mélopée et la pare de néologismes poétiques avec une inventivité sémantique jouissive »[50], est nommée pour leMolière 1993 de l'adaptation théâtrale[51].
Selon Françoise Morvan, les photos prises parSynge seraient la meilleure introduction à son monde[52]. Sur celle-ci, prise vers 1900 sur l'île d'Inis Meáin, l'enfant au centre serait un petit garçon habillé en fille pour empêcher qu'il ne soit enlevé par les fées[53].
Cette première expérience l'a amenée à traduire lethéâtre complet deJohn Millington Synge, à commencer parLe Baladin du monde occidental[n 5], qu'elle traduit en 1992[54] et dont elle propose, avec raison selon Jérôme Thelot[59] et Jean-Claude Forêt[60], de rendre le titre parLe Beau parleur des terres de l'Ouest. Elle souligne dans son introduction à l'édition duThéâtre complet que« le théâtre de Synge est né d’une langue »[61] et que« l’une des raisons du scandale provoqué par leBaladin du monde occidental tient à cette langue »[62],[63]. Rappelant le propos deJames Joyce sur Synge,« il a écrit dans une sorte de langue fabriquée »[64],[63], elle souligne la caractéristique de l'anglo-irlandais de Synge, d'être en même temps une« langue paysanne » et une« langue duelle »[61], et les difficultés engendrées par cette« langue bâtarde »[61] pour le traducteur, qui doit« braver l'interdit qui touche le mal-dit » sans« rectifier le texte » ni« se perdre dans l'incertitude de l'entre-deux »[65]. Elle choisit, pour restituer cette langue, la ressource d'une langue qui lui est« naturelle », celle que« tout le monde parlait autour [d'elle] en Bretagne, et qui était du breton parlé en français – une langue duelle aussi, une langue paysanne »[65], tout en précisant que« cette expérience ne se justifie par aucune parenté mystique des langues celtiques, par aucune parenté syntaxique entre le breton et l’irlandais », mais plutôt par« une attitude d’esprit, un mélange d’humour et de pessimisme, sur fond de passion pour le langage »[63]. Elle conçoit sa traduction comme l'invention d'une langue« qui soit à la fois perçue comme surprenante mais compréhensible, maladroite mais efficace, paysanne mais scandée »[66], le recours au« breton pensé en français pour traduire l'anglo-irlandais » n'ayant pas pour but de« procéder à une transposition terme pour terme »[67]. Plusieurs critiques notent la qualité de la traduction, jugée certes« libre »[68], mais« très belle »[69], voire« magnifique »[70],« fruitée »[71],« charnu[e] »[72],« drue et fluide »[73], Brigitte Salino estimant cependant, dansLe Monde, qu'en allant« puiser dans le breton des équivalents au gaélique »[56], cette traduction n'est pas sans« frôler » un certain« naturalisme »[74]. Le choix de Françoise Morvan de« s'inspire[r] du breton pour traduire l’anglo-irlandais de Synge, substituant un dialecte celte par un autre qui permet, selon elle, de recréer les qualités poétiques de l’original »[75], dont René Solis, dansLibération, souligne qu'il est guidé par son expérience personnelle[76]. Marie-Sylvine Müller considère la traduction de Françoise Morvan comme« un exemple heureux de […]correspondance entre dialectes »[77]. En revanche,Jean-Michel Déprats, l'auteur d'une précédente traduction du même texte, y voit« une entreprise [qu'il dirait] militante », dont le projet serait« de faire entendre sur le théâtre une langue populaire élevée au rang de langue poétique. »[78]. Si cette traduction« séduit par le choix heureux d’expressions colorées, imagées, qui donnent la sensation d’une langue populaire, juteuse,« aussi pleine de suc qu’une pomme ou qu’une noix » (pour reprendre les mots de Synge dans sa préface) », il lui reproche, sur le plan syntaxique,« une volonté de prosaïsation, d’alourdissement, de surenchère, qui [l'] amène souvent […] à rendre comme marqué un tour qui n’est pas nécessairement marqué dans l’original[78]. »
Françoise Morvan a également traduit, avecAndré Markowicz, le théâtre complet deTchekhov[79],[80], le débarrassant« de l'image languissante et nostalgique qui lui a longtemps collé à la peau, pour retrouver son âpreté et sa modernité »[81]. Ils en sont, selonLe Monde en 1996,« les meilleurs traducteurs français à ce jour »[82], Anne-Marie Le Baillif estimant de son côté que leurs traductions de Tchekhov sont« très appréciées »[83]. Si Brigitte Salino les considère, à l'occasion d'une mise en scène deLa Mouette parAlain Françon, comme« le couple salvateur du répertoire russe »[84], Monique Seyler estime en revanche que leur traduction de cette pièce« ne diffère pas grandement des traductions dont nous disposions jusqu'alors » et, à son avis,« n'est nullement à l'origine d'une nouvelle lecture de Tchekhov »[85]. Dans plusieurs entretiens, André Markowicz précise que cette traduction est« une œuvre à deux mains, qui appartient d'ailleurs, en fin de compte, bien plus à Françoise qu'à moi […] même si, après quinze ans de travail, on continue à m'attribuer, à moi seul, ces traductions »[86],[87]. Il ajoute ailleurs :
« si je traduis Tchekhov, c'est que ce n'est pas moi qui traduis — c'est Françoise et moi. En fait, le texte français […] est presque entièrement de Françoise, et le rythme de la phrase, l'intonation, ils viennent de ce que j'entends du texte russe […] Nos exigences se sont enrichies mutuellement[88]. »
Leur première traduction en commun est celle dePlatonov, en 1990, à la suite d'une commande deGeorges Lavaudant[n 6]. Répondant à des critiques qui contestent le« parti pris de modernité » de cette traduction, Françoise Morvan précise« qu'avant d'utiliser un mot nous avions vérifié qu'il était employé à l'époque de Tchekhov »[96]. Elle insiste sur leur« chance [qui] a été de ne pas traduire seuls mais en relation constante avec des metteurs en scène et des comédiens […] ce ne sont pas des traductions à quatre mains, mais à vingt, à cent mains »[97]. Leur traduction deLa Mouette[n 7], qui s'attache à« l'intrusion de l'oralité » et aux« effets de réel »[104] cherche à mettre en valeur« le jeu des mots clés, des indices qui circulent dans toute [une] pièce et sont repris par tous », par exemple« des mots récurrents, de légers écarts stylistiques, des tournures syntaxiques un peu étranges »[105]. Françoise Morvan note ainsi, à propos de la traduction desTrois Sœurs[n 8], que l'expressionpeu importe et ses variantes,« reprise plus de vingt fois, s'impose jusqu'à devenir le mot de la fin » et suggère que ce« travail discret, méticuleux » peut être mis en rapport avec celui du traducteur :
« être attentif aux indices ; ne pas les effacer ; attendre, parfois jusqu'à la fin, d'avoir compris ce qu'ils signifient, et à quoi, ou à quelle exigence, ils répondent ; surtout, ne pas trancher entre l'humour et le tragique ; garder l'ambivalence et la maladresse, la banalité un peu cassée qu'il serait si tentant de corriger[112]. »
Elle a obtenu avec André Markowicz leMolière 2006 de la meilleure adaptation théâtrale pour leur traduction duPlatonov de Tchekhov, mise en scène parAlain Françon[113].
Françoise Morvan a également fait la traduction et la présentation duSonge d'une nuit d'été deShakespeare, toujours avec André Markowicz, en veillant particulièrement au respect de la musicalité et de la métrique du texte original[114] ; elle l'a également adapté sous le titreLe Jeu du songe[115].
Elle a écrit quelques spectacles pour la compagnie de l'Entresort,Le Pain des âmes, adapté des contes deLuzel[116],D'un buisson de ronces, adaptée de textes d'Armand Robin[117],Sainte Tryphine et le Roi Arthur, adapté de la pièce du même nom de Luzel[117],[118],[119].
Son poèmeNavigation, une libre adaptation du récit médiéval du voyage deSt Brendan[120],[121], a fait l'objet d'une mise en musique par Hervé Lesvenan en 2002[122],[123] et a été publié en 2005 dans la revueEurope[124]. Françoise Morvan a par ailleurs écrit le livret de l'opéraLe Balcon dePéter Eötvös, adapté de l’œuvre homonyme deJean Genet en collaboration avec Peter Eötvös et André Markowicz[125],[126].
La Gavotte du mille pattes (Actes sud junior) a été le premier de ses livres pour enfants, suivi par des livres de contes (La Femme du loup gris,L'École des loisirs ;Lutins et lutines,Librio). Elle écrit mais aussi traduit et adapte du russe plusieursalbums jeunesse publiés auxéditions MeMo dontLe Kraspek en 2012[130]. Ludivine Bouton-Kelly note à propos de sa traductionPetit Brown d’Isobel Harris (2011) et duBord du monde deShel Silverstein (2012) qu'elle« privilégie l’oralité et les qualités sonores des textes qu’elle traduit », en insistant« sur l’importance du rythme, sur la cohérence qu’il apporte au texte, au-delà des significations »[131]. À l'occasion de la traduction en 2016 deLa Fenêtre de Kenny deMaurice Sendak, elle est inscrite en 2018 sur la liste d'honneur de l'Union internationale pour les livres de jeunesse[132].
Elle utilise la poésie à destination des enfants comme un outil ludique pour l'apprentissage de la langue[133].
La poésie occupe une place centrale dans le travail de Françoise Morvan. À propos deSur champ de sable,Marie N'Diaye écrit :« Françoise Morvan a fait paraître chez Mesures, entre autres, une tétralogie poétique :Sur champ de sable, tel est le titre mystérieusement héraldique qui rassembleAssomption,Buée,Brumaire,Vigile de décembre. Chaque recueil évoque une Bretagne (on le pressent, on le devine, le nom même n’est jamais cité me semble-t-il) où se coulent furtivement dans les herbes animaux et sylphes, renards et fées, où les vieux meubles vivent et s’expriment dans l’obscurité de maisons vaguement inquiétantes... Aucun « je », aucun « nous » ne prend la parole, seul un « on » discret, ténu mais obstiné, vaillant s’énonce parfois, et c’est ainsi que les poèmes paraissent être écrits au genre neutre – un genre trompeusement doux, faussement paisible comme le silence du village »[12]. Les quatre volumes deSur champ de sable sont complétés parL'Oiseau-loup etPluie, ces six volumes formant le cœur d'un ensemble.
Le Monde comme si est unessai de Françoise Morvan, publié en 2002, sur lebreton et le « mouvement breton », à partir de sa propre expérience. Le livre présente une critique sur un ton à la fois amer et humoristique. Le livre n'avait pas une portée scientifique[134].
Ce livre« remarqué et polémique »[135] a fait l'objet d'une couverture dans la presse nationale, ainsi que de plusieurs références universitaires et a suscité des critiques, en particulier au sein du mouvement breton.
En 2010, Françoise Morvan publieMiliciens contre maquisards : enquête sur un épisode de la Résistance en Centre-Bretagne qui présente et commente larafle du 11 juillet 1944 à et autour de Saint-Nicolas-du-Pélem[136] à partir du récit de Guillaume Le Bris publié précédemment sous le titreÉchos d'outre-tombe[137]. L'ouvrage est divisé en trois parties : une synthèse du récit de Guillaume Le Bris confrontant deux versions de celui-ci, une enquête dans les archives et des documents tirés de ces dernières[136]. Il s'agit selon elle d'une« enquête sur la trahison de la Résistance en Bretagne »[138], qui met en lumière l'engagement de« nationalistes bretons aveuglés »[139] dans la collaboration[140],[141],[142]. SelonJacqueline Sainclivier, Françoise Morvan, dans son enquête, poursuit un double objectif :« éclaircir » les faits et« démontrer les liens entre leBezen Perrot et l’ensemble du mouvement nationaliste et régionaliste breton »[136]. Elle lui reproche toutefois de ne pas avoir une approche critique de ses sources et de pratiquer un« amalgame entre travail historique et prises de position » qui confond les faits et la« mémoire populaire », considérant au total que l'enquête est« entachée par des règlements de compte qui n’ont pas leur place dans un travail qui prétend relever de l’histoire »[136]. Françoise Morvan souligne en réponse avoir cité les récits disponibles d'historiens[143].
Les Morgans de l'île d'Ouessant, d'après un conte recueilli parFrançois-Marie Luzel, illustrations d'Émilie Vanvolsem, Ouest-France, 2006(BNF40185188)[n 9].
Les Morgans et la fille de la terre, d'après un conte recueilli parFrançois-Marie Luzel, illustrations d'Émilie Vanvolsem, Ouest-France, 2006(BNF42457777).
Le Follet domestique, encore dit gobelin ou goubelin, France-culture, réalisation Christine Bernard-Sugy[146].
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les lutins, France Culture, 2006, réalisation Christine Bernard-Sugy[147].
Comment j’ai tué ma prof de gym, France Culture, 2006, réalisation Meiron Merson[148].
La Vraie Vie des fées, France Culture, 2007, réalisation Jean-Matthieu Zahnd[149].
Les Longs Nez, France Culture, 2008, réalisation Michel Sidorof[150].
Le Conte de la vache à corne de lune, France Culture, 2008, réalisation Jean-Matthieu Zahnd[151].
La Cerisaie, Anton Tchekhov, traduit du russe avec André Markowicz, Actes Sud, 1992(BNF35533331) ; traduction revue et corrigée Actes Sud, 2002(BNF38899320)[n 10].
Cavaliers de la mer, suivi de L'ombre de la vallée, John Millington Synge, traduction de l'anglo-irlandais, Folle Avoine, 1993(BNF35605055)[164]. Traduction remaniée publiée dans leThéâtre de Synge, Actes Sud, 1996, puis dans leThéâtre complet, Les Solitaires intempestifs, 2005.
Oncle Vania, Anton Tchekhov, traduit du russe avec André Markowicz, Actes Sud, 1994(BNF35687161) ; traduction revue et corrigée Actes Sud, 2001(BNF38801116)[n 11].
Deirdre des douleurs, John Millington Synge, traduction de l'anglo-irlandais, Folle Avoine, 1994(BNF35687135). Traduction remaniée publiée dans leThéâtre de Synge, Actes Sud, 1996, puis dans leThéâtre complet, Les Solitaires intempestifs, 2005[n 12].
La Fontaine aux saints, John Millington Synge, traduction de l'anglo-irlandais, Folle Avoine, 1995(BNF37086536). Traduction remaniée publiée dans leThéâtre de Synge, Actes Sud, 1996, puis dans leThéâtre complet, Les Solitaires intempestifs, 2005[n 14].
Châtaigne d'Anton Tchekhov, traduction du russe avec André Markowicz et adaptation, France Culture, 2006, réalisation Anne Lemaître[186].
Couverture de l'édition originale (1919) deYingl tsingl khvat deMani Leib(en), illustré parEl Lissitzky et traduit en français sous le titreFilourdi le dégourdi.
Mon premier livre de contes et de comptines,Franciszka Themerson, traduction de l'anglais, illustrations de Franciszka Themerson, Les Trois Ourses, 2009(BNF41427860).
Trois Fées des mers, José Corti, 1998(BNF36994654).
Contes de Basse-Bretagne : La Femme du loup gris, [collectés par] François-Marie Luzel, illustration d'Alice Charbin, L’École des Loisirs, 2003(BNF39084352).
Fées des houles, sirènes et rois de mer, collecte de Paul Sébillot, Ouest-France, 2008(BNF41330693).
↑Cette thèse surArmand Robin s'organise autour de trois axes : une recherche des textes,assortie de la présentation des éditions en cours au moment de la soutenance ; un bilan critique formant le corps de la thèse,« dans la mesure où aucun travail critique véritable n'avait eu lieu et où l'interprétation qui avait orienté les recherches divergeait de toutes les lectures existantes » ; établissement d'un corpus de 670 articles ou essais écrits sur l'auteur de 1938 à 1988 et d'une bibliographie commentée[7]
↑Ce doctorat sur travaux consacré àFrançois-Marie Luzel vise d'une part à présenter l'édition méthodique en cours (douze volumes publiés au moment de la soutenance) des œuvres de Luzel, en exposant« les buts poursuivis, la méthode adoptée, les erreurs à corriger et les travaux à envisager pour les volumes suivants » ; à« donner une biographie, une bibliographie, un archivage et un classement informatique offrant une synthèse des connaissances acquises » ; et enfin à« situer cette édition dans une perspective historique, de manière à rendre compte, d'une part, des raisons pour lesquelles les œuvres de Luzel n'avaient pas pu faire l'objet d'une édition cohérente depuis un siècle et, d'autre part, de l'opposition à laquelle cette édition s'est heurtée de la part des milieux nationalistes bretons »[9]
↑La controverse avecPêr Denez se traduit notamment par la publication en 1994, en breton, deux ans avant leur publication par Françoise Morvan, des carnets de collectage de Luzel par les éditionsAl Liamm dans une version pour laquelle« le travail de recherche a été fait par Pêr Denez et les textes ont été écrits en langue unifiée, proche cependant du texte original »[25],[26]. Selon Maud Vauléon,« Françoise Morvan a fait le choix de respecter les manuscrits et les tapuscrits originaux, sans les corriger et sans en changer le texte breton, alors que Pêr Denez a« modernisé » le texte breton en changeant l’orthographe, la syntaxe et la langue : il l’a réécrit »[27]. Selon Françoise Morvan, le texte édité par Pêr Denez n'est pas le manuscrit de Luzel, mais« une copie d’un manuscrit de Luzel par Joseph Ollivier, un chirurgien-dentiste de Landerneau », dont l'éditeur ne fait qu'une« exploitation hâtive et tronquée » et dont la« transcription en orthographe« unifiée » ouvre sur une transformation totale du texte […] supprimant tous les mots français »[26]. Elle estime qu'il« s’agit bien de notes de collectage et le fait de les récrire leur ôte tout intérêt, surtout s’agissant d’une éditionprinceps, et destinée à figurer dans un ensemble orienté par l’idée précisément de donner au public les textes tels quels »[28]. Pêr Denez, en revanche, considère que sa propre édition est« modeste » et« non scientifique », alors que la« belle édition » de Françoise Morvan est un projet plus ambitieux et que« seul un éditeur assuré de ses finances quelle que fût la vente, pouvait se le permettre »[29]. À la suite de ce désaccord éditorial, Serge Garde note que Françoise Morvan a été exclue de l'Institut culturel de Bretagne par Pêr Denez, vice-président de cet institut, qui était à l'époque son directeur de thèse[30]. Selon Iwan Wmffre,« il semble réellement que« l'affaire Françoise Morvan/Pêr Denez » — qui donna lieu à cinq procès distincts entre 1995 et 2001 — trouva son origine dans une dispute éditoriale qui devint rapidement personnelle. Il est indéniable que l'évolution compliquée de cette affaire concernait des sujets importants, comme la probité d'un directeur de thèse qui publie du contenu faisant directement concurrence à celle qui avait été son étudiante, le mépris des règles de fonctionnement de l'Institut culturel de Bretagne ou le monopole qu'exercent certains Bretons intransigeants sur les publications en breton »[31].
↑a etbTraduction deLa Mouette« loyale et décontractée » selon Michel Cournot[98] et qui, selon Fabienne Darge,« donne vraiment la sensation d'une redécouverte de la pièce, tant elle résonne avec une urgence et une modernité radicales »[99] utilisée parAlain Françon dans sa mise en scène créée en 1995 au Centre dramatique national de Savoie[100],[84], parStéphane Braunschweig dans sa mise en scène créée en 2001 auThéâtre national de Strasbourg[101], par Philippe Calvario en 2002 auThéâtre national de Bretagne[102], par Claire Lasnes-Darcueil en 2007 à Poitiers[103] et parChristian Benedetti dans sa mise en scène donnée au Théâtre-studio d'Alfortville en 2011.
↑Cette traduction desLais a été utilisée pour un spectacle organisé par la Comédie-Française au Théâtre éphémère en 2012 et retransmis par France Culture[188]. SelonMarie-Sophie Ferdane, directrice artistique de ce spectacle, la traduction de Françoise Morvan en octosyllabes« rend très bien l’extraordinaire qualité de la langue de Marie de France, davantage qu’une traduction académique qui aurait été plus précise mais moins poétique et qui aurait donc eu un intérêt scénique moindre »[189]
↑JosoaneBru, « De l’oral à l’écrit : la rupture »,Port Acadie : revue interdisciplinaire en études acadiennes,nos 16-17,(lire en ligne)
↑ThibaultCourcelle, « Le rôle de la presse quotidienne régionale bretonne dans la création d’une « identité bretonne » : étude comparative deOuest-France et duTélégramme »,Hérodote,no 110,(DOI10.3917/her.110.0129)
↑Marie-ClaireLatry, « Françoise Morvan, ed., Les Contes de Luzel. Légendes chrétiennes de la Basse-Bretagne »,L'Homme,nos 167-168,(lire en ligne)
↑FrançoiseMorvan, « De l'oral à l'écrit : Les contes de Luzel »,Cahiers de littérature orale,no 45,(présentation en ligne)
« F. Morvan, translator of the Breton tales collected by F.M. Luzel, describes in an interview the controversy she had with Per Denez concerning the fact that Luzel’s compilation transcribed during the XIXth century should or should not be transcribed in an unified spelling system which was linked with political movements. »
↑MaudVauléon,Anthropologie et littérature : le cas du conte (breton et martiniquais) (thèse), Université de Cergy-Pontoise,(lire en ligne)
↑FrançoiseMorvan,« Introduction », dansFrançois-Marie Luzel : Enquête sur une expérience de collectage folklorique en Bretagne auXIXe siècle, Presses universitaires de Rennes,(lire en ligne),p. 27
↑AnnieBrisset, « En québécois : langue de traduction, discours de l’identité »,Culture française d’Amérique,,p. 305(lire en ligne) :
« Les éditeurs qui détiennent l'exclusivité des droits bloquent les retraductions. Les nouvelles traductions effectuées en vue de nouvelles mises en scène restent plus ou moins clandestines ; voir par exempleDésir sous les ormes, mis en scène par Matthias Langhoff dans une traduction sociolectale, remarquablement inventive, de Françoise Morvan. »
↑a etbBrigitteSalino, « Guy-Pierre Couleau poursuit son voyage dans l’œuvre de John Millington Synge »,Le Monde,
↑Jean-PierreLeonardini, « Éteignez vos portables »,L'Humanité,(lire en ligne)
↑« Une Irlande intérieure, de vents et de tempêtes »,La Terrasse,(lire en ligne)
↑JérômeThelot, « John Millington Synge. L’île absolue », Transtext(e)s Transcultures 跨文本跨文化,no hors-série,(lire en ligne)
↑Jean-ClaudeForêt,« Vent d’Irlande sur lettres d’oc », dans Philippe Gardy et Marie-Jeanne Verny,Max Rouquette et le renouveau de la poésie occitane : La poésie d’oc dans le concert des écritures poétiques européennes (1930-1960), Presses universitaires de la Méditerranée,(lire en ligne)
↑FrançoiseMorvan,« L'anglo-irlandais de Synge », dans John Millington Synge,Théâtre complet, Les Solitaires intempestifs,,p. 432
↑FrédéricFerney, « Un petit miracle »,Le Figaro,(lire en ligne)
↑Jean-PierreHan, « Le Baladin du monde occidental de John Millington Synge »,La Scène,(lire en ligne)
↑ChristineDuparc, « Le Baladin du monde occidental »,L'Express,(lire en ligne)
↑ArmelleHeliot, « Le Baladin du monde occidental »,Le Figaro,(lire en ligne)
↑ChristopheBarbier, « Le baladin du monde occidental »,Le Point,(lire en ligne)
↑ArmelleHeliot, « Une très jolie version »,Le Quotidien du médecin,(lire en ligne)
↑BrigitteSalino, « A l'Odéon, un baladin du monde occidental égaré dans les landes des îles d'Aran; Tant de beauté et si peu d'émotion: la mise en scène d'André Engel se perd sur les terres de John M. Synge »,Le Monde,
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