Fouée, Fouace | |
Fouées fourrées auxrillettes | |
Lieu d’origine | Val de Loire (Anjou,Saumurois etTouraine);Poitou,Charentes |
---|---|
Place dans le service | Pain, plat chaud ou dessert |
Température de service | Chaude |
Ingrédients | Pâte à pain |
Mets similaires | Focaccia italienne,fougasse provençale,fogaza catalane,pogača des Balkans,pogácsa hongroise,Pogatschen allemande,bougatsa grecque,fouace vendéenne,fouace nantaise |
Accompagnement | Rillettes,mogettes,rillauds |
modifier ![]() |
Lafouée est une petite boule depain, cuite au four et fourrée encore chaude derillettes, degrillon, de champignons, demogettes ou debeurre, selon les régions. Issue du terroir gastronomique de l'ouest de la France (Touraine,Saumurois,Poitou,Charentes) elle est plus connue sous le nom defouace angevine enAnjou.
Le terme proviendrait du latinpanis focacius, qui désigne un pain plat cuit dans le foyer[1]. Le terme dérive du latinfocus, qui signifie« foyer, endroit pour cuire »[2] }.
AuXVIIIe siècle,Jacob Le Duchat, dans sesRemarques historiques et critiques des œuvres deFrançois Rabelais, cite« une espèce de galette ou tourteau cuit au feu, que ceux du pais appellent fouace, et ceux du Languedoc disent fougace, et le petit peuple de Touraine fouée, dans la même signification[3] ».
En 1880, dans sonGlossaire angevin étymologique, comparé avec différents dialectes, Charles Ménière indique que le mot « fouée » désigne un fagot de bois pour le feu, ou un petit feu de fagots. Des galettes de pain étaient cuites au four, « à la fouée[4] ».
En 1908, dans leurGlossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Verrier et Onillon définissent le terme comme une« galette mince que l'on met au four avant le pain et qui cuit très rapidement […], on appelle cette même galette : galette à la fouée[3] ».
Selon la tradition, une fois par semaine, toute famille se réunissait autour du feu pour la veillée des fouées. En attendant que le four soit assez chaud pour la cuisson du pain, on préparait des fouées avec le reste de pâte à pain. Les personnes chargées de cuire le pain apprêtaient quelques pâtons en les aplatissant entre leurs paumes afin de savoir si lasole était à la bonne température : la vitesse à laquelle gonflait un pâton indiquait si le moment était venu d'enfourner le pain.
Certains boulangers en produisaient aussi à l'intention des ouvriers qui, le matin, les prenaient commepetit déjeuner en allant au travail.
C’est une recette traditionnelle des régions rurales de l’ouest de laFrance, et notamment duVal de Loire, dans leSaumurois, enAnjou, enTouraine (Chinonais), mais aussi plus au sud, dans lePoitou et lesCharentes.
De par son origine ancienne, la fouée se rapproche de lafocaccia italienne, de lafougasse provençale, de lafogaza espagnole, de lapogača des Balkans, de lapogácsa hongroise, de laPogatschen allemande et de labougatsa grecque. Dans l'ouest de la France, il existe une fouée briochée enVendée, appelée lafouace vendéenne[5], unefouace nantaise et une fouée jusque dans l’île deJersey[6].
Elle est de nos jours fréquemment proposée aux touristes fourrée derillettes.
Rabelais décrit la recette de la fouée, ou fouace, dans son romanGargantua[7]. Les fouaciers deLerné enTouraine y sont à l'origine de laguerre picrocholine.
Sur les autres projets Wikimedia :