Pour les articles homonymes, voirSaint-Simon.
Fondation | |
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Budget | 2 500 000 francs |
Lafondation Saint-Simon, fondée parFrançois Furet en 1982, a réuni des hauts fonctionnaires et des responsableslibéraux ainsi que des hommes d'affaires jusqu'à sa dissolution en 1999.
SelonPierre Rosanvallon[1], « la fondation Saint-Simon a été créée après le tournant de 1981, pour mettre sur pied un espace d'échange social et de production intellectuelle totalement indépendant, différent à la fois des clubs politiques et des institutions universitaires ».
Alain Minc etJean Boissonnat attribuent le choix du nom àEmmanuel Le Roy Ladurie, comme synonyme d'ambiguïté, du fait des homonymies autour deSaint-Simon[2].
La fondation Saint-Simon se plaçait en opposition à tous les courants de pensée « totalitariste » et soutenait unedémocratie accompagnée d'un libre développement du marché. La fondation s'est illustrée par la publication d'ouvrages à destination du grand public (Vive la crise ! en 1984 avecYves Montand etLa Guerre en face un an plus tard). Elle insistait en particulier sur le caractère indissociable de l'économie de marché et de la démocratie.
Elle voulait réconcilier le monde de l'université, celui de l'entreprise et celui de la haute administration en France. SelonPierre Nora, c'était « la rencontre de gens qui avaient des moyens avec des gens qui avaient des idées ». Elle a publié des notes et des études. La fondation a fait l'objet au cours des années 1990 de nombreuses critiques mettant en cause son influence, jugée excessive et masquée, sur la politique française. Les membres de ce « club » très fermé formaient ce qu'Alain Minc appelait « le cercle de la raison »[3] et que leurs adversaires qualifiaient de « cercle de lapensée unique ».
Selon la revue de l'association de critique des médiasAcrimed, la fondation Saint-Simon« joua un rôle central dans la conversion de la gauche de gouvernement aulibéralisme »[4]. Grégory Rzepski, journaliste spécialisé dans l'étude des médias, relève que la fondation Saint-Simon a « fait émerger des thématiques appelées à occuper une place de choix dans le répertoire des idées conservatrices » et continue de constituer « un modèle pour nombre dethink tanks »[5].
La fondation Saint-Simon était membre duclub de La Haye (en)[6], un groupe de contact réunissant vingt-cinq organisations similaires dans le monde.
Parmi les autres membres on trouvait des chefs d'entreprises tels queJean-Louis Beffa,Henry Hermand,Antoine Riboud,Christian Blanc,Jean-Luc Lagardère,Francis Mer, des journalistes commeJean Daniel,Laurent Joffrin,Serge July,Christine Ockrent,Anne Sinclair,Franz-Olivier Giesbert,Jean-Marie Colombani,Michèle Cotta etJean-Pierre Elkabbach ou encore le philosopheLuc Ferry, les sociologuesAlain Touraine, Yves Lichtenberger, le politicienBernard Kouchner et l'économisteThomas Piketty.
Le, leconseil d'administration de la fondation Saint-Simon (Jean-Claude Casanova,Roger Fauroux, président,Alain Minc,Jean Peyrelevade,Pierre Rosanvallon) a décidé à l'unanimité de proposer à ses membres la dissolution de l'association au.
Pierre Rosanvallon, le secrétaire général de l'organisation, évoque alors « une histoire accomplie »[7].
Le journalLibération souligne qu'en convertissant leParti socialiste (PS) aulibéralisme économique, la fondation a réalisé la mission qu'elle s'était donnée : « Créée en 1982 pour réconcilier la gauche française avec l'entreprise et l'Europe, la fondation Saint-Simon n'a plus vraiment de raison d'être : le gouvernement socialiste achève laprivatisation des entreprises concurrentielles, favorise laflexibilité dans les entreprises, lance l'euro[7]. »