Ferme de Belgique.Une ferme auxPays-Bas, construite vers 1858.
Uneferme est, au sens propre, uneexploitation agricole exploitée sous le régime d'une location de longue durée avec un loyer annuel fixe, oufermage. Il s'agit d'un contrat de louage entre le propriétaire et lefermier qui porte sur un domaine comportant selon les cas des terres, des forêts, des étendues d'eau, des bâtiments d'exploitation et d'habitation, parfois avec lecheptel et le matériel d'exploitation, des droits de marque et d'appellation d'origine, des servitudes, etc.
Le terme de « ferme » a été utilisé enAngleterre dès leXVIIe siècle pour désigner des domaines agricole, ainsi que dans les colonies anglaises d'Amérique. Il n'a été adopté en France qu'à partir de laRévolution française pour remplacer les motsmanse (mesnil),censive,borie (boriage), etc. qui étaient des concessions perpétuelles abolies en même temps que les institutions féodales pour être remplacées par des contrats de location de gré à gré.
Il s'est généralisé pour désigner toute exploitation agricole, quel que soit le statut de l'exploitant, propriétaire ou locataire. Il désigne aussi, plus spécifiquement, lesbâtiments d'exploitation abritant lesmachines agricoles, les cheptels animaliers, les produits agricoles et l'habitat.
Ferme sans production industrielle, pour l'autosuffisance.LaRichard Vaughn Farm, ferme américaine ducomté de Cuyahoga (Ohio), inscrite au Registre national des lieux historiques.
Selon les pays, selon les productions auxquelles elles étaient destinées, les fermes ont adopté au fil des siècles une configuration fonctionnelle permettant une vie en autarcie avec utilisation des petits cours d'eau ou des éoliennes pour l'énergie nécessaire au puisage de l'eau.
En Europe et en Asie, certaines fermes étaient fortifiées, voire entourées d'un fossé en eau.
Avant l'adduction d'eau, la ferme était souvent accolée à une rivière, un étang ou, dans les zones argileuses, à une ou plusieurs mares (résultant parfois du trou creusé pour en tirer la terre qui avait servi à élever les murs de terre crue ou à produire letorchis).
Transformées parfois enrésidences secondaires, ces fermes traditionnelles perdent souvent leur authenticité architecturale dont les premières causes sont :
le percement de fenêtres disproportionnées et/ou mal placées ;
le remplacement de la charpente, de la couverture de toit par des matériaux modernes ou bon marché ;
le grattage des enduits de protection pour faire apparaître le "squelette" du bâtiment.
Après l'adduction d'eau et l'arrivée de l'électricité et sous la forte influence de laPAC, une évolution architecturale a marqué la seconde moitié duXXe siècle avec l'étalement en surface de la majorité des fermes. Les bâtiments d'élevage avec lafumière prennent dorénavant énormément de place pour cause d'engins agricoles toujours plus volumineux. Des silos à grains en métal ou en béton ont fait leur apparition. Parallèlement, unremembrement du territoire agricole conjoint à l'agrandissement des exploitations a fait disparaître le besoin d'abriter unvalet ou desjournaliers. L'alimentation animale industrielle et importée (maïs,soja,farines animales, pulpes de betterave, etc.), ainsi que l'automatisation de latraite et l'élevage hors-sol, dans un contexte d'intensification et de mondialisation de l'agriculture ont accentué ce processus. Dans le même temps le contexteécopaysager évoluait, avec le recul desherbages et dubocage et deszones humides au profit de l'openfield. L'architecture des fermes récemment construites est largement moins marquée par les traditions et les terroirs.Cependant, ces dernières années, on note ici ou là des installations d'agriculteurs dans des fermes à taille à nouveau humaine dont la production est centrée sur la qualité renforçant les effectifs minoritaires des fermes traditionnelles ayant perduré.
LaFAO a encouragé, au moins dans les pays pauvres, une agriculture plus biologique et aussi plus périurbaine voire urbaine (pour des boucles courtes, moins consommatrices d'énergie et moins dépendantes de lachaîne du froid).Divers projets architecturaux defermes urbaines ou de tours géantes incluant la production de végétaux et de protéines animales (parfois susceptibles d'alimenter un quartier ou un groupe de quartier, en théorie) enautarcie émergent, l'un des plus vastes étantDragonfly[1], une ferme « bionique » qu'un architecte a imaginé pour New York. Ces grands projets évoquent souvent des architectures descience-fiction.
La FAO promeut également l'élevage d'insectes comestibles pour répondre de façon durable à l'augmentation de la population mondiale d'ici à 2050[2]. De nombreuses fermes d'élevage d'insectes comestibles émergent dans le monde : aux États-Unis notamment avec par exempleTiny Farms ouBig Cricket Farms mais aussi en Europe avecMicronutris ouŸnsect.
La thèse de Kevin Morel et les articles co-écrits avec François Léger (2015, 2016) sont les premières publications scientifiques de chercheurs français sur les micro-fermes. Elles les définissent comme des systèmes agricoles alternatifs et leur donnent un cadre de définition par l’utilisation de 6 critères[4] :
le maraîchage biologique constitue l’activité principale génératrice de revenu ;