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Sépulture | Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Ziem(d) ![]() |
Nom de naissance | Félix-Francois Georges Philibert Ziem |
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Félix Ziem, né le àBeaune (Côte-d'Or) et mort le àParis[1], est unpeintrefrançais de l'École de Barbizon, renommé pour sesmarines et ses paysages deVenise et deConstantinople. Peintreorientaliste, il est considéré comme un des précurseurs de l'impressionnisme.
Félix-Francois Georges Philibert Ziem est le fils de Georges Barthélémy Ziem, émigré polonais, né à Gross-Drecditz enPrusse[2], travaillant commetailleur et d'Anne-Marie Goudot son épousebourguignonne originaire deNuits-Saint-Georges[3], issue d’une famille de tisserands[2].
Selon Louis Fournier, le biographe de Ziem, sa famille paternelle était originaire d’Erzeroum, enArménie. Son grand père Jean Ziem s’installa enPrusse à la suite de la guerre contre laRussie en 1770 au cours de laquelle il fut fait prisonnier. Le père de Félix était arrivé en France comme prisonnier de guerre de l'armée prussienne lors desguerres napoléoniennes.
Félix Ziem naît àBeaune le, rue Monge, dans la chambre même oùGaspard Monge vit le jour[4],[5].
La famille de Ziem quitte Beaune pourDijon en 1833, et il grandit enBourgogne où sa mère meurt en 1837.
Ziem suit des cours de dessin et d’architecture à l'École des beaux-arts de Dijon en 1837-1838 et obtient le premier prix au concours de 1838 dans la catégorie architecture-composition. N’ayant pu obtenir la pension de trois ans àParis, il manifeste en août contre cette injustice, ce qui lui vaut d’être exclu[2].
Il quitte alors la région pour rejoindre son frère installé àMarseille. Il est engagé comme conducteur de travaux chezM. de Montricher qui réalise lecanal de Marseille et il travaille à la construction de l'aqueduc de Roquefavour qui doit amener l'eau à Marseille.
Montricher présente auDuc d'Orléans alors de passage à Marseille, deux de ses aquarelles[2], et le Duc d'Orléans lui en commande trois en 1840. Ziem se consacre dès lors à sa carrière de peintre et dessinateur. Il ouvre une école de dessin sur leVieux-Port, recevant jusqu’à plus de vingt élèves.
En 1840, il découvreMartigues où il reviendra pour installer un atelier en 1860. En 1841, il quitte Marseille pour se rendre enItalie. Il s'arrête quelque temps à Nice où séjournent de riches Anglais ou Russes qui constituent une partie de sa clientèle. En 1842, il découvre l'Italie, et surtoutVenise qui devient la principale source d'inspiration de sa peinture. Il y rencontre la duchesse de Bade et le prince Gagarine[2].
Il se rend enRussie en 1843 vraisemblablement sur les instances du princeGagarine et de sa famille. Il utilise un album au cours de ce séjour et bien après son retour en France. Il ne s'est pas préoccupé d'y consigner régulièrement ses impressions : il mêle sans ordre des vues urbaines, des intérieurs d'église, des marines, des scènes populaires et des scènes de bal[6]. Il devient professeur d’aquarelle desgrandes duchesses àSaint-Petersbourg. Il y rencontreHorace Vernet[2].
Après 1843, il travaille sur des paysages de lumière et d'eau et jusqu'en 1847, il parcourt toute l'Italie (Gênes, Milan, Florence où il séjourne huit mois), et le Midi de la France. À Nice en 1846, il rencontre le peintre autrichien Arminius Mayer. Il réalise de nombreuses vues photographiques.
En 1847 il réalise son premier voyage àConstantinople depuis Venise. En 1848 il est à Rome.
En 1849 son père meurt. Il expose pour la première fois auSalon de Paris des vues duBosphore, de Rome et de Venise. Il en devient un relatif habitué. Il s'installe alors à Paris,quai Malaquais et partage son temps entre la capitale et laforêt de Fontainebleau où il devient l'ami deThéodore Rousseau etJean-François Millet. Il peint alors des scènes de vie quotidienne, des portraits, et des paysages champêtres, qui le rattachent temporairement à l’école de Barbizon où il peint dès 1853. Il y achète une maison auno 56 de la Grande Rue qu'il occupa de 1907 à 1911[7].Théodore Rousseau le présente àJean-François Millet. Il voyage enFlandres en 1850 et 1851.
LaVue du palais des Doges exposé au Salon de 1850 sera sa première acquisition par l’État, qui le nommera chevalier de laLégion d’honneur en 1857.
1856 est l'année de son grand voyage en Orient :Constantinople,Turquie,Liban,Grèce,Égypte où il descend leNil jusqu'àKhartoum. Il utilisera fréquemment la recomposition du sujet dans son atelier de Montmartre, comme en témoignent ses nombreux carnets de dessin[8]. Il termine son voyage enSicile, et en 1858 il repart versAlgérie[2].
En 1859, il déménage pour le quartier deMontmartre, avant la folle ébullition de l’École de Paris, et s'installe rue de l'Empereur (devenuerue Lepic). Mais il garde toujours un pied à terre à Barbizon. Solitaire, il ne côtoie guère les autres artistes de sa génération, ne forme aucun élève et ne prodigue guère de leçons. Mais intégré au monde artistique duXIXe siècle, il fut l'ami deChopin et deThéophile Gautier dont il partagea le goût de la poésie et du merveilleux[8].
En 1861, il acquiert la maison qu’il louait àMartigues. Les canaux du petit port de pêche, débouchant sur l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône), lui inspirent de nombreux tableaux — c’est en partie grâce à lui que Martigues est surnommée « La Venise provençale ». Ainsi qu'àVincent Scotto, compositeur, auteur de plusieurs opérettes, et dont la chanson " Adieu Venise provençale" illustrera Martigues à la postérité.
Jusqu'en 1880, il parcourt l'Europe et surtoutVenise où il séjourne au moins deux fois par an. Il transforme le site de Martigues en un ensemble oriental de mosquées et minarets[2]. Il y a comme jeune élèveJustin J. Gabriel.
Durand-Ruel devient l’un de ses marchands en 1865 et il se fait construire en 1866 un nouvel atelier àMontmartre au 65,rue Lepic. En 1868 il prépare une importante vente aux enchères d’aquarelles dontThéophile Gautier écrit la préface du catalogue. En 1869, après son19e voyage à Venise, il est nommé au jury du Salon de 1870. Il est présent à Paris pendant lessièges de la ville par lesprussiens puis par lesversaillais en 1871.
Il rencontre Ursule Treilles, sa future épouse en 1877[2].
En 1880, il installe un autre atelier àNice, où il passe dès lors la majorité de son temps quand il n'est pas à Paris, mais il séjourne àBeaune en 1883.
En 1886, il rencontreVincent van Gogh qui vient de s’installer chez son frère Théo au 54,rue Lepic. En 1888, il participe une dernière fois au Salon où il n'avait pas exposé depuis 1868.
Le, le conseil municipal de Beaune donne le nom de Félix Ziem à une rue de la ville[9].
En 1897, il devient l’ami d'Auguste Rodin qui lui offre une œuvre.
En 1901, quelques jours avant les fêtes organisées à Toulon pour la visite officielle du duc de Gênes, amiral de la flotte italienne, il reçoit la commande d'un tableau pour commémorer l'évènement. Le ministre de la Marine lui précise qu’il a toute liberté pour le choix du sujet. Il choisit de représenter le cuirasséSaint-Louis, à bord duquel se trouvait le président de la RépubliqueÉmile Loubet, dans larade de Toulon. Cette œuvre, le plus grand des tableaux de Ziem connu à ce jour, consacre la nomination de l’artiste dans le corps despeintres de la Marine[10].
En 1902, il envoie une somme d’argent pour la reconstruction duCampanile de Venise qui s’est écroulé.
Il épouse le à Nice mademoiselle Treilles.
L'inauguration de la collection Ziem aumusée des Beaux-Arts de la Ville de Paris a lieu en 1905 en présence du président de la RépubliqueÉmile Loubet et, en 1906,Victor Ségoffin réalise son buste exposé au Salon de 1907.
En 1908, à la suite d'un don du peintre d'une esquisse deToulon, visite du président Émile Loubet aux escadres française et italienne en, la Ville de Martigues crée lemusée Ziem. Il est inauguré en 1910.
À l’occasion du legsChauchard, des œuvres de Ziem entrent aumusée du Louvre à Paris. C’est la première fois qu’un artiste vivant y est exposé.
Il meurt le et est inhumé à Paris aucimetière du Père-Lachaise (93e division)[11]. Son gisant en marbre est dû à Victor Ségoffin.
Peintre prolifique sa production est estimée à plus de 10 000 œuvres peintes[12], un nombre dû à la répétition d'œuvres en plusieurs exemplaires. En à son décès, il est un peintre admiré et reconnu, premier artiste étant entré aumusée du Louvre de son vivant[13] par le legsChauchard en 1910. Un mois plus tard, la presse publie le résultat de lavente aux enchères de plusieurs de ses œuvres :Constantinople pour13 900 francs, leDépart de la flotte vénitienne pour7 000 francs et lePalais ducal à Vienne pour7 500 francs[14].
À sa mort, il laisse un nombre considérable de peintures, de pochades et d’esquisses peintes dans ses ateliers de Paris et de Nice. Sa veuve, aidée par l’artiste Eugène-Camille Lambert (1871-1948), fait l’inventaire avecnumérotation et marquage — cachet rouge du fonds d’atelier apposé sur les œuvres — de ce fonds d’atelier. Dans la foulée, elle organise le don d’œuvres dans de nombreux musées — principalementBeaune, Martigues et Dijon —, ce qui permet de diffuser l’œuvre de son époux auprès des muséesfrançais[15].
Nombre de ses œuvres sont conservées àParis auPetit Palais. Une quarantaine se trouvent dans sa ville natale aumusée des Beaux-Arts de Beaune, en Provence àMarseille et surtout àMartigues où il installe un atelier en 1860, et où lemusée Ziem lui est consacré.
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