Bibliothèque de l'université de Leeds(d) (Elliott Collection MS Waugh)[1] British Library[2],[3],[4],[5] Harry Ransom Center(en) (MS-04438)[6] New York Public Library Main Branch(en) (Berg Coll MSS Waugh)[7] Boston College University Libraries(d) (MS-1986-053)[8] Georgetown University Library(en) (GTM-GAMMS294, GTM-GAMMS144, GTM-82010)[9],[10],[11]
Second fils du critique littéraireArthur Waugh et frère cadet de l'auteur de livres de voyagesAlec Waugh, Evelyn Waugh naît dans le quartier londonien d'Hampstead dans une famille de la bourgeoisie aisée. Il suit sa scolarité dans un établissement empreint d'un strict espritanglican, leLancing College(en) (Sussex de l'Ouest).
Evelyn Waugh continue son éducation à Oxford auHertford College, en histoire moderne. Davantage intéressé par sa production littéraire, par la vie mondaine de l'université et par les excès en tout genre des cercles aristocratiques qu'il fréquente activement, il obtient des résultats modestes. En1924, il met un terme à ses études.
Evelyn Waugh devient alors professeur dans une école auPays de Galles et, en1925, tente de se suicider en s'éloignant des côtes à la nage ; une piqûre deméduse le contraint à faire demi-tour.
Evelyn Waugh exerce ensuite divers métiers (apprentimenuisier, journaliste) jusqu'à la publication deGrandeur et Décadence (Decline and Fall) en1928, son premier roman, partiellement autobiographique, empreint d'une rare verve satirique et d'un sens aigu dunonsense. Il y écrit :« Je considère l'écriture non comme une recherche de personnages, mais comme un exercice sur l'usage du langage, et je suis obsédé par cela. Je n'ai aucun intérêt technique ou psychologique. C'est le drame, le discours et les événements qui m'intéressent[13]. » Le succès de ce roman, vendu pendant l'automne à 2 000 exemplaires chaque semaine[14], le propulse immédiatement sur le devant de la scène littéraire britannique et le réintroduit auprès des cercles de la haute société londonienne.
Evelyn Waugh fréquente alors, sans en faire partie selon lui, lesBright Young People, un groupe de jeunes aristocrates hédonistes et décadents qui défraient la chronique. Alors que sa femme qui se prénomme Evelyn, comme lui, vient de le quitter (fille du libéralet baron Herbert Gardner elle l'abandonne pourJohn Heygate(en)), se trouve souvent chez lesGuinness[14]. Il écrit chez euxCes corps vils (Vile Bodies), décrivant lesBright Young Things, tandis qu'au même moment et au même endroitNancy Mitford rédigeHighland Fling et que Bryan Guinness travaille àChanter faux, partiellement inspiré de la rupture du couple Waugh[14]. AvecRandolph, fils deWinston Churchill, qu'il ne connait alors pas, qui sera, selon les époques, soit son ami soit un ennemi, il devient en 1930 le parrain de Jonathan Guinness, fils de son amieDiana Mitford et de Bryan Guinness[14]. Le nom même de Jonathan venait du projet de Waugh d'écrire un livre surJonathan Swift[14]. Devenu intime deDiana Guinness lors de sa grossesse, il lui avouera bien plus tard, dans un courrier de mars 1966, que son livreTravail interrompu était en grande partie un portrait de lui amoureux d'elle[14]. Il fréquentait aussi alors des personnalités telles que le photographe de modeCecil Beaton[14], l'éditeurJonathan Cape[14],William etHarold Acton[14],Vyvyan Holland (fils d'Oscar Wilde)[14], etc.
Evelyn Waugh prendra ses distances avec ce milieu qui l'avait oublié après son échec à Oxford. Il le dépeint avec une ironie sauvage dans ses romans.
Devenuagnostique au Lancing College, Evelyn Waugh se convertit aucatholicisme en1930 ; ses idées religieuses se manifesteront de manière de plus en plus visible au fur et à mesure de sa carrière, jusqu'à constituer le principal élément thématique de ses dernières œuvres, coexistant avec un profond pessimisme. Il passe la décennie 1930-1940 à voyager enAsie et enAmérique latine, et à écrire.
Le deuxième grand événement qui marque son univers est laSeconde Guerre mondiale. Sa brève carrière dans l'armée britannique et son retour à la vie civile ajoutent à son désenchantement. Après plusieurs rejets il rejoint commeofficier lesRoyal Marines où il est nommélieutenant puis promucapitaine malgré : son âge avancé (il est surmommé "uncle" par ses pairs), sa condition physique insuffisante, son arrogance et ses faibles dispositions pour le commandement.
Lord Lovat dit de lui que ses hommes n'obéissaient quasiment pas à ses ordres et auraient tiré sur lui si l'occasion se présentait. Lovat est caricaturé par Waugh dansSword of Honour comme le coiffeur pour dames, Trimmer.
Il participe à l'expédition avortéecontre Dakar puis fait jouer ses relations afin d'obtenir une affectation auprès desunités commandosLayforce deRobert Laycock, avec lesquels il suit l'instruction en Écosse. Un premier entraînement en Écosse se passe dans l'île de Mugg, où les commandos escaladent des falaises gelées. Waugh se trouve aux ordres d'un colonel, ex-amant de sa propre femme.
Dans ses livres un général va-t-en-guerre manchot et borgne du nom de Ritchie-Hook (allusion à peine voilée au célèbre généralCarton de Wiart) le prend sous ses ordres à intervalles réguliers.
Affecté en Égypte et témoin de la dramatiqueévacuation de laCrète en1941, Evelyn Waugh se blesse en Angleterre lors d'un saut d'entraînement enparachute et est bientôt mis en marge. À compter de juillet 1944, il est envoyé en mission enYougoslavie, avec lemajor Randolph Churchill, par legénéral Fitzroy Maclean. Il écrit un rapport qualifié de « remarquable » sur la persécution des catholiques croates par les partisans communistes. Ce rapport est « enterré » par le secrétaire aux Affaires étrangères britanniqueAnthony Eden, car à cette époque,Tito est un allié nécessaire duRoyaume-Uni.
Son expérience de la guerre est abordée dans la trilogieSword of Honor. Son chef-d'œuvreBrideshead Revisited est écrit durant la deuxième partie de la guerre pendant des périodes d'inactivité.
En1937, il s'est marié avec Laura Herbert (1916-1973), avec qui il a eu sept enfants. Son fils aîné,Auberon Waugh (1939-2001), journaliste et romancier, a longuement évoqué la famille Waugh dans son autobiographie satirique,Mémoires d'un gentleman excentrique, 2001 (Will this do? 1991).
Black Mischief (1932) - satire sur les efforts deHailé SélassiéIer pour moderniser l'Abyssinie (Waugh étant très critique sur les notions de modernité et de progrès rationnel)
Brideshead Revisited (1945) - (sous-titréThe Sacred and Profane Memories of Captain Charles Ryder) - roman qui décrit les sentiments spirituels derrière la façade d'une famille de l'aristocratie et leur amiagnostique.
↑« The only first-rate comic genius that has appeared in English since Bernard Shaw. », dans « Never Apologize, Never Explain, The Art of Evelyn Waugh »,The New Yorker, 4 mars 1944, cité dansClassics and Commercials, A Literary Chronicle of the Forties, parEdmund Wilson, p. 140, Vintage Books, New York, 1962.
↑« I regard writing not as investigation of character but as an exercise in the use of language, and with this I am obsessed. I have no technical psychological interest. It is drama, speech and events that interest me. », Evelyn Waugh,Decline And Fall, Penguin Classics(ISBN978-0-14-118748-8), p.2.
↑abcdefghi etjJan Dalley,Un fascisme anglais. 1932-1940, l'aventure politique de Diana et Oswald Mosley, éd. Autrement, 2001,p. 98 sq.