Lechampionnat d'Europe UEFA de football 2016, communément abrégé enEuro 2016[1], est la quinzième édition duChampionnat d'Europe de football, compétition organisée par l'UEFA et rassemblant les meilleures équipes masculines européennes. Il se déroule enFrance du10 juin au10 juillet2016. Les matchs d'ouverture et de clôture du tournoi se jouent auStade de France (Saint-Denis).
Pour la première fois le tournoi réunit 24 équipes, au lieu de 16 précédemment. Des nations ont ainsi obtenu leur premier ticket pour une phase finale grâce à cet élargissement. L'Euro 2016 voit notamment la première apparition de l'Islande et de l'Albanie dans un grand tournoi international ainsi que celles de laSlovaquie, duPays de Galles et de l'Irlande du Nord à l'Euro. L'Ukraine et l'Autriche ont acquis leur qualification pour la première fois sur le terrain, les deux équipes ayant déjà participé à une édition antérieure en étant qualifiées d'office (pays hôtes). LaBelgique, absente du grand rendez-vous continental depuis seize ans et surtout laHongrie qui a mis fin à une absence dequarante-quatre ans en phase finale de championnat d'Europe et de trente ans de tous grands tournois, sont de retour.
À l'inverse, trois anciens champions d'Europe sont absents : lesPays-Bas, champions d'Europe 1988, finalistes du mondial 2010 et troisièmes du mondial 2014, laGrèce, championne d'Europe 2004 et quart-de-finaliste en 2012, et leDanemark, champion d'Europe 1992. Récent mondialiste en 2014 et tête de série au tirage au sort des éliminatoires, laBosnie-Herzégovine a également manqué la qualification.
Au premier tour de la compétition à partir du 10 juin, les vingt-quatre formations sont réparties en six groupes de quatre équipes. Les têtes de série sont laFrance (groupe A), l'Angleterre (groupe B), l'Allemagne (groupe C), l'Espagne (groupe D), laBelgique (groupe E) et lePortugal (groupe F). Les deux premiers de chaque poule ainsi que les quatre meilleurs troisièmes se qualifient pour les huitièmes de finale. À l'issue du premier tour le 22 juin, le tableau des rencontres à élimination directe fait apparaitre dans sa partie basse les cinq champions du monde européens (Allemagne, Italie, Espagne, France et Angleterre). Le, la France et le Portugal s'affrontent enfinale après avoir battu en demi-finales respectivement l'Allemagne et lepays de Galles par deux buts à zéro. C'est le Portugal qui s'impose en prolongation sur un but d'Éder à la109e minute qui offre à son pays son premier titre international.Antoine Griezmann est le meilleur buteur (six buts) et est désigné par l'UEFA meilleur joueur de la compétition.
Le Portugal, vainqueur de l'Euro 2016, participe notamment l'année suivante à laCoupe des confédérations 2017 en Russie, en compagnie de l'équipe locale et de l'Allemagne, championne du monde 2014.
La désignation du pays organisateur s'est faite en. Quatre candidatures furent déposées le : laFrance, laTurquie, l'Italie et une candidature commune de laSuède et de laNorvège, qui s'est retirée en décembre. Le, laFrancefut choisie d'une voix contre laTurquie. Elle organise la compétition pour la troisième fois, après les championnatsde 1960 etde 1984.
Le congrès de l'UEFA réuni àBordeaux en 2008, a décidé (décret du 26 septembre) de faire passer le nombre d'équipes en phase finale de 16 à 24.
Cette augmentation du nombre de participants entraîne l'instauration d'une quatrième semaine de compétition avec l'ajout de huitièmes de finale, après les 3 matchs de poule du premier tour. En conséquence une équipe qui jouera la finale aura disputé 7 matchs (contre 6 auparavant).
La formule choisie par l'UEFA est analogue aux Coupes du monde qui s'étaient déroulées de 1986 à 1994 : six groupes de quatre équipes, les deux premières qualifiées pour les huitièmes de finale, ainsi que les quatre meilleurs troisièmes.
Ces changements entraînent une augmentation du nombre de rencontres à 51 (contre 31 en 2012) et la durée de la compétition à 31 jours.
L'équipe hôte de la compétition (affectée préalablement en position « 1A », hors tirage au sort donc) se trouve favorisée, si elle termine première du groupe A, notamment du fait qu'elle n'aurait pas à rencontrer une nation ayant terminé première de sa poule avant les demi-finales. En raison de la qualification de quatre troisièmes (sur six) pour compléter le tableau, les premiers de certains groupes ont l'avantage de jouer ces équipes repêchées en huitièmes de finale, tandis que d'autres affrontent directement des seconds de poule (comme c'est normalement le cas dans tout tableau équilibré). De même, toujours à ce stade des huitièmes de finale, des seconds de groupe s'affrontent entre eux et évitent ainsi un vainqueur de groupe[3].
Cependant, cette observation était réalisée dès 2012 par le secrétaire général de l'UEFA,Gianni Infantino, qui qualifiait la formule retenue à 24 équipes comme« pas idéale »[4].
Pratiquement tous les stades ont été construits ou rénovés pour l'occasion.
Au moment de la candidature française, 12 stades furent pré-sélectionnés pour l'Euro 2016. Le nombre est tombé à 10 à la suite des retraits de Nancy et de Strasbourg. Rennes et Metz ont hésité, mais n'ont pas trouvé les fonds nécessaires. Les nouveaux stades des agglomérations de Lyon, de Lille, de Nice et de Bordeaux n'étaient encore qu'à l'état de projet en 2010.
Le Conseil fédéral de la Fédération française de football annonce le les neuf stades retenus pour la compétition (Saint-Denis, Paris, Marseille, Villeneuve d'Ascq, Décines-Charpieu[7], Lens, Bordeaux, Nice et Nancy). LeStadium deToulouse et lestade Geoffroy-Guichard deSaint-Étienne sont désignés comme stades de réserve[8]. Le, le comité exécutif de l'UEFA repêche ces deux stades, justifiant cette décision par l'augmentation du nombre d'équipes participantes[9], portant à 10 le nombre de stades, et validant ainsi toutes les candidatures.
Le club deStrasbourg étant descendu en National au terme de lasaison 2010, le maire a affirmé, le, que la ville n'avait pas les fonds suffisants pour pouvoir rénover lestade de la Meinau[10].
La ville deNancy annonce le n'avoir pas pu trouver de financement pour l'extension dustade Marcel-Picot[11].
À la suite du retrait des villes de Nancy et Strasbourg, Metz retenta sa chance une seconde fois. La deuxième candidature était en passe d'être la bonne, mais à quelques jours de la décision, le maire de la ville deMetz,Dominique Gros, enterra tout espoir en annonçant son retrait du projet et le rendant financièrement irréalisable[12]. LeConseil départemental de la Moselle ainsi que leFC Metz ne pouvaient assumer la partie financière de la municipalité.
Rennes, qui avait envisagé une candidature, se retire avant la clôture des inscriptions et ne présente pas lestade de la route de Lorient. En 2013, la ville envisage finalement de revenir sur cette décision, mais la candidature n'est pas compatible avec le cahier des charges de l'UEFA[13].
Le, un communiqué duParis SG et de laVille de Paris indique que la rénovation duParc des Princes s'effectuera en deux temps ; contrairement à ce qui était attendu, l'augmentation de la capacité du stade interviendra après l'Euro 2016[14].
Alain Juppé, maire deBordeaux, est désigné président du club des villes d'accueil le[15]. Cette association a pour objectif de« coordonner les activités des dix villes françaises qui vont accueillir des matches du prochain Euro ». Le bureau est constitué deJean-François Martins (adjoint aux sports et au tourisme de la mairie deParis),Georges Képénékian (premier adjoint au maire deLyon),José Cobos (ancien joueur de l'OGC Nice et actuellement délégué auprès du maire deNice chargé des grands évènements),Richard Miron (adjoint au maire deMarseille chargé des sports) et deFabienne Soulas (adjointe au maire deSaint-Denis chargée de l'Euro 2016).
Lors du championnat d'Europe, l'UEFA impose des contraintes supplémentaires (sécurité, tribunes présidentielles, loges Presse) plus importantes que lors des compétitions de clubs. Les capacités des stades sont donc abaissées[réf. nécessaire].
Le logotype de l'Euro 2016 est présenté le parMichel Platini, président de l'UEFA, au pavillon Cambon Capucines àParis. Dans un communiqué, l'UEFA explique que« l'objectif est d'associer la créativité qui caractérise laculture française ainsi que la beauté du football et de donner à l'UEFA Euro 2016 son identité propre. Cela contribue à mettre en valeur le prestige de l'un des plus importants événements sportifs de la planète et lui conférant une identité facilement reconnaissable ». Il est conçu parBrandia Central, agenceportugaise déjà chargée du logotype de l'Euro 2012.
Inspiré du thème « Célébrer l'art du football », le design est assez sobre et combine plusieurs mouvements artistiques et différents éléments liés au football. L'élément central du logotype est le trophéeHenri Delaunay, créateur de la compétition. Lebleu, leblanc et lerouge, couleurs dudrapeau français, se mêlent également à des lignes et des formes délicates afin de produire un style contemporain et sobre[17],[18],[19]. De loin, le cercle a l'apparence d'unyin et yang coloré. De près, on voit plutôt apparaître un smiley avec un sourire bleu (l'autre courbe bleue plus haut évoque le cercle central et le poteau de corner), un nez formé par une sorte d'amphore gallo-romaine et des yeux formés par les anses. Enfin, le logotype combine plusieurs mouvements artistiques,pointillisme (deux hexagones rouges et bleu symbolisent la France),art déco,art brut (les rayures),avant-garde (les étoiles qui renvoient plutôt àJean Cocteau)[20],[21].
Le slogan est dévoilé à Marseille le. Celui-ci est : « Le Rendez-Vous ». Les organisateurs veulent donner au tournoi, un esprit fédérateur des spectateurs et des acteurs afin de célébrer l'art du football, au plus haut niveau du continent européen. Ce nouveau slogan remplace celui utilisé lors de la campagne de candidature à l'organisation du championnat : « Le Foot comme on l'aime ».
L'artiste qui composera la chanson officielle a été dévoilé le 10 juin 2015 : il s'agit duDJ français mondialement connuDavid Guetta. Il est l'ambassadeur musical de cet Euro 2016 et a tenu un concert sur leChamp de Mars le 9 juin 2016[22]. À noter, que la cérémonie d'ouverture s'est tenue le 10 juin 2016 auStade de France (Saint-Denis).
Le titre s'intituleThis One's for You et est réalisé en collaboration avec la chanteuse suédoiseZara Larsson. Le titre est dévoilé pour la première fois le 13 mai 2016.
La mascotte est dévoilée à l'occasion du match amical France-Suède. Il s'agit d'un enfant ayant entre 5 et 12 ans, doté d'une cape et de chaussures volantes, lui permettant d'« aller à la rencontre des autres et rassembler les peuples ». Les précédentes mascottes pour les compétitions se déroulant en France s'appelaient « Péno » (Euro 1984) et « Footix » (France 98).
Pour l'Euro 2016, la fédération propose trois noms qui sont soumis aux votes des supporters : « Goalix » à la consonance gauloise, est dans la continuité de « Footix » ; « Driblou » faisant référence au geste technique ; ou « SuperVictor » comme un superhéros (Victor étant un prénom dont la racine latine est celle des mots « vainqueur » et « victoire »)[23],[24].
La mascotte s'appellera finalementSuper Victor. « Ce nom, international, symbolise d’une part la victoire, et d’autre part les superhéros, commente le comité organisateur. Le petit garçon a en effet lui-même des super-pouvoirs grâce à sa cape et ses chaussures magiques lui permettant de voler, d’être un petit génie du football et de créer un peu de magie autour de lui. »[25]
À partir des huitièmes de finale, un nouveau ballon est utilisé, pour la première fois dans l'histoire de la compétition :« Fracas »[27]. Il ne s'agit cependant pas d'une évolution technologique, mais simplement de graphismes différents[28].
Les billets sont mis en vente à partir du 10 juin 2015 avec une procédure de tirage au sort des demandes[29]. Les billets les moins chers sont au prix de 25 euros[30].
Une exception demeure toutefois pour le match d'ouverture puisque les prix sont respectivement de 595, 395, 195 et 75 €, selon les catégories.
Le tirage au sort des éliminatoires a lieu le dimanche à l'Acropolis deNice. La phase de groupes débute le 7 septembre2014 et se conclut le 13 octobre2015. Les barrages en rencontres aller-retour sont disputés en novembre 2015, du 12 au 14 pour l'aller, et du 15 au 17 pour le retour.
Il s'agit de la première compétition officielle depuis l'admission à l'UEFA deGibraltar.
Au total, 53 équipes se sont disputé 23 places qualificatives. Elles ont été réparties en neuf groupes (huit groupes de six et un groupe de cinq, celui de la France, sans que ses matches n'entrent en compte dans le classement). 19 places qualificatives sont distribuées aux neuf vainqueurs de groupe, aux neuf deuxièmes et au meilleur troisième. Pour déterminer le meilleur troisième, les rencontres contre l'équipe en sixième position ne sont pas prises en compte. Les quatre autres places sont distribuées en barrages, entre les huit autres troisièmes.
Cinq équipes se qualifient pour la première fois : la Slovaquie, l'Albanie, l'Islande, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord. En outre, deux anciens pays co-organisateurs, l'Autriche et l'Ukraine, se qualifient pour la première fois sur le terrain.
Les grands absents sont les Pays-Bas, le Danemark et la Grèce, vainqueurs respectivement desEuro 1988,1992 et2004, les Pays-Bas et la Grèce ayant en outre été têtes de série au moment du tirage au sort des éliminatoires. La Bulgarie, la Lettonie, la Norvège, l'Écosse et la Serbie, présentes lors de précédentes éditions, ne se sont pas qualifiées non plus.
Dès le 5 septembre 2014, la société organisatrice de la compétition, EURO 2016 SAS, propose un site internet à destination des fédérations de l'UEFA cataloguant 66 sites retenus comme potentiels camps de base (regroupant un terrain d'entrainement et un hôtel de qualité, tout en étant faciles d'accès de et vers les stades de la compétition)[31].
Le règlement de l'UEFA indique les règles de départage suivantes en cas d'égalité de points[40] :
Plus grand nombre de points obtenus dans les matches disputés entre les équipes à égalité ;
Meilleure différence de buts dans les matches disputés entre les équipes à égalité ;
Plus grand nombre de buts marqués lors des matches disputés entre les équipes à égalité.
Si, après l'application des trois premiers critères à plusieurs équipes, seule une partie des équipes sont encore à égalité, on reprend les critères ci-dessus pour les équipes concernées par cette nouvelle égalité. Si, après l'application des trois premiers critères, toutes les équipes sont encore à égalité, les critères suivants s’appliquent :
Meilleure différence de buts dans tous les matches du groupe ;
Plus grand nombre de buts marqués dans tous les matches du groupe ;
Cas particulier : si deux équipes sont encore à égalité après ces critères, se rencontrent lors du dernier match et que celui-ci s'achève sur un match nul (et à condition qu'aucune autre équipe du groupe ne se trouve dans le même type d'égalité), elles seront départagées par une séance de tirs au but ;
Classement des points disciplinaires sur l'ensemble des matches du groupe (deux cartons jaunes ou un carton rouge direct équivalent à -3 points, et un carton jaune seul à -1 point) ;
L'équipe de France, pays hôte et favori des principauxbookmakers européens[47], avait intégré une poule abordable lors de laCoupe du monde 2014 et se retrouve dans une situation similaire deux ans plus tard. Elle y retrouve laRoumanie en match d'ouverture le 10 juin 2016, puis affronte l'Albanie le 15 juin et laSuisse le 19 juin. Malgré une mauvaise passe au cours des deux ans de préparation et des polémiques extérieures telles que l'affaire dite de lasextape[48] ayant entraîné l'exclusion deKarim Benzema ou les propos d'Éric Cantona sur la liste des tricolores[49], la France aborde l'Euro confiante des derniers matchs préparatoires réussis ayant démontré un gros potentiel offensif mais aussi des faiblesses défensives, guère arrangées par des forfaits en cascade dans ce secteur. La Suisse s'affiche comme l'autre favorite du groupe, mais la sélection, qui n'est jamais parvenue à franchir la phase de groupe d'un Euro, est en plein doute à cause d'une campagne qualificative moyenne et d'une préparation douteuse avec quatre défaites dans les six derniers matchs pour deux victoires dont une acquise difficilement contre la modesteMoldavie. C'est avec un effectif rajeuni que laNati vise une qualification historique pour la phase à élimination directe. LaRoumanie constitue la meilleure défense des éliminatoires avec seulement deux buts encaissés et a réussi deux matchs amicaux très convaincants et offensifs contre l'Italie et l'Espagne, mais une défaite inquiétante face à l'Ukraine a révélé les limites de sa défense. L'Albanie a réussi à battre lePortugal à Lisbonne ainsi qu'à devancer leDanemark et laSerbie aux éliminatoires. C'est la première fois que l'Albanie participe à une compétition internationale. Elle est composée de joueurs dispersés dans les championnats européens et asiatiques, n'ayant qu'un seul joueur évoluant dans le championnat local.
Au match d'ouverture, laFrance bat sur le fil une équipe deRoumanie combative, grâce à un tir dans la lucarne de son milieu de terrainlondonien,Dimitri Payet (2-1). Dans l'autre match, laSuisse éprouve des difficultés face au néophytealbanais réduit à dix, dans une ambiance spéciale où le SuisseGranit Xhaka affronte son frère, l'AlbanaisTaulant Xhaka. LaNati l'emporte toutefois (1-0). Les gardiensYann Sommer etEtrit Berisha se sont illustrés à plusieurs reprises au cours de la rencontre. Lors de son deuxième match face à l'équipe albanaise, la France s'impose, après avoir dominé mais en se faisant surprendre par les Albanais. Griezmann, grâce à un but à la dernière minute du temps réglementaire etDimitri Payet dans le temps additionnel, qualifient leur équipe pour les huitièmes (2-0). Alors qu'une victoire lui aurait suffi pour se qualifier, la Suisse bute sur une équipe de Roumanie solide, qui obtient son deuxième pénalty en deux rencontres transformé parStancu. Sur une reprise de volée de son milieu de terrainAdmir Mehmedi, laNati arrache le match nul (1-1). La première place se joue entre la France et la Suisse lors de la dernière journée. Au cours d'un match disputé, au cours duquel les Bleus voient trois de leurs tirs heurter la barre transversale, les deux nations se neutralisent (0-0), un nul qui permet à la France de terminer première de son groupe, et la Suisse deuxième. À noter qu'au cours de cette rencontre, cinq maillots suisses sont déchirés, alors qu'un des ballons du match est remplacé pour cause de crevaison. Dans l'autre match, l'équipe d'Albanie, qui a retrouvé son capitaineCana de retour de suspension, domine et élimine la Roumanie. Les Roumains, pourtant les premiers à s'illustrer, n'ont pas résisté physiquement et ont cédé (0-1). Les Albanais remportent ainsi une victoire historique, la première victoire en phase finale de compétition officielle de leur histoire. Avec 3 points, ils gardent une chance de finir dans les quatre meilleurs troisièmes mais n'y parviennent pas.
À défaut d'être apparue exceptionnelle, la France se qualifie solidement pour le tour suivant. Toutefois, sa prestation reste mitigée. Figurante parmi les favoris à la victoire finale, elle n'est parvenue à remporter ses deux premiers matchs que dans les derniers instants et son jeu offensif n'est jugé au niveau attendu après une préparation brillante dans ce domaine. La Suisse obtient sa première qualification pour la phase à élimination directe d'un Euro. Après une préparation catastrophique (une victoire et trois défaites en matchs amicaux en 2016[50]), laNati a su rebondir en obtenant difficilement des points contre l'Albanie et la Roumanie et en parvenant à accrocher la France. Défaite sans démériter par la Suisse et la France, l'Albanie surprend la Roumanie au dernier match pour arracher la troisième place et se donner le droit d'espérer une qualification en passant par les meilleurs troisièmes. La Roumanie, malgré un bon premier match et un deuxième solide, termine dernier du groupe avec un point. Alors que cette équipe avait montré lors de la préparation de l'aptitude à se projeter vers l'avant mais en étant maladroits dans le dernier geste, lesTricolorii n'ont pas été capables de marquer autrement que sur penalty et sont passés totalement à côté du match décisif contre l'Albanie. De ce fait, le sélectionneur roumainAnghel Iordănescu quitte son poste.
L'Angleterre et laRussie partent avec la faveur des pronostics sur laSlovaquie et lepays de Galles[réf. nécessaire]. Citée parmi les favorites du tournoi, l'Angleterre a procédé à un renouvellement massif de ses joueurs les plus anciens après son échec à laCoupe du monde 2014. Elle se présente ainsi avec une équipe jeune (25 ans de moyenne d'âge) et inexpérimentée. LesThree Lions ont remporté tous leurs matchs de qualification et sont les seuls de l'Euro à n'avoir convoqué que des joueurs locaux. À l'inverse, la Russie a la deuxième moyenne d'âge la plus élevée (29 ans). Si l'arrivée deLeonid Sloutski, à la suite du licenciement deFabio Capello en 2015, a permis à la Russie de rebondir après son échec au Mondial 2014 et d'obtenir sa qualification, la Russie a dû faire face à une absence massive de titulaires comme celle d'Alan Dzagoïev, d'Igor Denissov, deDenis Cheryshev ou deIouri Jirkov. Les matchs de préparation qui ont suivi ces forfaits se sont avérés très peu convaincants malgré les compétences offensives de l'équipe. La Slovaquie et le pays de Galles participent à leur premier Euro et ont obtenu leur qualification à la suite de victoires de prestige respectivement contre l'Espagne et la Belgique. Le pays de Galles, emmené par sa starGareth Bale, peut compter sur ses individualités pour marquer des buts et sur une défense solide. Toutefois, la préparation du pays de Galles s'est révélée inquiétante[réf. nécessaire] tandis que la Slovaquie, emmenée par sonNapolitainMarek Hamšík, a battu l'Allemagne àAugsbourg en préparation. Les Slovaques se présentent avec une équipe largement basée à l'étranger avec vingt expatriés à travers les divers championnats étrangers.
Lors du premier match disputé entre les deuxoutsiders, lepays de Galles l'emporte sur uneSlovaquie à deux visages (2-1).Gareth Bale a ouvert le score pour le pays de Galles sur coup franc, quelques minutes après une occasion manquée parMarek Hamšík pour la Slovaquie. Dans l'autre rencontre, marquée par de nombreux incidents extra-sportifs, l'Angleterre ne convainc pas. Aidée par un portierIgor Akinfeïev, laRussie parvient à arracher le match nul à la toute dernière minute du temps additionnel (1-1). Le premier match de la deuxième journée de l'Euro voit une Russie méconnaissable chuter contre la Slovaquie d'un Marek Hamšík omniprésent et très collective (1-2). C'est la première fois en 35 matchs de compétition officielle que la Russie encaisse deux buts en une rencontre tandis queVladimír Weiss devient le premier joueur évoluant dans un championnat hors-Europe à inscrire un but dans l'Euro 2016[réf. nécessaire]. L'Angleterre se refait de son côté une santé en remportant une victoire dans les tout derniers instants du match contre le pays de Galles qui avait ouvert le score sur un coup franc de Bale (2-1). Lors de la dernière journée, la Slovaquie parvient à tenir en échec l'Angleterre à l'issue d'un match fermé marqué par les maladresses anglaises (0-0). Dans l'autre rencontre, la Russie encaisse trois buts pour la première fois depuis sa demi-finale perdue à l'Euro 2008 contre l'Espagne et s'incline (0-3) contre le pays de Galles.Igor Akinfeïev a arrêté huit tirs cadrés sur la seule première mi-temps, sans quoi le score aurait été plus lourd pour la Russie. Le pays de Galles profite du faux-pas de son voisin anglais pour terminer à la première place du groupe.
À deux ans d'uneCoupe du monde organisée sur ses terres et à moins d'un an de laCoupe des confédérations 2017, la Russie ne cesse de s'enfoncer. Éliminée-surprise en2012 et trop passive en2014, laSbornaïa a vécu une désillusion en 2016, à peine atténuée par les exploits de son gardien Igor Akinfeïev. Mis en doute avant même le début de la compétition par une série amicale catastrophique et des forfaits en cascade, lesMedvedy (les Ours) ont laissé de leuréquipe une image désastreuse sur le terrain comme à l'extérieur[réf. nécessaire] (débordements de ses hooligans qui ont valu aux Russes des menaces de disqualification). Dans les instants qui ont suivi le coup de sifflet final, le sélectionneur russeLeonid Sloutski a immédiatement annoncé sa démission, déclarant endosser la responsabilité de l'échec et qu'« une autre personne doit préparer le Mondial après une compétition comme ça ».Vassili Bérézoutski a de son côté dénoncé l'inefficacité de la règle de limitation des étrangers dans lechampionnat russe et appelé ses dirigeants à la supprimer, déclarant également que si les footballeurs russes voulaient progresser, ils devaient évoluer en dehors de la Russie. Dans une moindre mesure et malgré sa qualification pour le second tour, l'Angleterre a déçu en laissant échapper la première du groupe alors qu'elle sortait d'une préparation convaincante et d'un sans-faute en éliminatoires. Elle n'a acquis sa seule victoire que dans les derniers instants du match contre ses voisins gallois et a buté sur la Russie et la Slovaquie. Le pays de Galles de Gareth Bale, pour sa première participation, a réussi là où celui deRyan Giggs avait échoué eta surpris tous les observateurs[réf. nécessaire] en terminant premier du groupe. Solide défensivement et collectif offensivement, il a pu tout autant compter sur sa starGareth Bale qui a marqué sur les trois rencontresce que peu de joueurs ont réussi à faire avant lui.[réf. nécessaire] La Slovaquie, qui en était elle aussi à sa première participation, figure parmi les meilleurs troisièmes et se qualifie également pour les huitièmes de finale. Défaite d'entrée par le pays de Galles, laRepre a su rebondir en battant la Russie et en tenant l'Angleterre en échec. Son joueur vedetteMarek Hamšík a notamment répondu présent.
Le groupe C comprend l'Allemagne, lechampion du monde en titre, l'Ukraine et laPologne, les deux hôtes de l'édition précédente, ainsi que l'Irlande du Nord. L'Allemagne et la Pologne se retrouvent après les éliminatoires où chacun a remporté son match à domicile tandis que l'Ukraine et la Pologne étaient dans le même groupe de qualification pour le Mondial 2014 (deux victoires ukrainiennes). L'Allemagne n'a jamais quitté le dernier carré d'un tournoi majeur depuis dix ans, mais après son sacre mondial en 2014 elle a réalisé une campagne éliminatoire moyenne. L'Ukraine et la Pologne s'affichent comme les deux prétendants pour la deuxième place. L'Ukraine a remporté tous ses matchs de préparation parmi lesquels trois ont été joués contre d'autres qualifiés à l'Euro. La Pologne aborde également l'Euro avec des ambitions élevées. Elle sort d'une campagne qualificative réussie où lesAigles blancs ont été emmenés par le duoRobert Lewandowski -Arkadiusz Milik et des références commeGrzegorz Krychowiak ouŁukasz Piszczek. Néanmoins, les Polonais restent sur une préparation mitigée avec surtout un nul concédé à domicile contre la modesteLituanie ayant mis en lumière les faiblesses défensives de l'équipe.[réf. nécessaire] L'Irlande du Nord, néophyte dans le tournoi, est lepetit poucet du groupe.
Lors du premier match, la Pologne défait difficilement une Irlande du Nord regroupée en défense sur la plus petite des marges grâce à un but de Milik (1-0). C'est la première victoire de l'histoire dans un Euro pour la Pologne. Dans l'autre rencontre, les champions du monde, l'Allemagne, viennent difficilement à bout de l'Ukraine au terme d'un match enlevé (2-0).Manuel Neuer etAndri Piatov ont réalisé de nombreuses parades. Lors de la deuxième journée, l'Ukraine, qui partait largement favorite face à l'Irlande du Nord, connaît un revers qui l'élimine quasiment de la compétition (0-2). Bien plus offensifs qu'au premier match, les Nord-Irlandais marquent sur coup de pied arrêté avant de doubler le score en toute fin de match contre uneZbirna méconnaissable[réf. nécessaire] dans tous les domaines dont l'échec est massivement attribué aucoaching deMykhaïlo Fomenko chez les médias ukrainiens[63]. LesJovto-blakytny[Quoi ?] deviennent dans la foulée la première et seule équipe après deux journées, à être mathématiquement éliminée de l'Euro à la suite du match nul entre des Allemands en manque d'efficacité offensive et des Polonais solides défensivement (0-0). C'est la première rencontre du tournoi à terminer sur un score vierge. À la dernière journée, l'Allemagne domine largement Irlande du Nord mais s'impose sur le petit score de 1 à 0, le gardien irlandais effectuant de nombreuses parades pour éviter la déroute. Dans le derby des co-organisateurs de l'édition 2012, la Pologne défait une Ukraine dominatrice mais en manque total de réalisme et qui quitte le tournoi avec trois défaites sans le moindre but marqué (0-1).
Lors d'un premier match, tendu, entre Turcs et Croates, les joueursbalkaniques l'emportent sur la plus petite des marges face aux joueurs deFatih Terim (1-0).Luka Modrić, inscrit le but de la victoire d'une reprise de volée en première période, alors que le gardien turc,Volkan Babacan, est sauvé par deux fois par sa barre transversale sur des tirs du capitaineDarijo Srna et de l'ailierIvan Perišić en seconde période. Pour son entrée en lice, l'Espagne ne parvient à percer la défensetchèque qu'en fin de match après avoir peiné à trouver la faille dans la solide équipe du gardienlondonienPetr Čech (1-0). Après une domination presque totale, la Croatie concède le nul face à l'équipe tchèque (2-2). Les Tchèques n'ont eu des occasions qu'en fin de match, lors du temps additionnel qui a duré dix minutes. La rencontre a été perturbée par des jets de fumigènes de la part des supporteurs croates et l'explosion d'un pétard, secouant un stadier français[71]. L'Espagne de son côté balaie la Turquie (3-0) et assure sa qualification. Lors de la dernière journée, la Turquie et la Tchéquie s'affrontent pour se disputer la troisième du groupe, potentiellement qualificative pour le tour suivant, voire mieux pour la Tchéquie en cas de défaite de la Croatie dans l'autre match. LaTurquie s'impose 2-0 grâce à des buts deBurak Yılmaz et deOzan Tufan et doit attendre les résultats des groupes encore en compétition pour savoir si elle fait partie des « 4 meilleurs troisièmes » : ce n'est finalement pas le cas et elle est éliminée. L'Espagne affronte la Croatie avec pour ambition de conserver sa première place afin d'éviter l'Italie en huitième, tandis qu'un nul suffit aux Croates. La Roja ouvre le score grâce àÁlvaro Morata qui signe son troisième but dans la compétition. Malgré cela, la Croatie égalise juste avant la mi-temps d'un but deNikola Kalinić. La Croatie pousse en seconde période, profitant des quelques erreurs de l'Espagne et parvient à marquer en fin de match, à la87e minute à la suite d'un contre conclu parIvan Perišić. La Croatie s'empare de la première place du groupe devant l'Espagne.
Le groupe E est l'autre poule portant l'étiquette degroupe de la mort[70]. Il comprend l'un des outsiders de cet Euro, laBelgique, de retour en phase finale du championnat d'Europe après seize années. Deuxième au classementFIFA et composée de joueurs évoluant parmi les plus grands clubs étrangers, l'équipe desDiables Rouges a des qualités à faire valoir, malgré le forfait de son capitaine et défenseur, lecitizenVincent Kompany. Autre favori de ce groupe, l'Italie est le finaliste du dernierEuro et est l'une des équipes invaincues en qualifications (avec l'équipe d'Autriche et l'équipe d'Angleterre). LaSquadra Azzurra retrouve l'équipeirlandaise, qui se positionne en outsider face aux équipes belges et italiennes, et face à laSuède. La sélection du trèfle a su tenir tête auxchampions du mondeallemands en éliminatoires (victoire et match nul). La Suède, quant à elle, compte énormément surZlatan Ibrahimović pour s'extraire de cette phase de groupe, ce qu'elle n'a pas réussi à faire quatre ans plus tôt.
Équipe en moyenne la plus vieille du tournoi[réf. nécessaire], l'Irlande fait match nul face à laSuède après avoir ouvert le score d'une reprise de volée ducanariWes Hoolahan. Sur une des seules percées de son attaquant-vedetteZlatan Ibrahimović, la sélection jaune obtient le point du nul sur un auto-goal deCiaran Clark. Dans le match des favoris, laSquadra Azzurra domine l'équipe belge malgré une occasion pour Lukaku à la suite d'un contre, et gagne (2-0). Lors de la deuxième journée, l'Italie bat la Suède (1-0).Éder marque en toute fin de match, après une percée dans la défense nordique. La « Squadra Azzurra » est donc qualifiée. LaBelgique, elle, a profité de cette deuxième journée pour reprendre un peu de confiance en battant la formation irlandaise (3-0) après une seconde période aboutie grâce à un doublé deRomelu Lukaku et un but deAxel Witsel. Le résultat de ce match assure définitivement à l'Italie la première place du groupe E avant la dernière journée et permet à laBelgique de viser la deuxième place en cas de non-défaite contre laSuède. L'Irlande, elle, a besoin d'une victoire contre l'Italie pour se qualifier. Lors de la troisième journée, l'Irlande deMartin O'Neill bat l' « équipe B » de laSquadra Azzurra grâce à une tête à la85e minute deRobbie Brady. Dans le même temps,Radja Nainggolan offre la victoire auxDiables Rouges face à laSuède, garantissant ainsi aux joueurs deMarc Wilmots la deuxième place du groupe.Zlatan Ibrahimović prend sa retraite internationale après cette défaite. L'Irlande se qualifie parmi les « meilleurs troisièmes », tandis que les Suédois offensivement stériles sont les seuls éliminés du groupe et repartent avec un seul point.
Ce groupe F oppose lePortugal, outsider attendu, à trois équipes jugées plus faibles mais qui ont néanmoins montré de réelles qualités lors de la phase qualificative : l'Islande, l'Autriche et la Hongrie. Le Portugal, porté par son joueur vedetteCristiano Ronaldo, espère ainsi se racheter auprès de ses supporteurs après son échec à laCoupe du monde auBrésil. Pour se qualifier pour leur premier grand tournoi, lesStrákarnir okkar islandais ont notamment éliminé lesOranjenéerlandais, battu la Tchéquie et terminé deuxième de leur groupe devant laTurquie. L'Autriche a obtenu pour la première fois sa qualification sur le terrain à l'issue d'un quasi-sans-faute (un seul match nul), battant notamment la Russie à deux reprises sansDavid Alaba et la Suède à Stockholm avec quatre buts inscrits. L'équipe d'Autriche peut s'appuyer sur un quatuor offensif. Elle retrouve le pays avec lequel elle forma pendant longtemps une seule entité géographique : laHongrie. La moitié des joueurs desMagyars magiques évolue dans le championnatnational et l'autre moitié à l'étranger. Comptant avant tout sur une discipline exemplaire, la Hongrie est parvenue à remporter de justesse son barrage contre laNorvège puis a poursuivi le développement de son jeu offensif, déstabilisant la Croatie, laCôte d'Ivoire et l'Allemagne en matchs de préparation.
Dans lederby des descendants de l'Empire austro-hongrois, la sélection hongroise défait la sélection autrichienne au terme d'un match disputé (2-0). L'Autriche voit sa série de neuf victoires consécutives en compétition officielle prendre fin. Le gardienGábor Király bat le record du joueur le plus âgé ayant joué sur le terrain pendant un Euro avec ses quarante ans. Ce record était auparavant détenu parLothar Matthäus à l'Euro 2000 (trente-neuf ans). Peu après, l'Islande contraint le Portugal au match nul après avoir été mené à la mi-temps pour ce qui est son premier match de phase finale de compétition internationale (1-1).Cristiano Ronaldo s'est montré inefficace face à la défense islandaise. Lors de la deuxième journée du groupe, la Hongrie et l'Islande s'affrontent. L'Islande était à quelques minutes d'une première victoire après avoir ouvert le score parGylfi Sigurðsson, mais la Hongrie a égalisé dans les derniers instants du match (1-1). Quelques instants plus tard auParc des Princes, l'Autriche parvient à tenir le Portugal en échec,Cristiano Ronaldo ratant notamment un penalty (0-0). Les Autrichiens sont apparus en faiblesse offensive, loin de ce queDavid Alaba et le quatuor d'attaque avaient démontré en qualifications (seulement trois tirs au cours du match), maisRobert Almer s'est illustré par ses nombreuses parades décisives tandis que lesLusitaniens ont été maladroits, retenus par la défense autrichienne, ou malchanceux (deux poteaux). Lors de la dernière journée, dans le match le plus prolifique du premier tour, Hongrois et Portugais se rendent coup pour coup (3-3). Menés à trois reprises,Cristiano Ronaldo et les siens obtiennent un match nul. La Hongrie termine en tête du groupe. Alors qu'une victoire l'aurait qualifiée, l'Autriche deMarcel Koller subit contre l'Islande sa deuxième défaite (2-1) et termine dernière. Les Vikings accrochent la deuxième place de ce groupe et se qualifient, pour leur première participation, pour les huitièmes de finale. Les Lusitaniens déçoivent énormément en finissant troisièmes, certes invaincus, mais dans un groupe largement à leur portée. Ils seront repêchés en tant que meilleurs troisièmes aux dépens de la Turquie et de l'Albanie grâce à leur différence de buts et devant l'Irlande du Nord en raison du plus grand nombre de buts marqués. Toutefois, ces trois matchs sans victoire ne satisfont pas les médias portugais qui se déchainent contre la Seleçao, notamment sur Cristiano Ronaldo après son pénalty raté et malgré son doublé décisif contre la Hongrie qui évite au Portugal l'élimination, mais peu de gens croient que cette équipe peut aller loin dans le tournoi.
Les 4 meilleures équipes classées troisièmes de leur poule sont repêchés pour compléter le tableau des huitièmes de finale. Un classement comparatif des résultats de chacune des 6 équipes concernées est effectué afin de les départager, selon les critères :
plus grand nombre de points obtenus ;
meilleure différence de buts ;
plus grand nombre de buts marqués ;
plus petit nombre de points disciplinaires. Barème : deux cartons jaunes dans le même match ou un carton rouge direct donnent -3 points, et un carton jaune donne -1 point ;
Puisque quatre des six groupes placent une troisième équipe dans le tableau final, les différentes combinaisons formées par les groupes de provenance des équipes qualifiées servent à les répartir contre les premiers des groupes A à D (voir tableau final ci-dessus), comme suit[84] :
Appariements des huitièmes de finale en fonction des groupes d'origine des repêchés du premier tour
Parmi les nations qualifiées pour les huitièmes de finale, toutes celles qui ont déjà remporté une Coupe du monde ou d'Europe se trouvent dans la seconde partie de tableau, ce qui garantit que l'un des finalistes au moins jouera pour obtenir son premier titre. Dans la première partie, seuls laBelgique et lePortugal ont déjà atteint une finale duchampionnat d'Europe (Euro 1980 et2004 respectivement) alors que laHongrie a quant à elle disputé deux finales deCoupe du monde (1938 et1954).
Dans le premier huitième de finale de ce championnat d'Europe, l'équipe dePologne est opposée à laSuisse. Deux buts, deJakub Błaszczykowski et deXherdan Shaqiri, ne suffisent pas à départager les deux équipes au terme du temps réglementaire et de laprolongation (1-1). La Pologne l'emporte finalement auxtirs au but,Granit Xhaka ratant sonpenalty pour la Suisse (4-5).
Le derbybritannique est remporté par l'équipe dupays de Galles (1-0), grâce à un but contre son camp du défenseurnord-irlandaisGareth McAuley. Les Gallois ont peiné face à une défense nord-irlandaise solide, mais se qualifient tout de même pour leur premier quart de finale européen[87]. L'Irlande du Nord sort la tête haute d'une compétition disputée dans un bon état d'esprit, notamment grâce à ses nombreux et exemplaires supporteurs[88],[89],[90].
Les champions du mondeallemands l'emportent facilement face à laSlovaquie sur le score de trois buts à zéro.Jérôme Boateng, en ouvrant le score pour laNationalmannschaft, inscrit son premier but en sélection d'une reprise de volée.
Dans une rencontre où laHongrie est souvent en possession de la balle, c'est l'équipe desDiables Rouges qui ouvre le score, rapidement, par son défenseur centralToby Alderweireld. Dans la seconde période, les Hongrois manquent de réalisme alors que les Belges se procurent les meilleures occasions. Finalement, les Magyars encaissent trois buts dans les derniers instants du match, dont deux par les remplaçantsMichy Batshuayi etYannick Carrasco.
Dans un remake de la finale dudernier championnat d'Europe, les vice-championsitaliens prennent leur revanche sur les doubles tenants du titreespagnols en l'emportant deux à zéro. Méconnaissable durant les 45 premières minutes, laRoja paye son manque d'engagement et encaisse le premier but de la rencontre. L'Espagne n'avait plus encaissé de but lors d'un match à élimination directe de l'Euro depuis 2000. Plus dominateurs en seconde période, les Espagnols butent surGianluigi Buffon, qui permet, par quatre fois, à l'Italie de garder le score intact. De son côté,David de Gea empêche les Transalpins d'aggraver le score. En toute fin de match,Graziano Pellè, comme face à laBelgique au premier tour, double la mise et assure à l'Italie sapremière victoire face à l'Espagne en compétition officielle depuis le 9 juillet 1994 en quart de finale de laCoupe du monde.
Donnée largement favorite au coup d'envoi, l'Angleterre se fait pourtant surprendre par le petit poucetislandais (1-2). LesThree Lions pensent avoir fait le plus dur en ouvrant le score dès la4e minute par unpénalty deWayne Rooney. Mais lesVikings égalisent dans la foulée à la6e minute et prennent même l'avantage à la18e minute grâce à leur attaquantKolbeinn Sigþórsson. Le score en reste là et l'Angleterre est éliminée tandis que l'Islande se qualifie pour les quarts de finale de son premier tournoi international. Cette défaite est vue par la presse britannique comme « la plus humiliante de l'histoire » de la sélection anglaise[97].
Dans un match annoncé équilibré, laPologne ouvre le score dès la2e minute grâce àRobert Lewandowski. Puis, 30 minutes plus tard, le jeuneRenato Sanches égalise. En deuxième mi-temps, les deux équipes ne parviennent pas à marquer malgré des occasions de chaque côté. La prolongation ne donne rien. Lors de la séance de tirs au but, les trois premières tentatives des deux équipes sont réussies, jusqu'au tir du PolonaisJakub Błaszczykowski qui est arrêté parRui Patrício. Ensuite, c'estRicardo Quaresma qui a la balle de qualification au bout du pied et celui-ci marque son tir en pleine lucarne. LePortugal se qualifie pour les demi-finales avec un bilan d'un match gagné (en prolongation) et quatre nuls en cinq matchs, ce qui n'échappe à la critique de plusieurs journalistes, notamment français.
Cette affiche des quarts de finale oppose deux des favoris de ce championnat d'Europe : d'un côté, l'Allemagne championne du monde en titre et, de l'autre, l'Italie du vétéranGianluigi Buffon. L'équipe italienne est considérée comme la bête noire de l'Allemagne, car laNationalmannschaft n'a jamais battu laSquadra Azzurra en 8 rencontres de phase finale (Euro ou Mondial)[101]. Dans une rencontre de haut niveau, ce sont les champions du monde qui ouvrent le score après une longue domination, en deuxième période, grâce àMesut Özil. Les Transalpins jouent en contre et arrivent à résister aux assauts allemands. Sur unpenalty provoqué parJérôme Boateng, lebianconeroLeonardo Bonucci égalise pour les Italiens, qui arrachent ainsi la prolongation. Alors que les occasions allemandes et italiennes s'enchaînent, les deux équipes ne parviennent pas à se départager. À la fin du match, une séance detirs au but d'anthologie démarre : c'est le9e tireur allemand,Jonas Hector, qui qualifie l'Allemagne pour la demi-finale. Sur neuf tireurs de chaque côté, trois Allemands et quatre Italiens ratent leur tentative ou butent sur les deux gardiens adverses. En continuant la compétition, l'Allemagne rallonge sa liste de records : ce sera sa sixième demi-finale consécutive dans un grand tournoi et, pour la première fois, laMannschaft élimine directement l'Italie, sans toutefois la battre.
Cette affiche des quarts de finale semble sur le papier la plus déséquilibrée, entre d'un côté laFrance, championne du monde, double championne d'Europe et double vainqueur de laCoupe des confédérations, et de l'autre l'Islande, néophyte mais révélation du tournoi. De fait, la supériorité française ne fait aucun doute au cours de la première période et le pays hôte mène 4 buts à 0 à la mi-temps grâce aux buts deGiroud,Pogba,Payet etGriezmann. C'est la première fois de l’histoire de l’Euro qu’une équipe inscrit 4 buts lors d’une première mi-temps d’un match[103]. L'Islande parvient cependant à se reprendre en deuxième période en inscrivant deux buts, en encaissant cependant un de plus, par Olivier Giroud une nouvelle fois. La rencontre se termine sur le score de 5 buts à 2, un remake du match contre la Suisse au dernier mondial, et la France se qualifie pour les demi-finales de « son » Euro pour affronter sa bête noire, l'Allemagne.
Dans cette première demi-finale, on retrouve lePortugal, qui n'a pas encore remporté un match dans le temps réglementaire dans ce tournoi, et lepays de Galles, surprise de cet Euro, qui a notamment battu laBelgique en quart de finale. La première mi-temps est pauvre en occasions. La seconde mi-temps est plus animée et le Portugal ouvre le score sur une tête deCristiano Ronaldo puis double la mise trois minutes plus tard sur une frappe de Ronaldo déviée parNani. Le Pays de Galles ne revient pas dans ce match et le Portugal l'emporte deux à zéro et se qualifie pour sa deuxième finale européenne.
Alors que les Bleus n'ont plus battu les Allemands en compétition officielle depuis leMondial 1958, c'est la première fois que l'Allemagne et la France s'affrontent à l'Euro. La Mannschaft dispute sa sixième demi-finale d'affilée, en Coupe du monde et à l'Euro[106]. Dans une rencontre annoncée serrée entre les champions du mondeallemands et le pays hôtefrançais, l'entame de match est en faveur des Français qui sont disposés en4-2-3-1, mais supérieurs techniquement les Allemands dominent la première mi-temps face à des Bleus regroupés en défense. Sur un corner français en fin de première mi-temps,Bastian Schweinsteiger touche le ballon de la main et l'arbitre siffle penalty,Antoine Griezmann le transforme et la France mène contre le cours du jeu[107]. En deuxième mi-temps, les Français plus libérés, continuent de défendre mais les Allemands n'ont plus la même emprise.Antoine Griezmann reprend de la semelle un centre dePaul Pogba dévié par le gardienManuel Neuer qui voit la balle passer entre ses jambes. Les Bleus conservent leur avance jusqu'en fin de match avec notamment une parade décisive d'Hugo Lloris devant Joshua Kimmich dans les arrêts de jeu. La France se qualifie pour la finale de « son » Euro grâce au doublé deGriezmann, meilleur buteur de la compétition avec 6 buts.
L'Espagne est l'équipe ayant le plus réussi de passes avec 91 % de réussite. Elle est suivie de laSuisse (91 %) et de l'Allemagne (90 %)[114].
L'Allemagne est l'équipe qui possède le plus le ballon durant un match avec une moyenne de 63 % de possession. Elle est suivie de l'Espagne avec 61 %[115].
LePortugal et laFrance sont les équipes qui ont le plus tiré au but avec 121 tirs. Elles sont suivies de l'Allemagne (108 tirs)[116].
Le BelgeEden Hazard et le GalloisAaron Ramsey sont les meilleurs passeurs de la compétition avec quatre passes décisives, ils sont suivis deCristiano Ronaldo, auteur de trois passes décisives[118].
L'Euro 2016 a mis fin a un certain nombre de séries, voire de "malédictions" existantes. En quart de finale, l’Allemagne a mis fin à une série de neuf défaites en grande compétition contre la Squadra Azzurra. Au tour suivant, la France bat la Mannschaft pour la première fois dans un tournoi majeur depuis 58 ans. Enfin, en finale, le Portugal bat la France pour la première fois en compétition officielle, après trois demi-finales perdues (1984, 2000 et 2006). La dernière victoire portugaise face aux Bleus remontait au 26 avril 1975 lors d'un amical[119] austade olympique deColombes, remporté sur le score de deux buts à zéro grâce aux réalisations deNené etMarinho.
Cette édition est l'une des moins fertiles en nombre de buts depuis plusieurs années. Après la phase de poules (36 matchs), la moyenne atteignait 1,94 buts par match. Après les huitièmes, elle remontait à 2 buts par match (88 buts inscrits en 44 matchs). Après les quarts, et grâce notamment à la rencontre France-Islande (5-2) la plus prolifique de la compétition, cette moyenne s'élevait à 2,15 buts par match, toujours inférieure à celles de l'Euro 2012 et du Mondial 2014[120]. Après les demies, la moyenne est à 2,14 buts par match.
En prévision de l'Euro 2016, la France se dote dès 2014 d'une législation exonérant la société organisatrice de cette manifestation sportive, « Euro 2016 SAS », qui appartient à l'UEFA et à la FFF[124], de toutimpôt sur les bénéfices,cotisations sociales et taxe d’apprentissage, conformément à l'engagement pris par la France dès le dépôt de son dossier de candidature pour l'organisation de cette compétition en 2010[125],[126]. Cette mesure, prise en raison de la compétition des territoires pour attirer les compétitions majeures, suscite la polémique car elle devrait entraîner, selon les estimations, autour de 200 millions d'euros de manque à gagner pour l'État français[127].
Selon une étude commandée par l'UEFA, l'Euro 2016 coûtera au total 1,650 milliard d’euros (investissement pour la construction ou la rénovation des stades, sans compter 400 millions pour améliorer l'accès et les transports[147]) pour des retombées évaluées à 1,134 milliard d’euros pour l’activité en France[148]. Ces retombées économiques sont dues au surcroît d'activité généré, hors infrastructures et hors consommation locale : 800 millions de dépenses des 2,5 millions de spectateurs attendus (dont un million d'étrangers de 110 pays différents), avec notamment 600 millions pour l'hébergement, la restauration, le commerce, 200 millions de dépenses sur les « fans zones », et 400 millions pour le montant total des marchés remportés par les entreprises françaises en lien avec l'organisation[149]. Les rentrées fiscales de TVA liées à l'événement sont estimées à 178 millions (TVA de 10 à 20 % sur la consommation additionnelle et de 5,5 % sur la billetterie), ce qui porte les retombées économiques totales à 1,312 milliard d'euros[150].
Le 13 septembre 2012,Kuoni est désigné comme responsable de l'hébergement. Cet accord couvrira les besoins pour les équipes participantes, les officiels de match, les partenaires commerciaux et de diffusion, les journalistes, les fournisseurs et équipes responsables de l'organisation de la phase finale[153]. La société suisse avait déjà assumé ces fonctions pour l'Euro 2008.
À la suite desattentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, devant même lestade de France, les risques qui pèsent sur la compétition sont majeurs[154]. Malgré les inquiétudes deJust Fontaine, qui souhaite voir délocalisée la compétition[155], l'UEFA ne songe aucunement à réattribuer l'organisation de la compétition et maintient sa confiance envers le comité d'organisation français[156], avec lequel elle se réunit très régulièrement pour aborder les problèmes de sécurité, notamment celui desfans zones[157], identifié comme préoccupation potentielle majeure lors des 31 jours de l'Euro.
De nombreuses personnalités du monde du football affirment dans les jours suivant les attentats leur soutien au maintien de la compétition en France, commeVicente del Bosque[158] ouJoachim Löw[159]. Si plusieurs rencontres amicales sont suspendues (Allemagne-Pays-Bas[160] etBelgique-Espagne[161]), avec des menaces terroristes avérées[162],[163], les matchs retour des barrages sont maintenus sans incident à noter[164]. Le match amical opposant l'Angleterre et la France a eu lieu sans encombre austade de Wembley, donnant lieu à un vibrant hommage du public[165].
Les attaques pardrone sont un des dangers qui menacent les stades. En conséquence, tous les stades de l'Euro 2016 sont protégés par un dispositif israélien de repérage et de prise de contrôle de tout drone approchant un stade[170].
Plusieurs pays en lice (Russie, Croatie, Angleterre, Allemagne...) sont souvent accompagnés dehooligans, si bien que cinq matches[171] sont classés « niveau 3 » sur une échelle de risques de 4 et font l'objet d'un dispositif de sécurité renforcé, notamment au niveau des fan zones et des endroits des villes où les supporteurs sont le plus susceptibles de se rassembler[172]. Malgré ce renforcement, des phénomènes de violences initiés par des mouvements de foule et une alcoolisation excessive se sont déroulés en prélude du match opposant l'Angleterre à la Russie qui a eu lieu le 11 juin au stade Vélodrome de Marseille[173].
L'inquiétude quant à des risques terroristes est amplifiée lors dudouble meurtre de Magnanville ; ledjihadiste auteur de ces assassinats prophétise en effet que« l'Euro sera un cimetière »[174].
Des« fans zones », apparues lors de l'Euro 2008 en Suisse et en Autriche, sont prévues dans chaque ville française accueillant une rencontre du championnat. Il s'agit de grandes places disposant d'écrans géants retransmettant les rencontres en direct, accessibles aux spectateurs munis de billets ou non[175]. Elles sont définies et réglementées par une circulaire du 5 mars 2015 signée parPatrick Kanner,Thierry Braillard etBernard Cazeneuve[176] qui prevoit notamment des contraintes de contrôle d'entrée (inspection visuelle des sacs et/ou palpation) et de vidéosurveillance.
Fin mai, le Premier ministreManuel Valls assure que lesfans zones seront maintenues, même celle duChamp-de-Mars, au pied de latour Eiffel àParis[181], quand bien même le préfet de police de la ville estime qu'il faudrait qu'elle soit fermée pendant les rencontres se déroulant auParc des Princes et auStade de France (ce qui concernerait 12 des 51 matchs de la compétition)[182]. La présidente de la région Île-de-France,Valérie Pécresse, a annoncé de son côté être inquiète en ce qui concerne la sécurité du public dans lesfans zones[183] et vouloir les interdire au moindre dérapage.
Plusieurs actes detrouble à l'ordre public ont été déplorés lors du championnat, que ce soient des actes de hooliganisme, des violences entre fans ou d'autres actes, à la fois sur les sites où les matchs ont eu lieu et dans les villes à proximité[184],[185]. La violence a commencé immédiatement avant le début du tournoi , et a impliqué des affrontements entre supporters de plusieurs pays[186]. Certaines de ces émeutes sont venues de gangs listés commehooligan, qui visent délibérément à provoquer. Les organisateurs et les responsables gouvernementaux de plusieurs pays ont condamné ces actes et ont recommandé diverses sanctions pouvant aller jusqu'à l'exclusion de l'Euro pour les sélections où leurs fans sont mis en cause et l'interdiction de l'alcool.
En marge de la compétition, les policiersfrançais accueillent au début du mois de juin 180 policiers étrangers[187], venus des vingt-trois autres pays qualifiés à l'Euro[188]. Le but de ces effectifs est de traquer les hooligans présents sur le sol français[189], d'alerter les autorités françaises d'un éventuel changement de programme des supporters[190] et d'anticiper d'éventuelles bagarres[191]. Leur nombre est toutefois remis en question après les premiers incidents àMarseille et àNice[192].
Dans la nuit du jeudi au vendredi précédant le début de la compétition, les premiers incidents ont lieu àMarseille, le 10 juin lorsque les fans anglais présents lancent quelques projectiles en direction des forces de l'ordre, qui utilise des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Un Français et un Anglais sont placés en garde à vue. Plusieurs bagarres entre supporters sont également à déplorer[193]. Plus tard, six supporters anglais sont arrêtés et accusés d'avoir jeté des bouteilles sur la police. Un fan anglais est hospitalisé, tandis que des dizaines d'autres personnes sont blessées dans les affrontements. Le lendemain en début d'après-midi et à quelques heures du matchAngleterre-Russie, alors que les Anglais ont annexé le Cours d'Estienne-d'Orve, une trentaine de Russes débarque et commence à jeter des chaises et autres projectiles sur les fans anglais présents en terrasse. Les forces de l'ordre interviennent à nouveau et un hélicoptère anti-émeutes tourne au-dessus duVieux-Port et tous les bars ont fermé[194]. Le bilan est désastreux, étant de pas moins de trente blessés dont un entre la vie et la mort après avoir été battu à coup de barre de fer[195]. Peu avant le match, quelques incidents sont vite maîtrisés aux alentours dustade Vélodrome, mais quelques autres incidents ont lieu à l’intérieur même du stade après le coup de sifflet final, quand une centaine de fans russe escaladent une clôture pour attaquer les supporters adverses. Après les incidents, dix-neuf personnes sont arrêtées et déférées au parquet dont douze (Russes, Français, Anglais et Autrichien) sont condamnées à des peines de prison ferme allant jusqu'à trois ans[196]. Plus d'une vingtaine de fans russes sont également expulsés dont Alexandre Chpryguine, président de l’association des supporteurs russes, collaborateur du député Igor Lebedev, membre d'un parti d’extrême droite, qui sera de nouveau arrêté en France auStadium deToulouse quelques jours après son expulsion. L'équipe russe est suspendue avec sursis et menacée d'exclusion de la compétition en cas de nouvel incident dans un stade[197].
Une semaine plus tard au Stade Vélodrome, avant le match entre l'Islande et laHongrie, les fans hongrois ont tenté d'escalader leurs tribunes pour aller provoquer leurs adversaires avant le coup d'envoi.
Le 12 juin, des hooligansallemands s’en prennent à des supportersukrainiens sur la Grand-Place deLille. Des chaises volent, des personnes sont bousculées, mais l’intervention rapide des CRS provoque vite l’accalmie. Une trentaine de supporters se sont notamment jetés des bouteilles en verre et donnés des coups de pied et des coups de poing pendant quelques minutes[199].
Quelques jours plus tard, une bagarre éclate dans un train entreCalais etLille, entre supportersanglais etgallois et implique une quinzaine de passagers des deux pays, dans un wagon[200].
C’est un policier britannique spécialisé, faisant partie de ceux qu’on appelle des « spotters », chargés de repérer les supporteurs fauteurs de troubles, présent à bord du train, qui a pu alerter la police française. L’Angleterre et le Pays-de-Galles seront opposés sur le terrain jeudi à Lens en match de poule, et entre 40 et 50 000 supporters de ces pays y sont attendus. Beaucoup d’entre eux sont arrivés dès ce mercredi à Lens, dans une ambiance bon enfant.
Le 19 juin, quelques heures après le matchRussie -Slovaquie, l’ambiance tourne à l’orage. Plusieurs centaines d’Anglais alcoolisés chahutent avec les forces de l’ordre avant d'affronter de nouveau les fans anglais, quelques jours après les affrontements à Marseille, pendant quelques minutes, avant que ces derniers ne soit mis en déroute par des Russes, aidés de hooligans français. Pendant les événements du Vieux-Lille, d’autres groupes d’Anglais se sont reconstitués Grand-Place, et dans le quartier des Arts, obligeant les policiers à intervenir. À minuit, environ 300 Anglais sont à nouveau rassemblés, avec des Français, place de la Gare. Les policiers chargent à plusieurs reprises, avec gaz et grenade lacrymogène. Les supporters répondent avec des bouteilles. trente-sept personnes sont interpellées et on compte 50 blessés légers dont 16 hospitalisations[201].
Au lendemain des premiers incidents de l'Euro, de nouveaux affrontements ont eu lieu entre desNiçois et des supportersnord-irlandais, faisant sept blessés dont un souffrant d'un traumatisme crânien. Une bagarre éclate après que des Niçois ont provoqué les supporteurs britanniques Cours Saleya avec des échanges de coups et de jets de bouteilles[202].
Le 17 juin, une dizaine d'ultras espagnols arborant des insignes néo-nazis, et un supporter recherché après l'agression d'un employé de supérette sont interpellés. Les interpellés arboraient des croix gammées et des visages de hauts dignitaires nazis tatoués sur leur corps et sont suspectés de vol avec violences en réunion[203].
Le 12 juin, des hooligans parisiens s'en prennent à des supporters turcs à proximité du Parc des Princes avant le début du match Turquie-Croatie mais la police intervient rapidement et disperse les individus[204]. Des hooligans s'en prennent également à des supporters croates.
Trois jours plus tard, un bref affrontement entre supporterspolonais et allemands se produit auTrocadéro[205].
En marge de la finale de l'Euro 2016 le 10 juillet, la police a procédé à une cinquantaine d'interpellations, notamment près de lafan zone à Paris, aux abords du Stade de France (pour outrage, dégradations ou encore vente interdite à la sauvette)[206].
À Lyon, également en marge de la finale, 9 personnes ont été placées engarde à vue pour des« violences, outrages, détention d'artifices ou encore entrave à l'intervention des secours »[206].
Pendant le matchRépublique tchèque -Croatie, àGeoffroy Guichard, les supporters croates lancent des fumigènes puis une bombe agricole qui touche un pompier qui tentait de débarrasser la pelouse des fumigènes. S'ensuivent des affrontements dans la tribune entre supporters croates devant un des CRS et des stadiers rapidement dépassés par les événements[207]. Le match est interrompu pendant plusieurs minutes.
↑Les capacités des stades sont celles imposées par l'UEFA, et valables uniquement lors de l'Euro.
↑a etb+ 3 participations avec laTchécoslovaquie dont la République Tchèque et la Slovaquie étaient membres jusqu'en 1993 :1960,1976 ( V),1980.
↑a etb+ 6 participations en tant queUnion soviétique (devenue CEI à la fin en 1992) dont la Russie (héritière principale) et l'Ukraine étaient membres :1960 ( V),1964,1968,1972,1988,1992
↑« Hyundai-Kia joins as official sponsor for UEFA Euro 2012™ and UEFA Euro 2016™ »,UEFA.com, Union of European Football Associations,(lire en ligne, consulté le)