L’escalade, également appeléegrimpe ou parfoisvarappe (désuet)[Note 1], est unepratique et unsport consistant à progresser le long d'une paroi pour atteindre le haut d'unrelief ou d'unestructure artificielle par un cheminement appelévoie ou itinéraire, avec ou sans l'aide dematériel. Le terrain de pratique va desblocs de faible hauteur auxparois de plusieurs centaines de mètres, en passant par les murs d'escalade. Le pratiquant est couramment appelé « grimpeur »[Note 2].
À l'origine, l'escalade n'était pas considérée comme une activité de loisirs, mais comme un moyen d'accéder à un endroit surélevé qui offrait un meilleur champ de vision ou une meilleure protection contre les dangers. Leshommes préhistoriques escaladaient notamment certaines parois rocheuses présentant des cavités en hauteur destinées à les protéger des animaux sauvages et des prédateurs. Au fil des siècles, certains peuples se sont distingués par leur aptitude à escalader des parois rocheuses, comme les Chinois dont il existe des aquarelles datant duIVe siècle av. J.-C. qui représentent des hommes escaladant des rochers[2]. AuXIIe siècle, les AmérindiensAnasazis étaient réputés pour leurs qualités de grimpeurs qui leur permettaient d'installer leur village sur les hauteurs des falaises. Leurs aptitudes étaient telles que lorsque lesNavajos sont arrivés dans la même région, ils pensaient que les Anasazis étaient dotés de pouvoirs magiques[3]. Le 28 juin 1492,Antoine de Ville réussit à atteindre le sommet dumont Aiguille dans leVercors, réalisant ainsi lapremière ascension officiellement reconnue de l'histoire de l'alpinisme[4]. Dès lors, l'escalade se retrouve intégrée à la pratique de l'alpinisme et permet auxalpinistes de réaliser l'ascension de sommets toujours plus hauts et inaccessibles par la marche.
À la fin duXIXe siècle, l'alpinisme se développe et de nombreux clubs alpins se créent en Allemagne, en France, en Italie, en Angleterre et aux États-Unis[5],[6],[7],[8],[9]. Les alpinistes commencent à s'intéresser à la discipline de l'escalade en la dissociant de l'ascension d'une montagne, qui n'est plus une finalité ; en 1886, Walter Parry Haskett Smith réalise l'ascension de Napes Needle, un piton rocheux de 20 mètres situé à flanc de montagne dans leLake District enAngleterre. Cette ascension est reconnue comme étant le début de l'escalade comme activité à part entière, distincte des ascensions de sommets[10]. Avec l'augmentation de la difficulté des voies d'alpinisme, de nombreux alpinistes commencent à pratiquer l'escalade, notamment comme un moyen d'entraînement[A 1]. Ils vont alors grimper sur les parois duSalève enHaute-Savoie, les blocs deFontainebleau et les falaises de Lake District et deDresde enAllemagne orientale lors de sorties organisées par les premiers clubs alpins nouvellement créés[5],[11].
Les années suivantes, le niveau des grimpeurs progresse rapidement malgré un matériel encore très rudimentaire et les premières voies dans le5e degré decotation sont ouvertes. En 1903, Siegfried Herford réalise l'ascension deBotterill’s Slab (5) auScafell en Angleterre et Olivier Perry-Smith celle deLokomotive Esse (4+/5) àDresde en Allemagne. Ces deux voies atteignent alors la limite du système de cotation utilisé à l'époque, créé parHans Dülfer. Deux ans plus tard, Perry-Smith introduit un nouveau niveau de difficulté avec les réalisations deTeufelsturm et deSpannagelturm Perrykante. Ces voies seront classées par la suite dans le6e degré, lors de la mise en place du système de cotation proposé parWillo Welzenbach en 1925[A 2].
En 1945, avec la fin de la guerre, laFédération française de la montagne (FFM) est créée à la demande du Haut commissariat aux sports afin de développer les sports de montagne comme l'alpinisme et l'escalade[14]. Les années suivantes, l'escalade connaît un fort engouement, notamment aux États-Unis[15], et de nombreuses salles d'escalade sont ouvertes. De plus, l'apparition despitons à expansion permet de franchir des passages considérés comme infranchissables avec des pitons classiques. La première voie américaine dans le6e degré est ouverte en 1957 parRoyal Robbins, Mike Sherrick et Jerry Gallwas, en réussissant l'ascension de la face nord-ouest duHalf Dome dans leParc national de Yosemite[A 3]. Cette réalisation est la première d'une longue série de réussites américaines au parc du Yosemite, mais aussi en Europe. En 1962,Gary Hemming, Royal Robbins et trois de leurs compatriotes ouvrentLa directe américaine auxDrus, puis en 1965,La directissime, toujours aux Drus. Ils ouvrent aussi de nombreux itinéraires surEl Capitan, commeSalathé Wall (1961),North American Wall (1964) ou encoreMescalito (1974), qui restent encore aujourd'hui des références de l'escalade artificielle[A 3]. Parallèlement, l'escalade libre se développe peu à peu, en respectant l'éthique qui recommande de préserver la voie de l'usage abusif de pitons et à réussir les ascensions dans une approche minimaliste, voire sans aide.
Un grimpeur allemand gravissant une fissure avec une simple corde autour du torse dans les années 1960.
Forts de leur expérience sur les parois du Yosemite, les Américains font rapidement progresser l'escalade et de nouveaux degrés decotation sont atteints. En 1970,Ron Kauk réalise l'ascension d'Astroman (7a/5.11c), la première voie dans le7e degré[12], puis en 1972, John Bragg réussit le dévers deKansas City, premier 7b, et finalement en 1974, Steve Wunsch réussitSupercrack, le premier 7c[16]. Depuis la création de la FFM, la France est restée en retrait et n'a pas connu la même progression car l'escalade y est peu médiatisée, comparée à l'alpinisme[17]. Elle rattrape rapidement son retard, notamment grâce àJean-Claude Droyer, qui ouvre les premiers 6b en 1976 puis les premiers 6c et 7a en 1977[A 3], et plus encore àPatrick Berhault etPatrick Edlinger qui, dès la fin des années 1970, réalisent un grand nombre de premières auVerdon et àBuoux ainsi que de nombreuses ascensions ensolo intégral.
Si, pendant cette période, le développement de l'escalade a lieu essentiellement dans lespays occidentaux, lebloc de l'Est innove en organisant dès 1947 les premières compétitions d'escalade. À partir de cette date, l'URSS organise des compétitions qui sont la combinaison d'une épreuve de« tracé d'itinéraire », semblable à ladifficulté, et d'une épreuve de vitesse où les grimpeurs sont assurés enmoulinette par un câble d'acier[18]. Ces compétitions sont principalement réservées aux athlètes russes jusque dans les années 1980[19].
En 1979,Toni Yaniro, un jeune grimpeur de 18 ans, ouvre le8e degré en réalisantGrand Illusion (8a/5.13b)[12]. Cependant, cette ascension est mal vue du milieu de la grimpe, en raison de la méthode employée par Yaniro : après chaque tentative, il laisse la cordemousquetonnée, réalisant ensuite de nombreux essais enmoulinette. Cette façon de « travailler » une voie difficile avant son enchaînement en tête, habituelle de nos jours à haut niveau, était rarement pratiquée à cette époque ; l'éthique des grimpeurs privilégiait le style (ascensionà vue, engagement) plutôt que la difficulté[20]. Trois ans plus tard, en 1982, le reportage deJean-Paul JanssenLa Vie au bout des doigts est diffusé dans l'émission « Les carnets de l'aventure » surAntenne 2. Le documentaire, qui traite de la passion dePatrick Edlinger pour l'escalade et le solo intégral, remporte un franc succès tant en France que dans le reste du monde, est nommé à la9e cérémonie des César et fait connaître ce sport au grand public[A 4]. C'est à cette époque que l'escalade devient une discipline sportive à part entière et que sont organisées les premières compétitions internationales[21].
Au milieu des années 1980, Andrea Mellano, membre du groupe académique duClub alpin italien, et Emanuele Cassarà, journaliste sportif italien, préparent la première compétition moderne d'escalade et convainquent les meilleurs grimpeurs mondiaux d'y participer[19]. Au même moment en France, lemanifeste des 19 est signé par plusieurs grimpeurs de haut niveau afin de s'opposer à l'esprit de compétitivité dans ce sport. Malgré cela, la rencontre italienne, une épreuve de difficulté, a lieu le 7 juillet 1985 sur les falaises deBardonecchia enItalie, devant 6 000 spectateurs ; les vainqueurs sontCatherine Destivelle chez les femmes etStefan Glowacz chez les hommes[22]. L'année suivante, le succès est encore plus grand et la finale, remportée par les Français Patrick Edlinger et Catherine Destivelle, est suivie par plusieurs télévisions européennes et plus de 10 000 spectateurs. La même année, la France organise la première compétition en intérieur àVaulx-en-Velin dans la banlieue lyonnaise[19]. En 1988, l'UIAA reconnaît officiellement le circuit desWorld Series puis, en 1989, laCoupe du monde d'escalade de difficulté et de vitesse[19].
L'escalade se développe encore, renforcée par l'apparition desspits etplaquettes qui permettent d'augmenter la sécurité lors des ascensions, laissant le grimpeur se concentrer davantage sur la technicité et la difficulté des voies. De nombreuses salles d'escalade sont ouvertes dans les villes et des techniques d'entraînement scientifiques sont mises au point par Edlinger et Alain Ferrand[A 4]. Cependant, le monde de l'escalade reste majoritairement dominé par les hommes, hormis quelques rares exceptions comme Catherine Destivelle qui réalise le premier 8a féminin en 1986[23].
Durant les années 1980, la cotation monte rapidement.Wolfgang Güllich, un jeune grimpeur allemand, réussit en 1982 la première répétition deGrand Illusion, voie ouverte et cotée 8a par Yaniro. En 1984, il réalise lapremière ascension deKanal Im Rücken à Altmühtal, qui devient le premier 8b au monde[A 4]. En 1985, il réussit le premier 8b+,Punks in the Gym[24], puis en 1987 le premier 8c, surWallstreet[A 4]. L'AnglaisBen Moon réalise la première voie cotée 8c+ en 1990 avec l'ascension deHubble àRaven Tor auRoyaume-Uni. Finalement, en 1991, après un long entraînement spécifique,Wolfgang Güllich fait l'ascension d'Action directe et évalue sa cotation à 8c+/9a. De nombreux répétiteurs finiront par lui attribuer une cotation de 9a, et beaucoup la qualifient de 9a dur, ce qui en fait ainsi la première voie dans le9e degré[12], voie qui deviendra symbolique et qui sera repétée par de nombreux grimpeurs célèbres, tels qu'Adam Ondra à l'âge de quinze ans et Alex Megos.
En haute montagne aussi, le niveau technique d'escalade rocheuse augmente rapidement au cours des années 1980. Sous l'impulsion notamment deMichel Piola, de nombreuses voies d'escalade sont ouvertes dans lemassif du Mont-Blanc. La beauté et la difficulté de l'escalade sont alors préférées à la conquête des sommets[25].
Durant les années 1990, l'augmentation spectaculaire de lacotation connaît une période d'accalmie et le monde de l'escalade voit surtout de nombreux grimpeurs répéter les voies ouvertes les années précédentes. La seule exception étantAkira, une voie particulièrement difficile réalisée parFred Rouhling en 1995 et qu'il évalue à 9b[26]. Cette ascension est décotée en 9a en 2020 par Sebastin Bouin, à l'occasion de son Vintage Rock Tour[27].
Parallèlement à cette augmentation du niveau des grimpeurs et à l'ouverture de nombreuses voies d'escalade de toutes difficultés, une nouvelle discipline commence à se développer : lebloc[A 5]. Proposant une escalade plus courte mais plus technique et difficile, le bloc permet de travailler certains enchaînements de mouvements sans la contrainte du matériel ni l'obligation d'escalader plusieurs mètres de paroi avant d'arriver au passage difficile de la voie (« crux »). Certains grimpeurs commeFred Nicole y consacrent d'ailleurs une grande partie de leur temps, et le niveau ne tarde pas à s'élever avec le développement de la discipline. Les sites deFontainebleau,Hueco Tanks ouCresciano deviennent rapidement les endroits incontournables de cette pratique et voient un grand nombre d'ouvertures de blocs cotés entre 7B et 8A[Note 3]. Mais c'est surtout vers le petit site d'escalade situé àBranson, en Suisse, que le monde de l'escalade se tourne. Une première fois en 1992, lorsque Fred Nicole réaliseLa danse des Balrogs, premier bloc coté 8B, puis une seconde fois en 1996, où il réussitRadja, le premier 8B+[A 5]. La reconnaissance du bloc comme discipline d'escalade se traduit par son introduction en compétition, d'abord en 1998 comme test, puis de manière officielle l'année suivante[19].
Les années 1990 sont aussi marquées par l'arrivée de femmes dans le haut niveau de l'escalade. La FrançaiseIsabelle Patissier réalise de nombreuses ascensions de haut niveau, notamment dans lesgorges du Verdon, et domine les compétitions avec l'AméricaineRobyn Erbesfield[A 4],[28],[29],[30],[31]. Mais c'est surtoutLynn Hill qui marque l'escalade en 1993, en réussissant la première ascension en escalade libre deThe Nose sur la paroi deEl Capitan au Yosemite[A 5]. Cette voie de 34 longueurs réparties sur 1 000 mètres de hauteur n'avait alors jamais été réalisée dans ce type d'escalade, démontrant ainsi le potentiel féminin dans la discipline. Cet exploit est suivi cinq ans plus tard par la première ascension féminine d'une voie cotée 8c,Onky Tonky, réalisée parJosune Bereziartu.
En novembre 2000, la difficulté en bloc augmente une nouvelle fois avec l'ascension par Fred Nicole deDreamtime à Cresciano en Suisse[32]. Il évalue la cotation de ce bloc à 8C, ce qui provoque rapidement une polémique, notamment sur le nombre de mouvements que requiert ce bloc[A 6].
En 2001, alors âgé de 20 ans,Chris Sharma réussit la première ascension deBiographie[33], une voie cotée 9a+ qui a été équipée en 1989 parJean-Christophe Lafaille sur lesfalaises de Céüse en France. Les années suivantes sont marquées par les nombreuses premières et les répétitions d'ascensions de très haut niveau par une nouvelle génération de grimpeurs ayant commencé l'escalade dès leur plus jeune âge. Certains se distinguent dans lebloc, commePaul Robinson ouDaniel Woods, d'autres dans la voie, comme Chris Sharma etAdam Ondra, qui est alors le plus jeune grimpeur à atteindre leneuvième degré, à l'âge de13 ans[34]. À partir de 2008, de nouveaux niveaux de cotation sont atteints, notamment par Chris Sharma et Adam Ondra qui ouvrent plusieurs voies cotées 9b (Golpe de Estado,Fight or Flight) puis 9b+ (Change,La Dura Dura, Vasil Vasil).
Les années 2000 et 2010 sont aussi marquées par nombre de discussions et polémiques sur les cotations de voies et surtout de blocs au plus haut niveau. D'une part, parce que la cotation a augmenté très vite durant les deux décennies précédentes, et d'autre part parce que de nombreuses cotations sont revues à la baisse. Quelques grimpeurs commeDave Graham,Nalle Hukkataival et Daniel Woods prennent même activement part aux discussions, tentant de redéfinir clairement les limites du très haut niveau[35],[36],[37],[38].
Les femmes réalisent aussi des ascensions de très haut niveau. Après Josune Bereziartu, qui est longtemps restée la seule femme à réussir l'ascension d'une voie dans leneuvième degré,Sasha DiGiulian,Charlotte Durif etMuriel Sarkany atteignent aussi ce niveau en 2013[39],[40]. En 2016, elles sont une quinzaine à avoir atteint le9e degré[41]. En bloc, c'est la jeune grimpeuseAshima Shiraishi qui, à l'âge de 11 ans, fait parler d'elle en réussissant l'ascension deCrown of Aragorn, un bloc coté 8B/V13, difficulté alors atteinte par seulement quelques femmes[42] ; en 2015, elle réalise une voie9a+?[43] et en 2016 elle est la première à réaliser un bloc 8C/V15[44]. En février 2017,Margo Hayes réaliseLa Rambla (9a+) et est reconnue comme étant la première grimpeuse à atteindre ce niveau[45]. En 2021, Laura Rogora réalise la première ascension féminine d'un 9b/9b+,Erebor, voie ouverte quelques semaines auparavant par le grimpeur italien Stefano Ghisolfi[46].
En 2007, laFédération internationale d'escalade est fondée afin de développer les compétitions au niveau mondial. En 2011, àArco, ont lieu les premiers championnats du monde deparaclimbing qui concernent les déficients visuels, les déficients neurologiques et les amputés. La première Coupe du monde de bloc handisport est organisée en 2014. Après plusieurs années de palabres, l'escalade est finalement intégrée auxJeux olympiques de 2020 à Tokyo[47].
Deux types d'escalade permettent d'atteindre le sommet d'une voie. L'escalade libre, parfois désignée dans la littérature sous l'appellation « escalade à mains nues »,néologisme repris dans les années 1980 par le grand public[48],[49], regroupe les différentes pratiques où le grimpeur se sert uniquement de ses capacités physiques et desprises offertes par le rocher pour réaliser ses ascensions[49]. À l'exception deschaussons d'escalade et de lamagnésie, lematériel utilisé ne sert que pour l'assurage en cas de chute. Le second type est l'escalade artificielle, où lacorde et divers équipements jouent un rôle déterminant dans la progression du grimpeur. Celui-ci peut alors se hisser en tractant sur les ancrages mis en place (pitons,spits,coinceurs, crochets, etc.) et en se dressant sur des étriers qu'il fixe à ces ancrages[A 7]. Il arrive que d'anciennes voies d'escalade artificielle soient gravies en escalade libre (on parle alors de « libérer » une voie) ; c'est notamment le cas deThe Nose dans leparc national de Yosemite[50].
On distingue de nombreux types de pratique de l'escalade, selon la nature du terrain, la méthode d'ascension et le niveau d'équipement des sites. L'équipement en place (les protections) dans lesvoies d'escalade est variable selon la nature de celles-ci, le type de roche, les règles propres à chaque secteur géographique observées par les grimpeurs locaux, ou la compétence de l'équipeur du site.
L'escalade sportive se pratique sur desvoies entièrement équipées, où despoints d'ancrage (spits oubroches scellées) ont été mis en place au préalable, compte tenu du cheminement envisagé de la voie, afin de permettre au grimpeur de se protéger en mousquetonnant sa corde. Apparue dans les années 1980, l'escalade sportive est un des types d'escalade les plus modernes et des plus sécurisés[A 8].
L'escalade sportive est notamment pratiquée lors des compétitions d'escalade de difficulté.
L'escalade dite « traditionnelle » (également dénommée « trad ») se pratique sur des voies peu ou pas équipées : elle associe l'escalade libre et l'usage exclusif depoints d'assurage amovibles. Ces protections posées ne doivent pas laisser de trace sur la paroi ni endommager le rocher (escalade propre), contrairement aux trous forés pour insérer despitons à expansion ou même de simplespitons[51]. Le grimpeur pratiquant ce type d'escalade doit juger de la qualité de l'équipement qu'il rencontre et placer lui-même des protections supplémentaires[A 9] : descoinceurs dans les fissures et les trous ; des sangles autour de becquets, lunules et arbres. La pose de protections n'étant possible que si le rocher le permet, cette escalade se pratique essentiellement sur desvoies à fissures.
Lebloc se pratique sans baudrier ni corde sur des blocs ou murs rocheux de faible hauteur : il nécessite donc peu voire aucun matériel[A 10]. Pour limiter les risques de blessure lors d'une chute au sol, un ou plusieurscrash pads (tapis de protection) sont posés au sol pour amortir les réceptions ; de plus, il est utile qu'un partenaire effectue une « parade » afin de guider et amortir la chute du grimpeur, le cas échéant[A 11].
L'escalade en solo, dite simplement « solo », se pratique de manière autonome, sans la présence d'un second grimpeur assurant le premier : le grimpeur évoluant seul peut donc soit s'assurer lui-même, soit progresser sans protection ; on parle alors d'escalade en solo intégral.
L'escalade en solo avec auto-assurage se pratique de manière autonome, mais en utilisant dessystèmes d'assurage. Ce type d'escalade peut être pratiqué dans le cadre de l'escalade libre ou de l'escalade artificielle. Elle fait appel à des techniques complexes d'assurage en tête ou bien sur corde tendue depuis le haut de la voie : leur mise en œuvre peut être facilitée par l'utilisation de matériels spécifiques, comme des dispositifs mécaniques de blocage ou anti-chute, des absorbeurs de chocs, des cordes statiques[54].
Depuis le milieu des années 1990, le grimpeur françaisAlain Robert fait aussi régulièrement parler de lui dans les médias en faisant l'ascension degratte-ciel comme laBurj Khalifa ou laTour First[56],[57]. Ces ascensions sont réalisées la plupart du temps sans autorisation, ce qui lui vaut nombre d'arrestations par les forces de l'ordre[58].
Le solo intégral est également pratiqué au-dessus de l'eau ; on parle alors depsicobloc[A 12] ou dedeep-water soloing (« solo d'eau profonde » en anglais). Cette pratique permet de faire du solo intégral sans risquer de se tuer lors d'une chute, mais n'enlève pas complètement la possibilité de se blesser car l'impact sur l'eau peut être la source de contusions ou traumatismes. Apparu à la fin des années 1970, le psicobloc est particulièrement pratiqué sur les falaises de l'île deMajorque, dans lesCalanques de Marseille ou plus récemment enThaïlande, mais est resté peu connu du grand public[59].
Cette pratique a notamment été médiatisée par Edlinger dansLa Vie au bout des doigts (1982), le court-métragePsicobloc (2002), le premier topo consacré au psicobloc à Majorque (2006),Sharma réalisant l'archeEs Pontàs (2007, 9b)[60] ou l'organisation des compétitionsPsicobloc Masters depuis 2013[61],[59].
leparcours aventure se pratique sur des structures en hauteur, souvent en forêt ;
l'escalade glaciaire est l'escalade de pentes de neige ou de glace ou l'escalade de cascades naturelles ou artificielles de glace ;
ledry-tooling se pratique sur rocher avec du matériel de cascade de glace (piolets et crampons), souvent pour rejoindre une zone de glace ou sur un rocher ne se prêtant pas à l'escalade libre ;
l'escalade mixte est une pratique d'alpinisme sur un terrain combinant neige, glace et rocher ;
lagrimpe urbaine est l'escalade de façades de bâtiments ou monuments urbains le plus souvent ensolo intégral ;
leparkour consiste à se déplacer de manière acrobatique (course, sauts) dans un environnement urbain, en réalisant parfois desmouvements d'escalade ;
lecanyoning consiste à progresser dans le lit de cours d'eau ;
lesawanobori est l'escalade le long des parois rocheuses d'une chute d'eau ou des berges d'un ruisselet.
Lumières de bivouacs de grimpeurs dans la paroi d'El Capitan.Calcaire perforé par l'érosion, dit « à trous » ou « à gouttes d'eau ».
Lessites naturels d'escalade (SNE) comprennent l'ensemble des reliefs rocheux propices à la pratique de l'escalade. Les pratiquants distinguent ces sites selon les typesgéologiques de roche, le profil des parois, la longueur des voies et l'équipement permanent éventuellement en place. Les reliefs dehaute montagne sont généralement considérés comme des lieux de pratique de l'alpinisme plutôt que d'escalade, en raison des techniques mises en œuvre et des particularités du milieu (approche, conditions, neige, etc.)
Les sites sportifs sont des sites d'escalade où lespoints d'ancrage permettent d'assurer le grimpeur durant la totalité de son ascension[63]. Les points sont généralement constitués depitons à expansion ou de spits et le relais doit comporter au moins deux points d'ancrages reliés ou pouvant l'être[64]. Selon les pays, la disposition et le matériel d'ancrage peuvent être soumis à des normes réglementaires[64].
L'équipement d'une falaise est généralement réalisé par des bénévoles. Après avoir repéré les secteurs présentant un intérêt, ils obtiennent l'autorisation d'usage auprès des propriétaires (parfois sous forme d'une convention signée avec une fédération sportive). Les équipeurs ou ouvreurs sécurisent le secteur en créant des sentiers d'approche, en purgeant la falaise des blocs et pierres instables, en taillant les arbres et la végétation trop envahissants et en brossant éventuellement la roche. L'installation des points d'assurage peut être réalisée depuis le bas, il s'agit alors d'une « ouverture », ou depuis le haut endescendant en rappel. L'équipement d'une longueur de voie requiert entre une demi-journée et trois jours de travail[A 13]. Les noms des voies d'un secteur et leur description (cotation, tracé) sont ensuite répertoriés dans des publications destinées aux grimpeurs : lestopos.
À l'opposé des sites sportifs, leterrain d'aventure est un site où tout ou partie des équipements servant à l'assurage sont absents ou ne répondent pas aux normes[63]. Le grimpeur doit alors poser lui-même ses protections afin d'assurer sa sécurité. C'est sur ce type de site que l'escalade traditionnelle peut être pratiquée.
Unmur d'escalade avec des profils variés, sur le pignon d'un bâtiment d'une université britannique
L'escalade se pratique aussi bien en extérieur qu'en intérieur. Lesstructures artificielles d'escalade (SAE)[65] permettent de pratiquer l'escalade sportive ou lebloc tout au long de l'année, en ville, quelles que soient les conditions météorologiques. Les SAE sont utilisées par certains grimpeurs pour l'entraînement hors saison (en hiver) ou dans des créneaux horaires mieux adaptés aux obligations quotidiennes (en soirée, après les créneaux scolaires). Les SAE offrent aussi un lieu de pratique dans les régions peu fournies en falaises et blocs rocheux. Elles sont parfois considérées comme un lieu plus adapté ou sécurisant pour l'initiation à l'escalade[66]. Les SAE sont également devenues le lieu de pratique préféré de nombreux grimpeurs, qui se focalisent sur l'escalade en salle ou la compétition et délaissent l'escalade rocheuse.
Les « pans » désignaient à l'origine de simples panneaux de bois de fabrication artisanale et de petites dimensions, sur lesquels sont vissées des prises de main et de pied. Les premiers pans étaientbricolés à domicile par certains grimpeurs afin de s'entrainer régulièrement sur de courts passages, de faible hauteur (sans corde). Ils se sont répandus dans les années 1990, au sein des clubs d'escalade et à l'intérieur des salles d'escalade à corde.
Un « mur d'escalade » est un mur ou une paroi artificielle sur laquelle de nombreusesprises synthétiques sont fixées pour en permettre l'ascension. La plupart du temps, les murs d'escalade sont fabriqués avec des panneaux plats recouverts d'un matériau antidérapant, mais ils peuvent aussi présenter un relief ressemblant aux parois naturelles[A 14].
Les termes « mur », « pan » et « SAE » ne distinguent pas les structures avec points d'ancrage (escalade avec une corde) des structures sans points d'assurage (réception au sol ou sur tapis)[67].
Un mur de construction moderne, haut de 22 mètres et consacré à l'escalade sportive, dans une salle d'escalade privée (Azium à Lyon).
Une « salle d'escalade (à corde) » ou un « mur à corde » désigne souvent une large structure artificielle dédiée à l'escalade sportive, composée d'un ou plusieurs murs équipés depoints d'ancrage, et abrité à l'intérieur d'un bâtiment. De telles infrastructures peuvent être privées (entreprise) ou publiques (salle municipale), ouvertes au grand public (droit d'entrée payant) ou accessibles uniquement aux membres (club sportif, infrastructure scolaire). Lesystème de cotation est en général le même que sur les sites naturels (SNE) et la possibilité de modifier facilement le type et la position des prises permet une grande variété dans la difficulté. Les ouvreurs (les personnes qui créent les voies) renseignent en général au pied desvoies des fiches descriptives ou des tableaux récapitulatifs de leur niveau.
Outre l'escalade en salle, il existe quelques structures artificielles extérieures (en bois, plastique, béton, ciment, acier, etc.) construites dans cette optique ou détournées de leur vocation première au profit de l'escalade, tels les châteaux d'eau, viaducs ou façades de bâtiments[68],[69].
L'engouement des années 2010 pour la pratique du bloc a conduit à la création de « salles de bloc » modernes, susceptibles d'accueillir des compétitions. Ces structures artificielles sont dédiées uniquement à l'escalade de bloc, telle que pratiquée dans les compétitions. Elles sont construites à l'intérieur d'un bâtiment, avec une importante surface à grimper et des profils très variés (gros dévers, toit, proue, bombés...). À l'instar du bloc en extérieur, l'escalade y est pratiquée sans corde et à des hauteurs limitées. La chute des grimpeurs est amortie par d'épais tapis en mousse[B 1]. Pour laFédération française de la montagne et de l'escalade (FFME), ces structures de bloc se distinguent du simple « pan » par une hauteur suffisante et un vaste espace de pratique, de sécurité et de circulation[67]. Sur ces sites, des ouvreurs créent régulièrement de nouveaux passages de bloc, en modifiant les prises, en les identifiant par des repères (étiquettes, couleur des prises...) et en mentionnant la difficulté (à l'aide d'un code couleur).
L'escalade est un jeu de (dé)placements et d'équilibre. Le grimpeur progresse et déplace soncentre de gravité dans un univers vertical et acquiert ainsi un bagage gestuel. Les pieds servent à la progression et à l'équilibre par appui sur des prises ou par traction (« crochetage »). En escalade, un principe fondamental pour garder son équilibre est celui des « trois points d'appui », c'est-à-dire deux pieds et une main ou deux mains et un pied[A 15]. Cette règle est toujours enseignée chez les débutants, mais ne s'applique pas dans lesmouvements dynamiques[70].
Limiter l'effort fourni par les mains et les bras est essentiel dans un sport qui nécessite de l'endurance, notamment en grande voie. Les muscles des membres inférieurs étant nettement plus puissants et endurants que ceux des bras, le rôle des pieds et des jambes est de supporter une grande partie du poids du grimpeur[A 15]. Pour progresser ou effectuer des rétablissements, le grimpeur doit parfois se servir de son talon en le crochetant pour s'équilibrer et réduire l'effort sur ses bras afin de s'économiser. Les prises de main peuvent alors être utilisées dans de nombreuses directions et être tenues par seulement quelques doigts, voire une uniquephalange.
Certains mouvements spécifiques servent à la progression dans les cheminées, les toits, les fissures ou lesdièdres. De plus, si la plupart des mouvements s'effectuent de façon statique, où au moins une prise est toujours maintenue durant la progression, les mouvements dynamiques, comme les jetés, ne sont pas exclus, le grimpeur pouvant même quitter brièvement tous ses points d'appui simultanément[A 15].
Plusieurs techniques de progression ont été développées, en fonction du type d'ascension et des connaissances et capacités du grimpeur et de l'assureur. Elles font appel aux techniques d'assurage.
Lors de l'escalade en tête, le premier grimpeur escalade la paroi sans que la corde soit installée en haut (en « moulinette »). Au fur et à mesure de sa progression, il relie la corde auxpoints d'assurage à portée de sa main, par exemple en « mousquetonnant » unedégaine à unpiton à expansion, puis la corde à cette dégaine. Le premier de cordée procède ainsi jusqu'au relais. S'il chute, il tombera d'une hauteur au moins égale à deux fois la distance du dernier point mousquetonné[B 2],[71]. L'élasticité de la corde et la mobilité de l'assureur augmentent encore cette hauteur de chute mais permettent de l'amortir.
Le premier grimpeur arrivé au relais redescend immédiatement si la voie ne fait qu'une longueur (« couenne »), grâce à l'assureur (en « moulinette ») ou de manière autonome (« rappel »), ou fait monter le second grimpeur en l'assurant depuis le relais. Le second récupère les dégaines lors de sa progression afin que le premier puisse les utiliser pour la longueur suivante.
Sur certains types de voie naturelle, l'usage d'une corde « à double » est recommandé pour des raisons de sécurité ou de confort. Par exemple, sur une voie en zigzag, la corde à double permet de réduire les frottements (tirage) ou les chocs aux points d'ancrage, en alternant les mousquetonnages. Elle permet aussi au grimpeur de rester assuré, voire bloqué sur un brin pendant qu'il passe l'autre brin dans une dégaine lors de sa progression, notamment en escalade artificielle.
Une corde à double est recommandée dans le cas d'une cordée de trois grimpeurs (encordement en flèche). Elle peut être constituée d'un seul bloc ou de deux brins séparés, ce qui permet d'en répartir le poids entre les grimpeurs pendant la marche d'approche. Certains modèles de corde à double sont unicolores, d'autres possèdent deux brins de couleur différente, facilitant ainsi le repérage du milieu de la corde notamment pour la mise en place de rappels.
L'escalade en second est pratiquée sur les voies de plusieurs longueurs. Dès que le grimpeur qui monte en tête atteint le relais, il s'y attache (on dit qu'il « se vache »). Il assure ensuite à son tour, depuis le relais, celui qui monte en second. Au fur et à mesure de sa progression, le second récupère les dégaines posées par le premier de cordée ouleader.
Arrivé au relais, le second peut alors enchaîner sur la longueur suivante, qu'il grimpera alors en tête (on parle de« progression en réversible »), ou rester au relais pour assurer son compagnon (« progression en leader fixe »). Cette deuxième solution s'impose quand le second n'est pas assez expérimenté ou entraîné pour gérer une longueur en tête.
Grimpe en flèche.
L'escalade « en flèche » est une variante où le premier de cordée grimpe en tête sur une corde à double (avec deux brins de cordes au lieu d'un) et est suivi par deux seconds. L'un des seconds assure alors le premier de cordée sur les deux brins de corde puis, une fois celui-ci arrivé au relais, les deux seconds grimpent simultanément, assurés par le premier, chacun sur un seul brin de corde. Unsystème d'assurage spécifique (plaquette par exemple) est nécessaire à cette pratique. La flèche permet de réaliser l'ascension d'une voie de plusieurs longueurs à trois grimpeurs au lieu de deux habituellement et elle augmente la sécurité du grimpeur[72].
L'escalade àcorde tendue est la progression simultanée des grimpeurs. Le grimpeur de tête commence l'ascension jusqu'à ce que la corde qui le relie au second se tende. Le second commence alors à son tour à grimper sur la même voie. L'assurage s'effectue par le contrepoids d'un grimpeur par rapport à l'autre en cas de chute. Cette pratique nécessite une excellente maîtrise car elle présente des risques supplémentaires, mais elle permet d'avancer rapidement dans la voie en s'affranchissant des relais tant que le premier a le matériel nécessaire à la protection. Elle est fréquemment utilisée dans les longueurs faciles ou lors des records de vitesse sur des parois de plusieurs longueurs commeThe Nose dans leparc national de Yosemite.
L'escalade dite« en moulinette » se pratique avec la corde déjà passée dans le relais en haut de la voie. Le grimpeur est constamment assuré par le haut et n'a généralement pas à utiliser dedégaines lors de sa progression, tandis que l'assureur se trouve au pied de la voie[71],[B 2]. Cette technique, généralement utilisée en école d'escalade sur de faibles hauteurs, minimise l'amplitude d'une éventuelle chute car l'élève reste à portée de vue de l'assureur lors de son évolution. Elle est aussi employée par des grimpeurs entraînés souhaitant répéter un passage ou une série de mouvements.
Voie très difficile en falaise,cotée 7a, le long d'une colonnette.
La difficulté d'une voie est codifiée par un système decotation qui diffère selon les pays. En France, la cotation est exprimée par un chiffre (de 3 à 9), avec des subdivisions en lettre (dea àc), et éventuellement un signe (+, parfois- pour les notations anciennes). La difficulté par ordre croissant est donc notée, par exemple : ... < 4 < 5a < 5a+ < 5b < ...< 9c. Certainstopos utilisent des chiffres romains (IV, V+...). On peut trouver une double cotation (par exemple 5c/6a), notamment si les prises sont difficiles à atteindre pour les grimpeurs de petite taille.
En pratique, l'escalade proprement dite commence au niveau 4 dans lesystème de cotation français, le niveau 1 correspondant historiquement à la station verticale dans l'esprit de l'inventeur de cette échelle,Willo Welzenbach[B 3].
Parmi les systèmes de cotation à l'étranger, la notation anglaise propose deux cotations par voie, permettant de noter respectivement la difficulté et l'engagement, car la plupart des voies anglaises ne sont pas équipées et sont parfois difficiles à protéger. La cotation en bloc y diffère en outre de l'escalade en falaise.
Le matériel de base pour pratiquer l'escalade se limite en général à deschaussons d'escalade, conçus pour assurer un bon contact entre les pieds du grimpeur et la paroi. De même, de lamagnésie peut réduire la sudation des mains pour une meilleure préhension.
Afin de protéger le grimpeur en cas de chute, du matériel supplémentaire peut être utilisé, détaillé ci-dessous.
Selon la hauteur du bloc, sa difficulté et la dangerosité de la réception en cas de chute, le matériel du grimpeur se complète d'un ou plusieurscrash pads. Il s'agit d'un matelas de réception qui permet l'amortissement d'une chute et la protection de la zone de réception,qui est parfois rendue dangereuse par des cailloux, des racines ou des souches d'arbres. De plus, au moins une personne se charge de parer le grimpeur pour contrôler et amortir sa chute.
En escalade sportive, la hauteur atteinte par le grimpeur nécessite une protection supérieure à celle fournie par lecrash pad. Le matériel utilisé vise donc à empêcher le retour au sol du grimpeur. Il se compose de lacorde et des éléments de liaison qui permettent de l'utiliser.
La corde doit impérativement êtredynamique, c'est-à-dire pourvue d'une certaine élasticité et d'une grande résistance aux frottements, à l'opposé des cordes statiques prévues pour une progression verticale (comme enspéléologie). Elle est conçue pour résister aux contraintes d'une chute.
Cette corde est attachée au grimpeur par l'intermédiaire d'unbaudrier au moyen d'un nœud d'encordement (généralement unnœud en huit oude chaise) qui assure une fixation aisée, solide et fiable. Aux débuts de l'escalade, la corde était simplement attachée autour de la taille des grimpeurs, ce qui ne garantissait pas une totale sécurité et pouvait parfois occasionner une gêne pendant les ascensions voire des blessures (chocs, traumatismes) en cas de chute.
L'autre extrémité de la corde est reliée à l'assureur par le biais d'undispositif d'assurage. Le défilement de la corde est alors contrôlé au fur et à mesure de la progression du grimpeur en« donnant du mou », et l'assureur peut bloquer son défilement au cas où le grimpeur viendrait à chuter. Ce dispositif d'assurage est soit un frein (dans le cas d'undescendeur en huit ou d'unnœud de demi-cabestan), soit un dispositif auto-bloquant comme legrigri ou le cinch. Dans le cas d'unevoie en plusieurs longueurs, l'assureur est obligatoirement attaché (ou « vaché ») à unrelais[Note 4] (ou chaîne) qui est constitué d'au minimum deux points d'ancrage si la configuration de la paroi le permet.
En escalade sportive, lors de sa progression, le grimpeur se contente de passer sa corde dans desdégaines fixées sur lespoints d'ancrage de la paroi. Dans le cadre de l'escalade traditionnelle, c'est-à-dire pour les falaises peu ou pas équipées (souvent appelées« terrain d'aventure »), du matériel de protection supplémentaire est nécessaire : descoinceurs ou des sangles, parfois despitons sont installés afin d'y placer des dégaines.
Pour des raisons de sécurité, ce matériel de base est souvent complété d'uncasque afin de protéger le grimpeur comme l'assureur d'éventuelles chutes de pierres.
En escalade artificielle, l'équipement du grimpeur reprend celui utilisé en escalade sportive. S'y ajoute tout l'équipement permettant une progression artificielle :étriers permettant de se hisser sur l'ancrage pour en poser un nouveau, pitons voire, exceptionnellement,crochets à goutte d'eau pour la progression,marteau pour poser des pitons,dégaines explosives pour soulager le poids sur les ancrages en cas de chute, etc.
Dans ce cas, le matériel ne vise plus seulement à minimiser les conséquences d'une chute, il permet aussi de créer des points d'ancrage supplémentaires nécessaires à la progression du grimpeur.
L'escalade peut être pratiquée de manière très libre. Cependant, comme pour tout sport à risques, elle est soumise à de nombreusesnormes pour assurer la sécurité des grimpeurs. Les fabricants dematériel d'escalade, en particulier, sont contraints de respecter des normes strictes qui définissent les caractéristiques des équipements, particulièrement leséquipements de protection individuelle (EPI), leurcontrôle qualité et l'information faite aux usagers sur leur utilisation. Lesstructures artificielles sont également concernés[73].
En Europe, leComité européen de normalisation (CEN) établit desdirectives, en concertation avec les acteurs concernés, que tout matériel vendu dans l'Union européenne doit respecter. Il doit aussi être conforme aux lois de l'Union européenne et porter lemarquage CE (conformité européenne). En France, les normes sont harmonisées avec celles européennes par l'Association française de normalisation (AFNOR). De plus, ce matériel est soumis aux normalisationsISO tout au long de sa chaîne de fabrication afin d'assurer la qualité des composants[A 16].
La Commission européenne de normalisation établit les normes sur le plan européen, tandis que l'AFNOR traite des normes françaises. De plus, l'Union internationale des associations d'alpinisme (UIAA) définit unlabel selon des normes souvent plus strictes que celles de la Commission européenne, et tous les fabricants adhérents à cette association mondiale doivent respecter un cahier des charges précis afin de bénéficier de ce label.
Les normes concernant les prises d'escalade ont été élaborées par la commissionS53V et celles régissant l'utilisation des tapis de réception ont été établies par la commissionS530[74]. Pour faire respecter ces normes, des organismes, habilités en France par leministère de l'industrie, effectuent des contrôles réguliers. Toute irrégularité vis-à-vis de ces normes conduisant à un dommage corporel constitue une circonstance aggravante pour le fabricant.
Ces normes ou d'autres similaires sont respectées dans beaucoup d'autres pays en dehors de l'Europe.
La législation encadre également l'utilisation desEPI. Il existe trois catégories d'EPI pour protéger la personne : la première concerne les agressions superficielles, la seconde les agressions graves et la catégorie 3 protège contre les dangers mortels.
En escalade, les EPI de catégorie 1 sont par exemple les gants, les lunettes ou écrans de protection. Il est nécessaire qu'il comporte au moins la mentionCE. La seconde catégorie encadre notamment les casques et les crampons. Ils doivent comporter la mention « CE » et l'indication de l'année de fabrication, par exemple « CE12 » pour un casque fabriqué en 2012. Enfin lacatégorie 3 encadre par exemple les cordes, les baudriers, les mousquetons. Ceux-là doivent comporter la mention « CE », l'année de fabrication ainsi que le numéro du laboratoire agréé (par exemple « CE12987 »)[75].
EN 953+A1 ; mai 2009 « Sécurité des machines - Protecteurs - Prescriptions générales pour la conception et la construction des protecteurs fixes et mobiles »
EN 12277 ; avril 2007 « Équipement d'alpinisme et d'escalade - Harnais - Exigences de sécurité et méthodes d'essai »
Cette norme définit les exigences de sécurité et les méthodes d'essai relatives qui s'appliquent aux harnais utilisés en alpinisme et en escalade. Elle s'applique :
la résistance et la solidité de la coque du casque ;
le confort et la capacité à absorber les chocs du rembourrage intérieur ;
l'efficacité du maintien sur la tête et la facilité de réglage ;
la forme générale pour ne pas blesser et éviter les chocs[AFNOR 7].
EN 12572-1 ; mai 2007 (avec second tirage en décembre 2008) « Exigences de sécurité et méthodes d’essai relatives aux SAE avec points d’assurage »
Celle-ci s'appuie aussi sur la normeEN 15312-A1[AFNOR 8] qui concerne les équipements sportifs en accès libre[AFNOR 9].
EN 12572-2 ; février 2009 « Exigences de sécurité et méthodes d'essai relatives aux pans et blocs d'escalade »
Elle définit, entre autres :
la hauteur maximale de la structure ;
les exigences relatives aux matelas de réception en termes de :
dimension,
emplacement,
épaisseur,
la liaison entre eux ;
les méthodes d'essais de la structure, tels que :
la résistance à l'arrachement des inserts de prises,
la résistance aux chocs de la surface de la structure.
Elle fait référence à la première partie de la même norme ainsi qu'à la normeEN 12503 relative aux tapis de sport[AFNOR 10].
EN 12572-3 ; février 2009 « Exigences de sécurité et méthodes d'essai pour prises d'escalade »
Elle définit, entre autres :
les exigences de dimensions ;
les exigences d'ergonomie ;
la résistance à l'effort exercé lors de la fixation (notamment une compression trop importante lors du vissage) ;
la capacité de la prise à rester en place et à ne pas tourner pendant son usage ;
la résistance à la rupture lors d'une charge importante durant son utilisation[AFNOR 11].
EN 15151-1 ; octobre 2012 « Dispositifs de freinage avec blocage assisté de la main, exigences de sécurité et méthodes d'essai »
Elle définit les exigences de sécurité et les méthodes d'essai applicables pour les dispositifs de freinage avec blocage assisté de la main[AFNOR 12]
EN 15151-2 ; octobre 2012 « Dispositifs de freinage manuel, exigences de sécurité et méthodes d'essai »
Elle définit les exigences de sécurité et les méthodes d'essai applicables pour les dispositifs de freinage manuel pour l'assurage et la descente en rappel avec contrôle manuel uniquement, à des fins de protection contre les chutes de hauteur[AFNOR 13]
Les motivations qui poussent une personne à pratiquer l'escalade sont multiples et personnelles. Cependant, il existe des dénominateurs communs qui justifient la pratique de l'escalade.
L'escalade en extérieur se pratique quasiment exclusivement en milieu naturel, ce qui donne l'occasion aux grimpeurs de visiter des sites à l'écart de la civilisation et de profiter du cadre. Nombre de sites d'escalade sont situés dans des parcs nationaux, comme lesgorges du Verdon, leparc national de Yosemite ou encoreHueco Tanks, qui permettent aux grimpeurs de voir une faune et une flore spécifiques[réf. souhaitée], en plus de disposer de panoramas réputés depuis un emplacement privilégié.
Le défi physique que représente l'escalade est souvent source de motivations pour les grimpeurs.
La nature du rocher a une incidence sur les efforts à fournir en escalade. Sur les falaises calcaires, l'escalade s'effectue généralement en finesse sur dalles parfois compactes en adhérence ou « grattonnage » (progression sur de minuscules prises appelées grattons) qui exige de la confiance et de la détermination, sans jamais forcer musculairement, les efforts étant concentrés essentiellement sur les jambes et les pieds. Les bras participent seulement à l'équilibre. Sur le rocher granitique, les efforts sont beaucoup plus physiques, les parois étant souvent constituées de fractures, de la fissure verticale jusqu'à la cheminée, large fissure exigeante pour les membres supérieurs. En montagne, à la difficulté technique de l'escalade, s'ajoutent l'altitude (raréfaction de l'air) et le poids du sac[réf. souhaitée].
L’escalade est une excellente école pour apprendre à se connaître et à appréhender ses limites. Elle« met en œuvre une pratique collective et améliore le bien-être et la confiance en soi (et en l’autre), tout en améliorant la gestion de la peur »[78].
Dans le développement de l'enfant, l'escalade apprend« à prendre des informations (sur l’emplacement des prises et leur qualité) et à les interpréter pour trouver une solution efficace au problème posé par le support. Élargir son répertoire de solutions induit un apprentissage »[78].
Une notion importante est la part psychologique dans la pratique de l'escalade. Pour réussir une ascension, le grimpeur doit maîtriser son appréhension du vide ainsi que sa peur de la chute par la pratique régulière et progressive. Le grimpeur éprouve une satisfaction souvent génératrice de motivation par l'adrénaline qu'elle procure, mais aussi par le sentiment de plénitude et de maîtrise de ses actions et de sa vie qu'elle inspire[80], qui en fait uneactivité autotélique.
Le vide, appelé également « gaz » dans le jargon du grimpeur, est un élément important dans la pratique de l'escalade. Selon l'état d'esprit du grimpeur, il est inspirant et indissociable du plaisir que procure la difficulté technique. Selon l'aisance du grimpeur, le vide, grisant, sublime l'escalade.A contrario, un niveau insuffisant, la fatigue ou le stress peuvent rendre le vide extrêmement présent, gênant voire paralysant (sensation de vide qui aspire le grimpeur, moiteur, apnée). La configuration de la paroi, selon que les lignes sont fuyantes ou entrecoupées de repères visuels, participe de cette perception du vide plus ou moins aiguë[réf. souhaitée].
Les compétitions se tiennent le plus souvent en salle sur desmurs d'escalade, mais aussi sur des murs extérieurs, permanents ou provisoires comme pour les étapes de la Coupe du monde qui se déroulent àChamonix en France. Elles se déroulent généralement en trois tours : qualifications, demi-finale et finale, avec possibilité de super-finale en cas d'ex-æquo à la première place. Il existe trois disciplines principales : la difficulté, le bloc et la vitesse[IFSC 1].
Durant les épreuves de difficulté, les concurrents grimpent les mêmes voiesen tête, les uns après les autres. Ces voies doivent faire un minimum de 15 mètres de longueur pour 3 mètres de largeur et avoir une hauteur minimale de 12 mètres[IFSC 2],[IFSC 3]. Le vainqueur est celui qui atteint le plus haut point de la voie, en un seul essai. Une voie est réussie (comptée« TOP ») lorsque la dernièredégaine de la voie a été« mousquetonnée » ; si elle n'est pas réussie la dernière prise tenue par le grimpeur est comptabilisée. Pour le classement, on tient compte également de la façon dont la dernière prise a été utilisée. Un grimpeur qui l'aura valorisée en initiant un mouvement vers la prise suivante sera classé devant celui qui l'aura simplement tenue[IFSC 4]. Depuis 2012, la durée d'ascension est prise en compte pour le classement en cas d'égalité[86]. Cependant le temps limite pour la tentative de chaque grimpeur est de 8 minutes[IFSC 5]. Passé ce délai, le compétiteur est arrêté dans sa progression et la hauteur est mesurée à l'endroit de cet arrêt.
Durant le tour de qualification des compétitions de difficulté, les compétiteurs doivent grimper deux voies[IFSC 6]. Le classement est alors obtenu en effectuant la moyenne du classement obtenu sur chacune des deux voies[IFSC 7]. À l'issue des qualifications, sont retenus les 26 meilleurs pour la demi-finale. À l'issue de la demi-finale, il ne reste plus que les 8 mieux classés. En cas d'égalité sur un tour, les concurrents sont départagés d'après les résultats des tours précédents[IFSC 8].
La plupart du temps, les compétiteurs doivent grimper la voieà vue. Cela signifie qu'ils ne sont pas autorisés à voir les autres grimpeurs sur la voie car autrement leurs concurrents pourraient voir les astuces ou les erreurs des grimpeurs les ayant précédés, ce qui leur donnerait un avantage important. Ils ne peuvent pas non plus recevoir de conseils d'autres grimpeurs, et n'ont qu'un temps limité pour observer et« lire » la voie à son pied[IFSC 9]. Sinon les grimpeurs grimpent la voieflash, après avoir pu observer les techniques et enchaînements donnés par l'ouvreur de la voie, qui effectue une démonstration, puis par les autres grimpeurs.
Les épreuves officielles debloc se déroulent sur un circuità vue de cinq blocs pour les qualifications et de quatre blocs pour les demi-finales et les finales[IFSC 10]. Sur chaque bloc, les prises de départ à utiliser avec les mains et les pieds sont imposées, ainsi que la prise d'arrivée qui doit être tenue à deux mains[IFSC 11]. Une prise intermédiaire dite« bonus » est également matérialisée[IFSC 12].
Chaque compétiteur dispose d'un temps fixe, de cinq minutes durant les qualifications et les demi-finales[IFSC 13], et de quatre minutes pour les finales[IFSC 14], pour observer et tenter de réussir chacun des blocs, en réalisant plusieurs essais si nécessaire. Entre chaque bloc, il bénéficie d'une période de repos de même durée. Pour chaque tour, les compétiteurs sont classés selon : le nombre de blocs réussis, en ordre décroissant, puis la somme des nombres d'essais pour réussir les blocs, par ordre croissant, puis le nombre de prises bonus tenues, en ordre décroissant, et enfin la somme des nombres d'essais pour tenir les prises bonus, par ordre croissant[IFSC 15].
La formulecontest voit tous les compétiteurs d'une même catégorie disposer d'un temps commun, généralement deux à trois heures voire davantage, pour tenter de venir à bout du plus grand nombre de blocs possibles parmi les plusieurs dizaines qui leur sont proposés, dans l'ordre qu'ils choisissent. Le nombre d'essais n'est pas pris en compte. Chaque bloc réussi rapporte finalement 1 000 points divisés par le nombre de fois où il a été réussi (le grimpeur qui est seul à réussir un bloc reçoit 1 000 points, si 5 grimpeurs en réussissent un autre, ils reçoivent chacun 1 000/5=200 points). Le vainqueur est celui qui aura obtenu le plus grand total de points. La formulecontest est réservée au premier tour qualificatif des compétitions de bloc (parfois l'unique tour).
Deux compétiteurs chacun dans leur couloir de vitesse.
Lesépreuves de vitesse se déroulent sur deux voies identiques durant lesquelles les concurrents doivent atteindre au plus vite le sommet. Le vainqueur est celui qui réalise le meilleur temps. Les grimpeurs qui tombent avant d'arriver au sommet de la voie sont disqualifiés. Lors des qualifications, chaque grimpeur effectue généralement deux essais. Le classement est effectué d'après le meilleur des deux temps ou d'après le total des deux temps réalisés[IFSC 16].
Suivant le nombre de compétiteurs, les 4, 8 ou 16 mieux classés accèdent au tour final qui se déroule sous forme d'élimination directe[IFSC 17]. Le premier est opposé au dernier classé, le deuxième à l'avant-dernier, etc.
Des compétitions d'escaladehandisport sont organisées. Les sportifs y concourent par catégories : celle des aveugles et mal-voyants, celle des amputés et handicapés physiques et celle des déficients neurologiques. Le premier championnat du monde d'escalade handisport a eu lieu en juillet 2011[88]. Le premier championnat du monde de bloc handisport est organisé en 2014.
Durant son apprentissage, un grimpeur voit son niveau progresser au fur et à mesure de la pratique de l'escalade. Cependant, il peut présenter un souhait d'atteindre de meilleures performances, soit dans le cadre de la compétition, soit dans le cadre d'objectifs personnels. Pour cela, il peut mettre en place des techniques d'entraînement, par exemple en s'aidant de matériel spécifique[A 17].
L'entraînement s'organise selon différents plans : la technique, le physique et le plan mental et stratégique. Une progression dans ces différentes composantes permettra au grimpeur d'améliorer son niveau[B 4]. Cela peut s'organiser en fonction du type de pratique ; par exemple, sur le plan physique, les grimpeurs de bloc favorisent le développement de la puissance, les grimpeurs de voie cherchant en plus à améliorer leurs qualités de résistance et de récupération dans l'effort[89].
La manière de poser la main sur le rocher fait partie des techniques.
En premier lieu, le grimpeur entraîne — naturellement — sa technique de par la pratique de base de l'escalade. Il apprend alors à placer son corps de manière adéquate et doit aussi acquérir une maîtrise des placements de pieds afin d'économiser au maximum ses membres supérieurs[A 18]. À partir d'un certain niveau, il doit aussi passer par un apprentissage et une mise en pratique des différentsmouvements d'escalade afin de continuer à progresser[90]. Ce but est souvent atteint en diversifiant les supports, les types de prises ou de rochers pour acquérir des techniques spécifiques supplémentaires. De plus, la pratique du bloc ou les entraînements dans des salles de bloc ou de pan permettent de travailler certains mouvements spécifiques.
Selon le type d'escalade pratiqué, il est nécessaire d'apprendre à utiliser le matériel de manière efficiente. Lors d'escalade enterrain d'aventure ou artificielle, la pose de points d'assurage est nécessaire, mais doit aussi être parfaitement maîtrisée, d'une part pour être certain du bon fonctionnement du matériel, d'autre part pour passer le moins de temps à les mettre en place, car cela entame les réserves d'énergie du grimpeur et limite ses capacités lors de l'ascension.
Grimpeur de bloc sollicitant sa force physique pour réussir son ascension.
En second lieu, le grimpeur cherche à améliorer son niveau sur le plan physique. Par les types d'efforts très différents qu'elle implique, l'escalade fait appel principalement à trois filières énergétiques : la« force pure », larésistance, l'endurance. En améliorant sa force, le grimpeur sera plus performant sur le plan musculaire, il pourra fournir une puissance musculaire plus importante pendant un temps réduit. S'il améliore sa résistance, il sera capable de fournir un effort d'intensité moyenne plus souvent. Pour finir, en entraînant sacontinuité, il sera en mesure d'enchaîner les efforts après de courtes pauses ou repos[91],[A 19].
Il est également nécessaire de travailler d'autres composantes physiques, notamment l'endurance, qui est la capacité à fournir un effort long, sans repos et s'inscrivant dans la durée. La souplesse et l'élasticité des muscles (parétirements) offrent plus de possibilités au corps, notamment pour atteindre des prises ou réaliser des mouvements plus avancés[89],[A 20]. Enfin, le grimpeur peut renforcer sa résistance articulaire, les articulations, particulièrement des doigts, étant très sollicitées. Cet entraînement peut lui éviter les blessures.
Pour améliorer son niveau, le grimpeur peut améliorer son mental et sa stratégie face à une voie[92]. Avant d'entamer une escalade, le sportif a la possibilité de visualiser les prises présentes et les mouvements à effectuer pour atteindre le sommet. Cette préparation, la« lecture de voie », peut être améliorée en favorisant une bonne mémorisation, une bonne concentration et une prise de décision juste[90],[A 21].
La confiance est une autre voie d'amélioration, notamment dans le matériel utilisé, en l'assureur qui retient le grimpeur en cas de chute, mais aussi en lui-même, pour tenter des mouvements difficiles. Comme dans d'autres sports, un esprit combatif est nécessaire pour atteindre ses objectifs[93].
Le grimpeur apprend enfin à améliorer sa stratégie. Tout d'abord, il peut apprendre à organiser sa grimpe pour éviter des creux de fatigue. Ensuite, il veille à bien s'échauffer pour éviter les blessures et à reconnaître le moment opportun pour tenter une voie ou un mouvement difficile. Enfin, en vue de maintenir un bon niveau de forme, il apprend à correctement s'hydrater et se nourrir ainsi qu'à éviter lesurentraînement, qui peut amener à se blesser, se fatiguer inutilement ou se démotiver[A 20].
Une salle d'entraînement avec un pan Güllich au centre et un pan sur le mur de gauche.
Pour s'entraîner, les grimpeurs ont à disposition plusieurs moyens d'entraînement qui dépendent des objectifs fixés. Dans une préparation physique généralisée, un grimpeur peut pratiquer par exemple la course à pied (footing) ou la corde à sauter pour améliorer sonendurance cardiovasculaire, des exercices d'étirements pour améliorer sasouplesse. Plus spécifiquement, il peut pratiquer lamusculation pour améliorer sa force et entraîner des muscles plus particuliers, par exemple avec unebarre de traction ou desanneaux.
Des outils d'entraînement spécialisés pour l'escalade existent. Il s'agit par exemple dupan qui regroupe une quantité importante de prises afin d'offrir un grand échantillon de gestuelles possibles. Lepan Güllich ou la poutre permettent également un entraînement des mouvements spécifiques à l'escalade[A 22].
L'escalade est considérée comme un sport à risques, mais son intégration auxX Games contribue à lui donner une image desport extrême. Pourtant, parmi lessports liés à la montagne, elle reste l'un des moins accidentogènes[94],[95].
Selon l'institut de veille sanitaire français, sur la saison estivale 2000-2003, 11 décès et 239 victimes liés à la pratique de l'escalade sont dénombrés, en comparaison de 130 et 1 473 pour l'alpinisme, et de 203 et 4 136 pour larandonnée pédestre[96]. Une étude annuelle menée par leClub alpin suisse depuis 1984 confirme la même tendance pour la Suisse, où l'escalade compte en moyenne 6 décès par année contre 37 pour la haute montagne et 44 pour la randonnée[97]. Ces chiffres concernant l'escalade sont donc relativement bas.
L'escalade, comme la plupart des sports, présente des risques. Ceux-ci sont principalement de deux natures, chute du grimpeur ou chute d'objets[99]. Pour chacun, desEPI existent afin de pallier ces dangers.
La chute du grimpeur, relativement fréquente en escalade, n'entraîne généralement pas de blessures car elle est amortie par la chaîne d'assurage : assureur, dispositif d'assurage, corde, points de progression et baudrier. Néanmoins, des défaillances dans cette chaîne peuvent causer une longue chute, une chute violente (chute defacteur 2), voire un retour au sol. Les défaillances les plus fréquentes sont une faute d'inattention de l'assureur, un mauvais encordement, une mauvaise utilisation du dispositif d'assurage, voire une rupture depoint de progression (surtout enescalade artificielle). De par les normes très strictes posées sur le matériel, les erreurs humaines dominent sur les défaillances du matériel[100].
Dans les sites naturels, des chutes d'objets peuvent se produire : rocher instable, bloc de glace (encascade de glace), matériel perdu par les cordées situées au-dessus, ou même objets lancés par des individus inconscients situés en haut des voies. Le port ducasque permet de s'en protéger. Les grimpeurs crient« corde » ou« cailloux » s'ils doivent lancer une corde ou s'il leur arrive de faire glisser une pierre. Ce risque est également présent en intérieur, dans une moindre mesure. Il peut alors venir de la chute de matériel lors de sa manipulation en haut de voie ou deprises d'escalade lors de leur installation sur le mur.
Les blessures causées par la chute du grimpeur varient selon le type d'escalade pratiqué. Dans le cadre de l'escalade sportive, elles sont généralement mineures car le grimpeur peut disposer de nombreux points d'assurage qui l'empêchent de faire une chute trop importante et donc de se blesser gravement. Les blessures sont alors dues au contact avec la paroi et vont des petites éraflures auxcontusions. Le risque de toucher la paroi lors d'une chute varie grandement selon le type de voie pratiquée. Sur une voie endévers, ce risque est réduit, alors que sur une paroi endalle, il est augmenté.
Lors de la pratique de l'escalade traditionnelle, les blessures peuvent être plus graves qu'en escalade sportive, car les points d'assurage sont soit peu fiables, soit inexistants et le grimpeur doit placer lui-même ses propres protections. De ce fait, les points sont susceptibles de ne pas supporter la violence d'une chute, ce qui augmente la hauteur potentielle de chute avant que le grimpeur ne soit retenu par la corde. Dès lors, le grimpeur risque de frapper violemment la paroi, ce qui peut conduire à des blessures graves. De plus, à cause de l'augmentation de la hauteur de chute, il arrive que le grimpeur ne soit pas retenu par la corde et qu'il finisse sa course en tombant au sol. Ce type d'accidents est souvent la cause de blessures graves comme desfractures desmembres inférieurs, dubassin ou de lacolonne vertébrale. Dans certains cas, il arrive que le grimpeur se retourne, se retrouvant ainsi dos à la paroi, et que sa tête ou sonrachis heurte la roche. Ce type d'accident peut être très grave car le choc peut provoquer untraumatisme crânien.
Dans le cadre dubloc, les chutes peuvent avoir une conséquence supplémentaire car le grimpeur n'est assuré par aucune corde. Lecrash pad amortit l'atterrissage et il n'est pas rare que des personnes se tordent la cheville lors d'une mauvaise réception. De plus, lors de l'escalade de blocs de grande hauteur, des lésions auxgenoux, auxhanches et à la colonne vertébrale peuvent survenir. Une chute à côté ducrash pad peut aussi être la cause de blessures car le grimpeur risque alors d'atterrir sur un rocher ou une racine d'arbre.
Le casque est la seule protection efficace pour un grimpeur.
La chute d'un élément externe, comme un morceau de roche, peut causer des blessures dont la gravité dépend de la taille de l'objet et de la hauteur de la chute. Cet accident demeure malgré tout assez rare. Les lésions vont de la simple égratignure jusqu'à, dans certains cas extrêmes, la mort du grimpeur ou de l'assureur. Il n'est pas rare de faire tomber de petits cailloux lors d'une ascension qui, s'ils ne sont pas une source de risques pour le grimpeur, peuvent l'être en revanche pour la personne qui s'occupe de l'assurage ou pour une autre cordée.
Le port d'uncasque permet de limiter notablement les risques dans de tel cas ou, du moins, de limiter la gravité des blessures à la tête. Le décès deJean Couzy dans lemassif du Dévoluy en 1958, victime d'une chute de pierre, a contribué à la prise de conscience de l'importance du port du casque en escalade[101].
Les blessures causées par la pratique de l'escalade sont dues à des efforts trop importants sur une ou des régions du corps. Elles touchent principalement les articulations, les muscles et les tendons qui sont énormément sollicités lors de certains mouvements ou pour tenir des prises de petites tailles. Les doigts et les mains sont d'ailleurs particulièrement sujets aux lésions dues à un effort trop violent. Selon une étude en ligne, la main représente un tiers des lésions tandis que les membres inférieurs (genou, cheville et pied) en représentent un quart ; le reste est occupé par lerachis, l'épaule et lecoude[102].
Une des plus courantes lésions de ce type est la rupture de poulie, qui arrive généralement lors d'une mise en charge violente sur une prise de petite taille ; elle consiste en une déchirure partielle ou complète d'une ou plusieurs poulies digitales, qui servent à maintenir lestendons fléchisseurs des doigts au contact du squelette[A 23]. Cette lésion est assez spécifique à l'escalade[103].
Latendinite est aussi une des affections régulièrement rencontrées en escalade à cause des efforts répétés sur les tendons. Elles apparaissent le plus souvent au niveau des doigts et du poignet, mais peuvent aussi survenir au coude ou à l'épaule.
Dans les traumatismes, les membres inférieurs sont les plus visés lors de la pratique du bloc tandis que ce sont les membres supérieurs et en particulier la main qui sont touchés lors de la pratique de la voie[102].
L'encadrement et l'enseignement en escalade, permettant d'évoluer en sécurité dans la pratique, peuvent être dispensés dans le cadre de cours d'éducation physique et sportive, dans les associations par des personnes expérimentées et des diplômés fédéraux, par des moniteurs d'escalade ou des guides de montagne.
Dans le milieu associatif, lesclubs sportifs liés au milieu de la montagne, affiliés auClub alpin français, à laFédération française de la montagne et de l'escalade (FFME) ou à laFédération sportive et gymnique du travail, dispensent des formations et diplômes d'initiateur fédéral escalade. Ces initiateurs escalade seront alors habilités à encadrer des groupes de grimpeurs (sans y être astreints). Des grimpeurs expérimentés n'ayant pas de diplôme d'initiateur fédéral encadrent parfois aussi, les formations sont néanmoins fortement conseillées.
Ces formations et diplômes concernent la pratique surmur d'escalade (SAE), enSNE sportif d'une ou plusieurs longueurs, jusqu'à l'escalade dite « traditionnelle ». Les premières étant plus rapides à passer, les suivantes plus exigeantes et polyvalentes. Le monitorat fédéral favorise aussi l'accès à la performance.
Le dénonciation des conventions d'usage existantes engagée par la FFME[pas clair][105] peut provoquer le changement de classement d'un site. C'est le cas descalanques de Marseille, qui se retrouvent classées commeterrain d'aventure[106]. Les diplômes[Lesquels ?] ne permettant d'encadrer qu'enenvironnement non spécifique[Quoi ?] ne permettent donc pas de travailler sur ces sites.
Diplôme d'État de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport
La mention « escalade en milieux naturels » permet d'encadrer le sport dans toutes ses dimensions : environnements spécifique et non spécifique, c'est-à-dire sur tous sites naturels etvia ferrata situés à une altitude inférieure à 1 500 m[108]. Elle permet donc d'encadrer sur un site classé comme terrain d'aventure et sur des itinéraires de plusieurs longueurs. Cette formation est organisée par l'Étatcar elle garde l’exclusivité pour l'environnement spécifique[pas clair]. Elle est notamment dispensée dans lesCentre de ressources, d'expertise et de performance sportives (CREPS).
En 2016, leCertificat de qualification professionnelle « animateur d'escalade sur structure artificielle » (CQP AESA) est créé par la branche professionnelle[111]. Il permet à son titulaire d’encadrer contre rémunération et en autonomie des activités d’escalade sur structures artificielles, auprès de tout public, de l’initiation jusqu’aux premiers niveaux de compétition[111]. Le titulaire est contraint à un volume horaire maxium de travail partiel de 360 heures par an[111].
la licence « éducation et motricité » permet d'enseigner l'escalade auprès de tout public jusqu'aux jeunes adultes (26 ans) ;
la licence « entraînement » donne à son titulaire la possibilité d'entraîner en escalade, à condition qu'il ait suivi l'option « escalade » lors de son cursus et qu'il ait validé lecadre 6[Quoi ?] de son supplément au diplôme.
En Suisse, l'Association suisse des guides de montagne délivre un titre de moniteur d'escalade après une formation et des examens pratiques et théoriques. Le candidat doit notamment être capable de grimper une voie cotée 7b pour les hommes et 7a+ pour les femmes[112].
La nidification d'unfaucon pèlerin est le motif d'interdiction temporaire d'escalade, dans plusieurs secteurs en France[113].Exemple de développement des voies d'escalade affectant les plantes vasculaires des falaises. Des falaises présentant une végétation dense(photographie en haut à gauche) et peu abondante(photographie en haut à droite) ont été sélectionnées pour l'établissement de nouvelles voies d'escalade. La végétation et les lichens ont été photographiés avant(photographie en bas à gauche) et après l'ouverture des voies(photographie en bas au milieu), ainsi qu'après30 ascensions par des grimpeurs(photographie en bas à droite)[114].
Comme d'autressports de nature, l'escalade en extérieur a desimpacts négatifs sur l'environnement[115]. La pratique de l'escalade est ainsi parfois l'objet de concertations, de conflits ou de conventions entre les grimpeurs, les associations de défense de l'environnement, les parcs nationaux, les pouvoirs publics (mairie, élus), les propriétaires et les usagers des terrains.
À l'instar d'autres activités de plein air, la surfréquentation de certains secteurs peut être une source de pollution ou de nuisances pour les propriétaires de terrains et les riverains : déchets abandonnés[120], bivouac etcamping sauvage[120], stationnement de véhicules[121], bruit, perturbation du bétail ou des chasses[122].
L'emploi de magnésie, outre l'aspect visuel disgracieux, pollue les voies d'escalade par la poudre blanche résiduelle qui colle durablement aux prises et aurait un effet délétère sur la végétationépilithe, au contraire de lacolophane, résine d'origine organique[123].
Pour le public non-initié, l'escalade est souvent associée à uneaventure, une activité à risques, voire unsport extrême[124], procurant des « sensations fortes » accrues par lapeur du vide et l'éventualité d'une chute au sol. Cette image est souvent reprise par les médias, alors qu'elle ne correspond pas à la réalité des pratiques modernes toujours plus sécurisées, surfalaises équipées oustructures artificielles. La majorité des grimpeurs revendique au contraire un refus du « risque inconsidéré » et défend l'idée d'une aventure construite sur laperformance sportive[125].
Par ses différents aspects, l'escalade véhicule d'autres images qui sont parfois utilisées dans le milieu de lapublicité, autant télévisée que papier[126].
La marque de barres de céréalesGrany utilise l'aspect« proche de la nature » avec une publicité mettant en imagePatrick Edlinger diffusée en 2004[127]. Cette publicité en reprend une diffusée plus tôt en 1988 de la même marque mettant en avant le« contact et la pureté » du sport pour vanter les mérites du produit[128]. La technique puriste de Patrick Edlinger est aussi utilisée pour apporter une image« pure » des barres Grany[129].
↑Les termes « escaladeur », « varappeur » et « rochassier » ne sont plus utilisés par les pratiquants et médias spécialisés. D'autres termes comme « ascensionniste » ou « alpiniste » désignent des adeptes d'une pratique plus spécifique en haute-montagne, l'alpinisme.
↑Enbloc, la cotation est généralement notée avec une lettre majuscule pour la différencier de la cotation en falaise. À cotation équivalente, le passage de bloc est plus difficile que la voie en falaise.
↑Le termepsicobloc a été inventé par l'Espagnol Miguel Riera, un grimpeur qui pratique ce type d'escalade depuis plus de 20 ans.Labreveux et Poulet 2009,p. 28.
↑AurélienGloria et MichelRaspaud, « Émergence des compétitions d’escalade en France (1980-1987). Genèse d’une offre fédérale »,Staps,no 71,,p. 99-114(lire en ligne).
↑Nicolas Mattuzzi, « Seb Bouin et Lucien Martinez enchaînent tour à tour « Akira » proposé comme le premier 9b au monde »,Planète Grimpe,,p. 2e paragraphe(lire en ligne).
↑Par exemple, lesnormes françaises NF EN 12572-1, NF EN 12572-2, NF EN 12572-3 et NF S 52400 : Exigences de sécurité relatives aux structures artificielles d’escalade.
↑« Sports de nature, sports à risques ? »,Lettre du réseau national des sports de nature, Pôle Ressources National Sports de Nature (Ministère des Sports),no 19 juin 2006,,p. 4.
↑Voir les interdictions du site Bionnassay liée au stationnement de véhicules, dansGrimper, « Bionnassay : site escalade », surGrimper.com(consulté le).
↑L'exemple du site français de Sainte-Croix interdit à la suite d'un conflit avec les chasseurs :Grimper, « Sainte-Croix : site escalade Falaise, accès, topo Sainte-Croix, France », surGrimper.com : l'actualité de l'escalade, tests matériel d'escalade, salles d'escalade(consulté le).
A. Gloria, M. Raspaud, « Émergence des compétitions d'escalade en France (1980-1987) : genèse d'une offre fédérale »,STAPS, vol. 27,no 71, 2006, p. 99-114.
O. Hoibian, « De l'alpinisme à l'escalade libre, l'invention d'un style ? »,STAPS, vol. 16,no 36, 1995, p. 7-15.
E. de Léséleuc,Les "voleurs" de falaise : un territoire d'escalade entre espace public et espace privé, Pessac, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2004.
C. Martha, « L'engagement du corps dans la pratique de l'escalade »,in O. Sirost (Ed.),Le corps extrême dans les sociétés occidentales, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 179-185.
A. Suchet, « L'invention du piton d’escalade et sa diffusion en Europe : étude d’une innovation sportive en montagne »,Science & Motricité, vol. 31,no 97, 2017, p. 45-52.
La version du 22 janvier 2014 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.