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Enola Gay

38° 54′ 39″ N, 77° 26′ 39″ O
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Wikipédia:Bons articles

Vous lisez un « bon article » labellisé en 2018.

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirEnola Gay (homonymie).

Enola Gay
Vue de l'avion.
L'équipage de l'Enola Gay pendant laSeconde Guerre mondiale, avec le pilotePaul Tibbets au milieu.

ConstructeurGlenn L. Martin Company àOmaha,Nebraska
RôleB-29-45-MOSuperfortress
StatutPréservé auCentre Steven F. Udvar-Hazy duNational Air and Space Museum
Mise en service
Date de retrait
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L'Enola Gay (prononcé enanglais : [ɪˈnoʊlə ˈɡeɪ]) est l'avionbombardierBoeing B-29 Superfortressaméricain qui a largué unebombe atomique surHiroshima, à la fin de laSeconde Guerre mondiale. L'avion est fabriqué par laGlenn L. Martin Company et nommé par le pilotePaul Tibbets en l'honneur de sa mère Enola Gay Tibbets. Le, au cours des dernières étapes de laSeconde Guerre mondiale, il estdevenu le premier avion à larguer unebombe atomique sur une cible stratégique. La bombe, nomméeLittle Boy, touche la ville d'Hiroshima, auJapon, et cause des destructions sans précédent. L'Enola Gay participe à la seconde attaque atomique comme avion de reconnaissance météorologique pour le bombardement deKokura, mais une couverture nuageuse défavorable entraîne un changement de cible et c'estNagasaki qui est bombardée à la place parBockscar, un autre B-29.

Après la guerre, l'Enola Gay retourne auxÉtats-Unis, où il opère depuis labase aérienne Walker auNouveau-Mexique. En, il est transféré àKwajalein, dans lePacifique, pour desessais nucléaires liés à l'opération Crossroads, mais n'est pas choisi pour un largage test àBikini. Plus tard cette même année, il est transféré à laSmithsonian Institution et passe de nombreuses années, stationné sur des bases aériennes, exposé sans protection, avant d'être démonté et transporté en 1961 dans un hangar du Smithsonian àSuitland, dans leMaryland.

Dans lesannées 1980, des groupes d'anciens combattants appellent leSmithsonian à mettre l'avion en évidence dans un musée pour sa valeur historique, ce qui mène à une controverse intense sur l'opportunité d'exposer l'avion sans une explication appropriée du contexte historique. Leposte de pilotage et le nez de l'avion sont ensuite exposés en 1995 auNational Air and Space Museum (NASM) àWashington, pour le50e anniversaire du bombardement d'Hiroshima, ce qui crée une controverse. Enfin, depuis 2003, le B-29 restauré est exposé auCentre Steven F. Udvar-Hazy, une annexe du NASM située à l'aéroport international de Washington-Dulles.

Seconde Guerre mondiale

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Avant les bombardements atomiques

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Articles détaillés :Silverplate,509th Composite Group,Projet Manhattan etLittle Boy.

L'Enola Gay (numéro de modèle B-29-45-MO, numéro de série 44-86292 etVictor number[Note 1] 82) est construit par laGlenn L. Martin Company (ultérieurement intégrée à l'entrepriseLockheed Martin) dansson usine de bombardiers deBellevue auNebraska, jouxtant l'actuellebase aérienne Offutt. Le bombardier est l'un des quinze premiersBoeing B-29 Superfortress construits selon la spécification « Silverplate », ce qui leur permet notamment de larguer des bombes atomiques. Les modifications incluent une baie de largage modifiée avec des portes pneumatiques et des systèmesbritanniques de fixation et de déblocage de bombes, deshélices à pas réversible donnant plus de puissance de freinage à l'atterrissage, des moteurs améliorés avecinjection de carburant et un meilleur refroidissement[1] et le retrait de blindages sur des tourelles et des mitrailleuses. Finalement, 65 avions « Silverplate », d'une finition enaluminium poli, sont assemblés pendant et après laSeconde Guerre mondiale. Un groupe d'élite, composé de quinze B-29 et de 40 pilotes, est rassemblé dans le509th Composite Group pour des missions exceptionnelles de bombardement atomique[2].

Photographie en noir et blanc de l'avion au sol après sa mission à Hiroshima.
L'Enola Gay après sa mission àHiroshima.

L'avionEnola Gay est personnellement choisi par lecolonelPaul Tibbets, le commandant du 509th Composite Group, le, alors qu'il est encore sur laligne de montage. Ce nom fait référence à sa mère, Enola Gay Tibbets, elle-même nommée d'après l'héroïne du romanEnola; or Her Fatal Mistake (1886) de Mary Young Ridenbaugh. Tibbets est un pilote expérimenté qui a déjà réalisé des missions enEurope et enAfrique du Nord[2]. Les antécédents du pilote sont validés au préalable par leFederal Bureau of Investigation (FBI) et son appétence pour la discipline en font un candidat idéal[2]. L'avion est réceptionné par l'United States Army Air Forces (USAAF) le et assigné au393d Bomb Squadron du509th Composite Group. L'équipage B-9, commandé par lecapitaineRobert A. Lewis, prend livraison du bombardier et l'emmène le d'Omaha à la base du 509th à labase aérienne Wendover dans l'Utah[3].

Treize jours plus tard, l'avion quitte Wendover pourGuam, où il reçoit une modification de sa baie de largage. Il est ensuite emmené auNorth Field deTinian, le. Il reçoit d'abord leVictor number 12, mais le, il reçoit le marquage de queue avec une lettreR dans un cercle appartenant au6th Bombardment Group (futur6th Operations Group) pour masquer son identité et son numéro est changé à 82 pour éviter une mauvaise identification parmi les pilotes de l'unité[3]. En juillet, le bombardier effectue huit vols d'entraînement et réalise les 24 et deux missions pour larguer desbombes citrouilles — des bombes conventionnelles d'un format similaire aux bombes atomiques — sur des cibles industrielles àKobe etNagoya. L'Enola Gay effectue par la suite le un vol de répétition pour sa future mission[4].

La bombe atomique L-11Little Boy, partiellement assemblée, est contenue dans une caisse de bois de 100 cm sur 120 cm sur 350 cm pesant 4 500 kg, tandis que le noyau enuranium 235 — la partie qui explose réellement lors du bombardement — est quant à lui placé dans un petitconteneur enacier doublé deplomb, d'une masse de 140 kg, qui est attaché à des supports soudés au pont des quartiers du capitaine de l'USS IndianapolisCharles B. McVay III. La bombe et son cœur nucléaire sont livrés par la suite à Tinian, le[5]. L'Indianapolis est torpillé quelques jours plus tard enmer des Philippines[6].

Bombardement atomique d'Hiroshima

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Articles détaillés :Bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki,Little Boy etPaul Tibbets.
Le pilotePaul Tibbets au départ deTinian, saluant les journalistes présents en 1945.
Tibbets recréant en 2004 la célèbre photographie depuis l'appareil exposé au musée.

Le, lors de la préparation de la première mission de bombardement atomique,Paul Tibbets prend le commandement de l'avion, nommé Enola Gay, d'après le nom de sa mère. Tibbets écrit plus tard que :« mes pensées [se sont tournées] à ce moment-là vers ma courageuse mère aux cheveux roux, dont la confiance tranquille a été [pour moi] une source de force depuis l'enfance, et surtout pendant la période [de doute lors de laquelle] j'ai décidé d'abandonner une carrière médicale pour devenir pilote [dans l'armée]. À un moment où [mon père] pensait [que j'avais perdu la boule], elle m'avait soutenu et dit [que je serais content de ce choix] »[7]. Le nom de l'avion est peint sur la carlingue le par Allan L. Karl, un militaire du 509th[3]. Le commandant habituellement responsable de l'avion n'est pas Tibbets, maisRobert A. Lewis. Ce dernier est mécontent d'être remplacé par Tibbets pour cette importante mission et devient furieux lorsqu'il arrive auprès de l'avion le matin du et qu'il découvre la peinture désormais célèbre, lenose art[8].

La ville d'Hiroshima est la cible de la première mission de bombardement nucléaire le, avec les villes deKokura et deNagasaki comme cibles alternatives. L'Enola Gay, piloté par Tibbets, décolle deNorth Field dans lesîles Mariannes du Nord, à environ six heures de vol du Japon, accompagné de deux autres B-29,The Great Artiste, piloté parCharles Sweeney, portant des instruments de mesure et un avion sans nom qui sera plus tard appeléNecessary Evil, commandé par le capitaine George Marquardt, pour prendre des photographies. D'autres avions participent à la reconnaissance ou servent en cas d'avaries. Le directeur duprojet Manhattan, leMajor généralLeslie Richard Groves, souhaite que l'événement soit enregistré pour la postérité, de sorte que la piste de décollage est éclairée par des projecteurs et que des journalistes sont présents. Quand Tibbets s'apprête àrouler, il se penche par la fenêtre pour faire signe aux spectateurs de quitter sa voie. Il en profite pour faire un signe aux caméras présentes[9], un cliché qui deviendra célèbre.

Carte schématisant les trajets des bombardiers vers le Japon et leur retour.
Les trajets des deux missions atomiques.

Après avoir quittéTinian, dans les îles Marianes, les avions volent séparément versIwo Jima où ils se rejoignent à une altitude d'environ 8 010 pieds (2 241 m) pour mettre le cap vers leJapon. L'Enola Gay arrive sur la cible avec une visibilité claire à environ 32 300 pieds (9 845 m). Le capitaineWilliam Sterling Parsons duprojet Alberta, qui commande la mission, arme la bombe pendant le vol pour minimiser les risques d'accident pendant le décollage ; les accidents avec ces bombardiers étant courants dans cette phase sensible. Son assistant, lesous-lieutenantMorris R. Jeppson, retire les dispositifs de sécurité trente minutes avant d'atteindre la zone cible.

Le bombardier ne rencontre aucune résistance ennemie et atteint sans encombre les côtes japonaises. Précédé par un avion de reconnaissance qui provoque une alerte à Hiroshima — l'un des six avions de la mission[2] —, l'Enola Gay a le feu vert pour l'attaque, tandis que les Japonais lèvent l'alerte, vu le petit nombre d'avions s'approchant à haute altitude, qui semblent se diriger vers une autre ville. Le bombardement prévu àh 15 min 17 s[2] (heure d'Hiroshima) se déroule comme prévu etLittle Boy met 43 secondes pour tomber de l'avion, qui vole à environ 31 000 pieds (9 448 m) d'altitude, jusqu'à la hauteur de détonation prédéterminée au-dessus de la ville : environ 1 968 pieds (600 m). L'Enola Gay parcourt 18,5 kilomètres avant de ressentir lesondes de choc de l'explosion, sans dommage pour les appareils[10]. La cible initiale est lepont Aioi dont la forme en « T » (deuxtabliers) est reconnaissable facilement, mais l'hypocentre est finalement l'hôpital Shima, plus au sud.

La détonation crée une explosion équivalente à16 kilotonnes de TNT (67 TJ)[11]. L'uranium 235 est considérée comme très inefficace dans une arme, puisque seulement 1,7 % de sa matière estfissile. Le rayon de destruction totale est d'environ 1,6 kilomètre, déclenchant des incendies qui détruisent une surface de 1,6 km2. Les Américains estiment que 12 km2 de la ville sont détruits. Les autorités japonaises déterminent, elles, que 69 % des bâtiments d'Hiroshima sont détruits, et 6 à 7 % de plus endommagés[12]. Environ 70 000[2] à 80 000 personnes, soit 30 % de la population de la ville, sont tuées par l'explosion initiale et latempête de feu résultante[13], et 70 000 autres sont blessées[14]. Parmi les personnes tuées, 20 000 sont des soldats[15].

L'Enola Gay retourne en toute sécurité à sa base de Tinian, arrivant à14 h 58, après 12 heures et 13 minutes de vol. LesGreat Artiste etNecessary Evil suivent peu après. Plusieurs centaines de personnes, y compris des journalistes et des photographes, se rassemblent pour immortaliser le retour des avions. Tibbets est le premier à débarquer et reçoit laDistinguished Service Cross sur place[10]. Elle lui est remise par le généralCarl A. Spaatz. Tibbets est plus tard reçu à laMaison-Blanche par leprésidentHarry S. Truman[2].

  • L'explosion nucléaire à Hiroshima
  • Zone d'effet de la bombe.
    Zone d'effet de la bombe.
  • Le champignon atomique d'Hiroshima.
    Lechampignonatomique d'Hiroshima.
  • Conséquences de la bombe à Hiroshima.
    Conséquences de la bombe à Hiroshima.
  • Autre photographie des conséquences à Hiroshima.
    Autre photographie des conséquences à Hiroshima.
  • Brûlures liées au bombardement sur le dos d'une femme.
    Brûlures liées au bombardement sur le dos d'une femme.

Bombardement atomique de Nagasaki

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Articles détaillés :Bockscar etFat Man.

La mission d'Hiroshima est suivie d'une autre attaque nucléaire. À l'origine prévu pour le, le bombardement est avancé de deux jours (au) en raison d'une prévision météorologique défavorable. Cette fois, la bombeFat Man est portée par un autre B-29,Bockscar, piloté par le majorCharles Sweeney[16]. L'Enola Gay est piloté cette fois-ci par l'équipage du capitaine George Marquardt, dit équipage « B-10 », normalement affecté àUp An' Atom[17]. L'Enola Gay sert d'avion de reconnaissance météorologique pourKokura, la cible prévue[18]. L'équipage annonce un ciel dégagé sur Kokura, mais au moment oùBockscar arrive, la ville est obscurcie par la fumée de feux résultant des bombardements conventionnels deYahata effectués la veille par224 B-29. Après trois passages infructueux,Bockscar se détourne vers son objectif secondaire,Nagasaki, où il lâche sa bombe. Contrairement à la mission d'Hiroshima, la mission de Nagasaki est décrite comme un échec tactique, bien qu'elle atteigne ses objectifs. L'équipage rencontre un certain nombre de problèmes d'exécution et n'a plus que très peu decarburant au moment où l'avion se pose sur le site d'atterrissage d'urgence deYontan, àOkinawa[19].

Équipage

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Mission à Hiroshima

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Photographie en noir et blanc d'un des membres d'équipage tenant une boîte (viseur) devant l'avion au sol.
LebombardierThomas Ferebee avec leviseur Norden à Tinian après la mission.
Photographie en noir et blanc de trois membres d'équipage devant l'avion.
Theodore Van Kirk,Paul Tibbets etThomas Ferebee devant l'appareil.

À son bord, l'Enola Gay compte douze membres d'équipage[2],[20] :

Aucun membre d'équipage n'est encore en vie, le dernier, Van Kirk, étant décédé en[21].

Mission à Nagasaki

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Pour la mission à Nagasaki, l'Enola Gay est piloté par l'équipage « B-10 », normalement affecté àUp An' Atom[17] :

  • Captain George W. Marquardt : pilote et commandant de l'avion ;
  • Second Lieutenant James M. Anderson : copilote ;
  • Second Lieutenant Russell Gackenbach : navigateur ;
  • Captain James W. Strudwick : bombardier ;
  • First Lieutenant Jacob Beser : contre-mesures radar ;
  • Technical Sergeant James R. Corliss : officier mécanicien navigant ;
  • Sergeant Warren L. Coble : opérateur radio ;
  • Sergeant Joseph M. DiJulio : opérateur radar ;
  • Sergeant Melvin H. Bierman : mitrailleur de queue ;
  • Sergeant Anthony D. Capua, Jr. : assistant officier mécanicien navigant/scanner.

Fin de carrière

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Photographie en noir et blanc de l'avion atterissant après sa fameuse mission.
Le retour de l'Enola Gay à sa base deTinian après la mission sur Hiroshima.

Le, Lewis ramène l'Enola Gay vers les États-Unis et arrive deux jours plus tard à la nouvelle base de la 509th, labase aérienne Walker auNouveau-Mexique. Le, l'Enola Gay quitte le Nouveau-Mexique dans le cadre des essais nucléaires de l'opération Crossroads dans le Pacifique. Il se rend àKwajalein le. Il n'est cependant pas choisi pour l'essai à l'atoll deBikini et quitte Kwajalein le, date de l'essai, atteignant labase aérienne Travis enCalifornie le lendemain[22].

La décision de préserver l'appareil prise, l'avion est emmené le vers labase aérienne de Davis-Monthan deTucson, enArizona, en prévision de son stockage. Le, la propriété de l'avion est transférée à laSmithsonian Institution et l'Enola Gay est officiellement retiré de l'inventaire de l'USAAF[22]. De 1946 à 1961, l'avion est entreposé temporairement sur plusieurs sites : à la base aérienne de Davis-Monthan du au, avant d'être envoyé à l'aérodrome d'Orchard Place (actuelaéroport international O'Hare de Chicago) àPark Ridge, dans l'Illinois. Il est déménagé le à labase aérienne Pyote (en) auTexas, puis le[23] à labase aérienne Andrews (en) dans leMaryland, car leSmithsonian ne dispose pas d'espace de stockage pour l'avion[24].

L'armée de l'air aurait pu assurer la bonne conservation de l'avion, mais, faute d'espace suffisant, l'appareil est laissé à l'extérieur sur une partie reculée de la base aérienne, exposé de fait aux intempéries. Les « chasseurs de souvenirs » ne tardent pas à s'y intéresser en récupérant des pièces, permettant aux insectes et oiseaux d’accéder à l'intérieur de l'appareil.Paul E. Garber[Note 4], de laSmithsonian Institution, s'inquiète de son état[24] et l'institution commence à démanteler l'avion le pour un stockage plus adéquat. Les pièces sont transportées le à l'établissement de stockage de laSmithsonian Institution àSuitland, dans leMaryland[23].

Photographie couleur d'un monument en mémoire du bombardier.
Monument en mémoire de l'Enola Gay, à labase aérienne Wendover.

L'Enola Gay reste à Suitland de nombreuses années et, au début des années 1980, deux anciens combattants du 509th, Don Rehl et Frank B. Stewart, commencent à faire pression pour que l'avion soit restauré et exposé en raison de son importance historique. Ils contactent et obtiennent l'approbation de Tibbets et du sénateur de l'ArizonaBarry Goldwater. En 1983,Walter J. Boyne, un ancien pilote de B-52 auStrategic Air Command (SAC), est nommé directeur duNational Air and Space Museum (NASM), et il fait de la restauration de l'Enola Gay une priorité[24]. En contemplant l'avion, Tibbets rappelle : c'est une« triste rencontre. [Mes] bons souvenirs, et je ne [parle pas du] largage de la bombe, [sont] les nombreuses occasions où j'ai piloté l'avion […] Je l'ai poussé fort, très fort et cela [a toujours fonctionné] […] C'était probablement la plus belle [machinerie sur laquelle un] pilote a volé »[24].

La restauration du bombardier commence le à laPaul E. Garber Preservation, Restoration, and Storage Facility deSuitland, dans leMaryland. Leshélices utilisées lors de la mission de bombardement d'Hiroshima, faites spécialement enaluminium pour alléger le poids de l'avion, ont de la valeur et sont récupérées par l'université A&M du Texas, où l'une d'entre elles est recyclée pour être utilisée dans unesoufflerie de l'université[25]. Des hélices traditionnelles sont installées en remplacement. Les quatre moteurs sont soigneusement nettoyés et reconstruits : deux à Garber et deux aumusée de l'air et de l'espace de San Diego. Certaines pièces et instruments, retirés, sont perdus mais des pièces de rechange sont trouvées ou fabriquées. Ces dernières sont marquées pour que les futurs conservateurs puissent les distinguer des composants d'origine[26].

Restauration

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Controverses

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Article détaillé :Débat sur les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki.
Photographie couleur du fuselage de l'avion avec des marques d'usures.
L'extérieur de l'habitacle abîmé de l'appareil, lors de son entreposage en 1987.

L'Enola Gay est au cœur d'une controverse à laSmithsonian Institution lorsque le musée a prévu d'exposer publiquement son fuselage, en 1995, dans le cadre d'une exposition commémorant le50e anniversaire du bombardement atomique d'Hiroshima[27],[28],[29]. L'exposition,The Crossroads: The End of World War II, the Atomic Bomb and the Cold War, est planifiée par le personnel duNational Air and Space Museum (NASM) et se base autour de l'Enola Gay restauré[30].

Les critiques sur le projet d'exposition, en particulier celles de l'American Legion et de l'Air Force Association (AFA), affirment que l'exposition porte trop d'attention aux pertes japonaises infligées par la bombe nucléaire, plutôt qu'aux motivations expliquant le bombardement ou son rôle dans les discussions ayant amené lacapitulation du Japon[31]. L'exposition attire l'attention nationale sur de nombreuses questions académiques et politiques liées depuis longtemps à la vision rétrospective des bombardements. En conséquence, après diverses tentatives infructueuses d'amender l'exposition afin de répondre à la satisfaction des différents groupes d'intérêts, l'exposition est annulée le.Martin Harwit, directeur du NASM, est obligé de démissionner à cause de la controverse[32].

L'avant du fuselage est exposé le dans une nouvelle tentative, et le, trois personnes sont arrêtées pour avoir jeté des cendres et du sang humain dessus, à la suite d'un incident antérieur dans lequel un manifestant avait jeté de la peinture rouge sur la moquette du musée. L'exposition est fermée le et le fuselage est renvoyé à laPaul E. Garber Preservation, Restoration, and Storage Facility pour la restauration finale.

En mars 2025, le gouvernement américain ordonne dans le cadre de la suppression de la politique DEI (diversité, équité, inclusion) la suppression des photos d'archives du Enola Gay à cause du mot "gay" désormais interdit[33].

Restauration complète et exposition

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Les travaux de restauration commencent en 1984 et nécessitent finalement 300 000 heures de main d'œuvre. Alors que le fuselage est exposé, de 1995 à 1998, le travail continue sur les composants restants. De mars à, l'avion est envoyé en pièces détachées auSteven F. Udvar-Hazy Center duNational Air and Space Museum (NASM), à l'aéroport international de Washington-Dulles, àChantilly, enVirginie. Le fuselage et lesailes sont réunis le — pour la première fois depuis 1960 — et l'assemblage final est terminé le.

L'avion est depuis le exposé dans une zone consacrée à laSeconde Guerre mondiale auSteven F. Udvar-Hazy Center. Il fait partie d'une collection avec d'autres appareils emblématiques, tels qu'unLockheed SR-71 Blackbird, unConcorde, leVirgin Atlantic GlobalFlyer, la capsule de la missionGemini 7 ou encore lanavette spatialeDiscovery[34].

Photographie couleur de l'avion exposé dans un musée.
L'Enola Gay exposé auSteven F. Udvar-Hazy Center duNational Air and Space Museum.

Postérité

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Article détaillé :Enola Gay (chanson).

Le groupeOrchestral Manoeuvres in the Dark (OMD) utilise le nom d'Enola Gay pour unechanson engagée en. Les paroles de la chanson jouent sur le nom de la bombe et à la mère de Paul Tibbets : « Enola Gay, is mother proud of [l]ittle [b]oy today ».


L'avion est aussi évoqué dans la chanson éponymeEnola Gay du groupeLudwig von 88 sur l'albumHiroshima (50 ans d'inconscience).

  • L'avion exposé au Steven F. Udvar-Hazy Center
  • Nose art de l'Enola Gay.
    Nose art de l'Enola Gay.
  • Habitacle de l'Enola Gay.
    Habitacle de l'Enola Gay.
  • Victor number de l'Enola Gay.
    Victor number de l'Enola Gay.
  • Queue de l'Enola Gay.
    Queue de l'Enola Gay.

Bibliographie

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Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

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Notes

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  1. LeVictor number est un code d'identification.
  2. Jacob Beser est le seul homme à naviguer sur les deux B-29 utilisés pour larguer les bombes atomiques.
  3. C'est grâce àGeorge R. Caron qu'il existe des photos du champignon nucléaire ; il fut le seul dans l'appareil à voir celui-ci se former.
  4. Paul E. Garber donnera son nom auPaul E. Garber Preservation, Restoration, and Storage Facility.

Références

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  1. Campbell 2005,p. 14-15.
  2. abcdefg eth(en) Laurent Zecchini, « Le vol de l'Enola Gay : un raid "parfaitement exécuté" », surLe Monde,(consulté le).
  3. ab etcCampbell 2005,p. 191-192.
  4. Campbell 2005,p. 117.
  5. Hoddesonet al. 1993,p. 258.
  6. (en) Alex Last, « USS Indianapolis sinking: 'You could see sharks circling' »,BBC News,‎(lire en ligne)
  7. Tibbets 1998,p. 203.
  8. Gordon et Morgan-Witts 1977,p. 382-383.
  9. Polmar 2004,p. 31-32.
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  13. (en) « Truman Library: U. S. Strategic Bombing Survey: The Effects of the Atomic Bombings of Hiroshima and Nagasaki, June 19, 1946. Truman Papers, President's Secretary's File. Atomic Bomb-Hiroshima. », surtrumanlibrary.org(consulté le).
  14. (en) « Truman Library: U. S. Strategic Bombing Survey: The Effects of the Atomic Bombings of Hiroshima and Nagasaki, June 19, 1946. Truman Papers, President's Secretary's File. Atomic Bomb-Hiroshima. », surtrumanlibrary.org(consulté le).
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  16. Polmar 2004,p. 35-38.
  17. a etbCampbell 2005,p. 134, 191 et 192.
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  20. (en) « Atom Bomber Crew From Eight States - Newspapers.com », surNewspapers.com(consulté le).
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  24. abc etd(en) Martin Harwit, « An Exhibit Denied », surThe New York Times(consulté le).
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  30. (en) « The Enola Gay Controversy - About - Overview », surdigital.lib.lehigh.edu(consulté le).
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  33. (en-US) TaraCopp et Lolita C.Baldor, « Pentagon to remove 'Enola Gay' WWII aircraft photos for violating DEI rules », surNBC4 Washington,(consulté le)
  34. (en) « Objects On Display », surNational Air and Space Museum(consulté le).
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