Emmanuel Faye (né en1956) est un philosophe et historien français de la philosophie. Spécialiste de la Renaissance et deDescartes, il a également publié plusieurs études critiques surHeidegger et sa réception[1].
Agrégé de philosophie en 1981, docteur de l'Université de Paris I-Panthéon Sorbonne en 1994, habilité à diriger des recherches par l’Université Paris-Nanterre en 2000, il est maître de conférences à l'Université Paris-Nanterre de 1995 à 2009[2]. Depuis 2009, il est professeur de philosophie moderne et contemporaine à l'Université de Rouen-Normandie[1].
DansPhilosophie et perfection de l’homme. De la Renaissance à Descartes, Emmanuel Faye a cherché à montrer que la pensée cartésienne de la perfection de l'homme s'inscrivait dans la continuité des philosophies humanistes de la Renaissance[3].
Il a dirigé en 2014 auxéditions Beauchesne, dans la collection « Le Grenier à sel », un ouvrage collectif international intituléHeidegger, le sol, la communauté, la race.
En 2016, Il a publié une étude surArendt et Heidegger, dans laquelle il soutient queHannah Arendt « développe une vision heideggérienne de la modernité »[5],[6],[7],[8],[9],[10].
Justine Lacroix et Jean-Yves Pranchère lui reprochent de « dresser la liste des erreurs (de Arendt) et de ses références non critiques à Heidegger »[11]. Guillaume Plas considère que certains arguments iraient « à l’encontre non seulement de l'esprit des textes arendtiens, mais aussi de leur lettre ». Plas cependant modifie le texte de Faye, lui faisant dire ce qu'il n'a pas dit ; tandis que Faye écrit que l'« apologétique arendtienne » de Heidegger est aujourd'hui en ruine (Arendt et Heidegger, p.510), Plas lui fait dire que c'est « l'apologétique d'Arendt » qui serait en ruine[12].
Le 21 septembre 2020, le philosophe et talmudiste Ivan Segré publie un article autobiographique dans l'hebdomadaire en ligneLundimatin, où il examine, au regard de ses propres travaux, la rigueur et la pertinence de sa lecture de Heidegger et d'Arendt. Il reproche à Emmanuel Faye de ne pas saisir le fond de la métaphysique de Heidegger et de réduire le problème de la comparaison heideggérienne (entre notamment la Shoah et l'agriculture industrialisée) à une négation du génocide.
Cassirer et Heidegger. Un siècle après Davos (avec Jean Lassègue, François Rastier et Muriel Van Vliet), Paris Kimé, 2021.
Hannah Arendt, la révolution et les Droits de l'Homme (avec Yannick Bosc), Paris, Kimé, 2019.
Хайдеггер, «Черные тетради» и Россия. Под редакцией Марлен Ларюэль и Эмманюэля Файя. Перевод под научной редакцией Михаила Маяцкого, Москва: Издательский дом «Дело», 2018, 367 p.Heidegger, « Black Notebooks » and Russia, ed. by Marlène Laruelle & Emmanuel Faye. Translations revised by Michail Maiatsky. Moscow: Delo Editions,][13].
Descartes et la Renaissance, Paris, Champion, 1999(ISBN2-7453-0132-2).
Cartésiens et augustiniens au XVIIe siècle,Corpus, revue de philosophie,no 37, 2000.
Chemins de la pensée médiévale, Études offertes à Zénon Kaluza, éd. par P.J.J.M. Bakker en coll. avec E. Faye et C. Grellard, Textes et études du Moyen Âge, 20, Turnout, Brepols, 2002.
Antoine Arnauld,Examen d'un écrit qui a pour titre : Traité de l'essence du corps, et de l'union de l'âme avec le corps, contre la philosophie de M. Descartes, Corpus des œuvres de philosophie en langue française, Paris, Fayard, 1999.