Elvire Jouvet 40 | |
![]() Philippe Clévenot etMaria de Medeiros dansElvire Jouvet 40 | |
Auteur | Molière,Louis Jouvet |
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Durée approximative | 62 minutes |
Date de création en français | |
Lieu de création en français | Théâtre national de Strasbourg |
Compagnie théâtrale | Compagnie Pandora |
Metteur en scène | Brigitte Jaques-Wajeman |
Rôle principal | Philippe Clévenot,Maria de Medeiros,Éric Vigner,Vincent Vallier |
Enregistrement | Vidéo |
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Elvire Jouvet 40 est un spectacle théâtral conçu parBrigitte Jaques-Wajeman, d’après la matière première sténographiée des cours deLouis Jouvet[1] parCharlotte Delbo et l’ouvrageMolière et la comédie classique de Louis Jouvet. Il est créé le auThéâtre national de Strasbourg (TNS)[2].
Le film du spectacle réalisé par le cinéasteBenoît Jacquot a été diffusé le[3] et le[4] surFR3. Rediffusion le[5] surArte.
Entre février et septembre 1940, Louis Jouvet fait travailler à Claudia, élève auConservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, la seconde scène d’Elvire duDom Juan deMolière. Ces leçons de théâtre, retranscrites dans le plus petit détail, sont l’occasion d’assister à l’apprentissage de la comédienne, d’entrer dans l’intimité de la relation de l’élève et du maître. Celui-ci tente de défaire ce qu’il appelle « le moi encombrant qui la possède » et la conduit à s’investir tout entière dans le rôle, à jouer sans artifice. L’élève s’oppose, résiste, et peu à peu consent à la parole du maître. En 1986, Brigite Jaques-Wajeman s’empare de ces cours pour en faire un spectacle au succès international[6].
Les représentations ont eu lieu auThéâtre national de Strasbourg du 8 au, et auThéâtre de l’Athénée du1er octobre au, et du au. La pièce fut jouée trois années consécutives en France.
Philippe Clévenot reçoit pour ce rôle leMolière du comédien en1987. Le spectacle obtient également deux nominations :révélation théâtrale féminine etspectacle du théâtre public.
À partir de1939,Louis Jouvet fit sténographier tous les cours qu’il donnait auConservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris où il enseignait comme professeur depuis1934. Deux volumes ont été publiés à partir de ces notes :Molière et la comédie classique, (Gallimard,1965), etTragédie classique et théâtre duXIXe siècle, (Gallimard,1968).
Les leçons données à Claudia se déroulent dans le contexte particulier de la guerre : quatre leçons en (la drôle de guerre), une en mai (la débâcle et l’exode), deux en septembre (les débuts de l’Occupation allemande). La véritable Claudia s’appelait en réalitéPaula Dehelly. Au concours de sortie du Conservatoire de décembre1940, elle obtient le Premier prix de comédie, en présentant cette scène deDom Juan, et le Premier prix de tragédie. Dénoncée comme juive, elle est interdite de scène pendant l‘Occupation.
Louis Jouvet quitte la France en mai1941 pour une tournée en Amérique latine. Son exil durera jusqu’à la fin de l’année 1944. En1947, il monteraDom Juan auThéâtre de l’Athénée.
En1986, le cinéasteBenoît Jacquot filme le spectacleElvire Jouvet 40. Tourné en noir et blanc, sur la scène duThéâtre national de Strasbourg, avec la même distribution et la même équipe technique, ce film dure 62 minutes. La prise de vue a été réalisée dans le décor conçu pour la création du spectacle auTNS et recréé dans un studio de l'Institut national de l'audiovisuel (INA).
Benoît Jacquot réalise également, en1987, un documentaire de 46 minutes intituléLa Scène Jouvet. Il retrouvePaula Dehelly et une proche collaboratrice de Jouvet,Marthe Herlin-Besson. Leurs témoignages sont complétés par des interviews des metteurs en scèneAntoine Vitez etGiorgio Strehler, qui évoquent l'apport de Jouvet en ce qui concerne le travail de l'acteur.
« Ce spectacle séduit, bouleverse, touche au plus profond le public. Le travail de Brigitte Jaques, celui de ses interprètes sont remarquables. Philippe Clévenot, extraordinaire, ne cherchant pas la ressemblance mais trouvant par delà l’apparence l’âme même du " Patron ", on ne sait quelle éblouissante et magnifique " vérité " ».Armelle Héliot,Le Figaro, 1988.
« Elvire, Jouvet 40 nous happe, subjugués dès le début. Et quand, à la fin, les comédiens nous lâchent, nous sommes lessivés, bouleversés, par cette pièce intense » Caroline Boudet-Lefort, PerformArts, 2018[12].
« Un des plus beaux films de théâtre, en version intégrale. À voir ou à revoir.» Revue de presse théâtre[13].