L'electronic dance music (EDM), également connu sous les termesdance music[1],club music[1], ou simplementdance, définit différentsgenres demusique électronique entièrement composés pourdanser. Ces genres sont principalement joués dans des petits locaux comme les clubs etdiscothèques, des événements sauvages comme lesrave parties, et de grands événements comme lesfestivals musicaux. Cette variété est produite et jouée par desDJ lors demixsets durant lesquels les DJ entremêlent plusieurs chansons.
L'acronyme« EDM » est adopté par l'industrie musicale américaine et la presse spécialisée comme unbuzzword pour définir la scène commerciale de musique électronique américaine. Elle correspond au termeEurodance utilisé en Europe. Cependant, l'EDM n'est pas un genre musical à proprement parler et désigne souvent un type desous-genres musicaux touchant à la musique électronique sur lequel l'auditeur peut danser[2],[3].
Le terme d'electronic dance music est utilisé auxÉtats-Unis au début de l'année 1985[4], bien que le terme de« dance music » ait été retenu[4]. En juillet 1995, Nervous Records et le magazineProject X organisent leur première cérémonie de remises de prix, les Electronic Dance Music Awards[5],[6].
Le rédacteur du magazineThe Guardian,Simon Reynolds, note que l'adoption du termeEDM par l'industrie musicale est un effort intentionnel de redéfinir la« culture rave » en particulier celle aux États-Unis[7]. Alors que l'« EDM » est principalement utilisé comme terme aux États-Unis, dans certaines parties de l'Europe, et par la communauté dance, leRoyaume-Uni préfère adopter les termes dedance music oudance[8].
LeRoland TB-303 : synthétiseur principalement utilisé pour les lignes de basse dans l'acid house.
En 1988, la popularité de lahouse explose en Occident grâce à l'émergence de l'acid house[11]. En 1988, la musique habituellement jouée dans des entrepôts désaffectés s'oriente principalement house. Cette même année, laBalearic beat associée à DJ Alfredo Fiorito est exportée àLondres, lorsque Danny Rampling etPaul Oakenfold organisent respectivement l'ouverture des clubs Shoom et Spectrum. Ces deux boîtes de nuit deviennent alors significativement associés à l'acid house, et c'est durant cette période que l'ecstasy commence à se répandre. D'autres clubs britanniques importants du moment sont Back to Basics àLeeds, Leadmill et Music Factory deSheffield, etThe Haçienda de Manchester, où Mike Pickering et le club de Graeme Park, Nude, s'associent à la musique danceunderground américaine[12]. La fièvre de l'acid house grimpe rapidement à Londres et Manchester. Certains clubbers se réfugient dans des entrepôts désaffectés pour danser toute la nuit. Pour échapper à la presse et aux autorités, ces activités, fréquentes à cette époque, se font discrètes voire restreintes. En une année, cependant, plus de 10 000 individus assistent aux premières soirées commerciales de masse, appeléesraves, et les médias s'y impliquent désormais[13].
Le succès de la house et de l'acid house tracent le chemin de latechno de Détroit, un style initialement joué par des clubs de house music situés àChicago,New York, et dans lenord de l'Angleterre, puis plus tard par les clubs deDétroit[14]. D'après le DJ britannique Mark Moore, la house est acceptée par les clubbers londoniens grâce à la chansonStrings of Life deDerrick May :« c'était chaud car les gens détestaient la musique house... j'ai jouéStrings of Life au Mud Club et la piste est devenue déserte. Trois semaines plus tard, on voyait des gens devenus dingues sur la piste – et aucune ecstasy circulait[15],[16]. »
À l'origine, la musique dance (EDM) ne parvient à se populariser qu'auprès d'un public américain restreint lorsqu'elle est commercialisée sous le nom d'« electronica » au milieu et à la fin desannées 1990[17]. À cette période, une vague de groupes britanniques de musique électronique, dontThe Prodigy,The Chemical Brothers,Fatboy Slim etUnderworld, sont d'une manière précoce associés à la« révolution américaine d'electronica » (American electronica revolution)[18],[19]. Mais l'EDM est par la suite acquise par l'industrie musicale[18]. L'albumRay of Light deMadonna, sorti en 1998, est celui ayant fait connaître le genre au grand public, et est considéré EDM par la presse spécialisée[20],[21].
Au milieu desannées 2000, un nombre de facteurs mènent à la popularité grandissante des groupes nord-américains de musique dance. En 2004,Tiësto ouvre lesJeux olympiques d'Athènes, devant un très grand public[22]. La performance desDaft Punk auCoachella Festival de 2006 est considéré par le magazineSpin comme le« point culminant » de l'EDM[18]. En 2009, le compositeur françaisDavid Guetta commence à se faire une réputation dans le milieu de lapop après avoir atteint de nombreuses fois les classements avec des chansons commeWhen Love Takes Over, et avoir collaboré avec d'autres artistes internationaux commeAkon (Sexy Bitch) etBlack Eyed Peas (I Gotta Feeling)[23].
La popularité grandissante de l'EDM est influencée par les soirées etfestivals. Les promoteurs savaient qu'ils pourrait tirer bénéfice des DJs orientés dans d'autres genres musicaux :Diplo explique qu'« un groupe joue pendant 45 minutes ; les DJs, eux, peuvent jouer pendant quatre heures[18]. » Les festivals de musique dance, comme l'Electric Daisy Carnival, s'agrandissent et misent sur une expérience visuelle grandiose (vidéos et effets de lumière), la mode et les DJs eux-mêmes, qui commencent à atteindre un certain niveau de popularité[24],[25]. D'autres artistes en pleine popularisation de l'époque, commeAvicii etSwedish House Mafia, préfèrent jouer dans desarènes plutôt qu'en nightclubs ; en décembre 2011, Swedish House Mafia devient le premier groupe de musique électronique à jouer auMadison Square Garden deNew York[24].
En2011Spin déclare le lancement de la« nouvelle génération rave », menée par des artistes tels que David Guetta, le producteur canadiendeadmau5, Skrillex, et autres[18]. En,Billboard apporte un nouveau type de classement, celui de l'EDM (Dance/Electronic Songs)[28] ; en novembre la même année, le magazineMusic Trades catégorise l'EDM comme le genre le plus populaire de la planète[29]. Des éléments de musique électronique sont progressivement repris dans la musique pop, menant ainsi aux fréquentes collaborations entre artistes pop et producteurs de musique électronique, commeAfrojack etCalvin Harris[18]. En parallèle aux soirées et àInternet, la radio et la télévision contribuent également à la popularisation de l'EDM ; des analystes notent que les ventes deFeel So Close de Calvin Harris et deDon't You Worry Child de Swedish House Mafia ont significativement grimpé après leur diffusion à la radio[30]. Les chansons et musiciens d'EDM apparaissent dans des programmes et publicités télévisés, tandis que d'autres préfèrent s'orienter vers un style plus accessible comme la pop[31].
EnFrance, le constat reste le même que pour le continent américain. La popularité croissante de la musique électro s'explique principalement par une large diffusion, entre autres grâce à de multiples festivals, plus de 400, dont c'est la principale musique, après le jazz[32]. En second lieu, les musiciens français électronique, telsDaft Punk, représentants de laFrench touch, ou David Guetta, sont des vedettes mondiales. Enfin, l'electronic dance music inspire nombre d'autres artistes et devient fréquemment utilisée, à l'image deStromae mélangeant textes, accordéon et sonorités électro[32].
EnSuisse, l'EDM connait ses années de gloire entre2000 et2015 notamment grâce à des producteurs suisses tels que Jack Holliday,EDX,Mike Candys, Paraphonics,Quentin Mosimann, Remady ou encore DJ Antoine. Dès lors, la techno a retrouvé la popularité des années 1990, confirmée par l'EDM dans le courant desannées 2000. En plein phénomène de mode, la scèneTechno etHouse voit de nombreux artistes sortir du lot tels que Mandrax, DJ Bobo, Pylone, Les Gentils Garçons,Flexfab ou encore House Dat Shit.
Malgré la popularisation de l'EDM et son bon accueil par le grand public, un grand nombre de producteurs et DJs, dontCarl Cox, Steve Lawler, etMarkus Schulz, dénoncent les dérives de la musique dance ultra-commerciale et ses conséquences sur l'« art » duDJing. Cox y voit une approche médiatisée de la nouvelle génération des DJs EDM qui ne représente en aucun cas ce qu'il appelle l'« éthique du DJ »[24]. SurMixmag, DJ Tim Sheridan remet en question la responsabilité de l'EDM dans le DJing traditionnel.
Installation typique d'unhome studio pour la production d'EDM, avec ordinateur, interface audio et divers instrumentsMIDI.
L'EDM imposée et produite dans unstudio d'enregistrement avec des équipements spécialisés tels que deséchantillonneurs, dessynthétiseurs, des unités d'effets et descontrôleurs MIDI, tous configurés pour interagir les uns avec les autres à l'aide du protocole MIDI. Au début du genre, on utilisait des instruments matériels demusique électronique et la production était principalement axée sur la manipulation de données MIDI par opposition à la manipulation designaux audio. Depuis la fin desannées 1990, l'utilisation delogiciels s'est accrue. Un studio de production de musique électronique contemporain se compose généralement d'unordinateur équipé d'unestation audionumérique (DAW), avec divers plug-ins installés, tels que des synthétiseurs logiciels et des unités d'effets, qui sont contrôlés par contrôleur MIDI comme unclavier MIDI. Cette configuration est généralement suffisante pour réaliser desproductions entières, qui sont ensuite prêtes pour lemastering[33].
Unghost producer (litt.« producteur fantôme ») est unproducteur de musique engagé dans le cadre d'un accord commercial qui produit unechanson pour un autreDJ/artiste qui la publie comme la sienne[34], généralement dans le cadre d'un contrat qui l'empêche de s'identifier en tant que personnel de la chanson[35]. Unghost producer reçoit une simple rémunération ou des paiements de redevances pour leur travail et est souvent en mesure de travailler dans sa préférence de ne pas avoir la pression intense de la célébrité et le style de vie d'un DJ internationalement reconnu[34]. Des producteurs commeMartin Garrix etPorter Robinson sont souvent connus pour leur capacité deghost producing (litt.« production fantôme ») pour d'autres producteurs, tandis queDavid Guetta etSteve Aoki sont connus pour avoir fait appel à ce type de producteurs pour leurs chansons, et que des DJ commeTiësto ont ouvertement crédité leurs producteurs dans une tentative d'éviter la censure et pour des raisons de transparence[36].
De nombreuxghost producers signent des accords qui les empêchent de travailler pour quelqu'un d'autre ou de s'établir en tant qu'artiste solo[37]. Ces accords de non-divulgation sont souvent considérés comme un handicap car lesghost producers, en particulier les adolescents, ne comprennent pas l'industrie musicale[37]. Le producteur londonienMat Zo a affirmé que les DJ qui embauchent desghost producers« ont prétendu faire leur propre musique et [laissé] les vrais producteurs se débattre[38]. »
↑LarryFlick, « Gonzales Prepares More Batches of Bucketheads »,Billboard,,p. 24(lire en ligne) :
« Josh Wink, Moby, and the Future Sound Of London were among the fortunate folks honored at the first Electronic Dance Music Awards, which were presented July 27 in New York. Produced by Nervous Records and Project X magazine, the evening saw trophies doled out to some of the club community's more cerebral and experimental producers, DJs, musicians and record labels. Winners were tallied from ballots from Project X readers. »