Elbridge Gerry est né àMarblehead dans leMassachusetts. Il est le troisième de douze enfants. Il est diplômé ducollège deHarvard[1] qu'il fréquente à partir de quatorze ans et où il étudie les Lettres. Il travaille dans l’entreprise de transport maritime de son père et attire l’attention par son opposition au taxes sur le commerce. En mai1772, il est élu à laGeneral Court[2] (assemblée) du Massachusetts sur un programme anti-britannique. C'est dans cette assemblée qu'il se lie d'amitié avec deux personnalités importantes pour le futur des États-Unis,Samuel Adams etJohn Adams.
En1786, il épouse Ann Thompson, fille d’un riche marchandnewyorkais plus jeune que lui de 21 ans.
En1787, il est l’un des délégués à laconvention constitutionnelle à voter contre la nouvelle constitution et (commeMason etRandolph) à ne pas la signer. Il refuse de signer car il considère que laconstitution n'est pas appropriée pour le pays. Parmi les raisons qu'il invoque, on retrouve : le manque de représentants pour leMassachusetts (État qu'il représente) dans la nouvelle chambre des représentants, laclause des 3/5 sur l'esclavage (qu'il trouve surtout injuste vis-à-vis des États du Nord, dont fait partie le Massachusetts, qui n'ont pas d'esclaves), les trop grands pouvoirs économiques duCongrès, et enfin le rôle duvice-président représentant du pouvoir exécutif qui peut agir sur le pouvoir législatif grâce à son rôle de président duSénat.
Il est élu à lachambre des représentants du nouveau gouvernement national et y sert de1789 à1793. Il surprend ses amis en devenant un fidèle du nouveau gouvernement, et soutient si vigoureusement les rapports deHamilton sur les finances publiques, y compris l’appropriation des dettes d’État et la nouvelleBanque des États-Unis[3] qu’il est considéré comme un leader par lesfédéralistes. Cependant, à cette période, il s'est toujours défendu d'appartenir à un parti politique identifié. Il ne se présente pas à la réélection en 1792.
En1796, il estgrand électeur pourJohn Adams qui le nomme ensuite dans la délégation humiliée par laFrance dans l’affaire XYZ. Lorsqu’il reste en France après le départ de ses deux collègues, les fédéralistes l’accusent de soutenir les Français. À l'époque, le seul parti soutenant la France, malgré les dérives de la Révolution, était leparti républicain deThomas Jefferson. Face aux excès du gouvernement français, les fédéralistes préféraient avoir comme partenaire en Europe laGrande-Bretagne. Dès lors, quand Gerry a décidé de rester en France pour essayer d'arranger les relations entre les deux Français et Américains, malgré le rappel des diplomates par le président Adams, les fédéralistes l'ont dénoncé comme un soutien duparti républicain. À son retour aux États-Unis en octobre1798, il est blessé des critiques formulées à son égard, qui confirme son rejet des partis politiques. Il garde néanmoins le soutien de son ami de longue date,John Adams.
En1800, il rejoint officiellement leparti républicain, car il avait besoin d'un ancrage politique et que les républicains sont les seuls à l'avoir soutenu durant l'affaire XYZ et après.
La maison de Gerry,Elmwood mansion[4], maison historique deCambridge (Massachusetts), fut le lieu de naissance du poèteJames Russell Lowell quelques années après la mort de Gerry.
Son petit-fils Elbridge Gerry (1813-1886) fut élu duMaine à la chambre des représentants.
Son arrière-petit-fils, Peter Goelet Gerry (1879-1957), fut élu deRhode Island à la chambre des représentants.