La commune est dénommée localementElbeuf-sur-Seine[Note 3], pour faire la distinction avec les communes d'Elbeuf-en-Bray et d'Elbeuf-sur-Andelle, toutes trois dans le même département. Les habitants se nomment les Elbeuviens.
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (74,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (74,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (74,6 %), zones urbanisées (20,9 %), eaux continentales[Note 8] (1,9 %), prairies (1,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,9 %),terres arables (0,6 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Il s'agit d'un type toponymique médiéval fréquent en Haute-Normandie, où l'on trouve aussi deux autres communes portant ce nom :Elbeuf-sur-Andelle (Wellebotum 1218) etElbeuf-en-Bray (Wellebof 1046 - 1048). Le déterminant complémentaire-sur-Seine, parfois ajouté àElbeuf, sert à éviter la confusion avec ces deux autres communes situées également dans le département de la Seine-Maritime.
Le premier élémentEl- représente l'ancien scandinavevella « source, cours d'eau »[21] ou son correspondant anglo-saxonwella « source, cours d'eau »[22]. Il apparaît dans latoponymie normande de manière générale comme second élément d'un composé toponymique sous diverses formes, à savoir : la plus courante-vel(le) (Jersey,Moulin de Quétivel ; Seine-Maritime,Moulin de Quenarvelle en 1539 ; nombreux Caquevel),-ouelle (Rouelles, Seine-Maritime,Rodewella 1035 ;Fontaine de Mirouel, Exmes, Orne), voire-gueule (le Radegueule, affluent de laBéthune, Seine-Maritime,RadeveleXIIe siècle cf. Radwell, Angleterre)[23] et en emploi autonome dans laVeules (source et rivière àVeules-les-Roses,Wellas 1025,WellesXIVe siècle).
Le second élément-beuf est issu de l'ancien scandinavebóð « cabane, baraque » (cf. vieux danoisboth, danoisbod, anglaisbooth, d'origine scandinave). En Normandie, il a généralement pris la forme-beuf ou-bot et est souvent noté-b(u)oth ou-bod dans les attestations les plus anciennes, exemple :Daubeuf-la-Campagne (Eure,Dalbuoth 1011). François de Beaurepaire donne àboth le sens de « village »[24].
Le sens global est donc celui de « cabane au bord du cours d'eau » ou « village au bord du cours d'eau »[20].
Vers 1514, les premières draperies d'Elbeuf voient le jour. Après la corporation des tisserands,Jean-Baptiste Colbert donnera en 1667 un élan supplémentaire à l'industrie drapière avec la Manufacture royale de draps d'Elbeuf.
En 1846, le fabricant de textiles en laines Aroux introduit une nouvelle machine à trier la laine. Or, 59 % des femmes de la ville travaillaient une partie de l’année à nettoyer la laine de ses impuretés, et se voient ainsi privées de travail. Le 22 mai, une manifestation de plusieurs centaines de personnes fait le siège de l’usine, en criant « À bas la mécanique ! ». Pendant plusieurs jours, la ville connait une ambianceinsurrectionnelle, jusqu’à l’intervention de l’armée qui procède à l’arrestation d'une centaine de personnes[27].
La concurrence étrangère aura raison de cette activité économique de la ville, qui chutera pendant le contrôle allemand lors de laSeconde Guerre mondiale. Les bombardements de 1944 détruisent une partie du centre-ville. La ville se reconstruit mais, dans les années 1950, l'industrie drapière doit faire face à l'apparition des textiles synthétiques. Cette concurrence va amener la disparition progressive de cette industrie. La firme Prudhomme est la dernière à fermer en 1990[28].
La « ville aux cent cheminées », telle qu'elle fut surnommée, s'est tournée vers une activité industrielle plus moderne : industrie chimique et mécanique, avec notamment les usinesRenault etSanofi.
Après laguerre de 1870, un grand nombre d'Alsaciens qui refusaient l'annexion ont choisi Elbeuf pour s'y installer. Beaucoup de ces nouveaux habitants travaillaient dans l'industrie textile en Alsace. Or les clauses douanières dutraité de Francfort leur fermaient dorénavant le marché français[29].
Paul Lévy écrit :« Des 4 000 Bischwillerois qui ont quitté leur ville natale entre 1869 et 1874 — dont75 fabricants sur 96 et plus de 3 000 ouvriers sur 5 000 — plus de la moitié s'est retrouvée à Elbeuf, où ils continuaient à former un groupement original au sein de la population autochtone. D'abord beaucoup d'entre eux étaientluthériens au milieu d'une population catholique. Leur pasteur leur faisait un sermon en allemand tous les quinze jours et, l'office terminé, s'entretenait avec eux en dialecte. Car le dialecte a subsisté, parlé couramment chez tous les vieux, fidèlement conservé par beaucoup de jeunes[30] » et il citeDelahache :« Je les ai entendus [en 1914], entre eux ou avec les patrons, et d'entendre ce langage ici, dans une petite ville normande, à 500 km de l'Alsace […] je me croyais là-bas, chez eux, chez moi […] Ils se sont longtemps mariés entre « pays », et cette tradition non plus n'est pas perdue[31] ».
Parmi cette communauté d'origine alsacienne se trouvaient les familles Blin[32],[33], Fraenckel et Herzog[34],[35]. L'écrivainAndré Maurois, de son vrai nom Émile Herzog, appartenait à cette dernière famille. Il est né à Elbeuf. La peintreMarie Ritleng, née à Strasbourg, est également arrivée à Elbeuf avec sa mère en 1871[36].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[50],[Note 9].
En 2022, la commune comptait 15 774 habitants[Note 10], en évolution de −4,42 % par rapport à 2016 (Seine-Maritime : +0,35 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Raymond Mamier, général français (1894-1952) né à Elbeuf[93], a obtenu de nombreuses décorations dont celles de commandeur de la Légion d'honneur, la croix de guerre et 14 actions d'éclats et de citations.
Parti, au premier d'or à la croix patriarcale de gueules, posée sur une terrasse de sinople, supportant une vigne du même fruitée de pourpre, au second d'azur à une ruche d'or, posée sur une terrasse de sinople, entourée d'abeilles sans nombre du même.
Pendant lePremier Empire : d'argent, à une ruche d'azur, posée sur une terrasse de sinople et entourée d'un essaim, au chef de gueules, chargé de trois abeilles d'or[97].
Les orgues d'Elbeuf : Le Grand-Orgue de l’Immaculée-Conception; L’Orgue de Chœur de l’Immaculée-Conception; Le Grand-Orgue de St Étienne; L’Orgue de Chœur de St Étienne; Le Grand-Orgue de St Jean-Baptiste; L’Orgue de Chœur de St Jean-Baptiste
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Rouen comprend une ville-centre et49 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑« Municipales à Elbeuf. Djoudé Merabet, le maire sortant : Le Journal d'Elbeuf a posé des questions aux candidats à la mairie d'Elbeuf. Découvrez leurs réponses »,Le Journal d'Elbeuf,(lire en ligne, consulté le).
↑Patrick Pellerin, « François Guillotin Jean-Marie Masson et Djoudé Merabet élus vice-présidents de la Crea : Depuis le 14 avril 2014, le territoire elbeuvien compte trois vice-présidents à la Crea : Françoise Guillotin (n° 4), Jean-Marie Masson (n° 5) et Djoudé Merabet (n° 20) »,Le Journal d'Elbeuf,(lire en ligne, consulté le).
↑« Municipales 2020. Le maire d’Elbeuf Djoudé Merabet propose une liste renouvelée à 60 % : Elbeuf. La liste « de gauche » du maire sortant, Djoudé Merabet, renouvelée à 60 %, compte 43 % de personnes issues de la société civile »,Paris-Normandie,(lire en ligne, consulté le)« C’est ici une tradition héritée depuis 1977 que d’inviter largement la société civile. Si j’ai rassemblé le PS, le PC, les radicaux, j’aurais aimé un rassemblement plus large encore parce que le RN constitue un danger », estime le chef de liste, qui a vu le parti de Marine Le Pen dépasser les 35 % en 2014 ».
↑« Municipales 2020. Le maire d’Elbeuf Djoudé Merabet confortablement réélu : Le nouveau conseil municipal, avec à sa tête Djoudé Merabet, s’est réuni dans la salle Franklin, lundi soir. Le maire devra désormais composer avec l’opposition des écologistes »,Paris-Normandie,(lire en ligne, consulté le)« Candidates au même poste, Valérie Auvray (Verts Elbeuf Solidaire) et Marie Durand (Agir pour Elbeuf) n’ont obtenu que deux voies chacune. Quant à Yanis Khalifa (Du neuf pour Elbeuf), il ne s’est pas présenté et n’a pas fait mystère de son vote blanc ».