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Edward Codrington | ||
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Naissance | Dodington,Angleterre | |
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Décès | (à 81 ans) Belgravia,Londres,Angleterre | |
Origine | Britannique | |
Allégeance | ![]() ![]() | |
Arme | ![]() | |
Grade | Admiral | |
Commandement | Commander-in-Chief, Portsmouth | |
Conflits | Guerres napoléoniennes | |
Distinctions | Chevalier grand-croix de l'ordre du Bain | |
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Edward Codrington, né le et mort le, est un amiralbritannique. Il commande la flotte britannique lors de labataille de Navarin. Cette victoire lui est ensuite reprochée.
Il appartenait à une riche famille depuis longtemps au service de la couronne britannique. Un de ses ancêtres,Christopher Codrington, fut gouverneur de laBarbade et fonda la bibliothèque d'All Souls College àOxford.
Edward Codrington était lieutenant à bord duQueen Charlotte, le navire amiral deRichard Howe lors de labataille du 13 prairial an II, au large d'Ouessant. Il reçut une médaille pour ses qualités d'artilleur. Il était capitaine de l’Orion lors de labataille de Trafalgar. Il participa ensuite à diverses batailles au large de l'Espagne, desProvinces-Unies ou desÉtats-Unis[1].
À l'issue de la bataille de Trafalgar, lorsque laLloyd's offrit une épée à chaque capitaine de la flotte britannique et 10 £ aux officiers subalternes, Codrington refusa l'épée en arguant du fait que la somme dépensée aurait dû être répartie entre ses hommes d'équipage[2].
Edward Codrington est devenu membre de laRoyal Society le.
En, Codrington est nommé Commandant en chef de laMediterranean Fleet (flotte britannique deMéditerranée). Il prend la tête d'une flotte âgée et de qualité limitée : son navire amiral, le HMSAsia, unvaisseau de ligne de 84 canons n'avaient que deux ponts, contrairement aux navires-amiraux plus puissants, à trois ponts et à plus de cent canons. Sa flotte ne comptait que 23 navires en et 26 en novembre de la même année[3].
Lorsqu'il rejoignit son poste, en, Edward Codrington hérita des ordres de son prédécesseurHarry Burrard-Neale : protéger les sujets britanniques et laRépublique des Îles Ioniennes sousprotectorat britannique. Il devait aussi demander àIbrahim Pacha de renoncer à son projet de « barbarisation » de laMorée et en cas de refus, en informer le souverain britannique[4]. Ce projet de « barbarisation » était une rumeur insistante, principalement propagée parDorothea von Benckendorff, l'épouse de l'ambassadeur de Russie à Londres, leprince de Lieven. Cette rumeur aurait été une manœuvre diplomatico-politique afin d'accroître lephilhellénisme en Europe. Ibrahim Pacha était accusé de vouloir intégralement réduire en esclavage la population grecque du Péloponnèse et de la déporter vers ses terres égyptiennes pour la remplacer par des musulmans nord-africains. Si Ibrahim Pacha insista toujours sur le fait que cette rumeur était fausse, elle se perpétua cependant très longtemps, après la bataille de Navarin même[5],[6].
Le, LaFrance, laGrande-Bretagne et laRussie signèrent le « traité de Londres pour la pacification de la Grèce ». Il s'agissait pour ces puissances d'offrir leur médiation auxGrecs etOttomans qui s'affrontaient depuis 1821 dans laguerre d'indépendance grecque. Le texte prévoyait qu'en cas de refus de l'Empire ottoman, les puissances reconnaîtraient de fait la Grèce en y envoyant des consuls et qu'elles s'interposeraient entre les belligérants[7].
Stationné àMalte, Codrington embarqua sur le HMSAsia le pour effectuer une tournée en Méditerranée orientale. Il se rendit d'abord àCorfou où il rencontra le Haut-Commissaire de laRépublique des Îles Ioniennes,Frederick Adam. Il parcourut ensuite les autresîles Ioniennes puis lesCyclades. Il intervint le àNauplie pour séparer des factions grecques rivales qui s'affrontaient. Là, il apprit la signature du traité de Londres. Il partit pourSmyrne afin d'en savoir plus. Il y arriva le. Il y rencontra son homologue françaisHenri de Rigny. Les deux amiraux reçurent les instructions de leur gouvernement respectif concernant l'application du traité de Londres le, à Smyrne[8]. Ils devaient « prendre les mesures les plus efficaces et les plus expéditives pour mettre fin aux hostilités et aux effusions de sang », « utiliser tous les moyens […] pour obtenir un armistice immédiat » et organiser des escadres chargées d'empêcher tout renfort turc ou égyptien d'atteindre la Grèce, la violence ne devant être que le dernier recours si les Ottomans persistaient à vouloir forcer le blocus. Pour tous les cas non prévus dans les instructions, les amiraux avaient toute latitude pour agir[9]. Afin d'en savoir plus, Codrington demanda des précisions à Stratford Canning, l'ambassadeur britannique à Constantinople. La réponse fut très claire : même si les puissances désiraient éviter la guerre, le blocus devait, en ultime recours, être imposé à coup de canon[10].
Codrington unit ses forces à celles des amiraux français et russe pour mettre un terme aux cruautés exercées parIbrahim Pacha enMorée contre lesGrecs, força de concert avec eux le port deNavarin et anéantit en trois heures la flotte ottomane qui en disputait l'entrée.
Leduc de Clarence (futur GuillaumeIV) prit sur lui de promouvoir CodringtonGrand-croix de l'ordre du Bain. Cependant, le RoiGeorges IV, dans son discours du trône de 1828 qualifia l'événement de « untoward » (fâcheux). Les gouvernementstory deGoderich etWellington considéraient comme une erreur d'avoir détruit la flotte d'un État avec lequel le Royaume-Uni n'était pas en guerre, pour une cause, l'indépendance grecque, qui n'en valait pas la peine. Codrington fut rapidement mis en accusation pour avoir outrepassé ses ordres. Le roi aurait dit :« Je lui ai envoyé un ruban [de l'ordre du Bain], alors qu'il méritait la corde ». Il lui fut ensuite reproché de n'avoir pas fait assez. Une rumeur voulait que les derniers navires d'Ibrahim Pacha qui avait quitté Navarin en avaient emporté 600 esclaves grecs qui devaient être vendus sur les marchés d'Alexandrie. Or, Codrington n'avait pas d'ordre pour intercepter les navires allant de Grèce en Égypte. Il fut relevé de ses fonctions le[11]. Il ne rentra en faveur qu'à l'avènement deGuillaume IV du Royaume-Uni.
AprèsNavarin, il refusa une pension que lui accordaitWellington et se querella avec le Duc de Clarence (futurGuillaume IV) au sujet des dépenses liées à sa promotion dans l'ordre du Bain. À chaque fois, ce fut parce que ses hommes n'avaient, de son point de vue, pas suffisamment été récompensés de leurs efforts lors de la bataille[2].
Il fut éluMembre du Parlement pourDevonport en 1831. Il suscita un débat sur la bataille de Navarin en 1834. Il obtint ainsi enfin les compensations qu'il désirait pour ses marins : le Parlement leur accorda 60 000 £. Il lui fut offert un saladier en argent représentant son vaisseau amiral, le HMSAsia[12].
En 1837, il est promuAdmiral of the Red (Amiral de l'escadre rouge) etCommander-in-Chief, Portsmouth de 1839 à 1842[13].